Après l’incident de Bokeda où des jeunes partisans du FPI, ont empêché le ministre Cissé Bacongo d’avoir accès à ce village, Zeky Sayet Billy Directeur Local de Campagne du RDR (DLC) de Bokeda, s’insurge contre le comportement des militants du parti au pouvoir.
M. le Ministre Cissé Ibrahim Bacongo avait un meeting ce matin (vendredi 29 mai 2009, ndlr) à Bokeda. Mais au dernier moment le meeting a été reporté à une date ultérieure. Pouvons-nous connaître les raisons de ce report?
Le Ministre Cissé Ibrahim Bacongo devait effectivement avoir un meeting chez nous à Bokeda. Mais, les militants du Front Populaire Ivoirien (FPI) se sont opposés à la tenue de la manifestation avec la complicité du chef de village qui, à minuit, (ndlr, jeudi) nous a demandé de reporter la manifestation au prétexte fallacieux que le village n’est pas d’accord. Or dans la réalité, il ne s’agissait que d’une petite partie de la population qui est militante du FPI. Après moult tractations, nous avons voulu tenir la rencontre. Mais, ces militants sont allés mettre des barricades sur les routes afin d’empêcher l’accès au village. Ils se sont vêtus de noir et ont badigeonné leur visage de charbon. Les prétextes que ces derniers ont avancé sont que le Ministre Cissé Bacongo ne peut avoir accès à Bokeda parce qu’il est du Rassemblement des Républicains (RDR), le parti des assaillants. Et que ce parti a commis des atrocités à Bouaké. Pire, selon eux, le RDR aurait chassé les baoulé de leur village à Bouaké. Et c’est, selon eux, pour cette raison qu’ils ne seraient pas disposés à recevoir le RDR à Bokeda. Je pense que ces raisons sont fallacieuses. Car ce village n’est pas la chasse gardée du FPI. Nous voulons que Bokeda soit développé. Et qu’il soit ouvert à d’autres partis politiques. Nous sommes fatigués de cette rengaine de Mme Odette Sauyet qui ne change pas depuis des années; parce que Bokeda est toujours en marge du développement. Et la Sous-préfecture de Tonla a des problèmes de route, de communication, etc.
Quelle a été votre réaction lorsque la population s’est opposée à la tenue de votre meeting?
Nous avions voulu coûte que coûte le tenir. Nous avons placé les bâches et avions même commencé l’animation parce que nous avions compris que nous ne devions pas céder à leur provocation ; puisqu’ils prétendaient que les militants du RDR sont violents. Par notre attitude, nous voulions leur faire comprendre que le parti d’Alassane Dramane Ouattara n’a pas une culture de violence. Au contraire, c’est le FPI qui a une culture de violence. D’ailleurs, plusieurs exemples émaillent l’histoire récente du pays. En outre, ces militants viennent d’ajouter à la longue liste des méfaits du FPI, le refus de la visite d’un Ministre de la République, au prétexte qu’il est du RDR, dans leur village. C’est un acte grave et anti-républicain pour un parti qui se targue d’être d’idéologie socialiste.
Que comptez-vous faire maintenant?
Nous avons décidé de refaire ce meeting. Etant donné que le prétexte du chef est qu’il n’avait pas été informé, à temps de la tenue de la manifestation, et que tout le village ne l’était pas non plus. Il a tenu ces mêmes propos devant la gendarmerie alors que le meeting devait avoir lieu depuis le 24 avril dernier. Mais de report en report, nous nous étions finalement entendus sur cette date. Nous avons donc décidé d’aller chez le chef, de le tenir informé de l’évolution des préparatifs de la prochaine cérémonie, et même de lui adresser un courrier pour qu’il n’ait pas d’argument cette fois. Nous mettrons au moins un mois pour préparer ce meeting. Le jeu en vaut la chandelle pour briser l’étau du FPI sur Bokeda.
Avec le processus de sortie de crise en cours et l’élection présidentielle qui pointe à l’horizon, comment expliquez-vous une telle animosité des militants du FPI face au RDR?
Je crois qu’ils n’ont rien compris. Pour tout ce qui concerne le RDR, ils font recours à Odette Sauyet. Lorsque des manifestations du RDR sont organisées à Bokeda, une frange de la population prend des mots d’ordre avec Odette Sauyet. Cette dernière leur donne des directives qu’ils sont tenus d’exécuter. J’ai eu une fois à la contacter, et elle a démenti les informations. J’ai même enregistré ces propos et j’ai appelé le Directeur local du FPI qui est aussi de mon village (Bokeda, Ndlr). J’ai pris rendez-vous avec lui pour qu’on s’entretienne afin que les portes de Bokeda soient ouvertes à tous les partis politiques. Mais il a refusé cette alternative. Je crois que, le FPI n’acceptera jamais le multipartisme, et plus particulièrement à Bokeda.
Concrètement comment comptez-vous procéder pour que Bokeda ne soit plus hostile au RDR?
Nous voulons continuer à sensibiliser nos parents sur l’importance de s’ouvrir à d’autres partis politiques. Et notamment, au RDR du Dr Alassane Dramane Ouattara. A Bokeda, la majorité de la jeunesse est diplômée, mais ne travaille pas. Pire, Bokeda est encore en retrait de tout projet de développement. C’est pour ces raisons que nous invitons nos responsables politiques afin qu’ils aient une connaissance de la situation que nous vivons. En tant que responsable politique du département de Tonla, je ferai en sorte qu’il y ait au moins dans chaque village un meeting ou une journée du militant RDR avant l’ouverture des campagnes.
A combien estimez-vous les militants du parti à Bokeda?
Nous sommes, aujourd’hui, à une quarantaine de militants. Nous avons aussi des comités de base dans les campements baoulés qui sont aux alentours de Bokeda. Je crois que peu à peu, avec l’arrivée des responsables de cette localité, nous pouvons conquérir Bokeda et le département de Tonla.
Propos recueillis par Coulibaly Brahima
M. le Ministre Cissé Ibrahim Bacongo avait un meeting ce matin (vendredi 29 mai 2009, ndlr) à Bokeda. Mais au dernier moment le meeting a été reporté à une date ultérieure. Pouvons-nous connaître les raisons de ce report?
Le Ministre Cissé Ibrahim Bacongo devait effectivement avoir un meeting chez nous à Bokeda. Mais, les militants du Front Populaire Ivoirien (FPI) se sont opposés à la tenue de la manifestation avec la complicité du chef de village qui, à minuit, (ndlr, jeudi) nous a demandé de reporter la manifestation au prétexte fallacieux que le village n’est pas d’accord. Or dans la réalité, il ne s’agissait que d’une petite partie de la population qui est militante du FPI. Après moult tractations, nous avons voulu tenir la rencontre. Mais, ces militants sont allés mettre des barricades sur les routes afin d’empêcher l’accès au village. Ils se sont vêtus de noir et ont badigeonné leur visage de charbon. Les prétextes que ces derniers ont avancé sont que le Ministre Cissé Bacongo ne peut avoir accès à Bokeda parce qu’il est du Rassemblement des Républicains (RDR), le parti des assaillants. Et que ce parti a commis des atrocités à Bouaké. Pire, selon eux, le RDR aurait chassé les baoulé de leur village à Bouaké. Et c’est, selon eux, pour cette raison qu’ils ne seraient pas disposés à recevoir le RDR à Bokeda. Je pense que ces raisons sont fallacieuses. Car ce village n’est pas la chasse gardée du FPI. Nous voulons que Bokeda soit développé. Et qu’il soit ouvert à d’autres partis politiques. Nous sommes fatigués de cette rengaine de Mme Odette Sauyet qui ne change pas depuis des années; parce que Bokeda est toujours en marge du développement. Et la Sous-préfecture de Tonla a des problèmes de route, de communication, etc.
Quelle a été votre réaction lorsque la population s’est opposée à la tenue de votre meeting?
Nous avions voulu coûte que coûte le tenir. Nous avons placé les bâches et avions même commencé l’animation parce que nous avions compris que nous ne devions pas céder à leur provocation ; puisqu’ils prétendaient que les militants du RDR sont violents. Par notre attitude, nous voulions leur faire comprendre que le parti d’Alassane Dramane Ouattara n’a pas une culture de violence. Au contraire, c’est le FPI qui a une culture de violence. D’ailleurs, plusieurs exemples émaillent l’histoire récente du pays. En outre, ces militants viennent d’ajouter à la longue liste des méfaits du FPI, le refus de la visite d’un Ministre de la République, au prétexte qu’il est du RDR, dans leur village. C’est un acte grave et anti-républicain pour un parti qui se targue d’être d’idéologie socialiste.
Que comptez-vous faire maintenant?
Nous avons décidé de refaire ce meeting. Etant donné que le prétexte du chef est qu’il n’avait pas été informé, à temps de la tenue de la manifestation, et que tout le village ne l’était pas non plus. Il a tenu ces mêmes propos devant la gendarmerie alors que le meeting devait avoir lieu depuis le 24 avril dernier. Mais de report en report, nous nous étions finalement entendus sur cette date. Nous avons donc décidé d’aller chez le chef, de le tenir informé de l’évolution des préparatifs de la prochaine cérémonie, et même de lui adresser un courrier pour qu’il n’ait pas d’argument cette fois. Nous mettrons au moins un mois pour préparer ce meeting. Le jeu en vaut la chandelle pour briser l’étau du FPI sur Bokeda.
Avec le processus de sortie de crise en cours et l’élection présidentielle qui pointe à l’horizon, comment expliquez-vous une telle animosité des militants du FPI face au RDR?
Je crois qu’ils n’ont rien compris. Pour tout ce qui concerne le RDR, ils font recours à Odette Sauyet. Lorsque des manifestations du RDR sont organisées à Bokeda, une frange de la population prend des mots d’ordre avec Odette Sauyet. Cette dernière leur donne des directives qu’ils sont tenus d’exécuter. J’ai eu une fois à la contacter, et elle a démenti les informations. J’ai même enregistré ces propos et j’ai appelé le Directeur local du FPI qui est aussi de mon village (Bokeda, Ndlr). J’ai pris rendez-vous avec lui pour qu’on s’entretienne afin que les portes de Bokeda soient ouvertes à tous les partis politiques. Mais il a refusé cette alternative. Je crois que, le FPI n’acceptera jamais le multipartisme, et plus particulièrement à Bokeda.
Concrètement comment comptez-vous procéder pour que Bokeda ne soit plus hostile au RDR?
Nous voulons continuer à sensibiliser nos parents sur l’importance de s’ouvrir à d’autres partis politiques. Et notamment, au RDR du Dr Alassane Dramane Ouattara. A Bokeda, la majorité de la jeunesse est diplômée, mais ne travaille pas. Pire, Bokeda est encore en retrait de tout projet de développement. C’est pour ces raisons que nous invitons nos responsables politiques afin qu’ils aient une connaissance de la situation que nous vivons. En tant que responsable politique du département de Tonla, je ferai en sorte qu’il y ait au moins dans chaque village un meeting ou une journée du militant RDR avant l’ouverture des campagnes.
A combien estimez-vous les militants du parti à Bokeda?
Nous sommes, aujourd’hui, à une quarantaine de militants. Nous avons aussi des comités de base dans les campements baoulés qui sont aux alentours de Bokeda. Je crois que peu à peu, avec l’arrivée des responsables de cette localité, nous pouvons conquérir Bokeda et le département de Tonla.
Propos recueillis par Coulibaly Brahima