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Politique Publié le vendredi 5 juin 2009 | Le Repère

Grande interview - Yves Fofana (Député PDCI de Tiébissou) : “Nos frères empêcheront ceux qui veulent les empêcher de voter”

Dans ce qui est considéré comme la dernière ligne droite avant le premier tour du scrutin présidentiel, chaque staff peaufine sa stratégie. Qu`est-ce que le président du PDCI-RDA propose de mieux que les autres ? Comment venir à bout des intimidations contre les populations allogènes (Baoulé) dans les forêts de l`ouest pour un scrutin ouvert et crédible ? Yves Fofana, député PDCI de Tiébissou répond, sans détour. Il expose une fois de plus la laideur du régime FPI.


L`actualité est la date des élections fixée au 29 novembre 2009. Nous sommes donc dans la dernière droite ligne. Vous, élu Pdci de Tiébissou et pilier du Pdci de cette région pour l`élection du président Bédié, comment percevez-vous cette date et quelles sont vos perspectives ?

Merci pour cette grande considération que vous me faites en venant m`interviewer. La date du 29 novembre 2009 est une date très importante. Elle est très tardive, mais il n`est jamais trop tard pour bien faire. Je pense que c`est depuis 2005 que la Côte d`Ivoire aurait dû organiser des élections générales : élections présidentielle, législative, municipale et des conseils généraux. Plusieurs échéances sont passées et la date a été arrêtée au 29 novembre prochain. Nous devons nous organiser pour que le président Bédié et le Pdci-Rda qui ont été chassés par la force des armes puissent reconquérir le pouvoir par les urnes. Tout est possible. L’espoir est réellement permis parce que le président Bédié et le Pdci-Rda représentent une force incontournable en Côte d`Ivoire. N`en déplaise à ceux qui, aujourd`hui essayent de lui tourner le dos pour aller sécher leur linge au soleil. Mais la réalité est que le Pdci, pendant 40 ans, a pu dresser une politique nationale d`électrification de la Côte d`Ivoire, ainsi qu`une réelle politique de santé. Vous savez qu`au moment où la Côte d`Ivoire accédait à son indépendance, elle n`avait que trois hôpitaux : un hôpital central à Abidjan et deux hôpitaux annexes, un à Abidjan et un à Bouaké. Aujourd`hui, la Côte d`Ivoire a des hôpitaux ainsi que des dispensaires et de nombreux centres de santé dans tous les départements. Et ce n`est pas la refondation qui a créé ces hôpitaux et ces dispensaires. C`est le Pdci-Rda, c`est le président Félix Houphouët-Boigny et son digne successeur Henri Konan Bédié. S`agissant de la politique nationale d`électrification, c`est la même chose. La Côte d`Ivoire avait à notre indépendance, pour l`électrification des différentes localités, des groupes électrogènes pour quelques grandes agglomérations. Après l`indépendance avec le Pdci-Rda, la Côte d`Ivoire a construit plusieurs barrages hydroélectriques. Avec le président Bédié, nous avons eu la compagnie Ivoirienne de production d`électricité (ciprel) et la centrale thermique d`Azito. Il en est de même pour la politique nationale de l`eau. La Côte d`Ivoire en 1960 n`avait qu`un seul centre d`adduction d`eau ici à Abidjan. Aujourd`hui, il y a plus de 400 centres d`adduction d`eau. C`est également un acquis de la gestion du Pdci-Rda pour que l`eau potable soit à la portée du maximum d`Ivoiriens. Il faut y ajouter l`équipement des villages de pompes hydrauliques. On ne voit pas la même chose depuis que la refondation est au pouvoir. Ils ne vivent que sur les acquis du Pdci-Rda. Il en est de même de la politique nationale agricole. En 1960, quand le Pdci avec Félix Houphouët-Boigny accédait au pouvoir, il n`y avait pas tout ce que nous avons comme production de cacao, de café, de palmier, d`ananas, d`hévéa etc. Même pour le cacao, la Côte d`Ivoire était à peine à 300.000 tonnes. Et avec le Pdci-Rda, nous sommes arrivés à 1,3 million de tonnes. Et depuis que le Pdci n`est plus au pouvoir, la production chute. Nous sommes en dessous de 900.000 tonnes. Le verger n`a pas été entretenu. Il n`y a pas eu une politique nationale agricole pour entretenir le verger. Alors que c`est de cela que le budget de la Côte d`Ivoire est alimenté et c`est vraiment dommage. C`est grâce au Pdci qu`on a connu aussi la diversification des produits agricoles. (Palmier, hévéa, coton, ananas…). Aujourd`hui, les gens feignent d`ignorer, d`oublier ou se voilent la face, mais la réalité est là. C`est le Pdci qui a fait tout cela.


Monsieur le Député, avez-vous l`impression que tout ce que vous venez d`énumérer est aujourd`hui compris par les Ivoiriens ?

Vous avez raison de poser une telle question. Mais avant d`y répondre, je voudrais préciser que ce que je viens d`énumérer n`est pas exhaustif. Il s`agit également de la politique nationale de l`éducation. L`évolution de l`école, des collèges, des universités, c`est l`œuvre de Houphouët-Boigny, de Bédié. Pour revenir à votre question, il faut dire, c`est vrai, qu’il y a trop de jeunes, trop d`enfants, trop de personnes qui ne connaissent pas la réalité des choses et qui ne savent pas ce que le Pdci-Rda, le président Houphouët et le président Bédié ont fait. Trop de jeunes ne le savent pas. La Côte d`Ivoire est solide économiquement et rayonnante grâce à la politique de sagesse intelligente et ambitieuse du PDCI-RDA.


Qu`avez-vous fait pour que ces jeunes le sachent ?

Il y a plusieurs orientations et approches. La première est que les différentes actions du Pdci-Rda sont toujours menées en direction des jeunes, même si le Pdci-Rda n`est pas au pouvoir. La preuve en est que le 6 juin, le président Bédié va écouter les jeunes et s`ouvrir à eux. C`est très important. La deuxième chose est qu`à chaque fois que le Pdci-Rda se déplace, les jeunes sont toujours pris en considération. Pour améliorer leur situation, le président Bédié avait organisé déjà ce qu`on appelle la politique clés en main et autorisé la création de multiples fonds d`une valeur de plus de 28 milliards entre 1994 et 1999. Cela consistait à la fixation et à l`organisation des jeunes pour leur donner des moyens pour leur avenir. A contrario, les jeunes ne sont pas pris en compte par la politique actuelle. Vous vous souvenez que le président Gbagbo disait qu`il fallait 12 milliards pour pouvoir régler les problèmes des jeunes. Aujourd`hui, il a plus de 2500 milliards de budget dont 60 milliards de budget de souveraineté. Pourtant, n`est mis en application. Et les jeunes sont abandonnés. Aujourd`hui, ils sont réduits à gérer des cabines téléphoniques et à mener toutes des activités n`ayant pas de grande valeur pour une jeunesse responsable, et c`est dommage.


Monsieur le député, la prochaine bataille portera surtout sur les conditions de vie des jeunes. Qu`est-ce que le Pdci propose concrètement ?

Ce que vous dites est la réalité. Le Pdci et le Président Bédié ne peuvent pas ne pas penser aux jeunes. On ne peut pas vouloir promouvoir la jeunesse sans qu`il y ait des actes concrets et de qualité qui permettent de faire face à ses besoins.


Qu`appelez-vous ici actes de qualité ?

Le président lui-même le dira lorsqu`il sera en face des jeunes. Il va écouter les jeunes et il va également leur dire ce qu`il y a à faire. Mais qu`est-ce que cela veut dire pour les jeunes ? Premièrement, c`est la formation. C`est important. Il faut que les jeunes soient bien formés. Il y a plusieurs filières. Le président Bédié le sait. Il le fera le moment venu quand il sera nécessaire de démontrer devant toute la face de la jeunesse qu`on doit agir pour qu`elle puisse être satisfaite. Qu`est-ce que cela veut dire ? Il y a tout ce qui est manuel, artisanal ou industriel, ainsi que les services de tous genres, les Ntic (Nouvelles Techniques de l`information et de la Communication), l`agriculture. Ce n`est pas à moi de vous le dire aujourd`hui. Le champ des actions envers la jeunesse est très vaste et nécesite une d`intervention urgent et le Président Bédié est prêt à aider la jeunesse dans ce domaine.


C`est vrai que le président Bédié est prêt, tant le Pdci a un grand espoir de revenir au pouvoir. Comment faire pour que ceux qui sont en face ne vous volent pas votre victoire quand on sait qu`ils ont l`intention de s`accrocher au pouvoir.

La direction est claire. La jeunesse ne voudra pas revivre encore des années de guerre, de tueries, de pauvreté, de chômage. La jeunesse est abandonnée a elle-même. Il serait très grave et suicidaire que la jeunesse ne se rende pas compte de cet état de chose. Devant les tracasseries quotidiennes, devant les difficultés auxquelles ils font face.


Apparemment, elle se complait dans cette pauvreté ?

Je ne le pense pas. Les tracasseries sont très importantes, les rideaux sont fermés aujourd`hui. Avec le président Bédié et le Pdci-Rda, tous ces rideaux vont s`ouvrir. La réalité est là. Il y a trop de jeunes qui sont abandonnés, qui ne font rien, qui ne peuvent aller loin dans leur éducation, dans leur formation. Il y a trop de jeunes qui ne peuvent pas avoir du travail, malgré leur formation et qui ne peuvent pas trouver des emplois. Avec la refondation, il n`y a rien, si ce n`est les miliciens. Si c`est pour donner des armes à des gens pour aller tuer, attaquer, disons être violents, là la refondation sait le faire. Mais, donner du travail à des jeunes gens, la refondation ne sait se faire présente. Le Fpi ne fait qu`envoyer des jeunes à l`Ecole nationale d`administration (ENA), à la gendarmerie, à la police etc, sans passer de concours parce que ce sont des patriotes. On les admet dans certaines structures. Les jeunes citoyens ne sont pas au même niveau d`égalité. Ce n`est pas normal. Vraiment, pour les jeunes, il y a beaucoup à faire. Et très sincèrement, le président du Pdci lui-même dira à tous les jeunes ce qu`il fera pour eux. C`est vraiment très large. Et le président Bédié le fera parce qu`il n`est pas un démagogue. Il connaît le terrain politique ainsi que ses réalités.


En Afrique, les leaders attendent d`être au pouvoir avant d`agir pour la population. Et pourtant, même étant dans l`opposition, ils peuvent poser des actes. Pourquoi attendre forcément d`être au pouvoir pour travailler pour la population ?

Quand on a dirigé la Côte d`Ivoire pendant 40 ans, est-ce qu`on doit forcément attendre de revenir au pouvoir pour travailler pour le bonheur du peuple ivoirien. Je ne comprends pas très bien votre approche. Il y a deux situations. La première est la situation de ceux qui sont à l`exécutif, qui sont au pouvoir et il y a la situation de ceux qui sont dans l`opposition. Ceux qui sont à l`exécutif, au pouvoir, sont ceux-là qui doivent pouvoir accomplir ce qu`il y a à faire pour aujourd`hui et prévoir pour demain pour les jeunes parce qu`ils sont au pouvoir. Les actes qu`ils posent doivent être surtout en faveur de la jeunesse du pays. Ce que l`opposition peut faire, c`est de critiquer et de faire des propositions. A condition que ces critiques et ces propositions soient prises en compte. Or, ce n`est pas le cas. Vous savez que nous passons notre temps à critiquer la gestion exécrable du pays. Que ce soit au niveau agricole, de l`éducation ou de l`économie (pétrole etc), nous critiquons. Mais nous ne pouvons rien faire de plus. Si nous arrivons au pouvoir, nous ferons en sorte que la grande majorité des jeunes aient des emplois. Le président Bédié l`a déjà fait quand il était au pouvoir. Vous vous souvenez qu`il fait beaucoup de choses pour les jeunes. Certains ont eu des avantages avec les fonds sociaux et les opérations de plantations clés en main. Il y a eu de nombreux jeunes qui ont eu l`opportunité de s`organiser pour préparer leur avenir. C`est une expérience que le président avait eue. Il va donner plus d`envergure à ce genre d`expérience. Il y a d`autres ouvertures que nous avons en tête mais c`est lui seul, le président Bédié, le jour venu, qui dira à la population voilà ce que je propose aux jeunes. Et je vous l`assure, parce que je le connais un peu. Je sais un peu quelles sont les pistes sur lesquelles il compte travailler en direction des jeunes. Les jeunes ne seront pas abandonnés dans les cités urbaines comme rurales. Aujourd`hui, par exemple, le cacao est attaqué par les maladies dans plusieurs zones et départements dans la marahoué et même dans le Sud-ouest. Tous ces cacaoyers ne produisent plus, ils n`ont plus de fruits, plus de feuillage.


N`est-ce pas parce que justement des paysans halogènes ont été chassés à l`avènement de la guerre par les milices.

Il n`y a pas que cela. J`ai visité certains endroits, mais leurs cacaoyers ont été attaqués par le Swollen Shoot qui les a très appauvris. Ils sont obligés de chercher à survivre en faisant des cultures vivrières etc. En fait, l`Etat de Côte d`Ivoire n`a rien fait pour protéger et encadrer ses jeunes, ses populations en traitant cela. A l`époque, au temps d`Houphouët et de Bédié cela n`existait pas. On cherchait plutôt à augmenter la production agricole. De 300.000 tonnes de cacao nous sommes arrivés à 1,3 million de tonnes. En 1960, la Côte d`Ivoire importait de l`huile de palme. Aujourd`hui la Côte d`Ivoire est une grande productrice d`huile de palme. Il en est de même pour le coton. En fait, il y a beaucoup de secteurs d`activité où les jeunes peuvent intervenir pour organiser et financer la vie de leur famille et de leurs enfants. Aujourd`hui, ce n`est pas le cas.


Les refondateurs disent que c`est à cause de la guerre qu`ils n`ont pu rien faire. Et vous, qu`est-ce que vous dites ?

Je trouve que ce n`est pas sérieux. Voilà un pays où les 2/3 sont au nord et le 1/3 au sud. Au Nord, il n`y a pas d`investissement public dans le domaine social et économique pour les personnes qui sont à l`intérieur de cette zone. Que ce soit au niveau des municipalités, des conseils généraux, des investissements sociaux. Il n`y a pratiquement rien qui a été fait dans cette zone.


Mais le Pdci est membre du gouvernement…

Oui, le Pdci est membre du gouvernement, mais le Pdci n`en est pas le patron. Le Président de la République dans notre régime présidentiel est celui qui décide, qui signe les décrets, qui n`agit pas comme un notaire. C`est lui qui nomme aux fonctions militaires etc. En ce qui concerne le sud qui représente le 1/3 de la superficie, alors que la population y est très forte, il a été aussi abandonné. Au nord, pratiquement rien n`a été fait. Or, le budget de la Côte d`Ivoire est aujourd`hui et depuis plusieurs années entre 1900 à 2500 milliards Fcfa pour tout le territoire national. Et ce qui n`est vraiment pas normal, tout ce budget aurait pu permettre à la Côte d`Ivoire de poursuivre son développement. Or, ce n`est pas ce que nous voyons aujourd`hui. Sur le budget compris sur 7 ans entre 1900 et 2500 milliards dont 442 milliards à peu près pour la guerre, (le président Mamadou Koulibaly parlait de 442 milliards Fcfa). Si aujourd`hui, il y a un montant un peu plus important, même si c`est 600 milliards pour la guerre sur une période de 7 ans (2002-2009), comparé à 1900 ou 2500 milliards Fcfa multipliés par 7 ans, cela fait moins de 14000 milliards F cfa. Si on enlève les 600 milliards F cfa, qu`est-ce qu`on a fait avec le reste ? 14000 milliards moins 600 milliards. Alors que les Ivoiriens tirent le diable par la queue, seule un petit groupe se "milliardise".


Est-ce que l`assemblée nationale a cherché à savoir ce qu`on a fait de cet argent du budget ?

Bien entendu, l`assemblée a cherché à savoir ce qu`on a fait du budget. A chaque fois qu`il y avait le débat sur le budget en Côte d`Ivoire, à l`assemblée nationale, nous avons plusieurs fois réagi. Les députés de l`opposition que nous sommes avons toujours réagi sur l`utilisation des fonds, sur le budget de souveraineté du Président, sur la répartition du budget. On s`est rendu compte que par exemple les ministres du parti au pouvoir avaient des budgets nettement plus importants que ceux de l`opposition. Et, nous avons vu aussi les difficultés qu`avaient les ministres Patrick Achi des Infrastructures économiques, de l`Industrie, etc. Les fonds mis à leur disposition étaient très faibles eu égard aux nécessités de leurs ministères. Nous avons dénoncé cela plusieurs fois. Malheureusement, l`organisation de l`assemblée nationale faisait que nous n`étions plus majoritaires. Un certain nombre de députés avaient préféré aller sécher leur linge au soleil. Donc, ils ont voté pour le parti au pouvoir. C`est cela la réalité des choses.


Est-ce à dire que parce que l`opposition n`était plus majoritaire, la question est restée sans satisfaction et tous les votes sur le budget sont passés ?

Mais, je pense qu`il y a deux phases. La première est la phase où on votait le budget à l`Assemblée nationale. Après débat. Ce qui nous donnait l`occasion de porter des critiques et de faire des observations. Et puis, il y a une deuxième phase, où depuis plusieurs années, le budget est adopté par ordonnance signée par le Président de la République. C`est un budget qui n`arrive pas à l`Assemblée nationale pour discussion et adoption.


Pourtant, à ceux qui disaient que l`Assemblée nationale ne fonctionnait pas comme il se devait ce régime a répondu que l`Assemblée était bien en place et que tout fonctionnait parfaitement. Curieusement, le budget est pris par ordonnance. Comment expliquez-vous cela ?

Il ne faudrait pas qu`on oublie ce que nous avons vécu en Côte d` Ivoire. A l`Assemblée nationale, il y avait deux positions. Un groupe qui était contre les accords. Lorsque la Côte d`Ivoire avec ses grandes dominantes se retrouvaient par exemple à Marcoussis pour signer ce qu`on appelle l`accord de Marcoussis, à Accra II, Accra III pour signer ces différents accords, à Pretoria I et Pretoria II, il y avait toujours des gens qui étaient contre. C`était le groupe de la refondation, le groupe du FPI. Et il en fut de même pour les différentes résolutions 1633 et 1721 de lONU. C`était toujours les mêmes qui étaient contre ces résolutions. Il y avait un autre groupe qui était pour le respect de ce qui avait été signé par des Ivoiriens à l`extérieur comme à l`intérieur. Et lorsqu`il a été dit avec la résolution 1633 que l`assemblée nationale n`avait pas un rôle du tout habituel, il y a eu un groupe qui était d`accord pour suivre. Et puis, il y a le groupe du Fpi qui a dit qu`ils ne sont pas d`accord. C`est pourquoi, il y a eu ce problème de vote des lois. Alors que nous n`étions que des accompagnateurs du processus de sortie de crise. Maintenant, il y a eu l`accord de Ouagadougou. Et l`accord de Ouagadougou a pris une autre dimension. Il fallait donc que les députés puissent respecter ce que l`accord de Ouagadougou a dit. En ce qui concerne l`accord de Ouagadougou, le Président de la République qui est le garant de la Constitution dit toutes les Institutions existent, continuent de fonctionner. Si toutes les institutions continuent de fonctionner, et que les deux belligérants ont signé l`accord, il faut dans ces conditions qu`on agisse de cette manière là. Ce n`est pas la résolution 1633 qui est active. C`est plutôt l`accord de Ouagadougou qui est en force si les institutions continuent de fonctionner, alors envoyez-nous les budgets pour que nous les votons.


L`Assemblée a-t-elle déjà demandé cela ?

On a demandé plusieurs fois. Même à la dernière session que nous avons tenue, le problème a été posé pour qu`on envoie le budget. Rien n`a été fait. Vous savez, nous sommes dans un régime présidentiel. Contrairement à ce que le FPI dit du genre ce ne sont pas eux qui dirigent le pays. Mais, comment peuvent-ils dire que ce ne sont pas eux qui dirigent la Côte d`Ivoire ? Ce n`est pas le Président Gbagbo qui dirige la Côte d`Ivoire ? Ce n`est ni Bédié, ni Alassane, ni Anaky, ni wodié, ni Mabri qui dirigent la Côte d`Ivoire. C`est le Président Gbagbo qui dirige la Côte d`Ivoire. Quand on change de chanson parce qu`on est en difficulté, on dit que ce pays est dirigé par tout le monde. Ce n`est pas vrai. C`est le Président Gbagbo. On voit toutes les décisions qu`il prend, ces décrets qu`il signe. Dernièrement, vous avez vu à la télévision, quand il s`est agi de la date des élections. Il a dit " oui c`est moi qui décide. Moi, je ne suis pas un notaire ". alors, s`il n`est pas un notaire, c`est bien lui qui est le Président de la République. Alors, pourquoi peut-il dire que ce n`est pas lui qui dirige la Côte d`Ivoire ? Lui qui est le garant de l`unité de la Côte d`Ivoire désunie.


Le 6 juin prochain, le Président Bédié parlera aux jeunes de Côte d`Ivoire. Mais, avant cette date, il a fait plusieurs tournées. Est-ce que vous êtes certain que le message est passé.
Il y a une chose qui est très importante. Et c`est la base du programme du Président Bédié. En dehors bien sûr de tout ce qui est détail, vers les jeunes, vers le développement, vers l`économie. Bref, il y a une chose qui est très importante qui est à mon avis la force de base des actions du Président Bédié. C`est la paix. C`est cela que le Président Bédié véhicule dans toutes ses tournées dans les régions de Côte d`Ivoire. Le Président Bédié n`est pas un homme de violence. Ce n`est pas un homme qui tue ses opposants, ni des journalistes. Ce n`est pas un homme qui va prendre des armes pour faire un coup d`Etat. Ce n`est pas son style, ce n`est pas son genre. Ce n`est pas un homme qui va violer les Droits de l`homme.


Mais, ces adversaires le présente comme un rancunier.

Mais, ils disent beaucoup de choses. Ils le présentent aussi comme un saoulard, comme un vieux. Quand vous le voyez parler aux populations, est-ce que c`est un saoulard qui parle ? Donc, ce sont des histoires et les gens racontent ce qu`ils veulent raconter pour salir le Président Bédié et le candidat du PDCI-RDA. Nous, en tout cas, nous l`avons vu partout dans la région de Soubré, dans les régions de l`Ouest, de l`Est, du Centre. Nous n`avons pas vu un saoulard. Les gens vont continuer à dire que c`est un vieux. Il a un certain âge et il dit qu`il brigue son dernier mandat. Voilà, un vieux qui a de l`expérience, qui a déjà été Président de la République, qui a vécu des situations extrêmement difficiles. Et qui en a tiré les meilleures expériences possibles. Qui est devenu même un grand expert en politique ivoirienne. Et, il sait exactement ce que la Côte d`Ivoire vit comme problème. Il sait tout cela, il analyse avec beaucoup de sagacité, de profondeur. Je pense que c`est cela qui est important pour la jeunesse ivoirienne. Et le Président Bédié est celui-là même qui va nous conduire vers la vraie source de développement, de paix, d`économie. Mais un bon président doit savoir prévoir la crise et rapidement y mettre fin. Or, au temps d`Houphouët-Boigny et du Président Bédié, il y a eu aussi des crises. Il a fallu les gérer. Moi, je pense que ce qui est important, c`est l`approche économique. Après la paix, c`est l`approche économique, la sécurité. Pour la paix, il faut vraiment la sécurité. Pour le progrès, il faut la paix et la sécurité. Connaissant la force de Bédié et du PDCI-RDA, un de ses adversaires suscite des candidatures venant du PDCI-RDA. Mais c`est peine perdue. Les traîtres seront châtiés par les urnes. La vision du PDCI-RDA est unique. C`est celle du Père fondateur, de nos aïeux. Il n`y a pas deux PDCI-RDA. Il n`y a qu`un seul, celui d`Houphouët-Boigny.


Vous avez maintes fois évoqué la notion de paix qui d`ailleurs est le socle de tout développement. Pensez-vous qu`au sortir des prochaines élections présidentielles, le prochain président de la République de Côte d`Ivoire bénéficiera de cette paix ?

Tout dépend de la manière dont les choses vont se faire. Si les élections se déroulent dans les conditions transparentes, crédibles. Et que le futur président est normalement élu, sans tricherie, sans la violence. En principe, la Côte d`Ivoire devrait se retrouver dans une atmosphère de paix. Et le Président à élire doit être celui qui ne met pas la violence, la guerre, les tueries, l`arme dans le programme. Celui-là, c`est Bédié.


Comment faire pour parvenir à une meilleure organisation des élections parce que tout se résume aux élections ?

Il faut que la CEI joue son rôle. C`est-à-dire que c`est elle qui organise les élections. Qu`on la laisse organiser les élections. Qu`il n`y ait pas d`interférence de l`exécutif du Président Gbagbo, des patriotes, des militaires, des miliciens. Parce qu`ils n`ont rien à voir dans le processus électoral.


Pensez-vous réellement qu`elle puisse jouer ce rôle ?

Elle doit jouer ce rôle. Tous les acteurs politiques doivent l`aider à jouer pleinement ce rôle. La deuxième chose que je voudrais vous dire sur cette situation de paix est que celui qui va être élu devra avoir le sens de la paix. Et non, le sens de la guerre et de la violence.


Et si c`est le FPI qui est élu ?

Je pense que ce sera l`élection des apôtres de la violence, du non respect des Droits de l`Homme, de la guerre. Alors que le Pdci-Rda est connu pour être le parti promoteur de la paix. Vous voyez quand le 24 mars 2004, il y a eu des manifestations en Côte d`Ivoire pour dire que nous soutenons Marcoussis. Vous savez tout ce qui s`est passé ici. Les discours du FPI et de ses organisations attachées ont été violents. Trop de morts. Vous vous souvenez d`un seul mort pendant quarante ans de gestion du PDCI-RDA lors des manifestations ? Le PDCI-RDA respecte l`homme. Tout ce qui se passe à l`ouest lorsqu`il s`agit d`attaquer les planteurs allogènes, etc, qui était à la base ? Quels sont les messages généralement qu`on véhicule ? Ce sont les messages essentiellement du Fpi. Ce sont les messages de haine, de rejet, de violence, d`expulsion des plantations. Bloléquin, Gagnoa….


L`intimidation sur les planteurs allogènes à l`Ouest continue.

Cette intimidation continue. Mais, je pense qu`il y a de plus en plus certaines voix, certaines organisations qui réagissent de façon très discrète. Pour que ces genres d`intimidations ne puissent pas empêcher le citoyen ivoirien de donner son point de vue, de poser ces actes. Les tracasseries portent sur l`interprétation cavalière et malheureuse et non responsable de la loi sur le foncier rural. D`autres ivoiriens dans certaines zones font l`objet de pression parfois à but électoraliste. Nos parents vont empêcher ceux qui chercheront à les empêcher de voter.


D`aucuns se demandent pourquoi Bédié doit être candidat aujourd`hui encore après avoir gravi tous les échelons.

La Candidature de Bédié aujourd`hui répond à au grand besoin des Ivoiriens de reconstruire une Côte d`Ivoire, prospère, humaine et juste. Un disciple d`Houphouët-Boigny, apôtre de la Paix, non violent, ne peut tolérer les tueries et les assassinats, contrairement à certains. Un homme sage, un homme d`expérience et d`expertise, futiriste, économiste, qui a été ambassadeur, député, Ministre, Maire, Conseiller du DG du FMI et Président de la République, ne peut regarder son pays plonger sans réagir. La seule réaction de M. Bédié, c`est donc de reprendre le pouvoir d`Etat par les urnes, pour se mettre au service des siens. Certains peuvent dire qu`il est vieux. Que ceux-là sachent que c`est le vieil éléphant qui connaît la source de l`eau et y conduit le troupeau. C`est donc ce vieil homme qui connaît la source de progrès et de la paix et y conduira le peuple Ivoirien. C`est Bédié qui a donné à la Côte d`Ivoire un taux de croissance d`environ 7%. C`est lui qui a fait de la promotion des jeunes à tous les carrefours de la vie politique, économique et sociale une priorité, là où certains les utilisent comme chair à canon. Bédié n`est pas démagogue, il ne promet jamais ce qui est impossible à réaliser. Le Président Bédié pourra restaurer une Côte d`Ivoire de Paix, base incontournable du progrès et du développement. Il va éliminer la violence d`Etat, éliminer la criminalité et instaurera de façon permanente le respect des droits de l`Homme. Dans la logique de la cohésion sociale, il mettra en place une politique pour réhabiliter tous ceux qui ont perdu leurs biens pendant cette honteuse crise militaro politique. De sorte qu`il soit conclu un nouveau pacte avec la réussite économique en renouant avec l`ambitieux mais réaliste programme des 12 travaux de l`Eléphant d`Afrique, à actualiser. Notamment dans les secteurs comme l`agriculture, l`industrie, les services…Il va sans dire qu`il va mettre en place une politique fiscale adaptée pour favoriser l`entrepreneuriat, lancer en direction des jeunes et de façon prioritaire la formation, l`éducation et une politique hardie de l`emploi afin de résorber sur au plus 5 ans le chômage ; améliorer les conditions de vie des plus défavorisés dont le nombre s`est accru depuis 9 ans sous le règne des réfondateurs. Le président Bédié a déjà démontré combien il en est capable à travers des fonds d`appui (à l`agriculture, à la jeunesse, aux activités des femmes, à l`action culturelle, à la promotion de l`emploi, à la création des plantations clé en main). L`implication des jeunes et des femme dans le choix des politiques les concernant (formation et emploi). Tourner définitivement la page de la crise qu`a vécue la Côte d`Ivoire en tirant des leçons du passé.


Comment voyez-vous la sécurisation d`une façon générale des élections à venir ?

Je pense, qu`eux-mêmes s`organiseront pour qu`ils puissent aller voter sans qu`on les empêche de voter. Parce qu`ils ont vécu des situations très difficiles et sauront y remédier avec l`appui de la CEI qui devra prendre ses responsabilités.


Comment doivent-ils s`organiser ?

Ils doivent constituer des brigades de protection. Mais pas des brigades armées. Il ne faut pas faire ce que les autres ont fait. Pas de milices. En principe, il est dit qu`il y aura 8.000 soldats mixtes FDS et FAFN pour sécuriser les bureaux de vote. C`est faible. Parce qu`avec plus de 11.000 bureaux de vote (aujourd`hui les bureaux d`enrôlement) quand on divise par le nombre on n`arrive même pas à une personne (soit 0,7 personne) par bureau de vote. C`est faible. Il faudrait que nous puissions réfléchir pour que nos militants, nos électeurs, nos populations ne puissent pas se laisser effrayer angoissés lors de ces élections.


Honorable, vous avez parlé des différentes qualités de votre candidat. Vous le présentez comme naturellement le meilleur candidat. Mais, il se trouve que le Président Bédié est issu d`un Rassemblement des Houphouëtistes où d`autres candidates où d`autres candidats sont déclarés. Cela ne serait-il pas frustrant pour les autres candidats ?

(Rires). Ecoutez. Nous sommes ensemble au sein du Rhdp. Mais, chaque parti politique a son candidat. Et chacun fait la campagne de son candidat pour qu`il gagne les élections. Je pense que nous n`avions pas de candidat unique. Et notre candidat est un homme sage, expérimenté. Un homme de paix. Notre candidat n`est pas un démagogue. Le RHDP c`est le Dialogue et la concertation. Bédié est l`aîné, il saura donner de bons conseils à ses jeunes frères.


Ce qui veut dire que le Rhdp part en rang dispersé ?

En rang tel qu`établi par notre concertation. Donc, ce n`est pas un rang dispersé, c`est en rang calculé. Nous allons aux élections et chaque parti va faire campagne pour briguer, et faire en sorte qu`on vote pour son candidat. Afin que tous les partis du RHDP rassemblent le maximum de suffrages. Mais, si c`est au premier tour, je pense qu`il y a un qui gagne au premier tour c`est mieux. Mais, c`est celui-là qui va être le Président de la République de Côte d`Ivoire. Et compte tenu du fait que nous sommes au Rhdp, il ne va pas abandonner les autres partis. La deuxième possibilité, s`il y a deux partis du Rhdp qui sont au deuxième tour. Mais, ces deux iront au deuxième tour. Et celui qui est élu va travailler avec celui qui n`est pas élu. Parce que nous n`avons pas décidé d`avoir une candidature unique pour pouvoir bouter le pouvoir calamiteux du FPI hors du pouvoir.


Et si la majorité venait du président du RDR ?

C`est le PDCI qui gagnera. Notre alliance doit demeurer forte dans toutes les conditions. C`est le PDCI qui gagnera.

Interview réalisée par Eddy Péhé, Parfait Tadjau,
Morgane Ekra
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