Le président du Parti démocratique de Côte d'Ivoire a honoré samedi, son rendez-vous avec les jeunes, au stade de Williamsville. Au menu : pluie, communion, émotion et message de campagne.
Les organisateurs l'avaient promis et ils l'ont fait. Samedi, Williamsville a été mis en effervescence par plusieurs milliers de jeunes qui y ont convergé, vêtus de tee-shirts blancs pour assister au meeting du président du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci). Une belle mobilisation. Le stade de ce quartier d'Adjamé avait fait le plein lorsque Henri Konan Bédié, casquette et chemise manches courtes aux couleurs du parti doyen, pantalon noir, y fait son entrée. A son côté, son épouse, elle aussi habillée en jeune (tee-shirt, pantalon jean). Une forte délégation de dignitaires du parti était également présente. Les cris de joie se mêlent aux sons de la fanfare et de la sono. C'est l'hystérie. Après avoir fait un tour d'honneur, du reste très difficile à cause de la foule compacte, le couple Bédié et sa suite s'installent à la tribune officielle, élevée juste en face des militants massés au milieu du stade. Une dizaine de bâches sont dressées tout autour. En tee-shirts noirs, les jeunes chargés de la sécurité ont du mal à dégager l'espace qui sépare la tribune officielle du podium devant accueillir les intervenants. On se bouscule dans la chaleur. Une jeune fille tombe dans les pommes. Des garçons la transportent vers la sortie. Les policiers de la Crs viennent en renfort. Mais, au moment où ceux-ci allaient finir de ramener l'ordre pour permettre aux choses sérieuses de commencer, les fines gouttes de pluie qui tombaient cèdent la place à une averse. «N'Zuéba est arrivé avec la pluie. C'est pour bénir le stade et tout Williamsville», commente un groupe de jeunes derrière nous. Le stade se vide. Chacun court s'abriter comme il peut. Qui sous des bâches, qui, hors du stade sous les hangars de la Sotra et les façades couvertes des maquis environnants. La pluie insiste.
Les jeunes défient la pluie
Las d'attendre, un groupe de jeunes brave les cordes qui tombent pour venir se mettre juste en face de la tribune officielle. Ils chantent : «Bédié, Président», «Bédié Pissanci a magni dê» (en langue malinké, pour dire que Bédié est puissant). Assis, le sphinx de Daoukro leur fait signe de la main pour les encourager. Bientôt, le rang des inconditionnels grossit.
Le président du Forum, Atsé Atsé Jean Claude, sort sous la pluie. Du haut de la tribune, il galvanise ses «soldats», tandis que ceux-ci lancent des mises en garde à l'endroit des adversaires de leur leader en ces termes : «Laissez Bédié, vous ne pouvez rien faire contre lui». La pluie cesse, enfin. Le ciel se dégage. La foule qui avait disparu réapparaît, visiblement un peu plus nombreuse. Le meeting peut démarrer. Le président du Forum, Atsé Atsé commence par faire un clin d'œil au président de la jeunesse du Pdci, qu'il appelle respectueusement «Grand frère». Il rappelle à tous qu'il n'y a aucun problème entre Kouadio Konan Bertin (KKB) et lui. «Je tends la main à mon aîné KKB. Il s'agit de la victoire de Bédié, il s'agit de résoudre les problèmes des jeunes», rassure-t-il. Pour Atsé, Bédié était en en train d'engager la Côte d'Ivoire sur la voie du bonheur pour tous, lorsqu'est intervenu le coup d'Etat de 1999. Des ouvrages comme les centrales thermiques d'Azito-Ciprel, les routes Kanawolo-Korhogo, Bondoukou-Bouna… étaient entièrement réalisées. Le troisième pont d'Abidjan, celui de Jacqueville, les routes Boundiali-Tengréla, Boundiali-Odienné… ont vu leurs travaux interrompus du fait du putsch. Depuis l'éviction de Bédié du pouvoir, a-t-il poursuivi, les malheurs s'enchaînent. Plus de 50% des Ivoiriens sont pauvres. La corruption, le blanchiment d'argent, le chômage… se sont installés.
Les attentes des jeunes
«Les jeunes ne tirent pas le diable par la queue car, ils ne voient même pas la queue du diable», a caricaturé Atsé Atsé. Après ce sombre tableau, le président du Forum a pris l'engagement, au nom des jeunes, de faire élire le sphinx de Daoukro au premier tour de la présidentielle, avec 60% des suffrages. Afin que ce dernier vienne «sauver» le pays. Revenant sur la polémique que certains tentent de soulever autour de l'âge de Bédié, Atsé Atsé l'a jugée puérile. «Nous, au Forum, voulons juger les dirigeants par ce qu'ils peuvent apporter au pays», a-t-il lancé. Le président Bédié (voir les extraits de son discours) a indiqué qu'il ne fera pas de grandes promesses aux jeunes. Il leur a demandé de se réveiller et de cesser d'être des «instruments». «Vous êtes la prunelle de nos yeux», a-t-il soutenu. Il a promis que son parti mettra l'accent sur la formation et la création d'emploi, une fois au pouvoir, pour redonner l'espoir aux jeunes.
Djama Stanislas
Les organisateurs l'avaient promis et ils l'ont fait. Samedi, Williamsville a été mis en effervescence par plusieurs milliers de jeunes qui y ont convergé, vêtus de tee-shirts blancs pour assister au meeting du président du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci). Une belle mobilisation. Le stade de ce quartier d'Adjamé avait fait le plein lorsque Henri Konan Bédié, casquette et chemise manches courtes aux couleurs du parti doyen, pantalon noir, y fait son entrée. A son côté, son épouse, elle aussi habillée en jeune (tee-shirt, pantalon jean). Une forte délégation de dignitaires du parti était également présente. Les cris de joie se mêlent aux sons de la fanfare et de la sono. C'est l'hystérie. Après avoir fait un tour d'honneur, du reste très difficile à cause de la foule compacte, le couple Bédié et sa suite s'installent à la tribune officielle, élevée juste en face des militants massés au milieu du stade. Une dizaine de bâches sont dressées tout autour. En tee-shirts noirs, les jeunes chargés de la sécurité ont du mal à dégager l'espace qui sépare la tribune officielle du podium devant accueillir les intervenants. On se bouscule dans la chaleur. Une jeune fille tombe dans les pommes. Des garçons la transportent vers la sortie. Les policiers de la Crs viennent en renfort. Mais, au moment où ceux-ci allaient finir de ramener l'ordre pour permettre aux choses sérieuses de commencer, les fines gouttes de pluie qui tombaient cèdent la place à une averse. «N'Zuéba est arrivé avec la pluie. C'est pour bénir le stade et tout Williamsville», commente un groupe de jeunes derrière nous. Le stade se vide. Chacun court s'abriter comme il peut. Qui sous des bâches, qui, hors du stade sous les hangars de la Sotra et les façades couvertes des maquis environnants. La pluie insiste.
Les jeunes défient la pluie
Las d'attendre, un groupe de jeunes brave les cordes qui tombent pour venir se mettre juste en face de la tribune officielle. Ils chantent : «Bédié, Président», «Bédié Pissanci a magni dê» (en langue malinké, pour dire que Bédié est puissant). Assis, le sphinx de Daoukro leur fait signe de la main pour les encourager. Bientôt, le rang des inconditionnels grossit.
Le président du Forum, Atsé Atsé Jean Claude, sort sous la pluie. Du haut de la tribune, il galvanise ses «soldats», tandis que ceux-ci lancent des mises en garde à l'endroit des adversaires de leur leader en ces termes : «Laissez Bédié, vous ne pouvez rien faire contre lui». La pluie cesse, enfin. Le ciel se dégage. La foule qui avait disparu réapparaît, visiblement un peu plus nombreuse. Le meeting peut démarrer. Le président du Forum, Atsé Atsé commence par faire un clin d'œil au président de la jeunesse du Pdci, qu'il appelle respectueusement «Grand frère». Il rappelle à tous qu'il n'y a aucun problème entre Kouadio Konan Bertin (KKB) et lui. «Je tends la main à mon aîné KKB. Il s'agit de la victoire de Bédié, il s'agit de résoudre les problèmes des jeunes», rassure-t-il. Pour Atsé, Bédié était en en train d'engager la Côte d'Ivoire sur la voie du bonheur pour tous, lorsqu'est intervenu le coup d'Etat de 1999. Des ouvrages comme les centrales thermiques d'Azito-Ciprel, les routes Kanawolo-Korhogo, Bondoukou-Bouna… étaient entièrement réalisées. Le troisième pont d'Abidjan, celui de Jacqueville, les routes Boundiali-Tengréla, Boundiali-Odienné… ont vu leurs travaux interrompus du fait du putsch. Depuis l'éviction de Bédié du pouvoir, a-t-il poursuivi, les malheurs s'enchaînent. Plus de 50% des Ivoiriens sont pauvres. La corruption, le blanchiment d'argent, le chômage… se sont installés.
Les attentes des jeunes
«Les jeunes ne tirent pas le diable par la queue car, ils ne voient même pas la queue du diable», a caricaturé Atsé Atsé. Après ce sombre tableau, le président du Forum a pris l'engagement, au nom des jeunes, de faire élire le sphinx de Daoukro au premier tour de la présidentielle, avec 60% des suffrages. Afin que ce dernier vienne «sauver» le pays. Revenant sur la polémique que certains tentent de soulever autour de l'âge de Bédié, Atsé Atsé l'a jugée puérile. «Nous, au Forum, voulons juger les dirigeants par ce qu'ils peuvent apporter au pays», a-t-il lancé. Le président Bédié (voir les extraits de son discours) a indiqué qu'il ne fera pas de grandes promesses aux jeunes. Il leur a demandé de se réveiller et de cesser d'être des «instruments». «Vous êtes la prunelle de nos yeux», a-t-il soutenu. Il a promis que son parti mettra l'accent sur la formation et la création d'emploi, une fois au pouvoir, pour redonner l'espoir aux jeunes.
Djama Stanislas