x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le lundi 8 juin 2009 | Nord-Sud

Bédié aux jeunes : «Refusez d`être des guerriers robots»

Son âge, le sens de son combat

«(…) Jeunes de Côte d'Ivoire et membres de la société civile. Ils sont nombreux parmi vous ceux qui se posent des questions sur le sens de mon combat en faveur de notre pays. A un âge que certains considèrent naïvement, par méconnaissance, sans doute par mauvaise foi, comme ne devant plus me permettre de parcourir la Côte d'Ivoire à la recherche d'une présidence que j'ai déjà occupée. Ceux qui me connaissent savent que j'ai toujours mené ce combat à tous les postes que j'ai eu à occuper au service de mes compatriotes. (…) Mon action ne peut être considérée comme celle d'un candidat à vie, ou d'un candidat éternel.


Pourquoi il n'a pas résisté après le coup d'Etat de 99

«Au moment où notre pays prenait son envol, des assoiffés de pouvoir, convaincus de leur incapacité notoire à se mesurer à moi, ont décidé par des moyens criminels de braquer le pays. Ils l'ont fait à quelque 10 mois des élections. Quelle honte ! Et, ils ont le courage de se réclamer démocrates. En fidèle disciple de Félix Houphouët-Boigny, j'ai préféré me retirer pour éviter de verser le sang de mes frères (applaudissements, cris…) Mais, les conséquences de cette funeste entreprise sont connues aujourd'hui. Elles sont désastreuses. Depuis mon éviction du pouvoir d'Etat par ces personnes, l'autorité de l'Etat a disparu. Au point que nous sommes retombés dans la situation d'une République bananière. Nous sommes retombés dans une jungle dans laquelle chacun fait ce qui lui plait jusqu'à ce qu'il soit arrêté par un plus fort que lui. Cela peut-il surprendre, quand on sait que ceux du Fpi qui nous gouvernent ont été mal élus puisqu'ils reconnaissent qu'ils l'ont été dans des conditions calamiteuses. Par ailleurs, alors que le temps alloué au mandat présidentiel est épuisé depuis 2005, les Ivoiriens attendent d'élire de vrais responsables. Des responsables dont la légitimité ne peut être mise en cause (…).


Les promesses de campagne

«70% de la population ivoirienne a moins de 35 ans. Cette frange de la population est des plus vulnérables. Elle est la plus touchée par la crise socio-économique que nous vivons. Avec le régime des refondateurs, ils n'ont pas d'avenir. Une réorientation de la prise en compte de leurs besoins et aspirations nous parait donc indispensable (…) Cette jeunesse se retrouve abandonnée, délaissée et sans emplois. Il est courant que pendant une campagne, les candidats fassent des promesses qui dans la plupart des cas ne peuvent être tenues. Je ne ferais donc pour ma part que très peu de promesses et surtout une seule que je sais pouvoir tenir. Je connais vos besoins, je connais les problèmes de notre pays (Ndlr : les jeunes crient «On veut Bédié»). Mon expérience personnelle à la tête de différentes institutions de l'Etat m'a permis de connaître la Côte d'Ivoire mieux qu'aucun des concurrents déclarés ou non. Mon bilan partout où je suis passé est positif et il parle pour moi. Alors, la seule promesse que je vous fais, c'est de me consacrer chaque jour un peu plus à la Côte d'Ivoire, si vous m'en donnez l'occasion.

Je travaillerai nuit et jour, sans relâche, tout simplement par amour pour mon pays et pour essuyer les larmes de tous ceux qui ont eu à souffrir inutilement pendant ces terribles années (…)».


La politique de formation du Pdci

«La politique de la jeunesse a toujours été la formation de la jeunesse. Oui, les jeunes sont la prunelle de nos yeux. Ils ont chez nous, au Pdci-Rda, une place de choix. Vous savez que déjà en 1946, avant l'indépendance de notre pays, le président Félix Houphouët-Boigny, père fondateur de la Côte d'Ivoire, soucieux du devenir des jeunes et de ce que la Côte d'Ivoire avait besoin de cadres bien formés et compétents, avait pris dans chaque région du pays et donc sans considération ethnique ni religieuse, des jeunes gens et des jeunes filles issus de toutes les couches sociales. C'était pour aller faire leurs études en France. Ils sont revenus de cette aventure pour occuper en Côte d'Ivoire des postes prestigieux, chacun dans sa spécialité. (…) Dès l'accession de notre pays à l'indépendance et jusqu'aux années 1990, la jeunesse ivoirienne était dorlotée. Dans nos internats, l'élève était nourri, blanchi et soigné aux frais de l'Etat. Lorsqu'il avait obtenu une moyenne de 12 sur 20, l'élève avait droit à sa bourse et il était fier de retourner au village et de montrer à ses parents combien il était heureux d'être collégien. Nous pouvons donc dire avec bonheur que le Pdci-Rda est ce parti qui a su gâter ses jeunesses. Et, ceux-là mêmes qui parlent aujourd'hui d'une autre voix en versant des insanités sur le Pdci-Rda peuvent porter de faux témoignages, car voyez-vous, ils sont eux aussi les produits de cette politique».


Messages aux jeunes

«(…) Je suis-là ce matin à Williamsville, à Adjamé, pour vous demander de vous serrer les coudes. De rester forts, de vous atteler à sortir notre pays du coma dans lequel il est en train de sombrer par la faute des régimes aux abois. Oui, jeunes de Côte d'Ivoire réveillez-vous de votre torpeur. Et cessez d'être des instruments de ceux qui ignorent votre valeur réelle en tant qu'êtres humains. Battez-vous pour avoir le droit à la parole, pour être libres de penser, libres de décider selon vos aspirations. Refusez d'être des guerriers robots avec des Kalachnikovs et des machettes pour faire de vous des tueurs et des assassins. Vous avez le droit de vivre comme tous les êtres humains (…) N'acceptez plus de vous laisser faire. Vous pouvez aussi devenir les décideurs de demain (...) Vous avez fait deux marchés, le marché du Pdci-Rda et le marché du Fpi (la foule crie : «On veut Bédié). Vous pouvez donc en toute honnêteté faire votre choix. Sachez soupeser, sentir et alors vous ne pouvez pas vous tromper. Parce qu'on peut vous raconter ce que vous n'avez pas vu, ce auquel vous n'avez pas assisté, ce que vous n'avez pas vécu. Mais, ici, vous le vivez au quotidien, vous devez savoir qu'en politique, le mensonge n'a jamais payé. Il finit toujours par rattraper le menteur. Le bilan d'un homme politique ressemble à une grossesse. Au bout de 9 mois, bien que l'homme veuille parfois chercher à la cacher, le bébé finit toujours par naître. La politique est aussi comme une course de fond. Ce n'est pas au départ qu'on la juge, mais, à l'arrivée. Et pour nos refondateurs, le moment des comptes est arrivé. Nous sommes à l'heure du bilan et donc du jugement du peuple de Côte d'Ivoire».

Propos recueillis et retranscrits par D.S.
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ