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Politique Publié le mardi 9 juin 2009 | Le Nouveau Réveil

Depuis Paris, N`Zi Paul David prévient : “Si Gbagbo n`est pas élu, ce sera l`apocalypse du peupleBaoulé” - “Nous aurons des élections les plus tribalisées que la Côte d`Ivoire ait jamais connues”

Sensibiliser le peuple Baoulé pour la cause du candidat du Front Populaire Ivoirien, Laurent Gbagbo, c'est la mission que s'est assignée M. N'Zi Paul David. Après des tournées sur le plan national et un passage aux Etats Unis d'Amérique, le directeur de cabinet de la présidence était le samedi dernier face aux responsables de la fédération des associations des Baoulé en France à la maison du citoyen et de la vie associative de Val de Fontenay, une ville de la banlieue parisienne.

Gbagbo prépare-t-il le massacre du peuple baoulé en cas de perte du pouvoir ? Les hommes sensés ne penseraient pas à une telle chose quand on fait allusion aux discours sur la démocratie que ne cesse de prononcer le leader des refondateurs. Mais à la sortie de la rencontre que son directeur de cabinet, N'Zi Paul David, a eue le samedi dernier avec la fédération des associations des baoulé à Val de Fontenay dans la banlieue parisienne, il y a de quoi s'inquiéter. L'ancien préfet de la ville d'Abidjan voulait une rencontre privée. C'est donc en nombre restreint que les membres de la fédération " BERA " (une vingtaine de personnes) ont échangé avec lui dans la salle 205 de la maison du citoyen et de la vie associative de cette coquette ville de la banlieue parisienne. "Il y a des choses que les gens ne peuvent pas comprendre. Avant de mourir, notre papa nous a confiés au président Bédié en lui demandant de veiller sur nous. Mais que s'est-il passé ? Pendant le coup d'Etat de 1999, ma vie a été mise en danger. En tant que préfet de la ville d'Abidjan, je n'avais pas compris comment nous sommes arrivés à perdre le pouvoir. Alors, quand le président Bédié est rentré d'exil, j'ai souhaité le rencontrer pour en savoir plus. Mais, malgré les différentes délégations qui ont essayé d'organiser une rencontre entre lui et moi, le grand frère a toujours refusé de me recevoir en disant que je l'ai trahi pour aller travailler avec Gbagbo ", a lancé d'entrée le président du conseil général de Dimbokro, pour justifier sa brouille avec le président Bédié. Pour la suite des débats, M N'Zi Paul David est entré dans une suite de révélations à couper le souffle. " Vous êtes à l'étranger, mais sachez que les choses ne sont pas simples. En 1993, après la mort du président Houphouët, des gens voulaient faire un coup d'Etat contre le président Bédié. En 1995, il y a eu le boycott actif contre les Baoulé. Sachez aussi le coup d'Etat de 1999, c'est aussi contre les Baoulé. Parce que les gens acceptaient difficilement qu'après trente trois ans avec un Baoulé (Houphouët), un autre Baoulé (Bédié) tienne les rênes du pays pendant de longues années. Alors pour les prochaines élections, il faut qu'on réfléchisse par deux fois. Car en cas de tension, c'est nous qui aurons beaucoup à perdre ", conseille-t-il. Pour le directeur de cabinet de la présidence, les problèmes fonciers restent une réalité et ils constituent la braise qui mettra le feu à la poudre. "Ceux qui, dans les années 50 et 60, ont donné des terres à nos parents sont morts. Ce sont leurs enfants qui contestent ces accords aujourd'hui. C'est normal ", a-t-il cautionné. L'adage nous enseigne que " l'eau fraiche sort de la bouche du poisson ". Et la nouvelle fraiche qu'est venu transmettre M. N'Zi Paul David qui sort tout droit du cœur de la présidence, est que la Côte d'Ivoire n'est pas sortie de l'auberge. " Il y a danger à l'horizon, prévient-il avant de poursuivre : de grandes choses vont se passer dans notre pays avec les élections qui approchent. Nous aurons des élections des plus tribalisées que la Côte d'Ivoire ait jamais connues." Et pour crédibiliser ses propos, le directeur de cabinet de la présidence a été beaucoup plus direct. " Je suis votre fils et votre frère qui se trouve au centre d'un dispositif. La situation qui prévaut m'oblige à vous prévenir. Je suis comme une natte accrochée à la porte d'entrée. Je vois tout ce qui se passe dans la maison comme tout ce qui se passe en dehors. Je vous informe que le tonnerre se prépare à l'horizon. Je vous donne donc ces éléments pour que vous sachiez prendre vos dispositions", a-t-il exhorté. Alors que faire dans de pareilles circonstances pour éviter de sombrer ? Pour le président du conseil général de Dimbokro, la solution est simple. " Le fils de ceux qui ont accueilli nos parents dans les forêts est candidat à sa propre succession à la présidence. Qu'allez-vous faire ? On ne peut pas aimer quelqu'un, mais dans un tel contexte, qu'est-ce qu'il faut faire pour sauver la Côte d'Ivoire ? En lui donnant le pouvoir, il sera le président de tous les Ivoiriens. Il se devra donc de régler le problème foncier, car il est le fils de ceux qui ont donné les terres à nos frères. " Sans commentaires. La parole a été dite : ou Gbagbo reste au pouvoir pour sauver les Baoulé ou il perd le pouvoir et c'est l'apocalypse de tous les " N'win yo " (Je dis en baoulé). Tous ceux qui doutaient encore que Gbagbo est un dictateur sont désormais situés sur la réelle personnalité du mentor des refondateurs. Pendant qu'il crie paix, amour et démocratie, il nourrit des intentions lugubres. Privilégiant plutôt le parti unique et la pensée unique qu'il prétendait combattre sous l'ère du Pdci-Rda. C'est en ce sens que le directeur de cabinet conseille aux Baoulé de suivre les mouvements de mutations qui s'opèrent dans le monde. " En France, on voit des gens de la gauche dans le gouvernement de Sarkozy. Aux Etats-Unis, on voit aussi des Républicains travailler avec les Démocrates au pouvoir. Je vous donne ces informations pour que le jour où vous rentrerez dans l'isoloir, vous réfléchissiez par deux avant de voter. " Dans sa parade de séduction, l'ancien préfet de la ville d'Abidjan a souhaité que " le PDCI-RDA et le FPI se mettent ensemble pour bouter le RDR hors de la Côte d'Ivoire ". Oubliant du coup que le PDCI avait déjà fait des tentatives d'alliance avec le parti de Gbagbo et qu'il a été payé par le massacre de ses militants le 25 avril 2004. Pour ceux qui se réjouissent de la fixation de la date des élections, le directeur de cabinet de la présidence leur conseille d'atténuer leur joie. " Qu'est-ce qui prouve que les élections se tiendront vraiment au 29 novembre ? Et puis chacun va voter son président. Mais la question est de savoir s'il pourra voter librement ", a-t-il prédit. En réponse à leur illustre interlocuteur, la présidente de la fédération " BERA ", Mme Eby Amenan, a rappelé que la fédération est à but non lucratif et apolitique. " Nous vous remercions d'être passé nous voir et nous entretenir sur cette situation alarmante du pays. Mais sachez tout simplement que notre association est apolitique. Notre objectif est de soutenir nos parents qui souffrent au pays à travers des œuvres de bienfaisance. Notre souhait est que les dirigeants du pays nous soutiennent, nous aident et facilitent nos démarches pour que nous soutenions nos parents ", a conclu la présidente de "BERA ".

Eugène YOBOUET
Correspondant permanent en France
kyobeu@gmail.com
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