Le président du Conseil économique et social, Laurent Dona-Fologo, a apporté son soutien aux chercheurs du Centre national de recherche agronomique (Cnra) et rappelé qu’ils sont les développeurs et non les politiciens. «L’essentiel pour la République, ce n’est pas nous qui nous tenons devant vous, micro à la main. C’est vous qui travaillez dans les laboratoires. Notre seul rôle est de créer pour vous un environnement propice, les conditions de développement ; et vous proposer des plans de développement à long terme. Mais nous ne sommes pas les développeurs, c’est vous les développeurs», a-t-il déclaré, lors d’une visite de terrain qu’il a conduite, ce mercredi, à la tête d’une forte délégation de son Institution, à la Station de recherche La-Mé, où sont menés des travaux sur le palmier à huile. Le président Fologo a, à nouveau, condamné la crise politico-militaire que connaît le pays depuis 7 ans, la rendant responsable du fait que le gouvernement n’a pu apporter l’appui attendu aux structures nationales de recherches. «Nous sommes ici, pour montrer qu’il y a des hommes et des femmes qui développent la Côte d’Ivoire. Alors que certains préparent la guerre et d’autres la commanditent, le chercheur est dans son laboratoire, non pas pour développer des munitions, mais pour travailler à nourrir les populations», a souligné le président du Ces. Fologo a soutenu que le développement a toujours été l’option choisie par les gouvernants ivoiriens et non la guerre. «La guerre n’était pas la priorité d’Houphouet-Boigny. Il s’est occupé de routes, d’hôpitaux, d’adduction d’eau, etc. Ceux qui avaient engagé la guerre contre la Côte d’Ivoire savaient que nous n’avions pas d’armes, que nous n’avions pas de munitions». Le Président Gbagbo, a-t-il relevé, s’inscrit dans cette politique de développement. C’est pourquoi, dira-t-il, l’espoir est permis; celui de retrouver une vie normale ; mettre en place un gouvernement homogène, qui travaille dans un sens positif. «Si tout cela se réalise, les centres de recherches comme ceux du Cnra, pourront bénéficier d’un appui conséquent du gouvernement», a-t-il promis. Avant son intervention le directeur général du Cnra, Yoh Tiémoko, a expliqué à ses hôtes, le rôle assigné à l’institution qu’il dirige. Il a rappelé les défis du moment: «les grands problèmes auxquels l’humanité devra faire face, et donc trouver des solutions durables, ont trait aux enjeux de l’alimentation, aux enjeux énergétiques et aux enjeux de l’environnement». De tout cela, l’agriculture, lui apparaît comme l’élément central; surtout pour un pays comme la Côte d’Ivoire, qui devra nourrir dans seulement 15 ans (en 2025), 32 millions d’habitants, dont 17 millions de citadins. Le défi national sera donc de rendre l’agriculture suffisamment productive et compétitive. Ce qui appelle la mutation d’une agriculture nationale fortement traditionnelle en une agriculture intensive et plus moderne, selon le Dg du Cnra. Des objectifs à la portée de la Côte d’Ivoire qui dispose un outils comme le Cnra dont l’expertise lui permet de «bâtir ici dans notre pays, une agriculture capable de nourrir toute la sous-région et de compter parmi les plus performantes au monde», a-t-il assuré. A la fin de la visite, et conformément aux dispositions de la loi qui l’y autorise, le président Fologo a proclamé la clôture officielle de la session en cour, du Conseil économique et social.
David Ya
David Ya
