Daloa : Les enfants cafouillent le mariage de leur père

Le 6 juin, est gravé dans la mémoire de tous les invités au mariage de Kouko Zogbo Guillaume, instituteur à la retraite et de dame Kanon Kouté Lucienne, commerçante. Dans la salle des fêtes de la mairie de Daloa tout se déroulait correctement. La mise en place des témoins et des invités terminée, les choses sérieuses peuvent commencer. Et, lorsque l'officier d'état civil demande à Guillaume, s'il consent à prendre pour épouse Lucienne, il n'a pas le temps de prononcer le « oui » que des cris de désapprobation fusent dans la salle. Ces bruits sonnent la révolte des adversaires à cette union. On assiste au déchaînement d'une horde de jeunes gens. Ils bousculent et cassent tout sur leur passage. Ils renversent les chaises puis parviennent à l'autel. Là-bas, ils déchirent tous les documents. La couverture qui embellissait la table s'envole. On assiste à un véritable désordre où tout vol en éclats. C'est la débandade et le sauve qui peut. Témoins, invités et autres se bousculent à la sortie de la salle. Les deux fiancés ont été exfiltrés et placés en lieu sûr. Forcément, la nuit de noces n'a pas eu lieu. Les véhicules décorés aux couleurs du mariage ont vite quitté les lieux. L'officiant et l'agent municipal s'échappent par les issues de secours. Les jeunes en colère ne sont personne d'autre que les enfants du fiancé. Ils ne supportent pas le fait que leur père contracte un second mariage. Selon eux, Lucienne, la nouvelle aimée de leur géniteur est une mauvaise femme, une mégère. Les révoltés bénéficient même du soutien des autres membres de la famille Kouko. Ainsi, les enfants et leurs soutiens comptent s'opposer par tous les moyens à cette union. Sur toutes les lèvres se trouvent « la méchanceté » et le « manque d'amour » de la fiancée. Elle ne porterait pas selon certaines langues les enfants de sa coépouse dans son cœur. Seul son homme compte à ses yeux. Avant que la bagarre n'éclate un décor de rêve avait été dressé pour accueillir les deux tourtereaux. Quelques temps avant la cérémonie, les parents des futurs époux et les invités avaient pris place dans la salle des fêtes de la mairie. Parmi les convives de marque, on a noté la présence de Stéphane Kipré, président de l'Union des nouvelles générations, (Ung). Zrango Denis, l'officier d'état civil avait commencé par la lecture de la demande de mariage adressée par Guillaume au maire. Cette lecture a suivi celle des différents articles du code du mariage. Les futurs mariés ont choisi le régime de la communauté des biens. Mais tout cela n'ira pas à son terme. Malgré tout ces désagréments, les Guillaume et Lucienne ne sont pas découragés. Ils maintiennent le désir de se présenter à nouveau devant le maire.

Bayo Fatim
Correspondant régional.