La crise qui secoue le Port Autonome d’Abidjan (PAA) demeure inchangée depuis le déclenchement de la grève, le 2 juin dernier. Hier, au cours d’une conférence de presse, le Collectif National des Dockers et Dockers transits pour la défense de leurs droits (CNDD) a accusé ouvertement le président de la communauté portuaire d’envenimer la situation. Selon M. Guigréhi Aklégbou Pierre, 1er vice-président du CNDD et porte-parole des délégués du personnel des dockers, la décision de M. Marcel Gossio d’autoriser « pour tout manutentionnaire de procéder directement au recrutement de la main d’œuvre dockers » et « la mise en place d’une structure chargée de la régulation et du contrôle des activités de la main d’œuvre dockers » à travers un communiqué de presse, le confesse. En effet, pour le 1er vice président du CNDD, cette décision est injuste et illégale parce qu’elle viole l’arrêté ministériel qui autorise le recrutement et le retrait de la carte de dockers. « M. Marcel Gossio n’a pas compétence à procéder au recrutement des dockers car le métier de docker est régie par un statut particulier. C’est lui qui tire les ficelles et pourrit l’atmosphère au Port d’Abidjan alors qu’il a la possibilité de régler ce conflit. Il a failli à sa mission, il faut le dégommer du PAA » a lâché M. Guigréhi. En effet, à la suite de la grève déclenchée par le syndicat en décembre 2008, le directeur général de PAA aurait conseillé la création de plusieurs bureaux de mains d’œuvre dockers au cours d’une rencontre avec les délégués du personnel du CNDD, le vendredi 8 mai dernier. « Aujourd’hui, il s’est servi de nous pour mettre sur pied son idée », a fait savoir le 1er vice président du CNDD. Mais, avec cette crise, ce sont près de 6000 dockers qui sont menacés de chômage et remplacés par près de 3000 jeunes. A cet effet, le CNDD a lancé un appel au Syndicat des Entrepreneurs de Manutention et de Transit du Port d’Abidjan (SEMPA) afin qu’il trouve un préaccord en libérant les grévistes détenus (une vingtaine) et en abandonnant les poursuites judicaires. Par ailleurs, le CNDD a interpellé l’Etat et principalement le ministère de l’Intérieur, car il va sans dire, selon lui, que cette crise va engendrer de lourdes conséquences sur l’économie.
C’est une interpellation qui pourrait toutefois être confrontée à une réalité qui est que, selon les services du Port que nous avons joints, cette institution reste une société d’Etat investie de trois missions essentielles : assurer le développement des infrastructures et superstructures ; veiller à la régulation des activités concédées sur la place portuaire d’Abidjan par la mise en application du règlement de police et d’exploitation ; garantir la sécurité des biens, des équipements et des personnes dans l’espace portuaire. L’autorité portuaire, souligne-t-on donc, n’intervient pas dans la gestion quotidienne de la main d’œuvre docker.
Sogona Sidibé
C’est une interpellation qui pourrait toutefois être confrontée à une réalité qui est que, selon les services du Port que nous avons joints, cette institution reste une société d’Etat investie de trois missions essentielles : assurer le développement des infrastructures et superstructures ; veiller à la régulation des activités concédées sur la place portuaire d’Abidjan par la mise en application du règlement de police et d’exploitation ; garantir la sécurité des biens, des équipements et des personnes dans l’espace portuaire. L’autorité portuaire, souligne-t-on donc, n’intervient pas dans la gestion quotidienne de la main d’œuvre docker.
Sogona Sidibé