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Politique Publié le lundi 15 juin 2009 | Fraternité Matin

Fpi (Issia) : Bohoun et Tagro font la paix

Le ministre d’état, Bohoun Bouabré, et le ministre de l’Intérieur, Désiré Tagro, deux cadres du Fpi, ont mis fin à leur brouille. Paul Antoine Bohoun Bouabré, ministre d’Etat, ministre du Plan et du Développement, et Désiré Tagro Asségnini, ministre de l’Intérieur, sortent du salon du père Charles Vandael, main dans la main et sourire aux lèvres. Ils marchent jusqu’au portail de la paroisse Saint-Jacques de Saïoua, à la rencontre de la population qui les y attendait, malgré la pluie, depuis 18 heures. Ils venaient de prendre part à des discussions élargies à leurs différents staffs et en présence des deux émissaires de la direction du Front populaire ivoirien (Fpi), qui se sont transformées, à partir de 21h30, en un dialogue direct entre les deux ministres assistés des émissaires : Mme Marie Odette Lorougnon Gnabry, secrétaire nationale de l’Organisation des femmes du Fpi, et le Pr Dédi Séri, membre du cabinet de Affi N’Guessan, président du Fpi et du secrétariat général chargé de la doctrine du parti. Cette image, inhabituelle, sincère, était très attendue par la population de la sous-préfecture de Saïoua et du département d’Issia qui ne supportait plus que perdure la mésentente entre ses illustres fils, membres du gouvernement et du Front populaire ivoirien. Qui plus est, sont directeur départemental de campagne du candidat Laurent Gbagbo pour le premier et directeur départemental de campagne adjoint chargé des populations allogènes pour le second. L’image des deux frères réconciliés était tout simplement émouvante, rien qu’à entendre les acclamations et les cris de joie que poussaient les fils et filles du département. Dont certains partis à la réunion en adversaires politiques : les pro-Bohoun contre les pro-Tagro, en repartaient dans l’unité qu’ils caressaient. Rejoignant en cela les autres qui ne se retrouvaient dans aucun clan et qui ne rêvaient que de la réconciliation entre les deux frères en vue du développement de la région et du pays. A preuve, les deux personnalités ont décidé ensemble de mettre en place, dans les heures qui suivent, un comité de travail. A l’initiative de cette concertation, des ressortissants du département qui se sont engagés volontairement et ont formé en mars 2009, un comité de médiation qu’ils ont ensuite élargi à la chefferie traditionnelle avec à sa tête, Henri Tapé. Plusieurs fois annoncée, la rencontre de réconciliation entre les deux frères, devenus ennemis par personnes interposées, a été maintes fois reportée en raison des calendriers de l’un et de l’autre qui ne coïncidaient pas et aussi parce qu’il fallait faire un travail préparatoire qui n’a pas été aisé. Finalement, samedi dernier a été le moment choisi. Le comité a bénéficié du soutien voire de l’implication hautement salutaire des émissaires d’Affi N’Guessan. Dimanche matin, le ministre d’Etat Bohoun Bouabré a rendu une visite de courtoisie à son cadet Désiré Tagro dont les résidences ne sont séparées que par une rue. De l’avis de la population, qui a suivi la scène de samedi soir, rien de fondamental ne divisait les deux ministres qui, dit-on, ne se sont jamais affrontés, même verbalement. Seul leur entourage alimentait la rumeur qui a fini par prendre des proportions insoupçonnées au point que des gens craignaient le pire. Pour le curé de la paroisse Saint-Jacques, le père Groguhé Martin, le fait de choisir le salon du père Charles Vandael, père de l’église et fondateur des premières écoles primaires de Saïoua où ont été formés ceux qui sont devenus aujourd’hui des cadres, est un signe de la Providence. «C’est prophétique, c’est la preuve que le père Vandael et Dieu écoutent nos prières. Car c’est en ce lieu qu’il rassemblait tous les enfants de Saïoua», a-t-il expliqué. Il a formé le vœu de voir les deux membres du gouvernement se pencher davantage sur les besoins de l’église qui est sans moyens de locomotion. «Nous sommes sans véhicule, sans moto», a-t-il déploré.

Paulin N. Zobo
Envoyé spécial à Saïoua
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