La capitale ivoirienne et son potentiel électoral sont au centre des convoitises des formations politiques qui, véritablement, ne se donnent pas les moyens de s'implanter durablement.
Avoir un siège où les militants peuvent s'informer et se former est d'une importance capitale pour tout parti politique. A Abidjan, dès leur création, la quasi-totalité des formations ivoiriennes ont compris la nécessité de s'installer. Malheureusement, à l'intérieur du pays, il en va autrement. Les hommes politiques ne se sentent pas concernés par le fait d'avoir un domicile. Pour le pays profond, le constat est plus frappant dans la capitale. A Yamoussoukro, un seul parti, le Rdr, s'est doté d'un siège. Le doyen, le Pdci n'a plus d’adresse dans la ville natale de son père fondateur. Quant aux autres formations, elles squattent au gré des besoins de leurs rencontres des habitations et des maquis appartenant à des militants.
Pdci : Remplacer la « Maison du parti »
Dans la cité des Lacs, espace censé être son bastion naturel, le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci) n'a plus de siège, depuis 1999. A cette date, il lui a été demandé de céder la « Maison du parti » qui était son domicile à l'Etat. Ce joyau a été réalisé non loin de l'hôtel Président, sur une légère élévation au milieu d'une verdure luxuriante. Composé de nombreux bureaux, de salles de réunion et une vaste salle de conférence, il n'a rien à envier à la fondation Félix Houphouët-Boigny. Aujourd'hui, devant les lieux, l'on aperçoit au milieu du gazon une immense horloge qui a cessé de fonctionner. Comme pour donne la preuve de l'arrêt de toute vie en son sein. Après le coup d'Etat de 1999, le Pdci a perdu ce bien. «C'est avec l'accord de certains cadres du parti dont Fologo que notre siège nous a été retiré par le général Guéi Robert», accuse Yao Kan, un militant de l'ancien parti unique dirigé par Henri Konan Bédié. L'ancien chef de la junte avait estimé que l'argent du pays avait servi au Pdci, alors seule formation unique dans le pays, pour s'offrir cette « maison » et celle d'Abidjan. En 2002, le président Gbagbo a voulu transformer ce domaine en Assemblée nationale. Et quand survint la crise du 19 septembre 2002, l'endroit est devenu un site d'accueil pour les gendarmes repoussés des zones Centre Nord Ouest par la rébellion. Depuis cette époque, le Pdci est un « Sans domicile fixe (Sdf) dans la capitale. «Les élections approchent, je ne sais pas comment nous allons nous débrouiller. Heureusement que nous sommes les maîtres de la mairie», se console Diaby Khalil, un autre militant. Pour ses activités, le vieux parti essaye de s'organiser comme il peut. C'est dans les locaux de la mairie que les militants retrouvent le bureau du secrétaire permanent. C'est aussi là que se tiennent les réunions, ou à défaut, dans les domiciles des secrétaires départementaux. Les grandes rencontres se déroulent, soit dans la salle des fêtes de la ville, soit (s'il s'agit d'un grand meeting), à la Place Jean Paul II, ou celle du Château. Depuis la perte de la Maison aucun cadre n'a tenté de doter le parti de Houphouët-Boigny d'un siège digne de ce nom dans son village. A l'exemple de ce que certains ont fait pour d'autres formations, dans d'autres villes. L'ancienne Maison du parti est aujourd'hui comme une maison hantée. Dans un état de dégradation avancée, elle tombe en ruine. Le revêtement au sol, la climatisation, la peinture intérieure… tout a disparu. Pire, les cas des vols de matériels par des employés privés de salaires depuis de longues années sont légion. La transformation du lieu en camp militaire a également contribué à cette dégradation.
Le Rdr, fier de son toit...
Deuxième en nombre de militants, dans la cité des Lacs, le Rassemblement des républicains (Rdr) est le seul parti politique disposant d'un siège connu. Ce qui n'a pas toujours été le cas. A sa création, les militants du parti de Djéni Kobena vivaient dans une sorte de clandestinité qui les poussait à se réunir dans des domiciles et dans des restaurants. '' Nous n'avions pas beaucoup de militants et donc pas de cotisation suffisante pour louer un siège. Il y avait aussi un peu de persécution de la part du parti au pouvoir'', explique Madou Kanaté, un militant de la première heure. Les premières réunions se déroulaient de manière tournante chez les militants. Plus tard, les rencontres ont été fixées au quartier « Bahi ». Enfin, lorsque la situation sécuritaire l'a permis et avec l'adhésion populaire, les républicains sont parvenus à s'offrir leur premier domicile au cœur de « Dioulabougou », le quartier bastion du parti à Yamoussoukro. C''était sur le site de l'ancien bar dancing, Le « Mambo ». Un espace où se sont produits de célèbres chanteurs à l'image de Ernesto Djédjé. «Koné, le propriétaire des lieux, qui était un militant engagé à l'époque nous avait cédé l'arrière cour gratuitement», explique un responsable local. Mais, comme il fallait un bâtiment, les républicains ont fini par en trouver un au sous-quartier « Géomètre Bamba », toujours à Dioulabougou. Le loyer était payé grâce à la contribution de quelques bonnes volontés. Jusqu'à ce que le propriétaire nous demande de quitter sous la pression de ses parents qui étaient membres du Pdci, affirme une autre source. ''Voyant notre désarroi, Koné qui, lui aussi cotisait pour le loyer nous a demandé de revenir au Mambo si cela ne nous gênait pas''. De retour donc sur le site de l'ancien bar dancing, les partisans de ADO décident désormais de payer un loyer à Koné. Celui-ci ayant véritablement fait preuve d'une générosité exemplaire à l'endroit de son parti. Après les élections de 2000, ce loyer est fixé. Mais, le montant arrêté par les militants est versé au gré des humeurs de la trésorerie chancelante des républicains de la capitale. Pendant ce temps, Koné, le propriétaire du site subit les contrecoups de son militantisme au parti de la rue Lepic. ''Il était un menuisier moderne. L'on a cessé de lui donner les contrats de fournitures de tables-bancs des écoles'', relate un proche du concerné.
... avec des arriérés de loyers
''Nous payions le loyer avec les dons et les cotisations des militants. Quelques cadres du parti ont souvent pris le relais, surtout lorsqu'ils se présentaient sous les couleurs du parti, à tel ou tel poste politique'', explique Doumbia Moctar, un autre militant. Et ces candidats, sitôt les élections terminées, disparaissaient. Aujourd'hui, le Rdr occupe toujours l'ancien bar dancing, mais le parti partage les locaux avec une école primaire privée, se contentant d'occuper seulement le bâtiment faisant face à la rue. Une salle de réunion exigüe et un bureau servent de permanence aux hommes de l'ancien Premier ministre. Souvent, les grandes réunions se déroulent dans l'arrière cour et les meetings sur le parvis. «A ce jour, confesse un militant, nous devons plusieurs mois d'arriérés de loyer. Pourtant, le propriétaire du site, Koné, n'a plus la situation financière reluisante qu'on lui connaissait. Ses affaires ne marchent plus. On devrait lui être reconnaissant aujourd'hui en payant régulièrement le loyer. Mais, les responsables qui se sont succédé au siège ont toujours promis d'en parler au Dr Alassane Dramane Ouattara sans jamais tenir leur promesse», déplore ce militant. En plus du local de Dioulabougou, le Rdr vient de louer un autre site qui lui servira de quartier général pour la campagne à l'élection présidentielle. La ministre Jeanne Peuhmond et ses équipes y sont déjà actives. Il s'agit d'un appartement situé au rez-de-chaussée d'un bâtiment sis non loin de l'Alliance française à Assabou. Les travaux sont en cours pour donner un bain de jouvence au bâtiment en attendant son équipement. ''Malheureusement, vu la lenteur de ces travaux, le président du parti ne pourra pas procéder à l'inauguration comme prévu'', regrette un militant fier du travail abattu par le Drc.
Fpi : L'éternel « Sdf »
Comment fait-on aujourd'hui pour joindre le Front populaire ivoirien (Fpi) à Yamoussoukro ? Bien malin qui pourra y répondre. C'est que le parti au pouvoir n'a pas de siège dans la capitale. Tout comme le Rdr, la formation de Laurent Gbagbo a vécu longtemps dans la clandestinité dans cette ville touristique. Les populations de la région des Lacs sont demeurées longtemps fermées et même hostiles au parti du principal opposant à Houphouët-Boigny. Les réunions des “camarades” se déroulaient donc clandestinement dans des domiciles de militants. Ils étaient pour la plupart des enseignants, surtout ceux de l'Institut national Félix Houphouët-Boigny (Inp-HB). C'est quand Laurent Gbagbo est arrivé aux affaires que nombre de ses partisans ont jeté le masque pour participer ouvertement aux activités du Fpi. Mais, jusque-là, pas d’adresse. En tout cas, on n'en connait point au nom du parti bleu à Yamoussoukro, si ce n'est le QG au « Quartier millionnaire ». Une belle demeure, où loge une militante. C'est là que Marie-Odette Lorougnon, la Segadec (Secrétaire générale-adjoint chargée des départements du Centre) rencontre ses militants à chacun de ses séjours. L'on se demande quand Affi N'Guessan pensera à faire bâtir un siège digne de son parti dans la capitale. Pour l'instant, les cadres de la refondation s'occupent plutôt de rivaliser dans la construction de villas luxueuses. Personne ne pense à trouver un domicile fixe au Fpi.
L'Udpci annonce un siège
Le parti de Robert Guéi compte de nombreux militants dans la cité des Caïmans. Et ils sont assez actifs. Malheureusement, pas au point de contribuer pour se doter d’une maison. Si bien que les rencontres se font, soit dans des écoles, soit chez des cadres ou encore dans des domiciles de chefs coutumiers pour la plupart originaires du Grand Ouest. Les partisans de Mabri Toikeusse se retrouvent le plus souvent aussi dans des maquis. ''Tout cela sera bientôt un mauvais souvenir'', nous a confié Oseï, le président de la coordination départementale du parti arc-en-ciel. Il soutient que lors de sa dernière visite, le président Mabri a accédé à leur demande de logement. ''Nous lui avons posé le problème et il a autorisé que nous cherchions un local qui sera notre siège. Bientôt notre parti aura sa demeure à Yamoussoukro'', a-t-il assuré. Si cela est effectif, l'Udpci sera le second parti à posséder des bureaux dans la capitale.
Pit, Mfa, l'Udcy, Anci, Rpp…
En dehors des quatre grands partis cités plus haut et qui demeurent, de loin, les plus actifs dans le village du père fondateur, les autres n'ont point du lieu de ralliement. Le Pit (Parti ivoirien des travailleurs), le Mfa (Mouvement des forces d'avenir), l'Udcy (l'Union pour la démocratie citoyenne), le Rppp (Rassemblement pour la paix, le progrès et le partage) et l'Anci (Alliance nouvelle de Côte d'Ivoire) semblent n'avoir jamais pensé à se doter d'un siège au profit des rares militants qu'on leur connait dans la ville. Actuellement, ces partis n'ont d'adresse que des numéros de téléphone portable de leurs responsables locaux. L'Anci qui avait commencé à bouger quelque peu avec Dr. Damaud Olivier a tenu le plus souvent ses réunions dans des maquis, mais aussi au Golf hôtel. Lorsqu'il leur arrive également de vouloir se réunir, les militants de l'Udcy et surtout du Pit n'hésitent pas également à se donner rendez-vous dans des maquis du quartier « Habitat ». Le Rpp de Laurent Dona Fologo, lui, cherche toujours ses marques dans la capitale.
Ousmane Diallo, Correspondant régional
Avoir un siège où les militants peuvent s'informer et se former est d'une importance capitale pour tout parti politique. A Abidjan, dès leur création, la quasi-totalité des formations ivoiriennes ont compris la nécessité de s'installer. Malheureusement, à l'intérieur du pays, il en va autrement. Les hommes politiques ne se sentent pas concernés par le fait d'avoir un domicile. Pour le pays profond, le constat est plus frappant dans la capitale. A Yamoussoukro, un seul parti, le Rdr, s'est doté d'un siège. Le doyen, le Pdci n'a plus d’adresse dans la ville natale de son père fondateur. Quant aux autres formations, elles squattent au gré des besoins de leurs rencontres des habitations et des maquis appartenant à des militants.
Pdci : Remplacer la « Maison du parti »
Dans la cité des Lacs, espace censé être son bastion naturel, le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci) n'a plus de siège, depuis 1999. A cette date, il lui a été demandé de céder la « Maison du parti » qui était son domicile à l'Etat. Ce joyau a été réalisé non loin de l'hôtel Président, sur une légère élévation au milieu d'une verdure luxuriante. Composé de nombreux bureaux, de salles de réunion et une vaste salle de conférence, il n'a rien à envier à la fondation Félix Houphouët-Boigny. Aujourd'hui, devant les lieux, l'on aperçoit au milieu du gazon une immense horloge qui a cessé de fonctionner. Comme pour donne la preuve de l'arrêt de toute vie en son sein. Après le coup d'Etat de 1999, le Pdci a perdu ce bien. «C'est avec l'accord de certains cadres du parti dont Fologo que notre siège nous a été retiré par le général Guéi Robert», accuse Yao Kan, un militant de l'ancien parti unique dirigé par Henri Konan Bédié. L'ancien chef de la junte avait estimé que l'argent du pays avait servi au Pdci, alors seule formation unique dans le pays, pour s'offrir cette « maison » et celle d'Abidjan. En 2002, le président Gbagbo a voulu transformer ce domaine en Assemblée nationale. Et quand survint la crise du 19 septembre 2002, l'endroit est devenu un site d'accueil pour les gendarmes repoussés des zones Centre Nord Ouest par la rébellion. Depuis cette époque, le Pdci est un « Sans domicile fixe (Sdf) dans la capitale. «Les élections approchent, je ne sais pas comment nous allons nous débrouiller. Heureusement que nous sommes les maîtres de la mairie», se console Diaby Khalil, un autre militant. Pour ses activités, le vieux parti essaye de s'organiser comme il peut. C'est dans les locaux de la mairie que les militants retrouvent le bureau du secrétaire permanent. C'est aussi là que se tiennent les réunions, ou à défaut, dans les domiciles des secrétaires départementaux. Les grandes rencontres se déroulent, soit dans la salle des fêtes de la ville, soit (s'il s'agit d'un grand meeting), à la Place Jean Paul II, ou celle du Château. Depuis la perte de la Maison aucun cadre n'a tenté de doter le parti de Houphouët-Boigny d'un siège digne de ce nom dans son village. A l'exemple de ce que certains ont fait pour d'autres formations, dans d'autres villes. L'ancienne Maison du parti est aujourd'hui comme une maison hantée. Dans un état de dégradation avancée, elle tombe en ruine. Le revêtement au sol, la climatisation, la peinture intérieure… tout a disparu. Pire, les cas des vols de matériels par des employés privés de salaires depuis de longues années sont légion. La transformation du lieu en camp militaire a également contribué à cette dégradation.
Le Rdr, fier de son toit...
Deuxième en nombre de militants, dans la cité des Lacs, le Rassemblement des républicains (Rdr) est le seul parti politique disposant d'un siège connu. Ce qui n'a pas toujours été le cas. A sa création, les militants du parti de Djéni Kobena vivaient dans une sorte de clandestinité qui les poussait à se réunir dans des domiciles et dans des restaurants. '' Nous n'avions pas beaucoup de militants et donc pas de cotisation suffisante pour louer un siège. Il y avait aussi un peu de persécution de la part du parti au pouvoir'', explique Madou Kanaté, un militant de la première heure. Les premières réunions se déroulaient de manière tournante chez les militants. Plus tard, les rencontres ont été fixées au quartier « Bahi ». Enfin, lorsque la situation sécuritaire l'a permis et avec l'adhésion populaire, les républicains sont parvenus à s'offrir leur premier domicile au cœur de « Dioulabougou », le quartier bastion du parti à Yamoussoukro. C''était sur le site de l'ancien bar dancing, Le « Mambo ». Un espace où se sont produits de célèbres chanteurs à l'image de Ernesto Djédjé. «Koné, le propriétaire des lieux, qui était un militant engagé à l'époque nous avait cédé l'arrière cour gratuitement», explique un responsable local. Mais, comme il fallait un bâtiment, les républicains ont fini par en trouver un au sous-quartier « Géomètre Bamba », toujours à Dioulabougou. Le loyer était payé grâce à la contribution de quelques bonnes volontés. Jusqu'à ce que le propriétaire nous demande de quitter sous la pression de ses parents qui étaient membres du Pdci, affirme une autre source. ''Voyant notre désarroi, Koné qui, lui aussi cotisait pour le loyer nous a demandé de revenir au Mambo si cela ne nous gênait pas''. De retour donc sur le site de l'ancien bar dancing, les partisans de ADO décident désormais de payer un loyer à Koné. Celui-ci ayant véritablement fait preuve d'une générosité exemplaire à l'endroit de son parti. Après les élections de 2000, ce loyer est fixé. Mais, le montant arrêté par les militants est versé au gré des humeurs de la trésorerie chancelante des républicains de la capitale. Pendant ce temps, Koné, le propriétaire du site subit les contrecoups de son militantisme au parti de la rue Lepic. ''Il était un menuisier moderne. L'on a cessé de lui donner les contrats de fournitures de tables-bancs des écoles'', relate un proche du concerné.
... avec des arriérés de loyers
''Nous payions le loyer avec les dons et les cotisations des militants. Quelques cadres du parti ont souvent pris le relais, surtout lorsqu'ils se présentaient sous les couleurs du parti, à tel ou tel poste politique'', explique Doumbia Moctar, un autre militant. Et ces candidats, sitôt les élections terminées, disparaissaient. Aujourd'hui, le Rdr occupe toujours l'ancien bar dancing, mais le parti partage les locaux avec une école primaire privée, se contentant d'occuper seulement le bâtiment faisant face à la rue. Une salle de réunion exigüe et un bureau servent de permanence aux hommes de l'ancien Premier ministre. Souvent, les grandes réunions se déroulent dans l'arrière cour et les meetings sur le parvis. «A ce jour, confesse un militant, nous devons plusieurs mois d'arriérés de loyer. Pourtant, le propriétaire du site, Koné, n'a plus la situation financière reluisante qu'on lui connaissait. Ses affaires ne marchent plus. On devrait lui être reconnaissant aujourd'hui en payant régulièrement le loyer. Mais, les responsables qui se sont succédé au siège ont toujours promis d'en parler au Dr Alassane Dramane Ouattara sans jamais tenir leur promesse», déplore ce militant. En plus du local de Dioulabougou, le Rdr vient de louer un autre site qui lui servira de quartier général pour la campagne à l'élection présidentielle. La ministre Jeanne Peuhmond et ses équipes y sont déjà actives. Il s'agit d'un appartement situé au rez-de-chaussée d'un bâtiment sis non loin de l'Alliance française à Assabou. Les travaux sont en cours pour donner un bain de jouvence au bâtiment en attendant son équipement. ''Malheureusement, vu la lenteur de ces travaux, le président du parti ne pourra pas procéder à l'inauguration comme prévu'', regrette un militant fier du travail abattu par le Drc.
Fpi : L'éternel « Sdf »
Comment fait-on aujourd'hui pour joindre le Front populaire ivoirien (Fpi) à Yamoussoukro ? Bien malin qui pourra y répondre. C'est que le parti au pouvoir n'a pas de siège dans la capitale. Tout comme le Rdr, la formation de Laurent Gbagbo a vécu longtemps dans la clandestinité dans cette ville touristique. Les populations de la région des Lacs sont demeurées longtemps fermées et même hostiles au parti du principal opposant à Houphouët-Boigny. Les réunions des “camarades” se déroulaient donc clandestinement dans des domiciles de militants. Ils étaient pour la plupart des enseignants, surtout ceux de l'Institut national Félix Houphouët-Boigny (Inp-HB). C'est quand Laurent Gbagbo est arrivé aux affaires que nombre de ses partisans ont jeté le masque pour participer ouvertement aux activités du Fpi. Mais, jusque-là, pas d’adresse. En tout cas, on n'en connait point au nom du parti bleu à Yamoussoukro, si ce n'est le QG au « Quartier millionnaire ». Une belle demeure, où loge une militante. C'est là que Marie-Odette Lorougnon, la Segadec (Secrétaire générale-adjoint chargée des départements du Centre) rencontre ses militants à chacun de ses séjours. L'on se demande quand Affi N'Guessan pensera à faire bâtir un siège digne de son parti dans la capitale. Pour l'instant, les cadres de la refondation s'occupent plutôt de rivaliser dans la construction de villas luxueuses. Personne ne pense à trouver un domicile fixe au Fpi.
L'Udpci annonce un siège
Le parti de Robert Guéi compte de nombreux militants dans la cité des Caïmans. Et ils sont assez actifs. Malheureusement, pas au point de contribuer pour se doter d’une maison. Si bien que les rencontres se font, soit dans des écoles, soit chez des cadres ou encore dans des domiciles de chefs coutumiers pour la plupart originaires du Grand Ouest. Les partisans de Mabri Toikeusse se retrouvent le plus souvent aussi dans des maquis. ''Tout cela sera bientôt un mauvais souvenir'', nous a confié Oseï, le président de la coordination départementale du parti arc-en-ciel. Il soutient que lors de sa dernière visite, le président Mabri a accédé à leur demande de logement. ''Nous lui avons posé le problème et il a autorisé que nous cherchions un local qui sera notre siège. Bientôt notre parti aura sa demeure à Yamoussoukro'', a-t-il assuré. Si cela est effectif, l'Udpci sera le second parti à posséder des bureaux dans la capitale.
Pit, Mfa, l'Udcy, Anci, Rpp…
En dehors des quatre grands partis cités plus haut et qui demeurent, de loin, les plus actifs dans le village du père fondateur, les autres n'ont point du lieu de ralliement. Le Pit (Parti ivoirien des travailleurs), le Mfa (Mouvement des forces d'avenir), l'Udcy (l'Union pour la démocratie citoyenne), le Rppp (Rassemblement pour la paix, le progrès et le partage) et l'Anci (Alliance nouvelle de Côte d'Ivoire) semblent n'avoir jamais pensé à se doter d'un siège au profit des rares militants qu'on leur connait dans la ville. Actuellement, ces partis n'ont d'adresse que des numéros de téléphone portable de leurs responsables locaux. L'Anci qui avait commencé à bouger quelque peu avec Dr. Damaud Olivier a tenu le plus souvent ses réunions dans des maquis, mais aussi au Golf hôtel. Lorsqu'il leur arrive également de vouloir se réunir, les militants de l'Udcy et surtout du Pit n'hésitent pas également à se donner rendez-vous dans des maquis du quartier « Habitat ». Le Rpp de Laurent Dona Fologo, lui, cherche toujours ses marques dans la capitale.
Ousmane Diallo, Correspondant régional