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Politique Publié le mardi 16 juin 2009 | Nord-Sud

Kouman Jean Baptiste (Délégué Pdci Bondoukou) : “Nous allons réconcilier Adjoumani et Tah Thomas”

Le délégué communal du Pdci, Kouman Jean Baptiste, se prononce ici sur les problèmes qui minent le parti à Bondoukou. Notamment, le conflit qui oppose l'ancien ministre Kobenan Adjoumani au député d'Assuefry-Transua, Kobenan Tah Thomas.


•Vous venez de sillonner plusieurs localités de la commune de Bondoukou. Quel est l'objectif de cette tournée ?

Il s'agissait de véhiculer un message de reconnaissance et de remerciement à toutes les braves populations qui sont sorties massivement pour accueillir et écouter le président Bédié lors de son passage ici, il y a un mois. En tant que président du comité d'organisation, il était important pour moi de faire cette tournée, pour présenter également nos excuses à tous ceux qui ont fait le déplacement et à qui nous n'avions pas pu offrir à boire et à manger. Je leur demande pardon pour l'insuffisance des moyens. Aujourd'hui, nous profitons de ces rencontres pour donner de la boisson et une enveloppe au chef de chaque village en espérant le pardon. J'ai demandé en outre aux populations de sortir nombreuses le 29 novembre pour voter le candidat Henri Konan Bédié.


•Les militants du Pdci à Bondoukou attendaient beaucoup de la visite du président. Notamment la résolution des différends entre certains leaders politiques du Zanzan. Un mois après cette visite, peut-on dire que la paix est revenue ?

A Bondoukou, la paix a toujours été au rendez-vous dans la maison du Pdci. On ne peut pas dire que le président soit venu pour régler des problèmes. Il est venu saluer les populations et leur dire «yako» pour le coup d'Etat stupide qui nous a fait partir du pouvoir. Il était venu communier avec ses frères et sœurs du Zanzan. Concernant le problème que vous posez, nous pensons que c'est tout à fait normal qu'il y ait des querelles de personnes. Ce n'est pas propre à Bondoukou seulement. Cela arrive au Pdci comme dans tous les autres partis. Ce sont des querelles de leadership. Donc, des petits différends. Mais, lors de la visite du président Bédié, nous avons pu transcender tout cela pour préparer le rendez-vous. La visite fut un succès. Et cela veut dire que face aux grandes causes, nous pouvons taire nos querelles et travailler comme un seul homme pour le succès du Pdci.


•Les relations entre l'ancien ministre Kobenan Adjoumani et le député d'Assueffry-Transua, Kobenan Tah Thomas, tous deux du Pdci se sont dégradées au cours de la visite du président de votre parti. Quelle lecture faites-vous de cette situation?

Comme tout le monde, j'ai lu dans la presse que des choses opposaient mes deux frères. En l’occurrence, le ministre Kobenan Adjoumani et le député Kobenan Tah Thomas. Je pense qu'il ne faut pas amplifier les choses. Les querelles entre frères arrivent dans toutes les familles. Nous allons nous atteler à aplanir tout cela, si jamais différend il y a vraiment. C'est notre rôle en tant que militant d'un parti de paix. Le délégué Michel Kouamé et moi-même en avons déjà discuté. Nous nous proposons de réunir nos deux frères afin d'aplanir tout ce qui les oppose. Je pense que tout sera résolu.


•Il y a aussi la crise au sein de la chefferie traditionnelle Abron qui s'étend également aux cadres du parti. Un affaiblissement du Pdci n'est-il pas à craindre à la longue?

Les problèmes de chefferie dépassent le simple cadre et l'élu que je suis. Je pense que nos anciens ont pris le problème en main. Nous avons une tradition. Donc, conformément à cela, nos anciens sont en train de régler les problèmes. Les doyens Yaya Ouattara, Adam Yéboua et Kouman Alphonse sont à pied d'œuvre pour tenter, avec les chefs traditionnels, de trouver une solution. Ce problème n'arrange personne. Il peut ouvrir sur d'autres complications. Pour ce qui nous concerne, nous apporterons le soutien et l'appui dont les uns et les autres auront besoin pour sauver la situation. Faisons confiance à nos anciens. Ils sauront trouver les solutions adéquates.


•Comment les militants du Pdci qui s'opposent au règne du chef Kouamé Adjoumane d'Amanvi ont-ils apprécié la visite de M. Bédié dans ce village ?

Je crois que c'est le responsable de la délégation de Tanda, en l'occurrence le ministre Kobenan Adjoumani qui est bien placé pour répondre à cette question. Le président Bédié n'a pas seulement effectué sa visite dans le Zanzan pour les militants du Pdci. Bédié est un rassembleur. Quand il va dans une région, il y va pour toutes les populations.


•Vous venez d'être nommé directeur de campagne du candidat Bédié pour la commune de Bondoukou. Qu'est-ce qui vous a valu cette promotion ?

C'est juste la preuve que le Pdci a un fonctionnement rationnel. Le président Bédié et la direction nationale de campagne ont décidé que les délégués soient des directeurs de campagne. Donc, en tant que délégué communal, je dirigerai la campagne au sein de ma commune. C'est un travail d'équipe. Tous les élus sont automatiquement des adjoints et sous-directeurs de campagne. Je veux parler des députés et des maires. Je pense que nous formerons une équipe homogène pour bien mener la campagne afin que le succès soit au rendez-vous au soir du 29 novembre.


•Peu de temps avant l'arrivée du président Bédié à Bondoukou, certains de vos militants ont dit que vous étiez moins habilité à occuper le poste de président du comité d'organisation. Ils vous reprochent surtout d'être moins présent à Bondoukou. Que leur répondez-vous ?

Je laisse les gens apprécier. Personnellement, il ne se passe pas un mois sans que je ne fasse un tour ici. Quelques fois, je viens à Bondoukou deux fois par mois. Après la visite du président Bédié, je sillonne les villages pour dire merci aux populations. Il y a mes détracteurs qui pensent qu'ils sont plus populaires que moi. Je les laisse croire ce qu'ils veulent. Nous irons aux élections législatives et municipales après la présidentielle. Nous verrons qui est populaire et qui ne l'est pas. Pour l'instant, je n'entre pas dans les détails. Je pense que certaines personnes sont limitées. Mais, elles ne connaissent pas leurs propres limites. Elles pensent que ce sont les autres qui sont les moins compétents. Je ne sais pas leurs critères d'appréciation.


•Le taux de l'enrôlement est jugé insatisfaisant dans le Zanzan. Avez-vous un commentaire ?

Cela fait justement partie des raisons pour lesquelles je suis à Bondoukou. Ici, les populations sont profondément Pdci. C'est pourquoi, cela nous interpelle. Je lance un appel à tous les cadres. Ils doivent s'impliquer dans la sensibilisation afin que tout le monde soit enrôlé. L'enrôlement s'arrêtera définitivement en fin juin. Il faut donc profiter de ces derniers moments pour pousser nos parents à s'enrôler. A mon niveau, je me préoccupation d’ aider les retardataires à faire leurs papiers afin qu'ils puissent prendre part aux opérations.


Interview réalisée par Jean Michel Ouattara,
Correspondant régional
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