Après Laurent Gbagbo le déluge ? Une question qui arrache assurément quelques heures de sommeil à plus d'un dans la grande famille de la refondation. Car à l'évidence, seule une chose paraît plus sûre pour le Font populaire ivoirien (Fpi) et ses affidés : la réélection de leur champion, Laurent Gbagbo. L'union, c'est donc pour le chef. Pas plus. Il n'y a visiblement pas que l'opposition, surtout celle réunie au sein de la coalition baptisée Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) qui a des soucis. « Pour l'élection présidentielle, notre candidat, c'est le président Gbagbo ». Ce refrain, combien sont à ce jour les satellites du parti au pouvoir qui ne l'ont pas encore repris ? Difficile de croire qu'il en existe d'autant plus que Sébastien Dano Djédjé, baron du Fpi et solide ministre du camp présidentiel depuis l'accession de Laurent Gbagbo au pouvoir en 2000 s'est d'ores et déjà permis d'ajouter une note à ce refrain.. «La reconduction du mandat du chef de l'État, c'est l'essentiel pour nous. Il va falloir conclure des alliances ». De Laurent Dona Fologo au gendre, Stéphane Kipré en passant par Danièle Boni Claverie, Mel Eg Théodore ou Eric Kaé Kplohourou, tous ces acteurs politiques ne font plus aucun mystère sur le fait que pour la compétition présidentielle dont le premier tour est fixé au 29 novembre, leur candidat est le chef de l'Etat sortant, Laurent Gbagbo. Ajoutant tout de même ce bémol « pour les législatives et les municipales, nous aurons des candidats », a notamment indiqué Stéphane Kipré, président de l'Union des nouvelles générations (Ung). On avance en rang serré en attendant les empoignades locales des législatives et des municipales. Belle bataille en perspective. Dans leurs propres intérêts tous ces partis satellites doivent absolument mouiller le maillot, leur sort dans le très select clan présidentiel en dépendant. Mieux que les anciens barons du Pdci-Rda, aujourd'hui à la tête de leurs propres formations politiques, c'est Stéphane Kipré qui ? donne déjà le ton de cette bataille qui se profile à l'horizon et dont le perdant risque assurément d'être le Fpi. « Nous allons présenter des candidats partout, notre objectif étant de dépasser la barre de dix députés pour pouvoir former un Groupe parlementaire» lance-t-il à ceux qui veulent l'entendre. Le président de l'Ung, s'adresse notamment à ceux qui, dans la cour royale de son gendre de président estiment que «nous ne sommes pas dupes. Nous savons que le chef de l'État l'utilise pour affaiblir certains barons locaux réputés très gourmands et pas assez mobilisateurs”. De son côté, Stéphane Kipré trouve la parade : «Nous sommes dans une démocratie. La Côte d'Ivoire n'est la chasse gardée de personne ». Ce qui est ainsi vrai pour le gendre de Simone Gbagbo, l'est également pour Laurent Dona Fologo, Danièle Boni Claverie et autres alliés du « Front ». La présence de tous ces soutiens de Laurent Gbagbo dans les starting blocks des législatives et des municipales ne servira en fin de compte qu'à fragiliser le Fpi.
M. D.
M. D.