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Politique Publié le mercredi 24 juin 2009 | Nord-Sud

Conflit foncier à Tanda - Béléoulé : une fusillade fait 10 blessés graves

Deux villages du département de Tanda ont décidé, hier, de régler leurs comptes à coups de fusil et de machette. Le bilan, même si l'on ne déplore pas de mort, est lourd.


9 blessés par balle et un l'arme blanche. Voici le bilan des affrontements qui ont plongé hier le village de Béléoulé, localité située à 7 km de Tanda dans la terreur. Les habitants de ce village et ceux de Guiendé ont réglé leurs comptes à coups de fusil et de machette faisant couler beaucoup de sang. Tout est parti d'une rumeur. Selon le capitaine Kouakou Tangba, commandant de compagnie de la gendarmerie de Bondoukou, cette rumeur selon laquelle, M Kobenan Abo Kouamé et ses trois enfants qui l'accompagnaient au champ ont été tués par les populations de Guiendé a été l'élément déclencheur des hostilités. En représailles, un ressortissant de Guiendé a été pris à partie par les populations de Béléoulé. Informée de l'expédition punitive menée contre un des leurs, des centaines de ressortissants de Guiendé s'arment comme ils peuvent pour débarquer à Béléoulé. Objectif : libérer l'otage et laver l'affront. A l'entrée du village, les «sauveurs» sont pris dans un guet-apens savamment préparé par ceux de Béléoulé informés de l'arrivée de l'ennemi. Un sanglant affrontement s'en suit. La police de Tanda présente sur les lieux quelques instants plus tôt avec un effectif de 7 personnes seulement se trouve prise en tenaille entre les deux forces belligérantes. Débordés, malmenés, les éléments battent en retraite. Selon le capitaine Kouakou Tangba, aucun mort n'a été enregistré. Il a tenu à préciser que Kobenan Abo Kouamé et ses enfants dont l'annonce de la mort avait servi de prétexte pour le déclenchement des hostilités sont bel et bien vivants. «Ils ont été entendus par la gendarmerie de Tanda», a révélé le capitaine. Dans leurs dépositions, les quatre membres de la famille Kobenan soutiennent qu'ils ont simplement été molestés au champ par «des inconnus» parce qu'ils ne déplorent aucun mort comme les gendarmes pouvaient le constater. Présente sur le terrain, la division des droits de l'homme de l'Opération des nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci) veillait également au grain pour tenter de dissuader toute reprise des violences. Des délégations du maire et du président du conseil général se sont succédé également sur le terrain pour apporter leurs soutiens aux victimes des deux camps. Au moment où nous quittions le village hier en fin d'après midi, le calme était revenu. La présence des hommes du lieutenant Agoua, commandant de l'escadron mobile de Bondoukou avait fortement contribué à cette baisse de tension. Rappelons qu'un conflit foncier, vieux de plus de vingt ans, oppose les deux villages distants de 3 km. Chacun d'eux revendique une portion de terre située entre les deux villages. L'intervention du préfet de Tanda n'avait pas permis de désamorcer la crise. Pour prévenir justement tout affrontement, le préfet de Tanda avait pris le soin d'interdire l'exploitation de ce terrain litigieux aux deux villages. Visiblement, l'injonction du représentant du chef de l'Etat n'a pas été respectée. La parcelle querellée continue d'être exploitée et cela contribue à cette hypersensibilité des nerfs chez les uns comme chez les autres. Une simple rumeur a suffi pour tout embraser.

Jean Michel Ouattara, Correspondant régional
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