Guillaume Soro répond à Nicolas Sarkozy
Pour ceux qui ont pigé le discours du Premier ministre à Odiénné, ils ont dû se rendre compte qu'au-delà de l'auditoire de ce samedi 20 juin 2009, Guillaume Soro répondait, implicitement, à Nicolas Sarkozy. Décryptage.
Fermement, mais avec beaucoup de finesse et plein de diplomatie, le Premier ministre de Côte d'Ivoire, Guillaume Kigbafori Soro, a donné une réplique réfléchie, au Président de la République de France, Nicolas Sarkozy. Qui a qualifié, depuis le Gabon, lors des funérailles de feu le Président Omar Bongo Ondimba, sans la moindre retenue, le scrutin présidentiel, fixé au 29 novembre, de “promesses fallacieuses”. Comme pour dire qu'il n'y croit plus. Mais depuis Odienné, le Premier ministre Guillaume Soro, qui a perçu ces propos comme une indignité à l'égard de son équipe gouvernementale qui y travaille depuis la signature de l'Accord politique de Ouagadougou (Apo), n'a pas voulu se taire. “Monsieur le Président, vous me permettrez d'évoquer l'élection du 29 novembre 2009. Eu égard au contexte international, parler ces temps-ci d'élections en Afrique, ne manque pas de susciter quelques inquiétudes. Aussi, j'entends çà et là, dans une certaine presse toutes les angoisses, des inquiétudes. Quelquefois l'élection du 29 novembre, si on ne la dénigre pas, est tout simplement qualifiée d'élection de tous les dangers pour la Côte d'Ivoire”. Face à ces spéculations, il s'inscrit en faux. Parce qu'il demeure convaincu que les Ivoiriens ont la capacité et les ressources nécessaires pour aller à des élections qui réconcilient. Aussi s'est-il autorisé, avec fierté, de dissiper les angoisses du Français. Et par ricochet, tous ceux qui, comme M. Sarkozy, doutent encore de la sincérité des autorités ivoiriennes à sortir leur pays de la crise, par des élections. “Au-delà des observations des uns et des autres, au-delà des commentaires des uns et autres, ces visites d'Etat étaient plus que nécessaires. C'est pourquoi, je voudrais rassurer toutes les populations, rassurer la communauté nationale, rassurer la communauté internationale sur notre volonté commune de faire la paix. Mais surtout, Monsieur le Président, d'aller à des élections démocratiques, transparentes et ouvertes à tous”. Rappelant à toutes fins utiles, que la liste électorale est en train d'être confectionnée. C'est d'ailleurs un élément “incontournable” pour des élections réussies. Et pour mettre tout le monde d'accord et créer une synergie autour de cet objectif, lui et le Président de la République ont sillonné toutes les régions touchées par la crise. Pour dire aux Ivoiriens, mais au-delà des Ivoiriens, à la communauté internationale que la paix est désormais une réalité dans le pays. Parce qu'on ne peut pas aller à des élections démocratiques, transparentes et ouvertes à tous, si les Ivoiriens eux-mêmes, ne se donnent pas les moyens d'apaiser les rancœurs, de panser les plaies, de parler, de concerter, de dialoguer. Pour que, “même aux confins et aux fins fonds de nos régions, les populations sentent la paix, sentent la réconciliation, que nous avons décidé de partager à tous”. Et le premier report qui a eu lieu, ne traduit nullement une certaine volonté de qui que ce soit, de voir la Côte d'Ivoire perdurer dans la crise. Bien au contraire, cela a été, pour l'évidente raison qu'il faille, dans un premier temps, démarrer les opérations d'identification des populations ivoiriennes et d'enrôlement des électeurs. Une fois l'enrôlement et le traitement de la liste électorale achevés, les techniciens produiront une liste électorale provisoire. Qui sera quelques temps après, suivie des réclamations, des révisions, suivies de la production de la liste électorale définitive. C'est seulement après tout cela, que les Ivoiriens auront un élément sûr, certain, pour aller, le 29 novembre 2009 à des élections apaisées. Telles étaient donc les précisions faites par le chef du gouvernement ivoirien à tous ceux qui pensent que ce que fait son équipe gouvernementale dans la crise n'est que de la tromperie. Ne pas comprendre donc que le processus enclenché en Côte d'Ivoire, tire son sens dans un progrès d'efforts, étape par étape, pour aboutir à des élections dignes de ce nom est synonyme de mauvaise foi. Tout simplement.
Frimo K. Djipro
koukoudf@yahoo.fr
Pour ceux qui ont pigé le discours du Premier ministre à Odiénné, ils ont dû se rendre compte qu'au-delà de l'auditoire de ce samedi 20 juin 2009, Guillaume Soro répondait, implicitement, à Nicolas Sarkozy. Décryptage.
Fermement, mais avec beaucoup de finesse et plein de diplomatie, le Premier ministre de Côte d'Ivoire, Guillaume Kigbafori Soro, a donné une réplique réfléchie, au Président de la République de France, Nicolas Sarkozy. Qui a qualifié, depuis le Gabon, lors des funérailles de feu le Président Omar Bongo Ondimba, sans la moindre retenue, le scrutin présidentiel, fixé au 29 novembre, de “promesses fallacieuses”. Comme pour dire qu'il n'y croit plus. Mais depuis Odienné, le Premier ministre Guillaume Soro, qui a perçu ces propos comme une indignité à l'égard de son équipe gouvernementale qui y travaille depuis la signature de l'Accord politique de Ouagadougou (Apo), n'a pas voulu se taire. “Monsieur le Président, vous me permettrez d'évoquer l'élection du 29 novembre 2009. Eu égard au contexte international, parler ces temps-ci d'élections en Afrique, ne manque pas de susciter quelques inquiétudes. Aussi, j'entends çà et là, dans une certaine presse toutes les angoisses, des inquiétudes. Quelquefois l'élection du 29 novembre, si on ne la dénigre pas, est tout simplement qualifiée d'élection de tous les dangers pour la Côte d'Ivoire”. Face à ces spéculations, il s'inscrit en faux. Parce qu'il demeure convaincu que les Ivoiriens ont la capacité et les ressources nécessaires pour aller à des élections qui réconcilient. Aussi s'est-il autorisé, avec fierté, de dissiper les angoisses du Français. Et par ricochet, tous ceux qui, comme M. Sarkozy, doutent encore de la sincérité des autorités ivoiriennes à sortir leur pays de la crise, par des élections. “Au-delà des observations des uns et des autres, au-delà des commentaires des uns et autres, ces visites d'Etat étaient plus que nécessaires. C'est pourquoi, je voudrais rassurer toutes les populations, rassurer la communauté nationale, rassurer la communauté internationale sur notre volonté commune de faire la paix. Mais surtout, Monsieur le Président, d'aller à des élections démocratiques, transparentes et ouvertes à tous”. Rappelant à toutes fins utiles, que la liste électorale est en train d'être confectionnée. C'est d'ailleurs un élément “incontournable” pour des élections réussies. Et pour mettre tout le monde d'accord et créer une synergie autour de cet objectif, lui et le Président de la République ont sillonné toutes les régions touchées par la crise. Pour dire aux Ivoiriens, mais au-delà des Ivoiriens, à la communauté internationale que la paix est désormais une réalité dans le pays. Parce qu'on ne peut pas aller à des élections démocratiques, transparentes et ouvertes à tous, si les Ivoiriens eux-mêmes, ne se donnent pas les moyens d'apaiser les rancœurs, de panser les plaies, de parler, de concerter, de dialoguer. Pour que, “même aux confins et aux fins fonds de nos régions, les populations sentent la paix, sentent la réconciliation, que nous avons décidé de partager à tous”. Et le premier report qui a eu lieu, ne traduit nullement une certaine volonté de qui que ce soit, de voir la Côte d'Ivoire perdurer dans la crise. Bien au contraire, cela a été, pour l'évidente raison qu'il faille, dans un premier temps, démarrer les opérations d'identification des populations ivoiriennes et d'enrôlement des électeurs. Une fois l'enrôlement et le traitement de la liste électorale achevés, les techniciens produiront une liste électorale provisoire. Qui sera quelques temps après, suivie des réclamations, des révisions, suivies de la production de la liste électorale définitive. C'est seulement après tout cela, que les Ivoiriens auront un élément sûr, certain, pour aller, le 29 novembre 2009 à des élections apaisées. Telles étaient donc les précisions faites par le chef du gouvernement ivoirien à tous ceux qui pensent que ce que fait son équipe gouvernementale dans la crise n'est que de la tromperie. Ne pas comprendre donc que le processus enclenché en Côte d'Ivoire, tire son sens dans un progrès d'efforts, étape par étape, pour aboutir à des élections dignes de ce nom est synonyme de mauvaise foi. Tout simplement.
Frimo K. Djipro
koukoudf@yahoo.fr