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Politique Publié le mercredi 24 juin 2009 | Le Nouveau Réveil

Angaman Jean-Baptiste, dir-cab du Président du Conseil économique et social, après l’incendie de son bureau : “Au CES, on n’a pas que des amis”

Après l'incendiesocial, le samedi dernier, le Directeur de cabinet du président Fologo, explique ici ce qui s'est réellement passé. Angaman Jean-Baptiste du Conseil économique et M. Agaman, que s'est-il passé à votre bureau ? Et comment l'avez-vous découvert, après l'incendie ?

J'ai été saisi par un de nos traiteurs ; j'étais en mission. C'est dimanche matin que mon bureau a brûlé. Moi je m'attendais à une destruction partielle par le feu. Je me suis précipité à Abidjan. Je suis donc arrivé vers 13h. J'arrive, je constate que le bureau est totalement parti en fumée. Totalement, vraiment totalement parti en fumée. Et puis au niveau du secrétariat aussi, d'après ce que les gendarmes nous ont dit, au moment où ça commençait à prendre le secrétariat, les pompiers sont arrivés. Ils ont pu sauver une partie du secrétariat. Chez moi, tout est complètement calciné.


Qu'est-ce que vous avez perdu dans ce bureau ?

Tout ce qui est dans un bureau, c'est-à-dire l'ordinateur, les fax, les dossiers, le salon, les téléviseurs, tous les dossiers.


Est-ce qu'il y avait des dossiers très importants pour le Ces ?

Dans toutes les structures, il y a des dossiers. Je suis le directeur de cabinet et je ne sais pas ce qu'on attend par important, mais on a toujours des dossiers. Il y a un certain nombre de dossiers relatifs au travail que nous faisons au conseil, tous les dossiers sont à mon avis importants, cela dépend de ce qu'on peut en faire. On a aussi des dossiers relatifs au travail que nous avons à faire.


C'est une énorme perte pour le Conseil économique. Comment gerez-vous la situation ?

D'abord, il faut se faire un moral, et puis la vie continue. Si c'est quelqu'un qui croyait nous ébranler, il s'est trompé de porte. Cela n'enlèvera rien à notre détermination à œuvrer à servir l'Etat, à accomplir la mission qui nous incombe. Nous ne savons pas dans quelle intention mais nous souhaitons que la justice qui sera en cours nous permettra de découvrir la vérité.


La thèse de l'acte criminel a été très vite avancée ; est-ce que vous confirmez qu'il y a eu effectivement cette intention ?

C'est difficile de le dire, puisque je suis venu trouver le bureau totalement calciné et si je l'avais trouvé partiellement, cela nous aurait permis de dire quelque chose. Il n'y a aucune trace qui nous permet de dire quelque chose. Mais comme les spécialistes l'ont observé, ils nous en diront davantage.


On pense que c'est un incendie qui a été volontairement provoqué par une main occulte ?

Vous savez, il y a eu plusieurs incendies donc, est-ce la continuité, ou quelqu'un qui est venu mettre délibérément le feu ? Sincèrement, je ne peux pas répondre à cette question. Parce que moi-même, j'ai posé la question aux spécialistes et ils m'ont dit que c'est à la suite de leur investigation qu'ils pourront nous donner des détails. J'ai posé les questions aux spécialistes. Ils m'ont dit de leur laisser le temps de voir et ils nous diront quelque chose. Donc je suis logé à la même enseigne que vous.


Ce qui a étonné aussi, par rapport à cet incendie, c'est qu'il y a un cordon de sécurité qui a été mis en place. On a même empêché les journalistes de faire des prises des vue. Qu'est-ce qui explique cela ?

Je ne peux pas répondre. Il serait mieux de poser la question à la police. Moi-même, je n'ai pas eu accès à mon bureau pour des raisons de sécurité. Je crois que c'est pour des raisons d'enquête. J'imagine que c'est pour la même cause. A l'heure où je vous parle, le cordon demeure toujours. Ils ont dit que c'était pour éviter que les empruntes ne soient mêlées aux empruntes originelles afin de leur permettre de faire leur enquête correctement. Je pense que c'est cela. Il faut prendre la chose de cette façon.


Le bureau du président Fologo a été aussi quelque peut toucher ?

Non, non. La serrure bien entendue et le fait que les sapeurs pompiers ont utilisé l'eau a permis de mouiller tout un peu ; le bureau du président n'a pas été touché en tant que tel. Il faut que je le dise, je crois que cela nécessite réflexion, là il est difficile d'émettre un avis, il faut prendre du recul et puis analyser car il peut avoir plusieurs motivations, mais il est difficile de donner un avis à preuve du contraire.


Mais, vous ne savez pas si c'est une main intérieure ou extérieure qui a causé l'incendie ?

Ça non, ça non. Je vous le dis tout de suite, je ne peux rien imaginer. Parce que quelqu'un peut faire quelque chose sans que vous ne le sachiez. Donc ça ne peut pas répondre à cette question. En tout cas, c'est difficile à dire.


Est-ce que c'est le président Fologo qui saura juger ?

Je ne peux pas vous répondre, sincèrement, je ne peux pas savoir. On n'a pas que des amis, on n'a pas que des ennemis. On ne peut pas savoir. Si d'ici quelques temps, il y a des investigations et qu'on se rencontre de nouveau, je serai un peu précis.


Vous êtes sous le choc ?

Oui, je le suis. Je suis là depuis 2000 et donc c'est toute une partie de ma vie socioprofessionnelle ou privée quand même. C'est normal. Vous savez, c'est après qu'on fait les décomptes. Il y a des choses qui n'avaient pas de prix, c'est-à-dire les tableaux. Les petits souvenirs. Maintenant, on ne peut pas répondre, par la suite, on verra.


Dans quel état d'esprit se trouvent actuellement vos collaborateurs et le président Fologo ?

Vous savez, lui c'est le père de famille. C'est lui-même qui nous a remonté le moral. Il nous a dit de ne pas nous décourager, de ne pas nous abattre.


Est-ce qu'il est choqué ?

Mais oui ! C'est normal. C'est lui qui nous a remontés et encouragés.


Vous attendez donc les résultats de l'enquête ?

Oui, nous attendons sincèrement qu'on nous dise ce qui s'est réellement passé.

Interview réalisée par Akwaba Saint-Clair
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