Modèle achevé et type de la femme leader, Nipki Anne Gabrielle Adèle est depuis novembre 2008 la présidente du Syndicat des professionnels de l’avitaillement maritime. ‘’Le Nouveau Navire’’ l’a rencontrée. Elle a vraiment de la suite dans les idées.
D’entrée de jeu, Mme Nipki décline son identité et son cursus professionnel. Elle est ivoirienne, présidente du Sypam-ci depuis novembre 2008, membre du conseil d’administration de la coalition des femmes leaders de Côte d’Ivoire (CFELCI). Elle exerce dans l’avitaillement maritime depuis 1996. A cette époque, elle a été la chargée de mission de l’Union des professionnels de l’avitaillement maritime de Côte d’Ivoire présidée de main de maître par Léonard Bouaffo. Par la suite, elle a fait un repli stratégique coïncidant avec les difficultés qui ont miné le secteur et l’affaire du probo-Koala.
Le désordre dans le secteur
‘’…Je n’accuse pas le président Bouaffo, mais force est de reconnaître qu’il y avait du désordre dans l’avitaillement maritime ivoirien. Tout le monde se faisait passer pour avitailleur. Et comme conséquence de cette inorganisation, la triste affaire du Pobo-Koala où malheureusement les avitailleurs ont été indexés à travers la société Tommy. Face à tout ce cafouillage, il fallait tout réorganiser. C’est ce qu’a fait le Sypam-ci. J’ai été plébiscitée puisque mon adversaire n’a obtenu qu’une seule voix.
La définition de l’avitaillement maritime
‘’…L’avitaillement maritime consiste à approvisionner un bateau en vivres et non vivres, en carburant (soutage), launching, en rebobinage. Sans oublier une activité annexe de l’avitailleur qui est le Gabbage (enlèvement de tout ce qui est ordures, eaux usagées etc. tout avitailleur en règle doit avoir un agrément délivré par la DGAMP. Il faut mentionner que depuis le scandale des déchets toxiques, la-dite direction est très regardante et méticuleuse en ce qui concerne la délivrance de ce document.
Mon plan pour assainir le milieu
‘’…Dans un premier temps, il va falloir revaloriser l’avitailleur ivoirien. L’avitailleur, chez nous, travaille pour les usuriers. En effet, les intérêts de remboursement sont tellement exorbitants que les avitailleurs n’arrivent pas à s’en sortir. Contrairement à ce qu’on pense, l’avitailleur ivoirien ne roule pas sur l’or. Pour mettre fin à cette escroquerie à grande échelle, nous avons sollicité une ligne de crédit auprès d’une banque. Nous sommes en pourparlers. Nous allons à la rencontre de nos membres car il y a des conditions. Dont l’ouverture d’un compte avitailleur qui fera office de fonds de garantie. Le problème récurrent qui nous perturbe est l’intrusion de personnes étrangères dans notre milieu. Ces hommes ne paient ni impôt ni taxes douanières, notamment la D66. Ce n’est pas juste que d’autres personnes s’enrichissent au détriment des vrais avitailleurs. Nous allons les sensibiliser car ces personnes ont des pratiques peu catholiques à bord des navires. Ce volet, nous y reviendrons si vous le voulez lorsqu’une enquête sur le terrain sera menée avec l’aide de la DGAMP. Car envoyer des filles de joie sur les bateaux, ce n’est pas de l’avitaillement maritime.
Je veux des entrepôts, une zone
Free-shop au port, un guichet unique
‘’Avoir des entrepôts pour les avitailleurs est une nécessité pour nous. Nous souhaitons créer un guichet unique qui permettra de mieux contrôler le mouvement des avitailleurs. Ne seront autorisés à exercer que ceux qui auront 3 cachets délivrés par la DGAMP, la douane et le Sypam-ci. C’est à cette seule condition que nous pourrions extirper les brebis galeuses. Mais ce qui tient à cœur au Sypam-ci, c’est incontestablement la création d’une zone Free-shop au port d’Abidjan. S’il y a une telle zone à l’Aéroport, il n’y a pas de raison qu’elle n’existe pas au port d’Abidjan. sa mise sur pied sera une aubaine pour nous. Nous achèterions désormais des produits hors taxe. Ces Free-shop existent déjà à Las Palmas et au Cap en Afrique du Sud. Irié Lou Colette, la présidente de la coopérative des femmes du vivrier de Côte d’Ivoire y adhère. Elle est prête à nous fournir des produits vivriers bord champ jusqu’au port avec pour destination finale notre futur Freeshops. Il nous faut l’aide de l’Etat de Côte d’Ivoire à travers les ministères qui ont en charge les affaires maritimes et portuaires.
Fédérer tous les Syndicats
Notre évolution passe par une fédération des syndicats d’avitailleurs maritimes de Côte d’Ivoire. Nous sommes persuadés que seule l’Union fait la force. Face à tout ce désordre ambiant, il faut que nous nous resserrions les coudes. Il y va de notre avenir.
Valoriser les produits ivoiriens
Nous, avitailleurs ivoiriens, mettons un point d’honneur à valoriser les produits culinaires ivoiriens. Tenez ! Je vous apprends que nous livrons de l’attiéké qui est très prisé par les équipages étrangers. Idem pour la banane qu’ils consomment sous la forme d’aloco. Nous sommes en train d’imposer la marque made in Côte d’Ivoire.
Gossio Marcel, Dallo Désiré et le Sypam-ci
Ces deux directeurs généraux des ports de San Pedro et d’Abidjan nous prodiguent de bons conseils. Nous leur demandons d’en faire plus. Leur contribution financière à travers leurs différentes structures serait l’idéal. Car l’avitailleur est le dernier de la classe au port pour le moment. Nos remerciements vont également en l’endroit de la DGAMP, la douane du port et tous nos partenaires. A mes frères ivoiriens, je lancerai cet appel : à l’avitaillement maritime il y a à boire et à manger. Le métier est porteur d’espoir malgré les contraintes et difficultés de l’heure. C’est vrai que le métier est dominé par nos frères de la sous région. Je tiens au passage à remercier nos amis étrangers. Nous avons appris à leurs côtés. Le seul obstacle, c’est l’anglais. Un avitailleur doit maîtriser l’anglais ou en connaître les rudiments basiques. C’est important. Ensemble, nous allons gagner. Notre métier est sérieux. Respectons-le. Je vous remercie.
Interview réalisée par N’Da Jean Yves
n.jeanyves@yahoo.fr
D’entrée de jeu, Mme Nipki décline son identité et son cursus professionnel. Elle est ivoirienne, présidente du Sypam-ci depuis novembre 2008, membre du conseil d’administration de la coalition des femmes leaders de Côte d’Ivoire (CFELCI). Elle exerce dans l’avitaillement maritime depuis 1996. A cette époque, elle a été la chargée de mission de l’Union des professionnels de l’avitaillement maritime de Côte d’Ivoire présidée de main de maître par Léonard Bouaffo. Par la suite, elle a fait un repli stratégique coïncidant avec les difficultés qui ont miné le secteur et l’affaire du probo-Koala.
Le désordre dans le secteur
‘’…Je n’accuse pas le président Bouaffo, mais force est de reconnaître qu’il y avait du désordre dans l’avitaillement maritime ivoirien. Tout le monde se faisait passer pour avitailleur. Et comme conséquence de cette inorganisation, la triste affaire du Pobo-Koala où malheureusement les avitailleurs ont été indexés à travers la société Tommy. Face à tout ce cafouillage, il fallait tout réorganiser. C’est ce qu’a fait le Sypam-ci. J’ai été plébiscitée puisque mon adversaire n’a obtenu qu’une seule voix.
La définition de l’avitaillement maritime
‘’…L’avitaillement maritime consiste à approvisionner un bateau en vivres et non vivres, en carburant (soutage), launching, en rebobinage. Sans oublier une activité annexe de l’avitailleur qui est le Gabbage (enlèvement de tout ce qui est ordures, eaux usagées etc. tout avitailleur en règle doit avoir un agrément délivré par la DGAMP. Il faut mentionner que depuis le scandale des déchets toxiques, la-dite direction est très regardante et méticuleuse en ce qui concerne la délivrance de ce document.
Mon plan pour assainir le milieu
‘’…Dans un premier temps, il va falloir revaloriser l’avitailleur ivoirien. L’avitailleur, chez nous, travaille pour les usuriers. En effet, les intérêts de remboursement sont tellement exorbitants que les avitailleurs n’arrivent pas à s’en sortir. Contrairement à ce qu’on pense, l’avitailleur ivoirien ne roule pas sur l’or. Pour mettre fin à cette escroquerie à grande échelle, nous avons sollicité une ligne de crédit auprès d’une banque. Nous sommes en pourparlers. Nous allons à la rencontre de nos membres car il y a des conditions. Dont l’ouverture d’un compte avitailleur qui fera office de fonds de garantie. Le problème récurrent qui nous perturbe est l’intrusion de personnes étrangères dans notre milieu. Ces hommes ne paient ni impôt ni taxes douanières, notamment la D66. Ce n’est pas juste que d’autres personnes s’enrichissent au détriment des vrais avitailleurs. Nous allons les sensibiliser car ces personnes ont des pratiques peu catholiques à bord des navires. Ce volet, nous y reviendrons si vous le voulez lorsqu’une enquête sur le terrain sera menée avec l’aide de la DGAMP. Car envoyer des filles de joie sur les bateaux, ce n’est pas de l’avitaillement maritime.
Je veux des entrepôts, une zone
Free-shop au port, un guichet unique
‘’Avoir des entrepôts pour les avitailleurs est une nécessité pour nous. Nous souhaitons créer un guichet unique qui permettra de mieux contrôler le mouvement des avitailleurs. Ne seront autorisés à exercer que ceux qui auront 3 cachets délivrés par la DGAMP, la douane et le Sypam-ci. C’est à cette seule condition que nous pourrions extirper les brebis galeuses. Mais ce qui tient à cœur au Sypam-ci, c’est incontestablement la création d’une zone Free-shop au port d’Abidjan. S’il y a une telle zone à l’Aéroport, il n’y a pas de raison qu’elle n’existe pas au port d’Abidjan. sa mise sur pied sera une aubaine pour nous. Nous achèterions désormais des produits hors taxe. Ces Free-shop existent déjà à Las Palmas et au Cap en Afrique du Sud. Irié Lou Colette, la présidente de la coopérative des femmes du vivrier de Côte d’Ivoire y adhère. Elle est prête à nous fournir des produits vivriers bord champ jusqu’au port avec pour destination finale notre futur Freeshops. Il nous faut l’aide de l’Etat de Côte d’Ivoire à travers les ministères qui ont en charge les affaires maritimes et portuaires.
Fédérer tous les Syndicats
Notre évolution passe par une fédération des syndicats d’avitailleurs maritimes de Côte d’Ivoire. Nous sommes persuadés que seule l’Union fait la force. Face à tout ce désordre ambiant, il faut que nous nous resserrions les coudes. Il y va de notre avenir.
Valoriser les produits ivoiriens
Nous, avitailleurs ivoiriens, mettons un point d’honneur à valoriser les produits culinaires ivoiriens. Tenez ! Je vous apprends que nous livrons de l’attiéké qui est très prisé par les équipages étrangers. Idem pour la banane qu’ils consomment sous la forme d’aloco. Nous sommes en train d’imposer la marque made in Côte d’Ivoire.
Gossio Marcel, Dallo Désiré et le Sypam-ci
Ces deux directeurs généraux des ports de San Pedro et d’Abidjan nous prodiguent de bons conseils. Nous leur demandons d’en faire plus. Leur contribution financière à travers leurs différentes structures serait l’idéal. Car l’avitailleur est le dernier de la classe au port pour le moment. Nos remerciements vont également en l’endroit de la DGAMP, la douane du port et tous nos partenaires. A mes frères ivoiriens, je lancerai cet appel : à l’avitaillement maritime il y a à boire et à manger. Le métier est porteur d’espoir malgré les contraintes et difficultés de l’heure. C’est vrai que le métier est dominé par nos frères de la sous région. Je tiens au passage à remercier nos amis étrangers. Nous avons appris à leurs côtés. Le seul obstacle, c’est l’anglais. Un avitailleur doit maîtriser l’anglais ou en connaître les rudiments basiques. C’est important. Ensemble, nous allons gagner. Notre métier est sérieux. Respectons-le. Je vous remercie.
Interview réalisée par N’Da Jean Yves
n.jeanyves@yahoo.fr