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Région Publié le vendredi 26 juin 2009 | Le Repère

Issia, Saïoua : Le PDCI RDA prêt à rebondir

Le PDCI-RDA, malgré sa défaite aux dernières élections et la présence de deux ministres du FPI sur le terrain dans le département d'Issia, n'est pas agonisant. Bien au contraire, le parti du président Henri Konan Bédié garde la tête haute et est prête à rebondir aux échéances électorales à venir. Sous la houlette du secrétaire général Alphonse Djédjé Mady, des actions de remobilisation sont constantes sur le terrain. La JPDCI est en passe de se doter d'un nouveau président plus percutant, quand les femmes se mettent de plus en plus en mouvement avec le concours de Mme Marie Noelle Mady. Encadrées par M Séry Djèbi Emmanuel, cadre PDCI, les femmes du quartier Kassoa préparent d'ailleurs une grande cérémonie. La force du vieux parti demeure sa grande implantation à travers tout le département. Aussi pour bon nombre d'observateurs, si les élections à venir se déroulent dans la transparence sans aucun empêchement de vote, le PDCI-RDA fera mordre la poussière au FPI qui n'a de cesse de marcher sur ses plates bandes.


Le PDCI : un parti toujours majoritaire

Il ne fait aucun doute que le PDCI RDA compte des milliers de militants à Issia et à Saioua prêts à le porter au pouvoir aux prochaines élections. M Koffi Kouamé Lambert, secrétaire de section Saioua Est 2 depuis le 28 mai 2005, est formel. " Tout va bien. Dans ma section, nous n'avons aucune crainte. Nous tenons régulièrement des réunions. Les militants sont sensibilisés pour qu'ils se fassent enrôler afin que nous puissions gagner les élections à venir. Au moins 1050 personnes se sont fait enrôler dans ma section qui comprend 18 comités de base avec 3 centres de collecte que sont Agokro, Kouakro et Allokokoffikro en ce qui concerne l'enrôlement " soutient-il. " Les temps ont changé ", précise le vieux secrétaire de section. Car " par le passé, il y a eu des empêchements de vote mais pour cette année, nous avons sensibilisé les jeunes gens pour sécuriser le vote. Nous sommes prêts à nous défendre ". La dernière visite du président Bédié à Saioua est pour lui un fortifiant. " Nous avons été soulagés par la dernière visite ici du président de notre parti, le président Henri Konan Bédié. L'entendre a fait un boum dans notre cœur. Toute la région était en joie et cette visite a galvanisé les militants. La victoire sera facile cette année parce que nous allons vaincre les empêchements de vote et nous avons désormais les pièces. Ce qui n'était pas évident par le passé. La victoire est proche parce que les militants se sont fait enrôler massivement ". Adama Dosso, membre de la commission électorale, militant PDCI à Saioua, ne dit pas le contraire. " Le parti se porte très bien et se comporte très bien dans le canton Yocolo. Cette année, les choses sont bien parties parce que la jeunesse est beaucoup plus impliquée par rapport aux autres années. Si les choses sont laissées aux mains de la jeunesse, je suis sûr qu'on sortira vainqueur de la bataille. On doit cette implication de la jeunesse, non seulement au passage du président Bédié, mais il faut dire que nous avons un homme politique de grande envergure dans la région. Le fait que le secrétariat du parti soit confié à Pr Alphonse Djédjé Mady a donné un regain d'entrain à la jeunesse. Il est bon de souligner que le secrétaire général implique beaucoup la jeunesse dans ce combat à venir. Il donne beaucoup de moyens aux jeunes pour travailler sur le terrain. Il est à notre écoute et sa personne fait partie des éléments qui contribuent au fait que la jeunesse soit au premier rang. Au niveau de l'enrôlement que je suis, cette opération s'est bien passée au niveau de Saioua. Par le passé, nous avions à peu près 27 000 électeurs. Mais cette année, nous dépassons cette estimation parce qu'au niveau de la ville, nous avons plus de 15 000 électeurs, je dirai plus de 17 000 électeurs. Or par le passé, on n'atteignait pas les 12 000 ou 13 000 électeurs. Donc d'une manière globale, je crois que ça va. Il y a beaucoup d'allogènes à Saioua qui se sont fait enrôler sans grandes difficultés. Au début, il a failli avoir des problèmes, mais grâce à la vigilance des membres de la commission que nous sommes et surtout grâce à la vigilance des hommes politiques en général, beaucoup ont compris qu'il ne servait à rien d'empêcher les uns et les autres de se faire enrôler… Le FPI a effectivement pris à des personnes leurs extraits de naissance. En tant que membre de la CEI, j'ai pu faire ce constat par moi-même. Mais, je n'ai aucun doute sur la victoire du PDCI. Et si cette année, les vérifications se font comme annoncées, je ne pense que le FPI n'a aucune chance de battre le PDCI. Le fait pour les deux ministres refondateurs d'être en palabre ne fait ni chaud, ni froid au PDCI. Nous ne comptons pas sur leurs querelles pour les battre. Personnellement, je compte sur le travail bien fait du PDCI. Mais tant mieux aussi s'ils continuent de se battre ", soutient Adama Dosso.


Des mouvements de soutien avant gardistes

Le PDCI-RDA a aussi maintenu sa suprématie populaire grâce à des mouvements de soutien qui se sont investis sur le terrain avec le concours du secrétaire général Alphonse Djédjé Mady, pour œuvrer au maintien des militants PDCI et surtout au respect de leur droit fondamental, le droit de vote. A Saioua, le Mouvement national des ressortissants du grand centre (Monagc) qui y est implanté continue son œuvre. Ce mouvement que dirige Désiré N'guessan visite toutes les régions où se trouvent les ressortissants du grand centre. " Depuis le multipartisme, nos parents baoulé ont du mal à voter librement. Nous avons donc créé ce mouvement pour les inciter à être plus vigilants lors des élections. Nous avons commencé à les recenser en 2005 et à les sensibiliser. Nous avons recensé déjà en 2005, 12663 personnes en âge de voter pour ce qui concerne la zone de Saioua. A ce jour, nous avons plus de 10 000 personnes enrôlées uniquement dans les villages baoulé. Mais il y a aussi d'autres personnes qui se sont fait enrôler dans les villages bété. Donc si on fait les totaux, nous pouvons avoir facilement le chiffre de 14 000 enrôlés. Nous véhiculons les messages du parti, nous les sensibilisons à l'identification et à l'enrôlement pour le moment. Et lors des élections, nous essayerons de les motiver face aux menaces du genre " si vous votez, on vous arrache vos plantations ". Aujourd'hui, on leur a dit " partout où vous vous trouvez, vous êtes en Côte d'Ivoire ". Nous avons aussi mis une stratégie en place pour que chacun vote. Je ne peux pas la dévoiler. C'est pour dire qu'aucun de nos parents ne sera empêché de vote ", soutient Désiré N'guessan. Comme à Saioua, le mouvement " Yeboyekou " est présent sur le terrain avec à sa tête M Diby Yao. Poursuivant les mêmes objectifs nobles que le Monagc.


Les difficultés du parti

Les difficultés sur le terrain, il y en a. Notamment les moyens. Partout, c'est le même constat. Mme Kipré Zoukou Odette, présidente des femmes PDCI de Saioua, reconnaissant la présence et le dynamisme des femmes, appelle de tous ses vœux les moyens financiers et les moyens de locomotion pour galvaniser ses sœurs en cette période de pré campagne. " Nous tenons nos réunions chaque dimanche après-midi. Les femmes viennent massivement, mais je manque de moyens pour aller vers celles qui sont dans les villages. Donc pour le moment, je n'interviens qu'en ville et dans les villages environnants. Alors que j'ai 14 sections UFPDCI. Les femmes sont pourtant là, prêtes pour le PDCI RDA, en témoigne notre grande mobilisation quand le président Bédié est arrivé à Saioua. Les femmes se sont fait massivement enrôler et elles sortiront toutes pour voter afin de porter au pouvoir le président Henri Konan Bédié". Mme Kouassi Thérèse, présidente de l'UFPDCI d'Issia, partage les mêmes inquiétudes avec Mme Kipré. " Les moyens nous manquent. Il faut que la direction du parti fasse vite. Car les refondateurs, avec les deux ministres, ont pris une longueur d'avance. Ils ont tous les moyens et ils usent de ces moyens pour pêcher des militants dans notre parti. Nous avons besoin de moyens de locomotion pour pratiquer les routes en piteux état et pour intéresser nos militants appauvris qui courent pour les miettes que les refondateurs leur donnent pour les appâter " affirme-t-elle. Tout en reconnaissant que l'enrôlement s'est bien déroulé. Surtout avec le concours du délégué qui a mis à la disposition des militants, un photocopieur. Zézé Luc, ancien secrétaire de section, président de la coordination des secrétaires de section du canton Zabouo, précise, quant à lui, ceci : " On ne peut pas être fort dans une région où il y a deux ministres sans mettre la main à la poche. Ils ont pénétré la zone baoulé avec les grands moyens alors qu'aux élections, pour gagner, ce sont les Baoulé qui nous sauvent ici. On a l'impression que les hauts cadres du parti à Issia ont démissionné. On ne sent pas la présence de nos responsables qui ont géré ce pays. Dans les sections, nous n'avons même pas de motos pour aller vers les militants. La volonté seule ne suffit pas. Vous ne pouvez pas aller à 25 km à pied pour voir vos militants… " se plaint-il. Pour Lago Silvain, secrétaire de section de Frazidia, " les militants sont déjà motivés mais à 5 mois des élections, il nous faut des appuis, notamment en matériel roulant. Que le secrétaire général fasse une grande tournée surtout à Issia puisqu'il a déjà une grande emprise sur Saioua qui est chez lui. Nous souhaitons que nos cadres dont Ipaud Lago, Mme Alexise Gogoua, M. Alphonse Bissouma, reviennent aider la base ". M Amani Kouakou, opérateur économique, qui apporte son aide aux actions sur le terrain, reconnaît qu'il y a de l'espoir. Et pour cause, le club de soutien " Yeboyekou " a fait du bon travail. " Ils ont parcouru toutes les zones pour galvaniser nos parents ", explique -t-il. Mais comme ses prédécesseurs, il déplore le manque de moyens. " Le FPI, toutes les semaines, se rend dans les villages baoulé. Quand nos parents font deux mois sans voir de responsables du parti, ils sont inquiets ", dit-il avec beaucoup d'amertume. Et de rassurer sur l'affaire Kalonzo qui, dit-on, a fait virer tous les Baoulé au FPI. " Il n'en est rien. Au départ, il y a eu comme un effet de mode car il avait les moyens donnés par le FPI. Il disait même que le PDCI est mort. Mais très vite, nos parents se sont ressaisis ", précise-t-il. Proche de la chefferie, M. Amani a fait le constat suivant : " il y a 15 chefs de groupe baoulé. Il y a 10 au moins qui militent pour la cause du PDCI-RDA. Il y en a deux ou trois qui sont pour le FPI. Toutefois, ils sont souvent là quand on tient nos réunions. Si les moyens sont mis à notre disposition, le PDCI passera haut les mains. La jeunesse va s'organiser et voir comment travailler. Face à l'argent qui est distribué par les refondateurs, on a dit à nos parents de prendre et de bouffer et que c'est leur argent. Mais de demeurer PDCI. N'est-ce pas ce que le FPI disait quand le PDCI était au pouvoir ? " tranche enfin M. Amani. Non sans conclure que 70%, voire 80 % des militants PDCI des villages baoulé ont été enrôlés nonobstant les tentatives d'extorsion d'extraits de naissance faites par Kalonzo et son groupe.

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