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Politique Publié le lundi 29 juin 2009 | Le Nouveau Réveil

Meeting du Pit à Ficgayo, samedi dernier - Le Président Francis Wodié: “Nous avons marre des gens qui ne respectent pas leur parole et qui prétendent diriger le pays”

Francis Vangah Wodié, président du Parti ivoirien des travailleurs de Côte d'Ivoire, a déclaré que ''ceux qui ont jeté les dirigeants de la filière café-cacao en prison ont peur qu'ils parlent''. C'était le samedi dernier à l'occasion du meeting de lancement de la pré-campagne de son parti à Yopougon-Ficgayo. Le président Wodié a, au cours de cette cérémonie, dépeint devant de nombreux militants et sympathisants venus des 10 communes d'Abidjan et de sa banlieue un tableau sombre de l'actualité ivoirienne, fustigé les dirigeants du pays avant de se proposer comme la solution pour sortir le pays de cette situation peu reluisante. Voici l'intégralité de son message.

Populations de Yopougon, populations de Côte d'Ivoire. Nous sommes rassemblés ce matin pour vous rappeler que le Pit a un candidat à l'élection présidentielle. Et ce candidat s'appelle Francis Wodié. Nous avons de grandes ambitions pour la Côte d'Ivoire, et des ambitions légitimes. Parce que nous voulons gérer autrement la Côte d'Ivoire. Tout à l'heure, Bléou Martin m'a présenté avec des qualités étonnantes. Je ne suis pas un saint. Je suis sain. Je suis un homme comme vous tous. C'est avec les hommes que vous êtes que nous sommes. Mais nous voulons transformer la Côte d'Ivoire par une politique qui ne sera pas classique mais une politique pour tous les Ivoiriens quels qu'ils soient, quelle que soit leur région, quelle que soit leur religion, quelle que soit leur situation. Nous voulons que la Côte d'Ivoire change. Ce que l'on est, ce n'est pas ce que l'on dit mais ce que l'on fait. Est-ce que nous voyons ? Tout le monde est fort dans le "Oba Oba" mais c'est ce qu'on fait qui est fort. Alors le Pit dit que dix ans de crise, ça suffit. La Côte d'Ivoire est aujourd'hui balafrée, déchirée. Tout à l'heure, Ahmed Faras disait si les enfants d’un même pays ne s'entendent pas, il n'y a pas de paix. Pour s'entendre, il faut se parler. Pour se parler, il faut aller au dialogue national, à la concertation nationale dont parle toujours le Pit. Nous voulons que la Côte d'Ivoire change, il faut que la paix revienne. Pour que la paix commence à revenir, il faut qu'il y ait les élections dont la 1ère est l'élection présidentielle. Après plusieurs reports, ils ont enfin décidé de fixer la date de l'élection présidentielle au 29 novembre 2009. Pour une fois, nous espérons que ceux qui ont pris la décision feront tout pour qu'elle s'applique. Pour que l'élection présidentielle ait effectivement lieu le 29 novembre. Nous en avons marre avec ces gens qui ne savent pas respecter leur parole et qui prétendent diriger la Côte d'Ivoire.


un pays malade

Nous sommes fatigués. Aujourd'hui, la Côte d'Ivoire se porte très mal. Les Ivoiriens se portent mal. Les Ivoiriens sont malades. La mort est partout. Nous sommes tous menacés. Et quand on est malade aujourd'hui, comme les Ivoiriens sont de plus en plus malades, il n'y a pas de médicament pour se soigner. Il n'y a pas d'argent pour se soigner. Et ce sont les plus pauvres qui meurent le plus. Il faut que cela change. Et c'est ce que nous allons faire quand nous serons au pouvoir. Il faut que les soins d'urgence soient gratuits. Il faut que la réanimation soit gratuite. Il faut équiper les hôpitaux pour que les Ivoiriens puissent se soigner gratuitement. L'Amu n'a rien donné pour le moment. Nous voulons une sécurité sociale pour les Ivoiriens. Les Ivoiriens ont besoin d'être en bonne santé pour que la Côte d'Ivoire soit en bonne santé. La Côte d'Ivoire de demain, ce sont les jeunes que vous êtes. Les jeunes pour l'avenir doivent faire de la politique. Mais une politique responsable. Il faut que les jeunes comprennent qu'ils ont un devoir à l'égard de la Côte d'Ivoire. Et que la Côte d'Ivoire a des devoirs à l'égard des jeunes. Il faut, pour cela, que les jeunes aillent à l'école. Il faut donc qu'il y ait des écoles pour assurer la formation des jeunes. Ceux qui peuvent aller loin, qu'ils aillent loin et ceux qui doivent se former doivent pouvoir se former pour avoir un métier. Jeunes gens, il ne faut pas faire comme l'autre qui a dit que la politique est un métier. La politique n'est pas un métier. Il n'y a pas d'école où on va apprendre à faire de la politique. La politique c'est l'affaire de tous les citoyens. Il faut que tous les citoyens puissent faire de la politique. Mais à côté et avant la politique, il faut que les jeunes aient un métier pour eux-mêmes et pour la Côte d'Ivoire. C'est la raison pour laquelle l'un des éléments importants du programme du candidat du Pit, c'est la lutte contre le chômage. Et en particulier la lutte contre le chômage des jeunes et des femmes. Il faut que les jeunes ne fassent pas de la politique un métier. Aujourd'hui, il y a des jeunes qui sont dans la politique qui n'ont pas fini leurs études, qui n'ont jamais travaillé et qui pensent pouvoir gagner leur vie avec la politique. Un homme sérieux doit avoir un métier. Un homme sérieux doit faire en même temps la politique. Et nous voulons une jeunesse sérieuse et responsable. C'est pour cela que le Pit fera de la jeunesse, sa priorité. Il y a de l'argent dans ce pays. Mais l'argent du pays ne va pas à tout le monde. 20% d'Ivoiriens se partagent plus de 50% du revenu national.


les travailleurs de ce pays spoliés

Il faut, dans l'esprit de la solidarité, repartir les biens de la Côte d'Ivoire entre tous les Ivoiriens. Il faut lutter contre la pauvreté. Ce n'est pas une fatalité. On doit pouvoir s'en sortir et on peut s'en sortir. Mais il faut, pour cela, une gestion rigoureuse qui a pour priorité l'intérêt général et non l'intérêt d'un clan ou d'une famille. Tout cela doit changer. Nous avons dit que même s'il n'y a pas assez de moyens, les fonds de souveraineté qui sont aujourd'hui de 35 milliards doivent pouvoir servir en partie à lutter contre le chômage et en particulier le chômage des jeunes. Nous en prenons l'engagement. Les planteurs, où sont-ils ? Il y en a qui ont laissé leur famille. Il y en a qui ont géré avec leur accord et qui se retrouvent aujourd'hui à la Maca. Qu'est-ce que cela signifie ?
Ce n'est pas en jetant les gens en prison qu'on règle le problème des gens. C'est en assurant une saine gestion, une gestion rigoureuse. Si on pense que quelqu'un a mal fait, il ne faut pas le laisser en prison mais il faut le juger dans le cadre d'un projet public. Pour qu'il puisse parler et se défendre. Or ceux qui les ont jetés en prison ont peur et ne veulent pas qu'ils parlent. Il faut qu'ils sortent pour venir parler aux Ivoiriens et à la Côte d'Ivoire pour tout ce qui s'est passé et comment. Les revenus des travailleurs ont été gaspillés et détournés. Il faut que nous en parlions. Pour le Pit, il faut que les travailleurs puissent profiter de leur travail. En récoltant les fruits de leur travail. Les vrais planteurs doivent s'organiser en coopérative de production et de commercialisation pour vendre eux-mêmes leurs produits. Afin d'avoir de l'argent pour se prendre en charge ainsi que leurs enfants et la Côte d'Ivoire. C'est la raison pour laquelle nous disons qu'il faut revenir à la stabilisation des prix des produits des travailleurs. Il faut stabiliser les prix pour assurer les planteurs contre les mauvaises saisons. Afin que les travailleurs aient des revenus stables. C'est ainsi qu'ils peuvent contribuer au développement de la Côte d'Ivoire. Il faut savoir que dans chaque région de la Côte d'Ivoire, il y a des possibilités au niveau du sol et du sous sol. A l'Est, à l'Ouest, au Nord, au Sud et au Centre, on peut toujours produire quelque chose pour la Côte d'Ivoire. Il ne faut donc pas amener les Ivoiriens à penser qu'ils doivent se transporter d'une région à une autre. Les Baoulés par exemple doivent pouvoir produire chez eux des produits vivriers qui peuvent les nourrir et nourrir le pays sans être obligés d'aller au Sud-Ouest et à l'Ouest. Il faut assurer une bonne répartition de manière que la Côte d'Ivoire soit un ensemble harmonieux. Où les régions se développent pour elles-mêmes. Où les régions produisent pour le pays. Il faut assurer un sort particulier aux femmes. Il faut que les femmes soient fortement intégrées dans le tissu économique, social et même politique. J'ai entendu dire quelque part que Wodié est contre le quota des femmes. Je dis ici publiquement que Wodié n'a jamais été contre l'amélioration des conditions des femmes. On doit prévoir des quotas pour prendre en charge la particularité des femmes mais cela ne suffit pas. Il faut donc faire en sorte que les femmes reçoivent une éducation et une formation. Qu'elles aient un métier pour pouvoir se prendre en charge et participer au développement du pays. C'est ainsi seulement qu'on pourra régler le problème. Mesdames, n'attendez pas que les hommes vous donnent quoi que ce soit. Prenez-vous en charge vous-mêmes. Et c'est parce que Wodié n'est pas un paternaliste, un patriarche, que je voudrais que les hommes et les femmes ensemble, nous réglions les problèmes de la Côte d'Ivoire. Et les problèmes sont nombreux. J'en ai cité quelques-uns mais je précise que nous ne sommes pas encore en campagne électorale. Nous sommes là pour la pré campagne. Il y a donc des choses que je dirai pour le temps de la campagne. Tout à l'heure, Billy Billy a dit que c'est quand il y a les élections qu'on les voit. Non. On se voit. On vous voit. Nous nous voyons. Mais il faut que nous fassions le tour de la Côte d'Ivoire. Donc nous reviendrons. Et nous vous dirons de manière concrète et précise le programme du Pit.


on veut la paix

Mais aujourd'hui, notre préoccupation majeure, c'est la paix dans ce pays. Et quand on nous dit que la paix est revenue dans ce pays, nous disons, non. La paix est en train de revenir mais la paix n'est pas encore là. Quand le Chef de l'Etat, candidat, se déplace, il y a des bataillons des Forces de défense et de sécurité. Quand Wodié va se déplacer, de combien de bataillons va-t-il disposer ? Et quand les autres candidats vont se déplacer, que va-t-il se passer ? Il faut donc, dès maintenant, faire en sorte que les conditions de sécurité générale soient réunies pour tous les candidats et pour tous les Ivoiriens. Pas de discrimination au niveau des Forces de défense et de sécurité et pas de discrimination au niveau de Forces armées des forces nouvelles.
Aujourd'hui, on nous parle de 8000 agents qui vont être redéployés. Il faut que cela se passe dans la transparence et dans la légalité pour toute la Côte d' Ivoire. Nous appelons la Commission électorale indépendante à jouer effectivement son rôle. Nous l'avons interpellée tout récemment. Nous avons reçu un courrier dans lequel on nous explique que la décision d'ajouter 4 pays à l'enrôlement a été prise par le Cadre permanant de concertation à Ouagadougou. Mais qui va à Ouagadougou. Qui est à Ouagadougou. Le Pit n'est pas à Ouagadougou. Nous sommes en Côte d'Ivoire. Et quand ils reviennent, ils prennent des décisions, nous ne sommes pas informés. Ce n'est pas normal. Parfois même, quand ils ne nous informent pas, ils disent que l'accord de Ouagadougou concerne tous les Ivoiriens qui doivent l'appliquer. Mais comment pouvons-nous appliquer l'accord si nous ne sommes pas informés de ce qui se passe ? Donc j'interpelle tous ceux qui siègent au sein du Cadre permanent de concertation. C'est-à-dire en plus des 2 ou 3 autres, les 2 partis d'opposition. Il faut que, là aussi, ils jouent leur rôle d'opposant pour faire en sorte que les choses ne se décident pas dans notre dos et contre nous. Tout ce que l'on fera doit se faire dans l'intérêt de la Côte d'Ivoire. Il faut sortir du désordre. Il y a trop de désordre aujourd'hui. J'ai dit quelque part que moi Wodié, avec mon expérience, je veux être comme une porte. Car une porte, ça s'ouvre, ça se ferme. Et vice-versa. Ainsi voulons-nous fermer la porte sur la gabegie, la corruption et le désordre pour qu'on en finisse. Mais ouvrir également la porte sur l'avenir immédiat. Pour mettre de l'ordre dans la maison avant de la céder aux jeunes qui n'ont pas toujours l'expérience qu'il faut. Or, il faut acquérir l'expérience pour diriger le pays. Dans notre position, nous voulons être le soutien dont les jeunes ont besoin pour s'installer dans la politique ou pour changer la Côte d'Ivoire.


changer la côte d’ivoire

Mais tous ensemble, nous devons changer la Côte d'Ivoire. Alors nous l'espérons, nous voulons encore faire confiance. Mais la confiance a ses limites. Nous estimons que nous avons été assez patients. Le temps est pour chacun de respecter ses engagements. Le temps est venu de tenir parole. Ceux qui ne tiennent pas parole ne sont pas dignes de diriger la Côte d'Ivoire. La paix, c'est l'affaire de tous les Ivoiriens. Le changement, c'est l'affaire de tous les Ivoiriens. C'est ensemble que nous pouvons nous en sortir. C'est ensemble que nous pouvons régler les problèmes de la Côte d'Ivoire. Mais pour cela, Ivoiriens, Ivoiriennes, il ne faut pas que nous n'abandonnions notre pays dans les mains de certains. Les discussions que nous engagions à l'extérieur doivent désormais avoir lieu à l'intérieur, en Côte d'Ivoire. Parce que les problèmes sont nos problèmes. C'est donc nous qui devons les régler. Alors, il faut de l'argent et nous devons savoir trouver l'argent chez nous pour régler les problèmes prioritaires. Il ne faut pas compter sur la communauté internationale pour régler nos problèmes. C'est nous qui avons cherché nos problèmes, c'est nous qui devons les régler. Et il y a de l'argent pour cela ici. Pourquoi est-ce qu'on ne parlerait pas de l'argent de pétrole et du gaz de Côte d'Ivoire ? Quelle quantité est exportée ? Quelle recette la Côte d'Ivoire en retire et à quoi servent les fonds recueillis ? Ça ce n'est pas l'affaire d'un politique, ni d'un clan ou d'une famille. C'est l'affaire de toute la Côte d'Ivoire. Alors militants, les chefs traditionnels, les représentants des partis politiques, j'ai dit l'essentiel de ce que j'avais à vous dire. Je voudrais vous en remercier mais il ne faut pas que les paroles restent des paroles. Il faut que les paroles deviennent des réalités. Et c'est par notre volonté, notre détermination que nous ferons en sorte que ce qui va arriver demain de meilleur pour la Côte d'Ivoire advienne effectivement, parce que nous l'avons voulu, ensemble. Cela parce qu'ensemble nous devons sauver ce pays. Et c'est pour sauver ce pays, et aider à le sauver que nous sommes candidat. Car en toute immunité et en toute sincérité. Nous pensons pouvoir apporter à ce pays en réalité, le changement souhaitable pour la Côte d'Ivoire dans l'intérêt de l'ensemble des Ivoiriens. Nous ne voulons plus de politique clanique, familiale ou conjugale mais une politique qui s'adresse à l'ensemble des Ivoiriens pour la Côte d'Ivoire. Et c'est pour cela que je suis candidat. Je compte sur vous pour que nous avancions avec la Côte d'Ivoire, vous toutes et vous tous. Merci”.

Propos retranscrits par François Bécanthy
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