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International Publié le mercredi 1 juillet 2009 | Fraternité Matin

Décrispation : L’Amérique restaure la souveraineté des Irakiens

Les Américains quitteront complètement et définitivement l’Irak en 2011. Mais après six ans de présence dans le pays de Saddam Hussein, le «dictateur» qu’ils étaient venus chasser du pouvoir, ils ont, depuis hier, commencé un test de retrait en partant des grandes villes, pour laisser toutes les initiatives de sécurité aux forces nationales irakiennes. Une cérémonie officielle de passation des charges a réuni le gouvernement irakien et l’ambassadeur des Etats-Unis à Bagdad : « Nous pensons qu’ils sont prêts. Il est temps que nous partions. Nous sommes tombés d’accord avec le gouvernement irakien », a dit le diplomate américain interrogé sur France 24.



Le Président américain, Barack Hussein Obama, a vu en cela, mardi, une étape « importante » dans le retrait des soldats américains des villes irakiennes, mais a prévenu que l’Irak avait encore des « jours difficiles » devant lui. « Ne vous y trompez pas, il y aura encore des jours difficiles. Nous savons que la violence va se poursuivre en Irak, nous l’avons vu dans l’attentat inepte qui s’est produit aujourd’hui (hier) à Kirkuk. Certains vont mettre à l’épreuve les forces de sécurité Irakiennes et la détermination des irakiens, à coups d’attentats sectaires et d’assassinats de civils innocents. Mais j’ai confiance que ces forces échoueront», rapporte l’Afp. Ce retrait sonne comme la restauration de la souveraineté de l’Irak même s’il faut rappeler que depuis janvier, 1800 Irakiens ont été tués et que la criminalité avec les efforts conjugués des soldats américains et des autorités irakiennes a considérablement baissé. Comme du temps de la guerre froide, le rôle de l’Iran est important dans la volonté de l’Irak de se libérer du joug du colonisateur et face aux nombreuses victimes américaines en Irak. Obama a conscience qu’il faut reconnaître ses erreurs et rectifier le tir. Le retrait des soldats américains n’est pas la fin du défi sécuritaire en Irak, mais on ne peut se douter qu’il y aura la paix en Irak. Et comme après la guerre de 1940, la France a connu la guerre des communes, l’Irak devra connaître sa guerre civile. Obama a apporté des changements positifs et il n’entend pas militariser l’Afghanistan qui depuis le Vè siècle est ingouvernable. Il sait que la solution en Afghanistan est politique et dépend de deux plaques tournantes : l’Iran et la Russie. Il entend améliorer ses relations avec le monde arabe - son discours au Caire est un indicateur important - et attirer la Russie dans l’Europe. Obama ne veut non plus passer d’une obsession irakienne à une obsession afghane. Cependant, il ne peut quitter à la fois l’Irak et l’Afghanistan sans être perçu comme un modéré par rapport aux excès commis par ses prédécesseurs et un pacifiste. Or, pour être élu, il a non seulement montré un visage de modéré, mais il a dû se prosterner devant les icônes américaines, constituées du lobby juif, des conservateurs. On se souvient que Bush père a perdu les élections en 1977 pour avoir demandé qu’on laisse un Saddam Hussein fort et Tito. Il n’en demeure pas moins que l’administration américaine a fait le choix du retrait pour un départ définitif en 2011. Il faut que, comme la France a quitté l’Algérie, l’Amérique quitte aussi l’Irak



Franck A. Zagbayou
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