La Côte d'Ivoire de Laurent Gbgabo revient de loin. Le Port autonome d'Abidjan (Paa) aussi. Le blocage des activités portuaires avec à la clé des affrontements dockers-Fds, a laissé un lourd préjudice : 60 blessés dont 18 cas graves ainsi que des dégâts matériels et financiers.
Les activités portuaires bloquées pendant plus d'une dizaine de jours ont repris. Plus de 60 navires ont fui la Côte d'Ivoire. Quand on sait que le Port autonome d'Abidjan (Paa), c'est plus de 90% des recettes douanières. En 10 jours, ce sont des pertes énormes avec des conséquences nombreuses pour les opérateurs économiques exerçant sur la plateforme portuaire. Le Syndicat des entreprises de manutention des ports de Côte d'Ivoire (Sempa-Bmod) qui a payé le lourd tribut de cette crise a, par la voix de son médecin maison, Touvolly Bi Charles et de celle de son avocat, Adoubah Kouassi Ernest fait son bilan.
C'était le mardi 23 juin dernier à la direction générale de cette structure sise en zone portuaire, lors de la visite de MM. Nazi Kaboré et Dédjé-Li Mel, respectivement secrétaire régional adjoint Afrique de l'ITF et président de la Coordination ITF Côte d'Ivoire.
60 blessés dont 18 cas graves ainsi que des personnes marquées à vie. En plus de ce triste tableau, c'est plus de 10 millions de Fcfa de frais de prise en charge que le Sempa-Bmod a délivrés pour sauver des vies qui ont contribué (lire les propos du Dr Touvolly Bi Charles) et qui continueront de contribuer à la performance du Paa. L'on aurait pu éviter cette situation si la sagesse avait habité les uns et les autres en accédant à la demande des dockers au plus fort de la crise, de rencontrer le chef de l'Etat, SEM. Laurent Gbagbo. Le moins qu'on puisse affirmer, c'est que c'est à Touba, lors de la visite du chef de l'Etat, que Yves Kodibo et Guei Adekan Pliqué respectivement secrétaire général de l'Union nationale des travailleurs (Unatci) et porte-parole de la Coordination nationale des dockers et dockers transits pour la défense de leur droit (Cndd), ont appelé à la reprise le 17 juin dernier à travers un communiqué télévisé. Les dockers avaient-ils besoin de se déplacer s'il n'y avait pas des mains obscures derrière cette grève ? En tout état de cause, c'est la gorge nouée, la voix étreinte par l'émotion que Simon Yoman, directeur général du Sempa-Bmod, recevant MM. Nazi Kaboré et Djédjé-Li Mel, a donné la parole à quelques victimes, pour des témoignages."Je me nomme Maméry Diomandé, je suis commis au parc à Sempa. Le vendredi 5 juin nous sommes sortis aller nous restaurer. Etant assis au restaurant avec 4 de mes amis, j'ai aperçu un groupe d'une dizaine de jeunes venir vers nous en courant. Arrivés l'un d'entre eux a demandé à ses amis, qui sont ceux qui travaillent ici ? Il y a un qui m'a montré du doigt. Comme j'étais de dos automatiquement j'ai reçu un coup sur la tête. Je me suis levé et je me suis tourné vers eux, c'est en ce moment que je me suis rendu compte qu'un autre sortait un couteau. Il voulait me poignarder au ventre, j'ai dégagé le couteau avec mon bras, c'est pourquoi j'ai été blessé ici (il montre son bras entièrement bandé). Il y a un autre qui a enlevé un autre couteau que j'ai saisi avec ma main et là, deux autres encore sont passés derrière moi pour me faire tomber. Etant à terre, ils ont usé d'une pierre pour m'assommer. C'est ce que j'ai bloqué et qui m'a cassé le bras droit, je me suis levé rapidement pour me saisir d'un chevron, c'est en ce moment qu'ils m'ont abandonné". Tout comme le sien, les autres témoignages ont donné la chair de poule au public de la salle de conférences de la Direction générale du Sempa, le mardi 23 juin dernier. Même des responsables de sociétés ont été victimes de cette barbarie humaine comme l'indique le récit de Moustapha, agent d'exploitation à Sdv-Saga à la manutention, au quai 10. Souvent hors du service. Une véritable chasse à l'homme. Lisez plutôt."J'habite Cocody-Blokauss, j'emprunte la voie lagunaire par le bateau-bus. Juste avant d'y arriver, c'est-à-dire au niveau du siège de la Fif (ndlr : Fédération ivoirienne de football) je me suis retrouvé avec trois personnes en train de me rouer de coups. J'ai tout juste eu la chance de me débattre pour me retrouver dans un couloir où mes agresseurs m'ont fauché avant de m'assommer avec un gros morceau de cailloux (sa tête est bandée de sparadrap). Avant ça, j'ai pu parer à certains coups pour lesquels je suis blessé au bras. J'ai pu me refugier dans un magasin de tapissier et ils ont pris la fuite". S'adressant à ses hôtes, le directeur général du Sempa-Bmod qui avait à ses côtés, Mourad Mohamed, directeur général adjoint du Sempa-Bmod...avait du mal à expliquer cette situation exceptionnelle."A la signature du protocole d'accord, nous avons dit que nous restons ouverts à la liberté syndicale. Pour nous, il était normal que nous respections le protocole. Nous avons fait notre part de sacrifice. Nous avons augmenté le transport qui est passé de 25.000 à 27.500 Fcfa, le bulletin de la fin de la deuxième quinzaine du mois de mai l'atteste. Ensuite au niveau des cadences, l'ensemble des primes a été payé. Mais nous ne comprenons pas qu'après avoir signé un tel protocole et que nous soyons dans une dynamique nous puissions revenir à de telles situations. C'est au fort de cette crise que nous avons appris que le fond des choses c'était la création de plusieurs bureaux de mains d'œuvres dockers alors que cette question n'avait pas fait l'objet de discussion. La deuxième chose qui n'a pas été respectée, c'est au niveau des cadences". Pour Simon Yoman, il était normal qu'au moment où des responsables de la Fédération des ouvriers, ITF, à laquelle le Cndd est affilié sont à Abidjan, "tout soit dit en toute transparence, sans polémique, puisque les faits sont là". C'est le lieu d'attirer l'attention de la justice ivoirienne sur cette affaire aux multiples visages. Afin que les responsabilités soient situées.
Sériba Koné seriba67@yahoo.fr
Les activités portuaires bloquées pendant plus d'une dizaine de jours ont repris. Plus de 60 navires ont fui la Côte d'Ivoire. Quand on sait que le Port autonome d'Abidjan (Paa), c'est plus de 90% des recettes douanières. En 10 jours, ce sont des pertes énormes avec des conséquences nombreuses pour les opérateurs économiques exerçant sur la plateforme portuaire. Le Syndicat des entreprises de manutention des ports de Côte d'Ivoire (Sempa-Bmod) qui a payé le lourd tribut de cette crise a, par la voix de son médecin maison, Touvolly Bi Charles et de celle de son avocat, Adoubah Kouassi Ernest fait son bilan.
C'était le mardi 23 juin dernier à la direction générale de cette structure sise en zone portuaire, lors de la visite de MM. Nazi Kaboré et Dédjé-Li Mel, respectivement secrétaire régional adjoint Afrique de l'ITF et président de la Coordination ITF Côte d'Ivoire.
60 blessés dont 18 cas graves ainsi que des personnes marquées à vie. En plus de ce triste tableau, c'est plus de 10 millions de Fcfa de frais de prise en charge que le Sempa-Bmod a délivrés pour sauver des vies qui ont contribué (lire les propos du Dr Touvolly Bi Charles) et qui continueront de contribuer à la performance du Paa. L'on aurait pu éviter cette situation si la sagesse avait habité les uns et les autres en accédant à la demande des dockers au plus fort de la crise, de rencontrer le chef de l'Etat, SEM. Laurent Gbagbo. Le moins qu'on puisse affirmer, c'est que c'est à Touba, lors de la visite du chef de l'Etat, que Yves Kodibo et Guei Adekan Pliqué respectivement secrétaire général de l'Union nationale des travailleurs (Unatci) et porte-parole de la Coordination nationale des dockers et dockers transits pour la défense de leur droit (Cndd), ont appelé à la reprise le 17 juin dernier à travers un communiqué télévisé. Les dockers avaient-ils besoin de se déplacer s'il n'y avait pas des mains obscures derrière cette grève ? En tout état de cause, c'est la gorge nouée, la voix étreinte par l'émotion que Simon Yoman, directeur général du Sempa-Bmod, recevant MM. Nazi Kaboré et Djédjé-Li Mel, a donné la parole à quelques victimes, pour des témoignages."Je me nomme Maméry Diomandé, je suis commis au parc à Sempa. Le vendredi 5 juin nous sommes sortis aller nous restaurer. Etant assis au restaurant avec 4 de mes amis, j'ai aperçu un groupe d'une dizaine de jeunes venir vers nous en courant. Arrivés l'un d'entre eux a demandé à ses amis, qui sont ceux qui travaillent ici ? Il y a un qui m'a montré du doigt. Comme j'étais de dos automatiquement j'ai reçu un coup sur la tête. Je me suis levé et je me suis tourné vers eux, c'est en ce moment que je me suis rendu compte qu'un autre sortait un couteau. Il voulait me poignarder au ventre, j'ai dégagé le couteau avec mon bras, c'est pourquoi j'ai été blessé ici (il montre son bras entièrement bandé). Il y a un autre qui a enlevé un autre couteau que j'ai saisi avec ma main et là, deux autres encore sont passés derrière moi pour me faire tomber. Etant à terre, ils ont usé d'une pierre pour m'assommer. C'est ce que j'ai bloqué et qui m'a cassé le bras droit, je me suis levé rapidement pour me saisir d'un chevron, c'est en ce moment qu'ils m'ont abandonné". Tout comme le sien, les autres témoignages ont donné la chair de poule au public de la salle de conférences de la Direction générale du Sempa, le mardi 23 juin dernier. Même des responsables de sociétés ont été victimes de cette barbarie humaine comme l'indique le récit de Moustapha, agent d'exploitation à Sdv-Saga à la manutention, au quai 10. Souvent hors du service. Une véritable chasse à l'homme. Lisez plutôt."J'habite Cocody-Blokauss, j'emprunte la voie lagunaire par le bateau-bus. Juste avant d'y arriver, c'est-à-dire au niveau du siège de la Fif (ndlr : Fédération ivoirienne de football) je me suis retrouvé avec trois personnes en train de me rouer de coups. J'ai tout juste eu la chance de me débattre pour me retrouver dans un couloir où mes agresseurs m'ont fauché avant de m'assommer avec un gros morceau de cailloux (sa tête est bandée de sparadrap). Avant ça, j'ai pu parer à certains coups pour lesquels je suis blessé au bras. J'ai pu me refugier dans un magasin de tapissier et ils ont pris la fuite". S'adressant à ses hôtes, le directeur général du Sempa-Bmod qui avait à ses côtés, Mourad Mohamed, directeur général adjoint du Sempa-Bmod...avait du mal à expliquer cette situation exceptionnelle."A la signature du protocole d'accord, nous avons dit que nous restons ouverts à la liberté syndicale. Pour nous, il était normal que nous respections le protocole. Nous avons fait notre part de sacrifice. Nous avons augmenté le transport qui est passé de 25.000 à 27.500 Fcfa, le bulletin de la fin de la deuxième quinzaine du mois de mai l'atteste. Ensuite au niveau des cadences, l'ensemble des primes a été payé. Mais nous ne comprenons pas qu'après avoir signé un tel protocole et que nous soyons dans une dynamique nous puissions revenir à de telles situations. C'est au fort de cette crise que nous avons appris que le fond des choses c'était la création de plusieurs bureaux de mains d'œuvres dockers alors que cette question n'avait pas fait l'objet de discussion. La deuxième chose qui n'a pas été respectée, c'est au niveau des cadences". Pour Simon Yoman, il était normal qu'au moment où des responsables de la Fédération des ouvriers, ITF, à laquelle le Cndd est affilié sont à Abidjan, "tout soit dit en toute transparence, sans polémique, puisque les faits sont là". C'est le lieu d'attirer l'attention de la justice ivoirienne sur cette affaire aux multiples visages. Afin que les responsabilités soient situées.
Sériba Koné seriba67@yahoo.fr