Elu le 14 juin, le nouveau président de la jeunesse du Mouvement des forces d'avenir parle. Il dévoile ses ambitions et se prononce sur le mode d'accession au pouvoir.
•Deux semaines après votre élection, quelles sont vos priorités ?
Nous continuons de faire l'état des lieux. Le fondement de la motivation existe chez tous nos camarades. Ceux d'entre eux qui étaient démobilisés ont commencé à s'organiser. Les coordinations s'activent à mettre en place leurs bureaux respectifs à Abidjan et à l'intérieur du pays. Nous leur avons demandé de nous faire parvenir les listes complètes des bureaux. Le travail avance comme nous le souhaitons. Nos amis démontrent qu'ils attendaient de travailler avec un président politiquement engagé et conscient du devoir.
•A vous entendre parler, le bilan de votre prédécésseur est catastrophique?
Non, ce n'est pas du tout ce que je voulais dire. Dans le parti, l'assistance existe à deux niveaux. Le président de la jeunesse sert d'interface entre la direction et ses membres. Il a un programme que son représentant au plan local est chargé de promouvoir. Il a un devoir de formation vis-à-vis de tous les militants. Il installe également des sections, des bases et des coordinations. Si tout ceci n'est pas fait, alors celui qui l'a mandaté se sent lésé. Il se demande pour qui le président des jeunes travaille. Pendant ce temps, les présidents locaux penseront que la direction nationale les a abandonnés. Nous avons pensé gérer autrement. Raison pour laquelle nous avons mis les jeunes en confiance en leur disant: « Tenez bon, il y a une nouvelle équipe qui est élue sur laquelle vous devez compter ».
•Quelles sont les autres articulations de votre programme ?
Il y a le règlement intérieur à créer. Notre mouvement de jeunesse n'en avait pas. Une équipe scientifique élabore actuellement ce texte fondamental. Après, la jeunesse va se réunir pour l'adopter. Nous devons faire la promotion du mérite. Car, quand quelqu'un travaille, il faut le lui reconnaître et l'encourager. Nous allons sensibiliser les jeunes à l'entrepreneuriat. Je suis moi-même entrepreneur dans le domaine de l'élevage. Nous avons pensé à occuper sainement nos camarades, par l'auto-prise en charge.
•Vous avez donc trouvé une jeunesse en panne d'activités socio-économiques et politiques ?
Oui, mais on ne peut parler d'une léthargie totale. Nous ne venons pas pour refonder. Nous venons pour continuer ce que nos aînés ont commencé.
•Quels sont vos rapports avec l'ancien président de la jeunesse ?
J'ai entrepris des démarches pour le rencontrer. Mais, le camarade Kpanhi Siméon est hors du pays. Il m'a appelé après mon élection pour me féliciter. Auparavant, c'était le président du parti qui choisissait le responsable de la Jmfa. Cette fois-ci, il a laissé la latitude aux jeunes de désigner leur représentant. C'est la démocratie.
•Certaines personnes affirment que votre prédécesseur a été débarqué parce qu'il n'a pas été très incisif au moment de l'appel « insurrectionnel » lancé par Anaky Kobena ?
Je m'inscris en faux contre ces affirmations. Le rôle d'un président de jeunesse, c'est de soutenir son président comme Siméon l'a fait. La direction a trouvé qu'il était important de faire la promotion de personnes plus jeunes que lui. C'est ainsi qu'elle l'a fait entrer au secrétariat général. Il n'est donc pas question de dire que Kpanhi Siméon a été dégommé parce qu'il n'a pas été à la hauteur ou parce qu'il n'a pas soutenu le président. Le président Anaky ne tient pas compte de ces considérations. Il est un homme politique mûr, qui ne saurait dégommer ses valeureux collaborateurs pour de tels détails. Kpanhi Siméon a tout simplement bénéficié d'une promotion.
•Comment comptez-vous aborder la pré-campagne avec la Jmfa et la jeunesse houphouëtiste ?
Nous sommes prêts pour le terrain. Nous ne parlons pas pour parler, nous agissons. Le Mfa a un produit vendable. C'est Anaky Kobenan. Les agents commerciaux c'est la jeunesse. Et le directeur commercial, c'est le président de la Jmfa. Si le directeur commercial est efficace, le produit va s'imposer. Anaky a une vision claire de la gestion de la Côte d'Ivoire. Il avait proposé une transition. Certains ont dit que notre président voulait demeurer ministre. Aujourd'hui, nous voilà sans élection, alors qu'Anaky avait proposé une transition de quatre ans. Innocent Anaky Kobena a prôné la candidature unique au sein du Rhdp. Pour lui, si nous n'affrontons pas Laurent Gbagbo en rangs serrés, ce sera l'échec de l'opposition. Aujourd'hui, des partis se concertent pour défendre son idéal.
•Mais, votre président a aussi demandé aux Ivoiriens de descendre dans le rue pour arracher le pouvoir au président Laurent Gbagbo.
A un moment de son histoire, le peuple doit prendre son destin en main. C'est le peuple ivoirien qui a donné le pouvoir à Laurent Gbagbo. Il lui appartient de revendiquer ce qu'il a confié à une personne. C'est ce que Anaky voulait faire comprendre en appelant à un éveil des consciences. Donc, il n'a pas appelé à une insurrection.
•Pourquoi n'a-t-il pas simplement précisé qu'il faut le faire par les urnes?
Je suis d'accord avec vous que les élections sont la voie d'accession au pouvoir. Mais, Laurent Gbagbo est arrivé au pouvoir dans des «conditions calamiteuses », selon lui-même. Les cinq années pour lesquelles il a été élu sont passées, sans élections. Si quelqu'un propose une autre voie, on ne doit pas la considérer comme insurrectionnelle. Nous sommes d'accord qu'il est temps que le peuple ivoirien prenne ses responsabilités.
Si la direction du Mfa vous demandait de faire descendre vos camarades dans la rue pour arracher le pouvoir, le ferez-vous ?
Nous connaissons notre président, il n'est pas du genre à commanditer de telles actions. Le président Anaky est de bonne moralité. Il n'a jamais été accusé de détournement ou de meurtre. Il est honnête et clairvoyant. Anaky ne va pas dire à sa jeunesse « descendez dans la rue », sans aucun motif valable. Il n'y a pas de pouvoir à prendre de force et à donner à Anaky. C'est le peuple qui donne le pouvoir. Et c'est le peuple qui va choisir Anaky comme président de la République.
Réalisée par Bidi Ignace
•Deux semaines après votre élection, quelles sont vos priorités ?
Nous continuons de faire l'état des lieux. Le fondement de la motivation existe chez tous nos camarades. Ceux d'entre eux qui étaient démobilisés ont commencé à s'organiser. Les coordinations s'activent à mettre en place leurs bureaux respectifs à Abidjan et à l'intérieur du pays. Nous leur avons demandé de nous faire parvenir les listes complètes des bureaux. Le travail avance comme nous le souhaitons. Nos amis démontrent qu'ils attendaient de travailler avec un président politiquement engagé et conscient du devoir.
•A vous entendre parler, le bilan de votre prédécésseur est catastrophique?
Non, ce n'est pas du tout ce que je voulais dire. Dans le parti, l'assistance existe à deux niveaux. Le président de la jeunesse sert d'interface entre la direction et ses membres. Il a un programme que son représentant au plan local est chargé de promouvoir. Il a un devoir de formation vis-à-vis de tous les militants. Il installe également des sections, des bases et des coordinations. Si tout ceci n'est pas fait, alors celui qui l'a mandaté se sent lésé. Il se demande pour qui le président des jeunes travaille. Pendant ce temps, les présidents locaux penseront que la direction nationale les a abandonnés. Nous avons pensé gérer autrement. Raison pour laquelle nous avons mis les jeunes en confiance en leur disant: « Tenez bon, il y a une nouvelle équipe qui est élue sur laquelle vous devez compter ».
•Quelles sont les autres articulations de votre programme ?
Il y a le règlement intérieur à créer. Notre mouvement de jeunesse n'en avait pas. Une équipe scientifique élabore actuellement ce texte fondamental. Après, la jeunesse va se réunir pour l'adopter. Nous devons faire la promotion du mérite. Car, quand quelqu'un travaille, il faut le lui reconnaître et l'encourager. Nous allons sensibiliser les jeunes à l'entrepreneuriat. Je suis moi-même entrepreneur dans le domaine de l'élevage. Nous avons pensé à occuper sainement nos camarades, par l'auto-prise en charge.
•Vous avez donc trouvé une jeunesse en panne d'activités socio-économiques et politiques ?
Oui, mais on ne peut parler d'une léthargie totale. Nous ne venons pas pour refonder. Nous venons pour continuer ce que nos aînés ont commencé.
•Quels sont vos rapports avec l'ancien président de la jeunesse ?
J'ai entrepris des démarches pour le rencontrer. Mais, le camarade Kpanhi Siméon est hors du pays. Il m'a appelé après mon élection pour me féliciter. Auparavant, c'était le président du parti qui choisissait le responsable de la Jmfa. Cette fois-ci, il a laissé la latitude aux jeunes de désigner leur représentant. C'est la démocratie.
•Certaines personnes affirment que votre prédécesseur a été débarqué parce qu'il n'a pas été très incisif au moment de l'appel « insurrectionnel » lancé par Anaky Kobena ?
Je m'inscris en faux contre ces affirmations. Le rôle d'un président de jeunesse, c'est de soutenir son président comme Siméon l'a fait. La direction a trouvé qu'il était important de faire la promotion de personnes plus jeunes que lui. C'est ainsi qu'elle l'a fait entrer au secrétariat général. Il n'est donc pas question de dire que Kpanhi Siméon a été dégommé parce qu'il n'a pas été à la hauteur ou parce qu'il n'a pas soutenu le président. Le président Anaky ne tient pas compte de ces considérations. Il est un homme politique mûr, qui ne saurait dégommer ses valeureux collaborateurs pour de tels détails. Kpanhi Siméon a tout simplement bénéficié d'une promotion.
•Comment comptez-vous aborder la pré-campagne avec la Jmfa et la jeunesse houphouëtiste ?
Nous sommes prêts pour le terrain. Nous ne parlons pas pour parler, nous agissons. Le Mfa a un produit vendable. C'est Anaky Kobenan. Les agents commerciaux c'est la jeunesse. Et le directeur commercial, c'est le président de la Jmfa. Si le directeur commercial est efficace, le produit va s'imposer. Anaky a une vision claire de la gestion de la Côte d'Ivoire. Il avait proposé une transition. Certains ont dit que notre président voulait demeurer ministre. Aujourd'hui, nous voilà sans élection, alors qu'Anaky avait proposé une transition de quatre ans. Innocent Anaky Kobena a prôné la candidature unique au sein du Rhdp. Pour lui, si nous n'affrontons pas Laurent Gbagbo en rangs serrés, ce sera l'échec de l'opposition. Aujourd'hui, des partis se concertent pour défendre son idéal.
•Mais, votre président a aussi demandé aux Ivoiriens de descendre dans le rue pour arracher le pouvoir au président Laurent Gbagbo.
A un moment de son histoire, le peuple doit prendre son destin en main. C'est le peuple ivoirien qui a donné le pouvoir à Laurent Gbagbo. Il lui appartient de revendiquer ce qu'il a confié à une personne. C'est ce que Anaky voulait faire comprendre en appelant à un éveil des consciences. Donc, il n'a pas appelé à une insurrection.
•Pourquoi n'a-t-il pas simplement précisé qu'il faut le faire par les urnes?
Je suis d'accord avec vous que les élections sont la voie d'accession au pouvoir. Mais, Laurent Gbagbo est arrivé au pouvoir dans des «conditions calamiteuses », selon lui-même. Les cinq années pour lesquelles il a été élu sont passées, sans élections. Si quelqu'un propose une autre voie, on ne doit pas la considérer comme insurrectionnelle. Nous sommes d'accord qu'il est temps que le peuple ivoirien prenne ses responsabilités.
Si la direction du Mfa vous demandait de faire descendre vos camarades dans la rue pour arracher le pouvoir, le ferez-vous ?
Nous connaissons notre président, il n'est pas du genre à commanditer de telles actions. Le président Anaky est de bonne moralité. Il n'a jamais été accusé de détournement ou de meurtre. Il est honnête et clairvoyant. Anaky ne va pas dire à sa jeunesse « descendez dans la rue », sans aucun motif valable. Il n'y a pas de pouvoir à prendre de force et à donner à Anaky. C'est le peuple qui donne le pouvoir. Et c'est le peuple qui va choisir Anaky comme président de la République.
Réalisée par Bidi Ignace
