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Société Publié le jeudi 2 juillet 2009 | L’intelligent d’Abidjan

Sassandra/ Grogne contre le commissaire de police - Le Préfet de région au banc des accusés

La ville de Sassandra a été le théâtre d’une manifestation de protestation contre la recrudescence de l’insécurité le mardi 30 juin 2009. En sourdine, la manifestation était dirigée contre le commissaire de police Guéhi Patrice. Ce dernier, accusé d’être inactif face à l’insécurité grandissante dans la localité, a été muté à Abidjan pour mettre fin à la fronde des populations. Une décision que les partisans du Commissaire Guéhi impute au Préfet de région, M. Soro Bakary qui aurait commandité la grogne des populations contre le mis en cause.

Le meurtre d’un jeune vendeur de poissons dans la nuit du lundi 22 au mardi 23 juin 2009 suite à un braquage à main armée sur le lieu du travail (fumoir de poissons) a été le détonateur d’une situation déjà délétère. Pour des populations indignées face à la recrudescence de l’insécurité, cet énième cas d’agression à main armée, en était de trop. Elles ont décidé de protester contre cet état de fait le mardi 30 juin 2009 par une journée ville morte. Ainsi, les écoles, les magasins, les centres d’affaires ont tous baissé pavillon. Selon des informations recueillies sur place, le défi relevé de paralyser toutes les activités socioéconomiques n’a pas suffi pour contenter les manifestants. L’opération ville morte s’est muée en sit-in devant les locaux du commissariat de police et le domicile du commissaire Guéhi. Objectif, obtenir le départ de la ville de ce dernier. Les manifestants déchaînés qui accusent le chef de l’unité de police de la localité d’être « inactif » face à la recrudescence de l’insécurité, pis d’être lui-même « un chef de gang » l’ont séquestré pendant plus de quatre heures. S’il a pu échapper à la furia des manifestants pour avoir été exfiltré de la ville par des éléments de la brigade de gendarmerie qui se sont portés à son secours, son poste lui, n’a pu être sauvé. Il a été rappelé à Abidjan à la direction générale de la police. Son remplaçant est d’ailleurs annoncé dans la ville à partir du lundi 6 juillet 2009. Du côté de ses proches, l’on soutient que la journée ville morte qui a débouché sur le départ de Sassandra du commissaire Guéhi a été savamment « planifiée » par le préfet de région de la ville natale de Libi Koita Vincent (maire). « C’est le préfet de région qui a commandité cette manifestation. Le Commissaire Guéhi n’est ni de près ni de loin l’instigateur de la recrudescence du banditisme dans la ville. Avec peu de moyens, il a fait ce qu’il pouvait humainement faire. Mais, rien n’y fit. La situation sécuritaire est allée de mal en pis. Si tant est-il qu’on l’accuse de la montée en puissance de l’insécurité que nous déplorons tous, si un Commissaire vient et qu’il y a un braquage, on va l’accuser, le vilipender et le chasser sans chercher les solutions tant en amont qu’en aval. Si on va sur cette base, il n’y aura pas de commissaire ici puisque la situation sécuritaire zéro n’existe nulle part. D’ailleurs, le préfet avait laissé croire que la manifestation ne se tiendrait pas puis il a laissé faire. Cela suffit à justifier sa partialité dans cette affaire de grogne contre le commisaire Guéhi ». Au niveau de la préfecture, tous nos interlocuteurs se sont montrés loquaces sur le sujet pour éviter de « personnaliser une affaire » qui n’a rien à voir avec des états d’âme. Loin de toutes polémiques, le commissaire Guéhi est parti de Sassandra. Malheureusement de la mauvaise manière. Sur la pointe des pieds.

M. Tié Traoré
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