La loi ivoirienne sur le domaine foncier rural accorde les mêmes droits à l’homme et la femme. Mais en réalité, les femmes n’ont toujours pas la possibilité d’accéder à la terre. Elles sont marginalisées du fait de leur sexe, du poids de la tradition et surtout de la méconnaissance de leurs propres droits. Pourtant, bien vulgarisée, la loi serait un excellent moyen permettant aux femmes de devenir propriétaire de terre. C’est la conclusion de l’étude menée par le bureau Côte d’Ivoire de l’Ong Femme Droit et Développement en Afrique (FeDDAF). Cela, dans le cadre de la mise en œuvre de son projet ‘’utiliser la loi comme un outil pour l’autonomisation des femmes rurales en Afrique’’. Les conclusions de l’étude ont été rendues publiques le 30 juin dernier, dans un hôtel de la place, à la Riviera. Pour les Pr Koné Mariatou, socio-anthropologue à l’Université de Cocody et Ibo Guéhi, Jonas socio-historien, qui ont mené l’étude sur le thème ‘’les politiques foncières et l’accès des femmes à la terre en Côte d’Ivoire’’, les femmes continuent d’être marginalisées dans le milieu rural. Ainsi, dans la région de Ferké, au nord, seules 5% des femmes cultivent leur propre terre, tandis qu’elles sont 30% à Abengourou et 50% à Niablé (centre). Un acquis à mettre, selon le Pr Koné Mariatou, au profit de la loi. Au terme de leurs exposés, les deux enquêteurs ont suggéré qu’il y ait une discrimination positive des textes en faveur des femmes. « Il faut inclure des clauses pour préciser que les femmes comme les hommes ont droit à la terre. Il faudrait également rendre obligatoire la scolarisation des jeunes filles et nommer les femmes à des postes de responsabilités », ont-ils recommandé. Dao Maïmouna
Économie Publié le mardi 7 juillet 2009 | Le Patriote