Les populations du village d'Anono, dans la commune de Cocody ont incendié hier, un bulldozer, qui a démoli, la veille, trois maisons de trois des leurs.
Un bulldozer entièrement calciné, des rues barricadées avec des pneus encore en flammes au moment de notre passage. C'est le bilan de la folle journée d'hier dans le village d'Anono, dans la commune de Cocody. Cette situation fait suite à la démolition 48 heures auparavant de trois maisons par un bulldozer de trois cadres du village, à savoir MM. Mathieu Daba, ex-directeur de fret à l'aéroport d'Abidjan, Ahouo Léon Raymond, ingénieur logisticien et Eddy Abrogoua, conseiller du directeur général de la Petroci. Et ce, sur ordre de M. Yadé Tiémoko Coulibaly, ex-Président du conseil d'administration de la Sgbci et actuel Président du conseil d'administration de la Bourse régionale des valeurs mobilières (Brvm) de l'Union économique et monétaire de l'Afrique de l'ouest (Uemoa). Au motif qu'il a reçu à titre gracieux, de la part de feu le Président Félix Houphouët- Boïgny, ce terrain de cinq hectares sur lequel sont bâties ces trois maisons. Irrités par cette démolition du fruit de plusieurs années de travail de leurs frères, les populations d'Anono sont d'abord montées dimanche, sur leurs chevaux pour en découdre avec les envoyés de "cet expéditeur", qui a osé saccager en un temps record, ces biens. Malheureusement, elles n'ont pu atteindre leur but à cause des éléments de la gendarmerie présents sur les lieux pour surveiller le bulldozer et les envoyés du Président du conseil d'administration de la Brvm. Elles remettent alors le couvert le lendemain, c'est-à-dire, hier lundi. Les jeunes gens, visage badigeonné de charbon avec des bandeaux rouge sur la tête se sont rendus sur le site et sans autre forme de procès, incendient le bulldozer qui a servi à la démolition des trois maisons. Ils érigent sur toutes les voies qui mènent au village des barricades jusqu'à la lisière des Ambassades des Usa et de la Russie pour protester contre la descente barbare des hommes de M. Yadé Tiémoko Coulibaly. Rencontré sur son terrain, M. Mathieu Daba, qui aurait dépensé au moins 170 millions de Fcfa pour réaliser sa maison qui comprend 10 chambres, 8 balcons, un sous-sol, un tunnel et plusieurs dizaines de salon, est sous le choc. Il explique que ce terrain de 5 hectares a été attribué à 12 hauts cadres du village par leurs parents d'Anono. Afin de bâtir leurs résidences, qui seraient en conformité avec les résidences des anciens ministres de feu-Félix Houphouët- Boïgny qui habitent à quelques mètres de là. Il fait aussi savoir que plusieurs frères du village ont déjà réalisé leur rêve sans aucune grande difficulté. Certes, il reconnaît qu'il y a cinq ans, M. Yadé Tiémoko Coulibaly a gagné son procès contre certains cadres sur plusieurs autres terrains. S'agissant de ces trois terrains, M. Mathieu Daba doute fort que la chefferie traditionnelle ait donné un acte coutumier de ces terrains au Président du conseil d'administration de la Bourse régionale des valeurs mobilières (Brvm). En attendant un dénouement heureux de ce conflit, la tension reste perceptible à Anono. Car, les populations entendent veiller sur les maisons de leurs cadres jusqu'à la finition.
Joseph Atoumgbré
attjoseph@yahoo.fr
Un bulldozer entièrement calciné, des rues barricadées avec des pneus encore en flammes au moment de notre passage. C'est le bilan de la folle journée d'hier dans le village d'Anono, dans la commune de Cocody. Cette situation fait suite à la démolition 48 heures auparavant de trois maisons par un bulldozer de trois cadres du village, à savoir MM. Mathieu Daba, ex-directeur de fret à l'aéroport d'Abidjan, Ahouo Léon Raymond, ingénieur logisticien et Eddy Abrogoua, conseiller du directeur général de la Petroci. Et ce, sur ordre de M. Yadé Tiémoko Coulibaly, ex-Président du conseil d'administration de la Sgbci et actuel Président du conseil d'administration de la Bourse régionale des valeurs mobilières (Brvm) de l'Union économique et monétaire de l'Afrique de l'ouest (Uemoa). Au motif qu'il a reçu à titre gracieux, de la part de feu le Président Félix Houphouët- Boïgny, ce terrain de cinq hectares sur lequel sont bâties ces trois maisons. Irrités par cette démolition du fruit de plusieurs années de travail de leurs frères, les populations d'Anono sont d'abord montées dimanche, sur leurs chevaux pour en découdre avec les envoyés de "cet expéditeur", qui a osé saccager en un temps record, ces biens. Malheureusement, elles n'ont pu atteindre leur but à cause des éléments de la gendarmerie présents sur les lieux pour surveiller le bulldozer et les envoyés du Président du conseil d'administration de la Brvm. Elles remettent alors le couvert le lendemain, c'est-à-dire, hier lundi. Les jeunes gens, visage badigeonné de charbon avec des bandeaux rouge sur la tête se sont rendus sur le site et sans autre forme de procès, incendient le bulldozer qui a servi à la démolition des trois maisons. Ils érigent sur toutes les voies qui mènent au village des barricades jusqu'à la lisière des Ambassades des Usa et de la Russie pour protester contre la descente barbare des hommes de M. Yadé Tiémoko Coulibaly. Rencontré sur son terrain, M. Mathieu Daba, qui aurait dépensé au moins 170 millions de Fcfa pour réaliser sa maison qui comprend 10 chambres, 8 balcons, un sous-sol, un tunnel et plusieurs dizaines de salon, est sous le choc. Il explique que ce terrain de 5 hectares a été attribué à 12 hauts cadres du village par leurs parents d'Anono. Afin de bâtir leurs résidences, qui seraient en conformité avec les résidences des anciens ministres de feu-Félix Houphouët- Boïgny qui habitent à quelques mètres de là. Il fait aussi savoir que plusieurs frères du village ont déjà réalisé leur rêve sans aucune grande difficulté. Certes, il reconnaît qu'il y a cinq ans, M. Yadé Tiémoko Coulibaly a gagné son procès contre certains cadres sur plusieurs autres terrains. S'agissant de ces trois terrains, M. Mathieu Daba doute fort que la chefferie traditionnelle ait donné un acte coutumier de ces terrains au Président du conseil d'administration de la Bourse régionale des valeurs mobilières (Brvm). En attendant un dénouement heureux de ce conflit, la tension reste perceptible à Anono. Car, les populations entendent veiller sur les maisons de leurs cadres jusqu'à la finition.
Joseph Atoumgbré
attjoseph@yahoo.fr
