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Société Publié le mardi 7 juillet 2009 | Nord-Sud

Marché Gouro, Forum d`Adjamé : Plusieurs prostituées mises à la rue

Les bacôrômans du Forum des marchés d'Adjamé et du marché Gouro ont été chassées. Elles sont dans la rue sous la pluie, avec leurs enfants.

On a déplacé le problème. On l'a même aggravé. Après notre reportage au Forum des marchés d'Adjamé, sur les “bâcôrômans” (Ndlr, chèvres en langue malinké), ces prostituées des marchés, certains responsables de sécurité ont décidé d'agir dare-dare. Ils ont pris, la décision de chasser ces filles des hangars des marchés où elles passaient la nuit. Au marché Gouro, le responsable de la sécurité à mis dehors toutes les filles qui dormaient sous le hangar à côté de «la maison blanche», appelé le «hangar de Haïdara». Plusieurs dizaines d'entre elles, qui trouvaient abris sous ces toits avec leurs bébés, se sont retrouvées dans la rue en cette saison pluvieuse. Des instructions fermes ont été laissées afin qu'aucune d'elles ne s'avise à camper une nuit de plus au marché Gouro. « Mais, aux environs de 22h, quand le responsable de la sécurité s'en va à la maison, certaines filles reviennent pour y passer la nuit parce qu'elles n'ont nulle part où aller. Et, le vendredi, il a surpris trois de ces filles qu'il a conduites au 3ème arrondissement », nous confirme une source bien introduite dans l'univers de ces jeunes filles qui sont plus que jamais livrées à elles-mêmes. Selon la même source, ces agissements viendraient du reportage que Nord-Sud a fait sur ces filles. Reportage publié mercredi. Pour ne pas salir leur nom et donner l'impression de ne rien faire, les responsables du marché ont ainsi décidé de se débarrasser d'elles. Au Forum des marchés d'Adjamé, où ces filles passent leurs journées, la consigne est claire. « On ne veut plus voir de bâcôrômans sur nos étalages », scandent certains commerçants. « Elles sont presque persécutées. Elles se cachent, pour dormir, manger et même pour bavarder », raconte un responsable des lieux. Les plus fragiles, dont l’âge varie de 6 à12 ans, sont plus que jamais exposées. Les mères et leurs bébés également. « On ne veut plus les sentir ici », ajoute la même source. Les bacôrômans sont abandonnées dans les rues. Peut-on se frotter les mains quand on sait que le pire peut survenir à tout moment si ces filles ne bénéficient pas, dans l'immédiat, d'un programme de prise en charge? Les autorités qui ont été saisies par des Ong sur le fléau, dont l'Ong Cavoéqua, n'ont pas encore levé le petit doigt. Selon certains responsable du marché Gouro, personne n'a pointé le nez sur les lieux afin d'envisager un recasement de ces filles démunies.

Raphaël Tanoh
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