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Politique Publié le jeudi 9 juillet 2009 | Nord-Sud

Crise de légitimité à l`UDPCI : L`héritage de Guéi en lambeaux

L'ex-chef de la junte de décembre 1999 en avait fait la quatrième force politique du pays. Mais, l'Udpci a perdu de sa splendeur, à cause de ses contradictions.


Le paysage politique ivoirien a considérablement évolué depuis septembre 2002. Aucun parti n'a échappé aux soubresauts qui peuvent être perçus comme une preuve de vitalité. Parfois, les divergences de vue ont conduit à des divorces plus ou moins retentissants. L'Union pour la démocratie et le progrès (Udpci), semble avoir été particulièrement peu favorisé par le sort. Tant le parti créé par le général Robert Guéi a perdu de son lustre, sept ans après la disparition tragique de l'ex-chef de la junte qui a déposé Henri Konan Bédié, le 24 décembre 1999. La sortie fracassante de l'un de ses derniers barons, Siki Blon Blaise, bien que dirigée contre l'actuel président, Albert Mabri Toikeusse, traduit en fait cette lente descente aux enfers.

Tout semblait bien parti pour le parti arc-en-ciel. Après son opa ratée sur le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci), le général Robert Guéi s'était résolu à lancer sa propre formation. Il s'est appuyé en cela sur les barons de l'ancien parti unique qui l'avaient rejoint après le « coup d'Etat de noël ». Le parti naît le 21 février 2001 et est reconnu 16 juillet 2001, par le ministère de l'Intérieur. L'ex-chef de la junte en devient le président à l'issue du congrès des 18, 19 et 20 mai 2002.

Les anciens ministres Paul Akoto Yao, Alassane Salif N'Diaye, Auguste Sévérin Miremont, Daniel Boni Claverie et autres Paul Gui Dibo contribuent à donner un départ en fanfare à l'union qui n'apparaissait pas comme un parti de l'Ouest, région natale de son fondateur. Ce mélange astucieux entre ressortissants de l'Ouest et anciens du Pdci avait permis à Guéi de très vite positionner son parti. Un équilibre bien fragile maintenu surtout par la stature du général. Même s'il avait dû quitter Abidjan dans des conditions difficiles en 2000, l'ancien putschiste avait été sur le point de remporter la présidentielle face à Laurent Gbagbo.


Quand l'Udpci perd ses couleurs

Il en gardait encore l'aura. Il bénéficiait surtout du capital non négligeable tiré des 10 mois de gestion de l'Etat, en tant que président de la République. Le carnet d'adresses s'était étoffé au fil des mois. Mais, bien avant le retour officiel de son fondateur de son exil interne à Gouessesso, son village, le parti s'était déjà taillé un costume. Lors des législatives de décembre 2000, plusieurs candidats indépendants se réclamant du général s'étaient fait élire. Ils permettront au nouveau parti de marquer l'Ouest du pays de son empreinte. Aux municipales du 25 mars 2001, le parti affiche ses ambitions et se positionne de plus en plus comme le 4ème de la scène politique. Lors des élections des conseils généraux, le 7 juillet 2002, il s'offre 4% des voix et 3 départements. Les premiers résultats de Robert Guéi en tant que chef de parti. L'alliance avec le Front populaire ivoirien (Fpi) de Gbagbo remporte le département de San Pedro et celle avec le Parti ivoirien des travailleurs (Pit) de Francis Wodié celui de Duékoué. Il est vrai que le Forum de réconciliation nationale dirigé par le doyen Seydou E. Diarra avait quelque peu refermé certaines plaies et détendu un peu l'atmosphère. L'activité politique avait retrouvé quelques couleurs. Guéi participe à la rencontre dite des quatre grands à Yamoussoukro, en janvier 2002.

Avec la disparition de son fondateur le 19 septembre, l'Udpci entre dans un cycle de crises qui finit par éroder son capital. Des clans se forment et, très vite, le parti est tiraillé entre ceux qui soutiennent les thèses du pouvoir dans la crise et ceux qui sont plutôt proches de l'actuel Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp). Mais, il compte toujours. C'est ainsi qu'il participe pleinement aux discussions de Linas-Marcoussis en janvier 2003. Après la signature de l'accord éponyme, le parti dirigé par Paul Akoto Yao reçoit deux ministères, un pour chaque clan. Les luttes intestines minent désormais le parti arc-en-ciel. Plus rien ne sera comme avant. L'arrivée de Mabri Toikeusse sonne l'arrimage au Rhdp. Les défections se multiplient. Des figures telles que Akoto Yao, Boni Claverie, Kaé Eric, Gui Dibo reprennent leur liberté. Le parti ne représente plus qu'un seul poste ministériel dans les gouvernements suivants. Il se retrouve avec 4 députés sur 9 Désormais, les grandes décisions concernant la vie de la nation sont concentrées entre les mains de Laurent Gbagbo, Henri Konan Bédié, Alassane Ouattara et Guillaume Soro, secrétaire général des Forces nouvelles (ex-rébellion). Un signe.

Kesy B. Jacob
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