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Politique Publié le mardi 14 juillet 2009 | Le Nouveau Réveil

Henri Konan Bédié (Président du Pdci) sur Bbc : “Tant que le peuple ne bouge pas, ces messieurs se contenteront de la situation"

Après Paris où il a pris part à la cérémonie de remise du prix Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix, attribué cette année à Lula Da Silva, le président du Brésil, le président Henri Konan Bédié, président du Pdci-Rda, s`est rendu à Londres à l`invitation des militants de son parti. Il a eu dans ce pays plusieurs rencontres. Le président Bédié a été invité à visiter la radio internationale Bbc. Nos confrères de cette radio n`ont pas manqué l`occasion de lui arracher des propos que nous vous proposons.


M. le président, l`opération d`identification et d`enrôlement des Ivoiriens a pris fin le 30 juin dernier. Certains demandent sa prorogation, quel est votre avis ?

L`identification et l`enrôlement se poursuivent depuis de longs mois. Par conséquent, je ne pense pas qu`il faille proroger à nouveau les délais.


Pour vous, le processus est satisfaisant ?

Le processus est tout à fait satisfaisant.


On espère aller aux élections le 29 novembre prochain. Pour vous, techniquement, est-ce que c`est possible ?

Oui, les différents décideurs ou les différents acteurs impliqués dans le processus électoral estiment que techniquement cela est possible.


Et à votre avis ?

Mon avis, c`est cela aussi.


Depuis un moment, vous allez régulièrement sur le terrain. Vous êtes parti dans beaucoup de régions de Côe d`Ivoire. Comment est-ce que vous avez trouvé le pays ? Pensez-vous que c`est le moment d`aller aux élections ? Est-ce que les gens sont prêts à aller aux élections?

C`est plus que jamais le moment de faire les élections. J`ai vu un pays qui souffre énormément du manque de ces élections depuis bientôt cinq ans ou dix ans même. Je crois que plus que jamais, si on ne veut pas retarder les souffrances de ce peuple, il faut aller aux élections.


Est-ce qu`il faut aller aux élections malgré tout, même si tout n`est pas prêt ?

Ce vers quoi nous allons, c`est des élections transparentes sous la supervision des Nations Unies.


Les élections pour vous, ce sera la fin de la crise ?

Les élections sont une solution qui conduit à la fin de la crise. Mais elles seules ne suffisent pas.


Qu`est-ce qu`il faut donc pour arriver vraiment à la fin de la crise ?

Il faut une gouvernance de paix et de prospérité. Depuis le coup d`Etat de 1999, rien n`a été produit de nouveau dans les domaines essentiels de la vie de la nation. Que ce soit l`école, que ce soit la santé, que ce soit les infrastructures. Tout est laissé à l`abandon.


Le désarmement ne va pas être total pour aller aux élections. C`est quelque chose avec lequel vous êtes d`accord ?

L`expérience des autres pays qui ont connu des crises, le désarmement met beaucoup de temps. Attendre qu`il y ait un désarmement intégral, ce serait prolonger encore les souffrances du peuple.


Cela veut dire qu`on est à peu près dans la même situation avec le redéploiement de l`administration, l`unification des caisses

A partir du moment où les élections sont possibles actuellement sur le terrain, que tous les acteurs peuvent aller du Nord au Sud, de l`Est à l`Ouest, il ne faut pas attendre, il faut aller aux élections.


Vous venez d`avoir 75 ans, vous vous représentez, est-ce qu`on ne peut pas dire qu`il est temps de laisser la place à des plus jeunes ?

Ce n`est pas moi qui me présente. C`est le Pdci qui me présente à ces élections. Le problème n`est pas de laisser la place.


Le Pdci fait partie du Rhdp, le Rassemblement des Houphouétistes. Est-ce qu`il y a des accords qui sont prévus une fois que vous serez par exemple au pouvoir ou qu`un autre membre du Rhdp serait au pouvoir ?

Oui, les accords qui nous lient stipulent clairement que si à ces élections si, au premier tour, un membre du Rhdp est le mieux placé, les autres le soutiennent. Il y a des accords pour gouverner ensemble.


Cela veut par exemple dire que si vous êtes élu, vous prendriez Alassane Ouattara comme premier ministre ?

Il n`y a pas de cas spécifiques, mais les accords prévoient qu`on gouverne ensemble.


Si vous étiez réélu, est-ce que vous feriez la même politique que la fin des années 1990 ?

La vie évolue. Par conséquent, les programmes politiques, même en tant de paix, évoluent au fur et à mesure. Par exemple, les grands travaux qui avaient été prévus, tout cela reste encore d`actualité.


Certains estiment que l`ivoirité a été l`un des ciments de la crise actuelle. Est-ce que vous vous sentez responsable de la situation actuelle ivoirienne ou en tout cas en partie ?
Ceux-ci se trompent énormément. Ils sont même de mauvaise foi. En ce qui me concerne, je ne vois pas en quoi l`ivoirité serait un problème pour moi.


On a estimé que ça pouvait être un objet de division des Ivoiriens
L`ivoirité, c`est l`identité nationale. C`est une identité, d`ailleurs, qui se veut au plan culturel.


A l`époque, vous estimiez que vous avez été mal compris ?

Non, pas du tout ! Tous les pays au monde vont au concert des nations avec leur identité.
Lors de vos discours, vous êtes extrêmement critique avec le pouvoir actuel, très virulent
C`est parce qu`ils ont échoué. S`ils avaient réussi, j`aurai eu très peu de critiques. Mais, c`est parce qu`ils ont échoué que je suis critique. Et je ne suis pas le seul. Ce que nous ne pouvons pas accepter, c`est qu`on reste deux mandats dans le fauteuil présidentiel sans qu`il y ait des élections. Tant que le peuple ne bouge pas, ces messieurs se contenteront de la situation.


Et vous pensez que le peuple Ivoirien ne bouge pas assez ?

A force de tirer sur la corde, il se pourrait bien qu`elle se casse


Propos retranscrits par Paul Koffi
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