Le président Laurent Gbagbo était à Korhogo le vendredi 10 juillet dernier, lors de la cérémonie d’inauguration de l’aqueduc qui doit desservir la ville de Korhogo en eau potable depuis le fleuve Bandama. Certains intervenants, s’adressant à lui, à la tribune, ont mis le doigt sur la misère que vivent les populations du nord du pays. Le vice-président du conseil général de Korhogo, Coulibaly Mamadou, en sa qualité de porte-parole des populations, a déploré les immenses difficultés que vivent par les conseils généraux. Pourtant, les tenants du pouvoir ont annoncé l’avènement de ces structures, comme les véritables moteurs du développement régional. «Malgré les importants efforts entrepris en matière de développement par le conseil général, le département de Korhogo accuse encore un retard énorme. Son budget s’amenuisant d’année en année, le conseil général se retrouve freiné dans son élan. En effet, parti de 500 millions en 2003, le budget du conseil général est aujourd’hui à 190 millions et la mobilisation de ces moyens relève du parcours du combattant.» a-t-il dit. Aussi, s’adressant à Gbagbo, l’adjoint du président N’Golo Fatogoma Coulibaly souhaite voir la structure en charge du développement du département de Korhogo, bénéficier de ce qu’il qualifie de «nouvelles perspectives offertes par l’initiative PPTE à laquelle vous avez su nous conduire.»
Le chef de la délégation de la Commission de l’Union Européenne, Michel Arion a abordé le chapitre des conditions et du niveau de vie des populations de ce département. La description est pathétique. «Monsieur le président, bien que je ne sois pas un fils de Korhogo, je voudrais exprimer une ou deux doléances en leur nom. Je voudrais dire un mot de la situation économique de cette région. Vus savez, c’est une région souvent sèche, parfois aride sans beaucoup de possibilités de culture. Le poumon économique de la région c’est son or blanc, c’est son coton. Or le coton est sinistré Monsieur le Président de la République. Il faut d’urgence trouver une solution à toute la série de problèmes de la filière. Les engrais, le prix d’achat qui est trop bas, la fiscalité qui est sans doute trop haute». Venu ce jour à Korhogo pour apporter de l’eau aux populations, l’émotion qu’exprime le fonctionnaire international face aux conditions de vie des Ivoiriens en eau potable est sans commentaire: «Lorsque je suis arrivé en Côte d’ivoire en octobre 2005, j’ai été choqué par les difficultés que rencontraient les populations en matière d’accès à l’eau potable tant dans les villages que dans les villes, dans le nord comme dans le sud.» Korhogo aurait continué de souffrir du manque d’eau sans l’Union Européenne. Si on ajoute le chapitre des promesses laissées en veilleuse lors du passage du chef de l’état dans la région du nord en 2007, le tour d’horizon est fait pour démontrer le peu de crédit que les populations de cette partie du pays accordent au régime du président Laurent Gbagbo. Le bitume promis à Korhogo n’a jamais vu le jour. Les enseignants volontaires attendent toujours leur décret d’intégration à la Fonction Publique. La route Boundiali Tengrela n’a pas dépassé le stade de pose de la première pierre depuis plus d’un an. Bref! Cet échantillon de ce que vit le nord du pays est largement suffisant pour comprendre pourquoi ce peuple a soif de changement. Surtout, on comprend mieux pourquoi contrairement à la visite de novembre 2007 au cours de laquelle, suite à l’appel du Premier ministre les populations sont sorties massivement, ce dernier passage de Laurent Gbagbo a laissé les populations indifférentes. Malgré les personnes habillées et convoyées par les soins de son directeur de cabinet adjoint le Dr Malick Issa et les populations transportées depuis Sinématiali grâce au député Sékongo Yaya très proche du président Fologo, le carrefour de l’usine LCCI n’a pas enregistré le monde escompté.
Mack Dakota, Correspondant
Le chef de la délégation de la Commission de l’Union Européenne, Michel Arion a abordé le chapitre des conditions et du niveau de vie des populations de ce département. La description est pathétique. «Monsieur le président, bien que je ne sois pas un fils de Korhogo, je voudrais exprimer une ou deux doléances en leur nom. Je voudrais dire un mot de la situation économique de cette région. Vus savez, c’est une région souvent sèche, parfois aride sans beaucoup de possibilités de culture. Le poumon économique de la région c’est son or blanc, c’est son coton. Or le coton est sinistré Monsieur le Président de la République. Il faut d’urgence trouver une solution à toute la série de problèmes de la filière. Les engrais, le prix d’achat qui est trop bas, la fiscalité qui est sans doute trop haute». Venu ce jour à Korhogo pour apporter de l’eau aux populations, l’émotion qu’exprime le fonctionnaire international face aux conditions de vie des Ivoiriens en eau potable est sans commentaire: «Lorsque je suis arrivé en Côte d’ivoire en octobre 2005, j’ai été choqué par les difficultés que rencontraient les populations en matière d’accès à l’eau potable tant dans les villages que dans les villes, dans le nord comme dans le sud.» Korhogo aurait continué de souffrir du manque d’eau sans l’Union Européenne. Si on ajoute le chapitre des promesses laissées en veilleuse lors du passage du chef de l’état dans la région du nord en 2007, le tour d’horizon est fait pour démontrer le peu de crédit que les populations de cette partie du pays accordent au régime du président Laurent Gbagbo. Le bitume promis à Korhogo n’a jamais vu le jour. Les enseignants volontaires attendent toujours leur décret d’intégration à la Fonction Publique. La route Boundiali Tengrela n’a pas dépassé le stade de pose de la première pierre depuis plus d’un an. Bref! Cet échantillon de ce que vit le nord du pays est largement suffisant pour comprendre pourquoi ce peuple a soif de changement. Surtout, on comprend mieux pourquoi contrairement à la visite de novembre 2007 au cours de laquelle, suite à l’appel du Premier ministre les populations sont sorties massivement, ce dernier passage de Laurent Gbagbo a laissé les populations indifférentes. Malgré les personnes habillées et convoyées par les soins de son directeur de cabinet adjoint le Dr Malick Issa et les populations transportées depuis Sinématiali grâce au député Sékongo Yaya très proche du président Fologo, le carrefour de l’usine LCCI n’a pas enregistré le monde escompté.
Mack Dakota, Correspondant
