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Économie Publié le jeudi 16 juillet 2009 | Fraternité Matin

Devéloppement : Philippe Delanne prône la diversification de la production

Invité au 5ème congrès de l’Association ivoirienne de chirurgie (Aic), tenu il y a quelque jours à Yamoussoukro, M. Philippe Delanne, représentant résident du Fonds des Nations unies pour la population (Unfpa), a saisi cette opportunité pour parler de développement humain durable. Selon lui, si la Côte d’Ivoire veut relancer son économie pour le bien-être des populations, il lui faut adopter un nouveau modèle de développement. Dans cette perspective, le pays, a-t-il ajouté, doit s’ouvrir sur l’extérieur et jouer un rôle de premier plan dans le processus d’intégration régionale.

Pour M. Delanne, «le grand défi du développement aujourd’hui est d’offrir un travail à plus de 3 milliards de pauvres qui, à l’heure actuelle, gagnent moins de deux dollars par jour». Dans ce défi planétaire, a reconnu le représentant de l’Unfpa, la Côte d’Ivoire, pays de surcroît engagé dans un processus de sortie de crise, ne fait pas abstraction. «Le modèle ivoirien de développement qui a assuré au pays une stabilité politique et économique, est en perte de vitesse depuis les années 80». C’est pourquoi il préconise de lui trouver des nouveaux paradigmes de développement. «Mais le futur de l’économie ivoirienne ne pourra sans doute pas s’appuyer sur une exploitation extensive des facteurs de production ; sur l’appel à une forte migration ou sur une économie basée sur l’agriculture de rente. Il devra faire appel à une diversification de la production et à des gains de productivité…», a-t-il fait comprendre. A propos de la politique sociale, l’accent doit être mis, selon le représentant résident, sur la situation. Citant l’enquête sur le niveau de vie des ménages, réalisée en 2008, M. Delanne a révélé qu’une personne sur deux est pauvre contre une personne sur dix en 1985. Il n’a pas manqué d’évoquer les facteurs structurels à la base de cet état de fait. Au niveau sanitaire, le manque ou l’éloignement des centres de santé ou le coût élevé des soins font que 12% des pauvres n’ont pas accès à un dispensaire et 26% à un hôpital général. «La pauvreté diminue …au fur et à mesure que le niveau d’instruction augmente…», M. Delanne a déploré que 46% des pauvres n’aient pas accès aux universités et grandes écoles. Et que le taux d’analphabétisme avoisine les 63%. Pour le premier responsable de l’agence onusienne, «le développement doit pouvoir créer un environnement dans lequel les individus puissent développer pleinement leur potentiel et mener une vie productive et créative, en accord avec leurs besoins et leurs intérêts». Car «le bien-être humain doit être l’objectif et la finalité du développement…», a-t-il soutenu.


Coulibaly Souleymane
Correspondant régional
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