Un libanais tire sur ses ouvriers : La communauté libanaise solidaire des victimes

L'incident survenu le mardi 14 juillet dernier à Treichville, au quartier France-Amérique où un ivoirien d'origine libanaise a tiré à bout portant sur deux de ses ouvriers à son domicile, pour dit-on, un travail mal exécuté qu'il leur avait confié, n'a pas laissé la communauté libanaise indifférente. Celle-ci se dit solidaire des victimes. Elle condamne l'acte de son compatriote qu'elle juge insensé. Il faut cependant dire que malgré la gravité de l'acte de l'ivoiro-libanais, la réaction des riverains et autres badauds qui s'en sont pris aux commerces des libanais est à déplorer. Car ce n'est pas l'acte inhumain posé par un individu isolé qui doit servir de prétexte pour s'en prendre à une communauté entière. Surtout que la communauté libanaise joue un rôle prépondérant dans l'économie de la Côte d'Ivoire. Depuis près d'un siècle, cette communauté participe au développement de la Côte d'Ivoire. Le président de l'Union libanaise culturelle mondiale et de la communauté libanaise en Côte d'Ivoire, M. Najib Zahr et M. Laurent Dagher, membre du conseil économique et social (CES), grands opérateurs économiques libanais en Côte d'Ivoire et bien d'autres ont, depuis Houphouët, en passant par Bédié et même sous le pouvoir de la refondation, contribué au succès de ce pays et continuent de le soutenir. Ce, malgré la crise. A preuve, cette communauté a été pratiquement la seule à maintenir ses ressortissants sur place au plus fort de la crise en septembre 2002. Malgré la situation économique très difficile, elle continue de faire confiance à la Côte d'Ivoire. Ce qui a permis, en ces temps difficiles, à des pères de famille et à certains travailleurs de garder leur emploi. Si la chasse aux libanais avait effectivement eu lieu, le mardi dernier, les dégâts causés allaient engendrer d’énormes préjudices, pas aux seuls libanais mais également aux ivoiriens employés par les entreprises et les commerces libanais. Il faut donc éviter de se faire du mal. Car la refondation a fait assez de torts aux ivoiriens en obligeant les entreprises françaises à mettre la clé sous le paillasson en novembre 2006.

Benoît Kadjo