Les douanes ivoiriennes, l'une des régies financières les plus importantes du pays, auraient enregistré en son sein, un détournement de 20 milliards de francs CFA. Il y a quelque temps, la presse s'est fait l'écho de cette malversation. Officiellement, le directeur général Alphonse Mangly n'a pas fait de déclaration. Mais le 19 avril 2009, sur une plainte émanant de lui, plusieurs personnes sont interpellées. Certaines ont été entendues comme témoins et d'autres ont été gardées à vue. De la police économique, l'affaire est transmise au parquet où un juge d'instruction s'en occupe. Vu l'importance de cette régie pour l'économie ivoirienne, Le Repère a enquêté pour vous sur les auteurs de ce détournement, les personnes concernées et le montant du préjudice causé aux douanes ivoiriennes.
"Il y a bel et bien eu manipulation sur des déclarations". Le service informatique qui est cité comme étant à la base de ces manipulations, ne nie pas cela. Il y a bel et bien un circuit du faux. Nous sommes le 2 avril 2009. La direction des services douaniers d'Abidjan, par la voix de son premier responsable, le Colonel Kadio Albert Louis, informe la sous-directrice du service informatique du changement de circuit sur une déclaration de mise à la consommation, selon une source proche de la direction générale. Il s'agit de la consommation No 90101907009 F. Comment une telle manipulation a-t-elle pu être possible ? La direction de l'informatique s'active pour effectuer des recherches.
L'origine du faux
C'est la sous-directrice du service informatique qui effectue les recherches. Au niveau du fichier Trace (un fichier journal qui enregistre toutes les transactions effectuées par tous les utilisateurs du système). Les résultats sont communiqués au directeur des services douaniers. Il ressort des recherches effectuées par la sous-directrice que" les changements de circuit opérés sur la déclaration No 90101907009F ont été effectués par le badge 859144. Retraçant les opérations du badge concerné, elle découvre qu'il a été utilisé pour des manipulations frauduleuses sur les terminaux situés à San Pedro pour la plupart. Les recherches du 6 avril qui ont mobilisé toute la direction informatique révèlent que le badge en question avait été attribué à la société Atlantic S.A en 2005 (ce badge est un badge déclarant qui a des droits limités). Mais comment ce badge a-t-il pu acquérir des droits autres que ceux des déclarants ? La direction de l'informatique intensifie les recherches à partir du même fichier. Et découvre le badge ayant activé le badge malveillant, le 26 juin 2008 à 13 heures 40 minutes, à partir du terminal 912. Le badge en question est celui portant le numéro 850217 appartenant au chef de bureau de San Pedro, le colonel Ba Loua. L'activation du badge frauduleux a été possible parce que le badge du colonel Ba Loua a des droits administrateurs. Puis le fichier Trace a révélé enfin que les manipulations frauduleuses ont porté sur 19 déclarations".
20 milliards de préjudice ?
Les manipulations, selon des sources douanières, permettent aux transitaires de ne pas payer le vrai montant du dédouanement de leur marchandise. Dans le cas d'espèce, sur les 19 déclarations, il a été versé la somme de 68.527.761 f CFA à la douane. Cette somme n'est pas la vraie valeur des 19 déclarations, puisqu'il y a eu manipulation. Mais la différence est-elle de 20 milliards ? Nos démarches nous ont permis de découvrir que le montant du préjudice ne peut pas atteindre 20 milliards. En effet, la direction générale des douanes a donné ordre à la direction des services douaniers d'Abidjan d'évaluer le préjudice. Déjà fixé à 20 milliards par la direction générale. Les recherches effectuées sur 9 déclarations ont permis de déceler un manque à gagner (droits compromis) de 492068 FCFA. Cette somme représente les droits compromis sur deux déclarations. Il s'agit des déclarations 90101900333M et 90101905194P qui ont donné respectivement 205.199 et 286869 Fcfa. Les services douaniers ont dû arrêter les recherches sur les droits compromis." Ils ont abandonné parce qu'ils se sont rendus compte que les recherches ne peuvent pas leur permettre d'obtenir 20 milliards, comme annoncé par la direction générale", a affirmé un membre de la direction générale sous le sceau de l'anonymat. Puis d'ajouter" s'il y a eu 20 milliards de détournés sur les 19 déclarations, cela veut dire qu'une déclaration coûte plus d'un milliard. Ce n'est pas le cas". Des sources proches du dossier soutiennent que le montant de 20 milliards qui a été annoncé ne figure pas dans la plainte portée à la police économique.
Jules Claver Aka
yykoj@yahoo.fr
"Il y a bel et bien eu manipulation sur des déclarations". Le service informatique qui est cité comme étant à la base de ces manipulations, ne nie pas cela. Il y a bel et bien un circuit du faux. Nous sommes le 2 avril 2009. La direction des services douaniers d'Abidjan, par la voix de son premier responsable, le Colonel Kadio Albert Louis, informe la sous-directrice du service informatique du changement de circuit sur une déclaration de mise à la consommation, selon une source proche de la direction générale. Il s'agit de la consommation No 90101907009 F. Comment une telle manipulation a-t-elle pu être possible ? La direction de l'informatique s'active pour effectuer des recherches.
L'origine du faux
C'est la sous-directrice du service informatique qui effectue les recherches. Au niveau du fichier Trace (un fichier journal qui enregistre toutes les transactions effectuées par tous les utilisateurs du système). Les résultats sont communiqués au directeur des services douaniers. Il ressort des recherches effectuées par la sous-directrice que" les changements de circuit opérés sur la déclaration No 90101907009F ont été effectués par le badge 859144. Retraçant les opérations du badge concerné, elle découvre qu'il a été utilisé pour des manipulations frauduleuses sur les terminaux situés à San Pedro pour la plupart. Les recherches du 6 avril qui ont mobilisé toute la direction informatique révèlent que le badge en question avait été attribué à la société Atlantic S.A en 2005 (ce badge est un badge déclarant qui a des droits limités). Mais comment ce badge a-t-il pu acquérir des droits autres que ceux des déclarants ? La direction de l'informatique intensifie les recherches à partir du même fichier. Et découvre le badge ayant activé le badge malveillant, le 26 juin 2008 à 13 heures 40 minutes, à partir du terminal 912. Le badge en question est celui portant le numéro 850217 appartenant au chef de bureau de San Pedro, le colonel Ba Loua. L'activation du badge frauduleux a été possible parce que le badge du colonel Ba Loua a des droits administrateurs. Puis le fichier Trace a révélé enfin que les manipulations frauduleuses ont porté sur 19 déclarations".
20 milliards de préjudice ?
Les manipulations, selon des sources douanières, permettent aux transitaires de ne pas payer le vrai montant du dédouanement de leur marchandise. Dans le cas d'espèce, sur les 19 déclarations, il a été versé la somme de 68.527.761 f CFA à la douane. Cette somme n'est pas la vraie valeur des 19 déclarations, puisqu'il y a eu manipulation. Mais la différence est-elle de 20 milliards ? Nos démarches nous ont permis de découvrir que le montant du préjudice ne peut pas atteindre 20 milliards. En effet, la direction générale des douanes a donné ordre à la direction des services douaniers d'Abidjan d'évaluer le préjudice. Déjà fixé à 20 milliards par la direction générale. Les recherches effectuées sur 9 déclarations ont permis de déceler un manque à gagner (droits compromis) de 492068 FCFA. Cette somme représente les droits compromis sur deux déclarations. Il s'agit des déclarations 90101900333M et 90101905194P qui ont donné respectivement 205.199 et 286869 Fcfa. Les services douaniers ont dû arrêter les recherches sur les droits compromis." Ils ont abandonné parce qu'ils se sont rendus compte que les recherches ne peuvent pas leur permettre d'obtenir 20 milliards, comme annoncé par la direction générale", a affirmé un membre de la direction générale sous le sceau de l'anonymat. Puis d'ajouter" s'il y a eu 20 milliards de détournés sur les 19 déclarations, cela veut dire qu'une déclaration coûte plus d'un milliard. Ce n'est pas le cas". Des sources proches du dossier soutiennent que le montant de 20 milliards qui a été annoncé ne figure pas dans la plainte portée à la police économique.
Jules Claver Aka
yykoj@yahoo.fr