Entre deux apartés au cours de la longue nuit du mercredi 15 au jeudi 16 juillet, nous avons pu approcher le président de l' Union pour la démocratie et la paix (Udpci) à son domicile pour qu'il s'explique sur le bras-de-fer engagé contre lui par le président du conseil général de Man, M. Siki Blon Blaise dit « Bulldozer », l'un des barons de ce parti. Il répond à toutes les accusations portées contre lui, y compris celle de détournement de fonds.
•Vous sortez à peine d'une réunion de la direction de votre parti. Vous avez certainement longuement débattu du cas Blon Blaise et du différend qui vous oppose. Qu'est-ce que l'Udpci a décidé à propos de cette affaire sensible ?
La direction du parti a effectivement mis cette question à son ordre du jour. Le secrétaire général qui est chargé de convoquer tous ceux qui doivent prendre part à nos réunions, nous a rendus compte des efforts qu'il a entrepris en direction du président Blon Blaise et des échanges qu'ils ont eus. D'autres membres de la direction qui ont eu à rencontrer le concerné ont également fait le rapport des échanges qu'ils ont eus avec lui. Nous avons écouté avec une grande attention tous ces comptes-rendus. Diverses choses nous ont ainsi été ramenées. Notre souhait fondamental est que la vérité jaillisse de tout cela et que tout le monde soit éclairé une fois pour toutes. Nous avons notre vérité. Il a certainement la sienne. Nous voulons donc que de nos échanges contradictoires sorte la vérité, qui sera ainsi communiquée à l'opinion mais surtout à l'ensemble de nos militants. Nous avons accepté, sur recommandation de la plupart des membres de la direction, de recevoir M. Blon Blaise, au domicile du secrétaire général du parti, comme il l'a souhaité lui-même.
•Vous avez quand même pris une mesure le concernant…
En attendant cette rencontre, j'ai pris la décision de supprimer la fonction de superviseur de zone, afin que le parti aille mieux. Je voudrais dire que cette fonction n'existe pas dans nos statuts et règlements intérieurs. C'est moi qui, de façon conjoncturelle, l'avait instituée. La fonction de superviseur de zone est l'une des fonctions statutaires du secrétaire général du parti. Je n'ai donc fait que lui rendre les prérogatives qui sont les siennes.
•Vos militants, selon les échos qui nous parviennent, sont déchirés entre pro-Mabri et pro-Blon. L'Udpci est donc au bord la déchirure ?
Je voudrais demander à l'ensemble des militants de notre parti de garder leur sérénité. Nous sommes irréprochables dans notre gestion des hommes et des finances. Nous sommes au service de l'Udpci. Et à notre niveau, nous faisons beaucoup pour le développement et le rayonnement de notre parti. Cela, nous le faisons avec l'ensemble des cadres du parti ainsi que des personnalités aussi bien anonymes que connues. A travers ces lignes, je voudrais leur manifester publiquement la reconnaissance et la gratitude de l'Udpci. Je voudrais leur dire également que l'Udpci sortira grandie de cette épreuve. Nous savons que des personnes qui ont eu des responsabilités à l'Udpci, ou qui ont encore des responsabilités au sein du parti, sont en train d'être contactées nuitamment par des individus que nous avons identifiés et sur lesquels nous nous prononcerons publiquement. Nous nous attendons donc, dans les jours à venir, à des déclarations voire à des démissions. Nous savons tout cela. Nous connaissons leur programmation. Donc personnellement cela ne nous ébranle nullement et je puis vous dire que cela n'entame aucunement le moral, encore moins la cohésion, de la base. D'ailleurs les messages de soutien qui nous proviennent du terrain sont à cet effet, fort éloquents. Je voudrais en retour assurer les militants de ma détermination à porter haut le flambeau de l'Udpci et à faire en sorte qu'à l'occasion des prochaines élections, pour lesquelles nous avons fait acte de candidature à l'issue du congrès de 2005, nous partions en rangs serrées et avec des chances réelles de succès.
•M. le ministre n'est-ce pas un trop grand risque pour vous que d'être confronté à M. Siki Blon Blaise ? C'est une personnalité politique de grande envergure, avec une longue expérience du terrain et un poids régional non négligeable. N'y a-t-il pas le risque que vous sortiez perdant d'un bras-de-fer avec lui?
Les qualités que vous évoquez du président Blon : son dynamisme, sa combativité mise au service du parti, sont appréciées par les militants, et en premier lieu par le président que je suis. Je sais ce qu'il a apporté au parti. Mais ce qui fait la différence au niveau de l'Udpci, c'est le travail d'ensemble, c'est la cohésion. C'est tous ensemble, respectueux de la ligne politique du parti, avec en mémoire le sacrifice du général Guéi, avec en mémoire la prédominance du bon ton, avec comme héritage les enseignements du président Houphouët-Boigny sur la primauté du dialogue, que nous construisons notre avenir politique. C'est le dévouement quotidien de tous les militants du parti qui fait avancer l'Udpci. C'est notre attachement commun à la ligne du parti qui fait notre force. Et tant que la majorité restera fidèle à la ligne du parti, moi je serai au-devant du combat pour conduire nos militants jusqu'à la victoire finale.
•A quatre mois et demi de la présidentielle, votre parti est une fois de plus en crise. Cette fois, la crise semble profonde puisqu'elle vous oppose à un poids lourd du parti. Cette querelle intestine n'est-elle pas la querelle de trop, celle qui va vous handicaper lourdement dans la présidentielle?
Je ne crois pas. Je pense qu'il n'y a pas de souci à se faire. La cohésion reviendra. Elle reviendra entre les militants de l'Udpci qui ont fait l'option de nous demander d'être candidat, parce que de manière raisonnable, il n'y a pas d'autre voie que de suivre ce qui a été décidé lors du congrès extraordinaire de 2005. Je n'ai pas d'inquiétude à ce niveau. Et je vous informe que la direction du parti est en train de prendre en charge toutes les questions soulevées ces derniers temps. Lorsque nous aurons achevé nos discussions en interne, vous aurez la position définitive de l'Udpci. Et je suis sûr que c'est une position qui va renforcer l'Udpci dans son combat pour diriger la Côte d'Ivoire.
•M. Blon Blaise soutient que c'est lui qui vous a fait. Il dit que c'est grâce à lui que vous êtes devenu ministre…
(Il interrompt) Vous permettrez que je ne réponde pas à cette question. J'ai beaucoup de respect pour le président Blon. La direction du parti va le rencontrer la semaine prochaine. Je souhaite donc que l'on attende ces échéances-là, qui sont des échéances importantes et que l'on ne se perde surtout pas en des débats qui pourraient quitter le chemin de la courtoisie.
•Le président Siki Blon Blaise critique votre aptitude à conduire efficacement le parti. Il indique, entre autre griefs, que c'est par votre faute que l'Udpci n'a plus que 4 députés alors qu'à ses débuts il totalisait 14 membres du parlement en son sein. Il critique donc votre gestion humaine et politique du parti.
Je ne sais pas si ce qu'il dit, il y croit réellement, mais en tout état de cause, je pense que lorsque nous aurons l'occasion d'échanger avec lui, un certain nombre d'incompréhensions seront levées. Et l'on se rendra compte de tout ce que j'ai fait pour le parti. Et surtout, l'on se rendra compte que tout ce que nous avons fait, tout ce que nous avons entrepris comme actions, l'a été pour que l'Udpci demeure un grand parti, pour rendre sa position plus forte sur l'échiquier politique. Et je suis fier de ce que nous avons fait depuis que nous sommes à la tête du parti.
•Vous prônez le dialogue, l'apaisement mais autour de vous, vos soutiens ne l'entendent pas de cette oreille. La jeunesse du parti fustige M. Blon Blaise qu'elle accuse de trahison et dont elle réclame la tête. Le troisième secrétaire général adjoint, M. Blé Guirao a prononcé une conférence de presse au cours de laquelle il s'en est pris vertement à M. Blon. On ne vous a pas entendu les désapprouver.
Chacun est dans son rôle au niveau du parti. Chacun selon son âge, selon ses convictions, selon son tempérament, selon son engagement participe à la vie du parti. Nous, nous apprécions les choses dans la sérénité. Le président des jeunes vient de prendre part à la réunion de direction de ce jour. Il sera également invité à la prochaine réunion de direction. Et c'est tous ensemble que nous prendrons les décisions les meilleures pour l'Udpci.
•Parlant des finances de votre parti, M. Blon Blaise vous accuse de détourner les subventions allouées par l'Etat à l'Udpci au titre de l'aide publique aux partis politiques. Que répondez-vous à cela ?
(Profonde inspiration) Vraiment… Je ne sais pas. Laissez-moi vous dire juste ceci : à titre personnel, ce que moi j'ai donné à l'Udpci chaque année, ce que Blon a donné, ce que les autres cadres et les militants ont donné, dépassent largement les subventions apportées par l'Etat. Donc je ne sais pas si cette subvention peut être suffisante pour que nous en détournions une partie. Les trésoriers du parti sont là. Ils s'expliqueront sur cette question quand nous nous rencontrerons. Moi, je ne suis signataire d'aucun chèque au niveau de l'Udpci. Les responsables des finances du parti sont là. Nous leur avons demandé de faire un bilan. Chacun en prendra connaissance et ainsi les choses seront claires pour tous.
Interview réalisée par Touré Moussa
•Vous sortez à peine d'une réunion de la direction de votre parti. Vous avez certainement longuement débattu du cas Blon Blaise et du différend qui vous oppose. Qu'est-ce que l'Udpci a décidé à propos de cette affaire sensible ?
La direction du parti a effectivement mis cette question à son ordre du jour. Le secrétaire général qui est chargé de convoquer tous ceux qui doivent prendre part à nos réunions, nous a rendus compte des efforts qu'il a entrepris en direction du président Blon Blaise et des échanges qu'ils ont eus. D'autres membres de la direction qui ont eu à rencontrer le concerné ont également fait le rapport des échanges qu'ils ont eus avec lui. Nous avons écouté avec une grande attention tous ces comptes-rendus. Diverses choses nous ont ainsi été ramenées. Notre souhait fondamental est que la vérité jaillisse de tout cela et que tout le monde soit éclairé une fois pour toutes. Nous avons notre vérité. Il a certainement la sienne. Nous voulons donc que de nos échanges contradictoires sorte la vérité, qui sera ainsi communiquée à l'opinion mais surtout à l'ensemble de nos militants. Nous avons accepté, sur recommandation de la plupart des membres de la direction, de recevoir M. Blon Blaise, au domicile du secrétaire général du parti, comme il l'a souhaité lui-même.
•Vous avez quand même pris une mesure le concernant…
En attendant cette rencontre, j'ai pris la décision de supprimer la fonction de superviseur de zone, afin que le parti aille mieux. Je voudrais dire que cette fonction n'existe pas dans nos statuts et règlements intérieurs. C'est moi qui, de façon conjoncturelle, l'avait instituée. La fonction de superviseur de zone est l'une des fonctions statutaires du secrétaire général du parti. Je n'ai donc fait que lui rendre les prérogatives qui sont les siennes.
•Vos militants, selon les échos qui nous parviennent, sont déchirés entre pro-Mabri et pro-Blon. L'Udpci est donc au bord la déchirure ?
Je voudrais demander à l'ensemble des militants de notre parti de garder leur sérénité. Nous sommes irréprochables dans notre gestion des hommes et des finances. Nous sommes au service de l'Udpci. Et à notre niveau, nous faisons beaucoup pour le développement et le rayonnement de notre parti. Cela, nous le faisons avec l'ensemble des cadres du parti ainsi que des personnalités aussi bien anonymes que connues. A travers ces lignes, je voudrais leur manifester publiquement la reconnaissance et la gratitude de l'Udpci. Je voudrais leur dire également que l'Udpci sortira grandie de cette épreuve. Nous savons que des personnes qui ont eu des responsabilités à l'Udpci, ou qui ont encore des responsabilités au sein du parti, sont en train d'être contactées nuitamment par des individus que nous avons identifiés et sur lesquels nous nous prononcerons publiquement. Nous nous attendons donc, dans les jours à venir, à des déclarations voire à des démissions. Nous savons tout cela. Nous connaissons leur programmation. Donc personnellement cela ne nous ébranle nullement et je puis vous dire que cela n'entame aucunement le moral, encore moins la cohésion, de la base. D'ailleurs les messages de soutien qui nous proviennent du terrain sont à cet effet, fort éloquents. Je voudrais en retour assurer les militants de ma détermination à porter haut le flambeau de l'Udpci et à faire en sorte qu'à l'occasion des prochaines élections, pour lesquelles nous avons fait acte de candidature à l'issue du congrès de 2005, nous partions en rangs serrées et avec des chances réelles de succès.
•M. le ministre n'est-ce pas un trop grand risque pour vous que d'être confronté à M. Siki Blon Blaise ? C'est une personnalité politique de grande envergure, avec une longue expérience du terrain et un poids régional non négligeable. N'y a-t-il pas le risque que vous sortiez perdant d'un bras-de-fer avec lui?
Les qualités que vous évoquez du président Blon : son dynamisme, sa combativité mise au service du parti, sont appréciées par les militants, et en premier lieu par le président que je suis. Je sais ce qu'il a apporté au parti. Mais ce qui fait la différence au niveau de l'Udpci, c'est le travail d'ensemble, c'est la cohésion. C'est tous ensemble, respectueux de la ligne politique du parti, avec en mémoire le sacrifice du général Guéi, avec en mémoire la prédominance du bon ton, avec comme héritage les enseignements du président Houphouët-Boigny sur la primauté du dialogue, que nous construisons notre avenir politique. C'est le dévouement quotidien de tous les militants du parti qui fait avancer l'Udpci. C'est notre attachement commun à la ligne du parti qui fait notre force. Et tant que la majorité restera fidèle à la ligne du parti, moi je serai au-devant du combat pour conduire nos militants jusqu'à la victoire finale.
•A quatre mois et demi de la présidentielle, votre parti est une fois de plus en crise. Cette fois, la crise semble profonde puisqu'elle vous oppose à un poids lourd du parti. Cette querelle intestine n'est-elle pas la querelle de trop, celle qui va vous handicaper lourdement dans la présidentielle?
Je ne crois pas. Je pense qu'il n'y a pas de souci à se faire. La cohésion reviendra. Elle reviendra entre les militants de l'Udpci qui ont fait l'option de nous demander d'être candidat, parce que de manière raisonnable, il n'y a pas d'autre voie que de suivre ce qui a été décidé lors du congrès extraordinaire de 2005. Je n'ai pas d'inquiétude à ce niveau. Et je vous informe que la direction du parti est en train de prendre en charge toutes les questions soulevées ces derniers temps. Lorsque nous aurons achevé nos discussions en interne, vous aurez la position définitive de l'Udpci. Et je suis sûr que c'est une position qui va renforcer l'Udpci dans son combat pour diriger la Côte d'Ivoire.
•M. Blon Blaise soutient que c'est lui qui vous a fait. Il dit que c'est grâce à lui que vous êtes devenu ministre…
(Il interrompt) Vous permettrez que je ne réponde pas à cette question. J'ai beaucoup de respect pour le président Blon. La direction du parti va le rencontrer la semaine prochaine. Je souhaite donc que l'on attende ces échéances-là, qui sont des échéances importantes et que l'on ne se perde surtout pas en des débats qui pourraient quitter le chemin de la courtoisie.
•Le président Siki Blon Blaise critique votre aptitude à conduire efficacement le parti. Il indique, entre autre griefs, que c'est par votre faute que l'Udpci n'a plus que 4 députés alors qu'à ses débuts il totalisait 14 membres du parlement en son sein. Il critique donc votre gestion humaine et politique du parti.
Je ne sais pas si ce qu'il dit, il y croit réellement, mais en tout état de cause, je pense que lorsque nous aurons l'occasion d'échanger avec lui, un certain nombre d'incompréhensions seront levées. Et l'on se rendra compte de tout ce que j'ai fait pour le parti. Et surtout, l'on se rendra compte que tout ce que nous avons fait, tout ce que nous avons entrepris comme actions, l'a été pour que l'Udpci demeure un grand parti, pour rendre sa position plus forte sur l'échiquier politique. Et je suis fier de ce que nous avons fait depuis que nous sommes à la tête du parti.
•Vous prônez le dialogue, l'apaisement mais autour de vous, vos soutiens ne l'entendent pas de cette oreille. La jeunesse du parti fustige M. Blon Blaise qu'elle accuse de trahison et dont elle réclame la tête. Le troisième secrétaire général adjoint, M. Blé Guirao a prononcé une conférence de presse au cours de laquelle il s'en est pris vertement à M. Blon. On ne vous a pas entendu les désapprouver.
Chacun est dans son rôle au niveau du parti. Chacun selon son âge, selon ses convictions, selon son tempérament, selon son engagement participe à la vie du parti. Nous, nous apprécions les choses dans la sérénité. Le président des jeunes vient de prendre part à la réunion de direction de ce jour. Il sera également invité à la prochaine réunion de direction. Et c'est tous ensemble que nous prendrons les décisions les meilleures pour l'Udpci.
•Parlant des finances de votre parti, M. Blon Blaise vous accuse de détourner les subventions allouées par l'Etat à l'Udpci au titre de l'aide publique aux partis politiques. Que répondez-vous à cela ?
(Profonde inspiration) Vraiment… Je ne sais pas. Laissez-moi vous dire juste ceci : à titre personnel, ce que moi j'ai donné à l'Udpci chaque année, ce que Blon a donné, ce que les autres cadres et les militants ont donné, dépassent largement les subventions apportées par l'Etat. Donc je ne sais pas si cette subvention peut être suffisante pour que nous en détournions une partie. Les trésoriers du parti sont là. Ils s'expliqueront sur cette question quand nous nous rencontrerons. Moi, je ne suis signataire d'aucun chèque au niveau de l'Udpci. Les responsables des finances du parti sont là. Nous leur avons demandé de faire un bilan. Chacun en prendra connaissance et ainsi les choses seront claires pour tous.
Interview réalisée par Touré Moussa