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Politique Publié le vendredi 17 juillet 2009 | Nord-Sud

Siki Blon Blaise (Président du conseil général de Man) : “Mabri a manqué de courage ”

Le désormais ancien superviseur de l'Udpci dans la région des Montagnes, Siki Blon Blaise, n'entend pas se laisser faire dans la crise ouverte avec le président du parti arc-en-ciel. Il annonce un grand rassemblement dans son fief, à Man, dont il est le président du conseil général.


•La réunion convoquée mercredi par le président de l'Udpci à son domicile a décidé de vous suspendre de votre poste…

Me suspendre de quoi ? Il a dit qu'il suspend tous les superviseurs. Pas moi en tant que Blon Blaise.


•Quel commentaire cela vous inspire-t-il ?

Ce qu'il a décidé doit permettre à chacun aujourd'hui de se faire une idée réelle de la vraie dimension de l'homme Mabri. Il pouvait dire : «Je suspends Blon Blaise». Mais il n'a pas cette capacité. C'est pourquoi, il dit qu'il suspend les superviseurs régionaux en général. Lorsqu'un président de parti arrive à un tel niveau de déchéance c'est grave. Suspendre toutes les coordinations de supervisions du pays, c'est insensé. Tu es candidat à la présidentielle et à quelques mois de cette échéance tu prends une décision pareille juste pour cacher un manque de courage.


•Comment vivez-vous cela ?

Sereinement ! Je commence ici par relever qu'il n'est pas capable de me démettre, c'est pourquoi il me met dans un lot. C'est ce que les journalistes doivent lire dans son acte.


•Ne pensez-vous pas qu'il aurait été bienséant de votre part d'honorer au moins la convocation du président du parti avant toute chose ?

Honorer quoi ? Pourquoi ? Mabri a envoyé des gens d'Abidjan pour m'attaquer chez moi à Man. Ce n'est pas du jeu politique ça. Et aujourd'hui, un monsieur comme ça m'invite chez lui de nuit, je dis non ! Je ne vais pas là-bas. Cela fait bientôt deux ans qu'ils écrivent n'importe quoi sur mon compte mais je ne parlais pas. Voilà qu'une seule fois je leur réponds, ils se mettent tous en branle. On m'envoie des sms de menace, on veut m'assassiner, on raconte des mensonges…


•Président, vous y êtes allé un peu fort quand même dans les accusations…

Ah bon ? Ecrivez alors que j'ai dit et que j'assume. L'Etat ivoirien donne 70 millions de Fcfa chaque trimestre au parti. J'ai simplement demandé que l'on donne un peu de cette somme aux secrétaires généraux de section et aux coordonnateurs. Est-ce mauvais ça ? Et j'ai été peiné de lire dans le Nouveau Réveil d'aujourd'hui (Ndlr : hier) que Zrakpa Roger (président des enseignants de l'Udpci) essaye de défendre Mabri en disant que ce n'est pas lui qui signe pour recevoir les 70 millions Fcfa sur son compte. Ce n'est pas responsable de parler ainsi. Parlant de ce que j'ai révélé à propos des 50 millions de Fcfa remis par le chef de l'Etat, Zrapka s'est exprimé sans rien comprendre. Il est trop petit pour comprendre. Il ne peut pas savoir ce qui s'est passé chez le président de la République. Or, moi je lui dis la vérité. Le reste des 50 millions de Fcfa a servi à électrifier le village de Mabri. Son comportement a fait que sur les 14 députés du parti, 10 sont partis définitivement.


•L'un de ces députés, Mambo Beugré, a rendu démission après la suspension de tous les superviseurs.

Oui. Cela ne surprend pas.


•Nous avons appris qu'il a toujours été l'un de vos soutiens contre Mabri.

Je vous jure que je n'ai même pas de contact avec Mambo Beugré. Mais, s'il me soutient, cela voudrait dire que mon combat est noble. Et beaucoup comme lui, me soutiennent.


•Visiblement, la guerre est désormais totalement ouverte entre vous et le président Mabri.

Je ne sais pas. Mais, notez bien ce que je vais vous dire. Hier matin (Ndlr, mercredi), les 5 vice-présidents de l'Udpci, Koné Awa, Gnédea Jean, Woi Messé, Monsio Paul et Tchagba Laurent étaient chez moi. Ils sont venus me demander pardon de la part de Mabri Toikeusse. Ils étaient accompagnés de la présidente des femmes du parti, Dié Bonao et plusieurs de ses membres.


•Que leur avez-vous répondu ?

J'ai dit que j'ai bien compris et que je suis d'accord. J'ai dit que mon problème n'est pas de lui ravir son poste, mais que je souhaitais vraiment que Mabri change ses manières de faire pour que l'hémorragie qui a commencé au sein du parti s'arrête. Je leur ai dit que je ne suis pas prêt à quitter l'Udpci. Et qu'après leur démarche, j'avais moi aussi une petite doléance. C'est que je veux que les excuses de Mabri soient publiques. Je leur ai révélé que Mabri a déjà mis 10 noix de colas dans une calebasse avec la somme de 70.000 Fcfa, comme cela se fait dans la coutume Yacouba. Il a chargé le doyen Jacquet Florent de venir me les remettre et me demander pardon. J'ai accepté. Mais le lendemain, il y a eu des écrits méchants contre moi. Comment comprendre cela ? J'ai donc dit aux émissaires de Mabri que cette fois, je veux qu'on appelle la presse pour dire clairement ce qu'il veut de moi.


•Ont-ils rendu compte à Mabri ?

J'attendais leur réponse lorsque le même soir j'ai appris que Mabri dit qu'il suspend les superviseurs. On est tous Africain, et on sait ce que vaut la parole donnée. Les parents de Guéi Robert disent que Mabri est venu une nuit pour prendre les sabres de commandement du général. Cette affaire dont la tradition s'était saisie va être bientôt remise sur le tapis. C'est cela la réalité sur la personne de Mabri. Lorsque nous sommes arrivés à Gouessesso lors de la visite du chef de l'Etat, les parents ont catégoriquement refusé d'admettre Mabri dans la maison sacrée. Lorsque nous avons réuni 34 chefs de canton pour les préparatifs de la visite de Gbagbo, Mabri a refusé de venir à cette rencontre en disant que si nous réussissons cela, les populations de l'Ouest vont pardonner à Gbagbo. J'ai dit non ! Ce que nous cherchons, c'est plutôt de blanchir Guéi. Mais quelqu'un comme lui qui vit de l'usufruit politique de Guéi n'est pas parvenu à le comprendre.


On vous accuse de jalouser Mabri

Le jalouser pour quoi ? Ils me parlent de poste de ministre. Je dis, si vraiment Mabri avait de la dignité et était conséquent avec lui-même, lorsqu'on lui a dit de devenir ministre, il pouvait dire non ! Puisqu'il dit que celui qui le nomme a tué Guéi. Mais, aujourd'hui, il émarge dans ce gouvernement. Il a semé la zizanie à Zouan-Hounien. Cette localité est devenue le théâtre de la violence. On pousse les jeunes à agresser physiquement et verbalement les aînés. C'est cela le parti de Guéi Robert ? Non. L'Udpci, c'est le bon ton. Parmi les jeunes qui sont venus d'Abidjan pour m'agresser, nous avons attrapé deux. Ils ont été mis à la disposition du préfet. Une enquête a été ouverte. Les commanditaires seront pris.


•Des gens vous prédisent une mort politique à cause de ce bras de fer avec Mabri.

Cessez d'écouter les on-dit. Venez à la source. Moi je vous invite à Man ce samedi. Venez voir. La population a décidé de venir me soutenir dans ce combat. Vous verrez la réalité du terrain. Il ne s'agit pas de s'asseoir dans un bureau pour rédiger des papiers et les faire publier par des journaux. Venez voir le stade de Man. J'y invite toute la presse samedi. Tout le monde verra la vérité.


•Est-ce à dire que vous boycotterez la réunion à laquelle vous êtes convié au domicile du secrétaire général, Alassane Salif N'Diaye mercredi ?

Non. C'est moi qui ai dit que je suis prêt à aller chez Salif N'Diaye mais pas chez Mabri. Salif, c'est un homme crédible. C'est d'ailleurs l'un des rares avec cette qualité qui nous restent aujourd'hui. Il n'est pas Yacouba, il est engagé, il n'émarge pas en cachette quelque part et il dit toujours ce qu'il pense. Il y a aussi Tchagba Laurent qui réunit ces qualités. Je les respecte. J'irai chez Salif N'diaye et je souhaite bien que Mabri soit présent. Il ne faudrait pas qu'il fuit le débat. Qu'il vienne. Nous allons nous parler. Mais à une condition. Chez les Yacouba, on dit que lorsque les magnans vous rentrent dans le pantalon, vous dites que quelque chose est rentré. Mais, lorsque ces mêmes magnans vous vont directement dans la culotte et commencent à vous attaquer les parties intimes, alors, criez à tous pour dire que ce sont des magnans. Je souhaite que la presse soit invitée chez Salif N'diaye. Parlons devant les journalistes pour ne pas qu'au sortir de là, quelqu'un aille faire la fine bouche.


Interview réalisée par Djama Stanislas
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