Depuis le début des cérémonies funéraires de feu Denis Bra Kanon, les jeunes de la commune de Daloa, avec à leur tête Prahis Louis et Kanon Sery, n’ont pas eu une oreille attentive quant à leurs préoccupations. Ces derniers demandent leur implication dans les cérémonies, mais le comité d’organisation et les cadres de Daloa refusent de discuter avec eux. Mieux, ils ne veulent pas dégager les moyens qu’il faut pour la bonne organisation de ces obsèques, quand bien même le chef de l’Etat Laurent Gbagbo est à Daloa. Entamées depuis le mercredi 22 juillet, ces obsèques semblent être boycottées par le comité d’organisation qui n’a donné ni à manger aux 500 jeunes ni à boire à la jeunesse mobilisée pour la réussite de la cérémonie. L’Etat de Côte d’Ivoire par l’entremise du président de la République a décidé de prendre ces funérailles totalement en charge, allant de l’hébergement jusqu’à la restauration. Au moment où nous mettions sous presse, aucun jeune n’avait mangé depuis 48 heures. C’est pourquoi le vendredi, ils avaient décidé de bloquer le corps du défunt qui n’aura pas les honneurs militaires comme prévu. De la résidence première du défunt à la résidence Béhi, les jeunes sont mobilisés, déterminés à en découdre avec les cadres et le comité d’organisation qu’ils taxent de ‘’malhonnêtes’’. Selon ces jeunes, l’Etat de Côte d’Ivoire aurait donné plus de 160 millions de francs CFA, 50 bœufs, 200 cartons de poissons, 200 cartons de poulets ; et pourtant ils demeurent jusque-là sans nourriture et sans boisson. Donc, ils demandent un interlocuteur qui, depuis vendredi, reste invisible. C’est dans un élan de solidarité que le président de la jeunesse du Grand Nord à Daloa, Touré Mamadou, s’est déclaré solidaire de l’action de ses camarades jeunes. Aussi, faut-il souligner que Maître Kossougro Sery, cadre de la région, a remis pour apaiser leurs souffrances, une petite enveloppe provenant de sa propre poche. Toute chose qui n’a pas entamé la détermination inébranlable des jeunes de la Cité des antilopes. Affamés, assoiffés, fatigués et déterminés, les jeunes tiennent vaille que vaille à avoir leur propre part dans l’argent alloué à l’organisation de ces funérailles. Car ils ont mobilisé des hôtesses de Daloa, au nombre de 50 jeunes filles, qu’ils ont prises en charge depuis une semaine. Alors que le comité d’organisation, lui, dit avoir fait déplacer 50 hôtesses d’Abidjan pour les besoins de la cause. Fâchée, la jeunesse de Daloa, toutes obédiences confondues, est sur le pied de guerre. Et sur instruction du chef Nahounou, frustré de ce que le corps de Denis Bra Kanon n’a pu être veillé dans son village comme prévu, les jeunes de Belle-ville se sont rendus à la résidence Béhi où la dépouille est exposée depuis hier, en vue du transfert « par tous les moyens » du coprs à Belle-ville. La veuve, Mme Bra Kanon née Aka Véronique, a également donné des instructions pour que la dépouille de l’illustre défunt, soit transférée à Belle-ville, son village natal.
MO depuis Daloa
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