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Politique Publié le mardi 4 août 2009 | Le Nouveau Réveil

Siki Blon Blaise (président du Conseil général de Man) : “Ce qui m`oppose réellement à Mabri”

Le président du conseil général de Man, Siki Blon Blaise, affirme que son candidat aux élections présidentielles du 29 novembre prochain est le candidat de son parti (l'Udpci), Albert Mabri Toikeusse. Et ce, en dépit des différends qui les opposent depuis quelque temps. Il le dit dans cette interview réalisée juste après leurs meetings respectifs du mercredi dernier et qui ont fait couler beaucoup d'encre et de salive. Il parle aussi de ce qui l'oppose à Mabri, le président de l'Udpci dont il réitère son appartenance. Il explique enfin les raisons qui l'ont poussé à organiser sa cérémonie le même jour que celle du président de son parti. Et malgré l'arrêté municipal qui l'interdisait.

M. le président du conseil général de Man, pourquoi malgré l'arrêté interdisant votre cérémonie sur la place de la paix, vous l'avez tenue aujourd'hui ? Autrement dit, pourquoi avez-vous violé l'arrêté municipal ?
Cet arrêté est un faux et usage de faux. Le maire Flindé ne connaît peut-être pas les lois municipales. Les décisions d'un maire émanent de l'autorisation du conseil municipal. Or le conseil de Flindé n'a jamais siégé depuis 2002. Quant au fond et à la forme. Flindé organise une manifestation et nous organisons la nôre dans une même ville. On ne fait que méditer ce qu'on a fait le week-end passé. J'ai fait une manifestation, il en a fait. Mais ce week-end, c'est parce qu'ils avaient peur qu'ils ont pris l'arrêté. Ils savent que c'est où je passe, que les gens viennent. Vous avez vu aujourd'hui que Mabri a fait son meeting avec les gens venus d'ailleurs sur le terrain de Man. Pour un meeting prévu pour 10h, Mabri est intervenu vers 18h. Parce qu'on a fait transporter les gens de San Pedro, de Bondoukou, de Bouaké. Alors que j'ai fait ma cérémonie avec les habitants de Man. A 10h, on avait déjà commencé jusqu'à 20h.

C'est dans quel objectif avez-vous organisé ce meeting ?
Si vous avez remarqué, je n'ai pas parlé de politique aujourd'hui. A l'occasion de mon conseil du mois de février, j'avais décidé d'offrir aux jeunes de ma région, une somme de 10 millions afin de leur permettre de constituer leur dossier pour les fonds des projets post-crise. C'est ainsi que nous avons retenu 310 groupes pour 15 métiers. Nous avons donc programmé de leur remettre les 10 millions maintenant. A cela, j'ai ajouté la reconnaissance renouvelée du président du conseil général aux matrones de la région, c'est-à-dire nos mamans qui ont fait office de sage-femmes durant les 7 ans de la guerre. J'ai voulu honorer également les griots et les muezzins. C'est un programme prévu depuis le mois. Ce n'est donc pas par rapport à quelqu'un.

Mais depuis quand avez-vous arrêté la date du 29 juillet ?
Cette date, honnêtement, je l'ai arrêtée ces derniers temps. Et j'ai arrêté cette date parce que Mabri et Flindé ont envoyé des cadres nomades, des cadres qui sont de hauts fonctionnaires dont les parents ne vivent pas de leurs revenus, parcourir la région. J'ai voulu leur faire savoir qu'ils ne sont rien. En leur présence, je vais appeler les parents et je sais que c'est vers moi qu'ils viendront parce que je suis avec eux au quotidien.

On vous accuse d'avoir tenté à plusieurs reprises de saboter les meetings du président Mabri. Est-ce que vous avez envoyé vos partisans à Facobly pour mater les militants de Mabri ? Est-ce que vous avez tenté de louer toutes les chaises et les bâches à Kouibly pour que le meeting ne se tienne pas ? Y compris les véhicules de transport ?
Quand vous parlez de transport, Mabri est ministre des Transports. Entre lui et moi, qui a autorité sur le transport ? Je n'ai même pas de véhicule pour faire repartir mes militants parce qu'ils ont réquisitionné tous les véhicules. 60% de tous ceux qui sont venus à mon meeting sont venus à pied. Parce que Mabri a demandé au président du syndicat des transports de réquisitionner tous les véhicules.

Est-ce que vous regrettez tout ce qui se passe aujourd'hui à l'Udpci ?
Je regrette énormément ce qui se passe à l'Udpci. D'abord parce qu'on était 14 députés à l'Assemblée nationale. Et nous ne sommes restés aujourd'hui que 4. Je regrette parce que l'Udpci reçoit des mains de Gbagbo, 70 millions par trimestre. Et sur 3 ans, Mabri n'est pas capable de faire la tombe de Guéï Robert. Alors qu'on touche l'argent au titre de l'Udpci, le parti de Guéï. Un fils qui se dit héritier mais qui n'est pas capable de construire la tombe de son père pendant 3 ans alors qu'il vit du bénéfice de l'héritage de ce père, c'est qu'il n'est pas digne. Mon problème avec Mabri est simple.

Lequel ?
Si ce problème est réglé aujourd'hui, il n'y aura plus de palabre entre lui et moi. Je demande à Mabri de donner un peu des 70 millions qu'on reçoit aux secrétaires, aux coordonnateurs, aux structures de jeunesse et aux femmes pour faire vivre le parti sur le terrain. C'est moi qui participe matériellement à la vie du parti.

Quand vous dites un peu, vous faites allusion à combien ?
Il y a un an, les coordonnateurs de Man avaient demandé qu'on leur donne entre 50.000 à 100.000F par trimestre. J'ai donc dit à Mabri de garder 40 millions sur les 70 millions pour la direction et qu'on repartisse 30 millions sur le terrain pour permettre aux gens de s'autosuffir le plus modestement possible.

Mais à ce niveau, le président Mabri dit qu'il y a près de 8000 responsables de base. Combien chacun va-t-il recevoir sur les 30 millions ?
La bonne gestion doit interpeller Mabri. Il gagne parce qu'il a 8000 responsables de base. Au cours d'une convention où même il appelle les superviseurs pour leur dire que l'Etat donne 70 millions, je prends 40 millions pour la gestion des affaires courantes de la direction et remets le reste pour qu'ils partagent au prorata. C'est simple. Même si ce n'est pas beaucoup, ça donne l'impression et l'envie aux autres que la direction pense à eux. Je ne suis pas médecin comme Mabri pour que si ça ne va pas demain, je retourne à l'hôpital. Je suis politicien. C'est ça ma profession. Je vis avec mon peuple. J'ai le sens du partage. On vous dit souvent que Blon est parti de l'Udpci. Le jour où Mabri arrivait dans la région (24 juillet 09), je distribuais 9 motos à 9 secrétaires de section à Logoualé, ce qui m'a coûté 3,7 millions. Le parti duquel tu dois partir, peut-on dépenser cette somme ? Sa tournée à Korhogo, j'étais le seul à l'aider à hauteur de 3 millions. Pour la construction de la maison du parti, je viens de donner 5 millions. Et avec ça, on dit Blon est parti. Qu'on arrête tout cela. Je vous le dis, Blon Blaise n'est pas celui qui doit partir du parti de Guéï Robert. Et Mabri n'a pas la capacité de me faire partir. Avez-vous écouté le communiqué qui passe à la radio, tous les chefs traditionnels à la radio, se sont réunis hier soir (Ndlr mardi dernier). Ils ont convoqué Mabri pour l'entendre. Mabri a refusé, il a roulé les gens jusqu'à 1h du matin. Ils ont donc fait un communiqué pour dire que personne ne va à la cérémonie de Mabri parce qu'il n'a pas respecté la chefferie traditionnelle. Mabri est allé chez Jacquet Florent et son fils Charles a renvoyé Mabri ce midi. Il a poussé Mabri et il lui a dit : " tu n'entres pas chez moi ici. Tu es un délinquant, tu as fait asseoir, mon père hier avec tous les chefs de la région ".

Le camp Mabri vous accuse de lui avoir demandé de ne pas se présenter aux élections sous prétexte qu'il n'a pas d'argent. Reconnaissez-vous avoir fait cette démarche ?
La question que j'ai posée à Mabri est simple. Je n'étais pas seul. Nous avons fait asseoir Mabri pour lui demander quels sont les moyens que nous avons à notre possession pour aller aux présidentielles.

Mais en 90, Laurent Gbagbo s'est présenté aux élections sans qu'il ait de l'argent ?
Qu'est-ce que vous en savez ? Je participe aux élections depuis 1970. On ne peut pas y aller sans rien. Ce n'est pas possible.

Mais les militants peuvent se cotiser à tout moment.
Non, vous rêvez.

Quelle est votre contribution alors ?
Que Mabri nous dise ce qu'il a et nous allons nous asseoir pour juger de l'opportunité. J'ai plus de 60 ans. Je ne suis pas opportuniste. Si ça n'a pas marché dans ma région, ma dignité en dépend. Quand Mabri se promène en rackettant dans ses sociétés, ça ne me ressemble pas.

Avez-vous la preuve de ce que vous dites ?
J'ai trop de preuves. Je suis avec lui. Je le sais.

Vous dites que vous demeurez à l'Udpci. Or le président Mabri dit que depuis 2002, vous ne participez pas aux réunions de direction. Comment justifiez-vous cela ?
(un peu énervé). Mais ce n'est pas s'asseoir autour d'une table pour parler de réunion de direction qui compte. C'est faire vivre le parti sur le terrain qui compte. Je ne vais pas aux réunions de l'Udpci à cause des gens comme Blé Guirao qui ont l'âge de mes enfants et qui vous disent ce qu'on ne doit pas entendre à un certain âge. Quand vous n'avez pas envie d'entendre des injures, vous vous abstenez. Si j'ai vraiment un sujet à débattre, j'y vais.

Avec tout ce que vous faites pour le parti. Est-ce qu'une simple question de ne pas donner de l'argent aux sections ou de Mabri n'a pas suffisamment d'argent pour se présenter aux élections est suffisante pour que le parti traverse cette crise profonde ?
La crise n'est pas profonde. C'est une question d'orgueil et de trop de suffisance. Ton aîné te demande quels sont tes moyens pour aller aux élections. Est-ce que cela suffit pour qu'on me vilipende. Un parti qui tombe en ruine, ce sont ses élus. Dès lors que ses élus démissionnent au point où pour exister comme groupe parlementaire, nous sommes obligés de nous adresser au Pdci pour nous prêter des députés. C'est trop honteux. Nos députés ont claqué un à un la porte à cause d'un individu. Quand ça ne va pas, on dit tu peux partir. Mais moi, je ne pars pas parce que Guéï et son parti ne méritent pas cela. Je reste et j'amènerai Mabri à comprendre.

Est-ce que les différends entre vous et Mabri ne vont pas compromettre les obsèques de Guéï Robert ?
En quoi l'affaire Mabri-Blon Blaise va compromettre les obsèques de Guéï ? Mon souhait est qu'on ramène le corps de Guéï. C'est pour cela, ça me fait mal que Mabri ne soit pas capable de lui faire une tombe. Même s'il n'y avait l'argent de l'Udpci. Quand il gagne 10 millions, il les met dans les tee-shirts pour diffuser ses effigies. Je dis que le poste de président de l'Udpci ne m'intéresse pas. Ce que je fais, c'est plutôt pour redresser l'Udpci, rendre le parti vivant.

Monsieur le président, vous dites que c'est pour redresser l'Udpci. Mais le ministre Mabri soutient le contraire. Il dit que vous recevez de l'argent de Laurent Gbagbo, de l'argent souillé par le sang du général Robert Guéï pour déstabiliser le parti de Guéï que vous prétendez aimer.
Qu'est-ce qui prouve que je reçois de l'argent de Gbagbo ?

Vous l'avez dit lors de sa visite ici et que tout ce que vous faites dans la région c'est Gbagbo qui le fait.
Rire. Si vous êtes musulmans, regardez le coran, si vous êtes chrétiens, regardez la bible, dès lors que vous acceptez l'argent de la part de quelqu'un, acceptez aussi de dire devant témoin que vous avez accepté tant de quelqu'un. J'ai ouvert toutes les voies routières de la région en tant que président du conseil général. C'est Gbagbo qui finance en hors budget ! Nous sommes allés voir Gbagbo, Mabri, Woï Messé et moi et c'est Mabri qui a posé le problème en disant "monsieur le président, les voies sont foutues depuis 7 ans. Comme j'ai des engins, trois bulldozers, six bennes (camionnettes), une grue, un porte-char, trois graders. Mais ce ne sont pas des biens de Blon Blaise, mais ceux de l'Etat. Que tu aimes Gbagbo ou pas, il faut reconnaître que c'est lui qui a créé les conseils généraux, c'est lui qui les fait vivre. Je dis que c'est lui qui donne le carburant, c'est une réalité !

On dit aussi que vous prenez l'argent de toute la région pour vous seul ?
Mais pour moi seul comment ? Je vais vous donner un exemple, mes frères. Aujourd'hui, selon les bordereaux de travaux de l'Agence de gestion des routes (Ageroute), une route construite en terre coûte entre 10 et 12 millions le kilomètre. Et cela, nous le faisons avec moins d'un million. Mabri ne peut pas dire que c'est cela qui me fait vivre. Parce que quand Mabri était à Marcoussis, je lui ai remis ma carte de mon compte du crédit lyonnais en France bancaire. J'ai les photocopies de la procuration.

Et pourquoi vous l'avez fait ?
Il a été mandaté. Tout le groupe qui est parti au nom de l'Udpci a été financé. A ma demande, Mabri me prenait 3000 euros par semaine sur mon compte pour qu'on puisse contribuer. Je n'ai jamais demandé des choses pour moi, cela ne m'intéresse pas.

Il dit que vous lui avez demandé de retirer sa candidature contre Gbagbo et c'est parce qu'il refuse que vous l'attaquez.
Est-ce que les sujets que j'aborde ne sont pas des sujets convaincants ? C'est lui qui travestit le problème, comme si à Abidjan, personne ne peut répondre à Blon Blaise quand il appelle.

Monsieur le président, qui est votre candidat aux présidentielles prochaines ?
Mon candidat aux présidentielles sera le candidat de mon parti, si mon parti a un candidat, bien entendu.

C'est Mabri alors ?
Oui ! C'est ce que je dis. Je ne sais pas si on se comprend. Vous êtes trop petits pour me prendre au mot. Je dis la vérité pour que j'ai un candidat crédible. Même un crapaud peut se présenter. Si nous n'avons rien et que nous sortons des élections avec un score avec 2% ou 5%, le parti va mourir dans l'esprit des gens. Je suis en train de dire qu'il faut que Mabri nous explique les moyens que nous pouvons avoir. Si ça n'a pas marché, le Yacouba va lui rappeler que Blon t'avait dit que pour aller aux présidentielles, il faut avoir les moyens. Je vous ai dit plus tôt que je suis politicien de profession. Je ne suis pas politicien de circonstance, donc je sauvegarde la profession. Ma profession, c'est ma vie avec le peuple. C'est tout. Il faut que cette vie soit sauvegardée.

Nous avons lu dans la presse que vous avez reproché au ministre Mabri d'avoir courtisé votre femme.
C'est un problème clos. Le doyen Jacquet a traité ce sujet, c'est terminé, je ne veux plus revenir dessus.

Au cours du meeting de Mabri, la communauté malinké a pris l'engagement de faire la médiation entre Mabri et vous. Qu'en pensez-vous ?
Je vais vous donner un exemple. Mabri a délégué cinq de ses six vice-présidents chez moi le mercredi matin pour me demander pardon. Il y a Gnédéa Jean, Tchagba Laurent, le député Woï Messé, Koné Awa, Boué Mossio Paul. Je leur ai dit que je pardonnais à Mabri ce qu'il a dit, à la seule condition que ce soit un pardon public. Ils ont transmis le message à leur mandant. La réponse que Mabri donne est qu'il annule les postes de superviseurs régionaux. Un candidat à des élections qui ont lieu dans quatre mois qui prend une telle décision. Qui va donner l'état de santé de ton parti sur le terrain. Il veut mettre de la surenchère. Depuis deux ans Mabri promet d'organiser la convention du parti mais il reporte.

Monsieur le président, on remarque que la crise qui a éclaté à l'Udpci a pris du regain à la suite de la visite du Président Laurent Gbagbo à l'Ouest. Il se raconte que vous auriez eu une réunion le jeudi 11 juin au soir avec les chefs coutumiers et que Mabri aurait voulu saboter cette rencontre et vous avez appris par la voie du président qu'il aurait détourné 150 millions, ce qui vous a mis dans tous vos états et une crise de confiance est née.
C'est avant-hier que j'ai appris cette affaire des 150 millions des pèlerins dans le journal. Je n'étais pas au courant. Honnêtement, je ne me mêle pas de la gestion des ministères. Je ne vais au ministère de Mabri qu'en cas d'absolue nécessité, sinon je me dis qu'il faut laisser le jeune frère travailler. Je ne suis pas informé d'une affaire de 150 millions. Ce que je dis est que les 70 millions qu'on donne chaque trimestre sont mal gérés. Et je ne demande pas de compte. Qu'on oublie ce qu'il a bouffé jusqu'ici. Mais pour les sommes à venir, qu'on essaie d'en donner un peu à tout le monde. Je le dis parce qu'il y a des remous au sein du parti. Il était récemment à Biankouma, avez-vous vu Woï Messé, président de son groupe parlementaire avec lui ? Il était à Man. Cela veut dire ce que cela veut dire.

Monsieur le président, vous êtes le grand frère et le père. Le père a la sagesse, le dos large. Est-ce que le père ne pourrait pas comprendre son fils qui est en même temps président du parti dont vous êtes militant ?.
Mais c'est parce que j'ai compris Mabri que je suis encore là et que je ne veux pas démissionner de l'Udpci ou l'abandonner. Si je voulais abandonner Mabri, j'aurais créé une tendance. Vous êtes venus dans la région et avez constaté le poids de chacun. Tu dis que tu es candidat et dans ton fief et tous les chefs de village, les chefs canton, refusent de venir à ta réunion, mieux ils te combattent discrètement, tellement choqués qu'ils le disent sur les antennes. C'est ce que je veux qu'on évite. On vous a fait croire que Blon va miner le terrain et insulter etc. Rien de tout cela. J'ai dit que ma manifestation n'avait rien de politique. Si je peux donner des instructions à des chefs qui exécutent, c'est que Mabri n'est plus rien.
Propos recueillis par François Bécanthy
Coll : Serge Amany



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