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Faits Divers Publié le mardi 4 août 2009 | Nord-Sud

Escroquerie : Des vendeurs d’illusions envahissent Yamoussoukro

Une autre forme de filouterie se vit à Yamoussoukro depuis quelques temps. Des loteries ambulantes grugent ménagères, voyageurs et autres travailleurs cupides et naïfs qui, après avoir été dupés, n’ont plus que leurs yeux pour pleurer.

Ces escrocs sillonnent fréquemment la route nationale A3 qui traverse la ville. Leur lieu d’action part de la devanture de la Sib jusqu’au grand marché. Ainsi, ceux qui fréquentent le marché Mô Faitai, la gare routière, la digue séparant les deux lacs du centre ville et le carrefour de la pharmacie des lacs deviennent des proies faciles. Ce sont généralement des ménagères allant au marché, des voyageurs crédules, des fonctionnaires venus des villages ou encore des travailleurs journaliers. La mésaventure de Makan Kanté, un puisatier, originaire du Mali, est édifiante sur le mode opératoire de ces malfrats. « De retour du quartier Habitat où j’avais achevé un contrat, j’ai rencontré un jeune homme poussant une brouette remplie de cartons de téléviseurs, de Dvd et autres matériels électroménagers et de téléphones portables », raconte-t-il. Comme il regardait avec envie le contenu de la brouette, le pousseur l’interpelle. « Ce sont les restants des articles de la dernière foire que nous avons ordre de liquider avant de rentrer à Abidjan », lui dit le bonimenteur. Pour preuve, il lui propose un téléviseur couleur écran 21 (en montrant le carton) à 25.000 Fcfa, un Dvd à 7.000 Fcfa et des téléphones mobiles de 3.000 à 15.000 Fcfa selon la marque! Une aubaine pour Makan qui hésite encore. Alors intervient un second larron qui vient discuter, payer et emporter un des cartons. Rassuré, le puisatier sort de sa poche 3 billets de 10.000 Fcfa, fruit de son dernier contrat. Et c’est ainsi que commence son malheur. « Au lieu de me remettre le carton contenant le téléviseur, le vendeur me tend un ticket de tombola à gratter, condition sans laquelle je ne pourrais pas avoir la marchandise », explique Makan. Il finit par accepter de gratter pour ne gagner qu’une lampe torche de marque chinoise. Ce que, bien entendu, il refuse si bien que les acolytes du vendeur, une bonne dizaine de gaillards l’entourent et menacent de lui faire sa fête. Pis, on refuse de lui restituer les 5.000 Fcfa comme monnaie et la télé qui a été adjugée à 25.000 Fcfa.

C’est alors que passe une connaissance de Makan, un « Koutchaman ». Ce terme désigne des hommes qui travaillent nuits et jours à la gare, vivant de divers trafics à la lisière de la légalité. Ils siphonnent le carburant et les huiles pour engins à moteurs. Certains d’entre eux, « les souris », sont spécialisés dans le riz. Sur chaque sac de 50kg, ils tirent par exemple 2 kg. Ils réunissent ainsi une bonne quantité à vendre. Tout cela, avec la complicité des chauffeurs. Ce dernier qui connaît la musique fait appel à ses amis. Les « vendeurs », le « discoureur-pousseur » de brouette en tête, sont maîtrisés et emmenés à la gare, puis conduits à la préfecture de police de Yamoussoukro. C’est là que l’on découvre que les cartons étaient tous vides et que ces escrocs ne vendaient que du vent !

Heureusement, Makan, le puisatier, rentre en possession de son argent. Mais, plusieurs autres personnes sont régulièrement victimes de ces aigrefins, particulièrement les pauvres ménagères qu’ils appâtent sur la digue menant au marché. Ce que l’imam, Saïd Sylla, de la grande mosquée de Yamoussoukro a plusieurs fois dénoncé dans ses sermons de vendredi. Sans arriver à vaincre la naïveté et la cupidité de ses ouailles. Si bien que tous les jours, ce sont des ménagères en pleurs qu’on rencontre entre la pharmacie des lacs et le grand marché de Yamoussoukro.

Ousmane Diallo
Correspondant régional
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