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Faits Divers Publié le samedi 1 août 2009 | Nord-Sud

Marcory : Une partie de jambes en l’air qui se termine au tribunal

C’était le délit le plus grave prononcé ce jour au tribunal des flagrants délits du Plateau et pourtant c’est l’une des peines les plus incompréhensibles. « Attentat à la pudeur, consommation de drogue et violence suivie d’agression en réunion… 2 mois fermes », a conclu le juge après un long temps de délibération. Malgré tout, les deux individus qui ont écopé de la peine, que d’aucuns jugent infime, n’ont pas l’air heureux. Ils semblent avoir subi la plus grande injustice de leur vie. Konan Modeste, la trentaine, et Nanouho Mamadou, à peu près le même âge. Les deux condamnés ont le même gabarit, 1 mètre 70 environ et costaud. Pour comprendre ce procès, il faut remonter à mi-juillet. Roméo, la vingtaine a reçu ce mercredi la visite de sa petite amie Juliette, 19 ans. Nous sommes alors à Marcory Anoumambo. Juliette décide de rentrer, Roméo va l’accompagner. En route, il se met à pleuvoir. Les deux tourtereaux s’abritent dans un chantier inachevé. Pendant qu’ils attendent que la pluie cesse, trois individus surgissent. L’un d’entre eux intime l’ordre à Roméo de lui remettre son téléphone. Ce dernier tente de résister et il est brutalisé par ses agresseurs. Roméo s’enfuit chercher de l’aide sous la pluie en abandonnant Juliette aux mains des bandits. Il revient 25 minutes plus tard, accompagné de 5 gros-bras. Juliette a déjà été violée par les trois quidams. L’un d’entre eux a eu le temps de fuir. Les deux autres sont saisis et battus à sang. Il s’agit de Konan Modeste et Nanouho Mamadou. « L’un d’entre eux a mis un couteau sur ma gorge et m’a demandé de me taire, faute de quoi il allait me tuer. Ils sont passés à tour de rôle », raconte Juliette à la barre, ce lundi. Elle a les larmes aux yeux et semble avoir révolté le public contre les deux accusés. A ce niveau, on se demande ce qui justifie les 2 mois fermes du juge pour des individus de cette espèce. Tout simplement parce que cette version des faits ne colle pas avec la réalité. « Si, c’est vrai que ce sont là les agresseurs, comment comprendre que vous vous êtes enfui pour aller chercher de l’aide et que 25 mn après vous soyez venu les trouver en train de violer votre copine », s’interroge alors le procureur. Les quidams auraient pris la tangente sachant que Roméo reviendrait avec du secours. Au surplus, les agresseurs auraient dû maîtrisé Roméo, pourquoi le laisser s’enfuir. Enfin, Juliette qui dit avoir été violée aux environs de 21h, n’a pris son certificat médical que le lendemain. « Voilà ce qui s’est passé M. le juge », racontent les deux prévenus. Selon Nanouho Mamadou, il est vigile sur le chantier où la scène a eu lieu. « Nous avons l’habitude de surprendre des gens en train de faire des parties de jambes en l’air alors qu’il y a un hôtel à côté », explique-t-il. Ce jour-là, ils ont surpris Roméo et Juliette dans un chevauchement spectaculaire. Ils ont interpelé les tourtereaux. Ce que le couple n’a pas aimé. Roméo, furieux a envoyé un uppercut à celui qui osait venir l’interrompre de la sorte. Le vigile qui était accompagné de son ami Konan Modeste a alors répliqué. Roméo, voyant qu’il perdait le dessus s’est enfui cherché de l’aide. «Ils sont venus nous trouver sur le chantier que nous ne quittons pas et ils ont commencé à nous battre », expliquent les deux garçons. Ils n’auront la vie sauve que grâce à une patrouille de police qui les conduit au 26ème arrondissement. Le juge n’y comprend plus rien. Il appelle à la barre le patron de Mamadou. Ce dernier confirme qu’effectivement des individus mal intentionnés viennent commettre des bêtises sur le chantier. C’est par ailleurs ce qui l’a amené à prendre un vigile. Qui croire ? D’un côté, pourquoi Juliette qui raconte les faits en pleurant aurait-elle menti à ce point ? De l’autre, pourquoi Modeste et Mamadou n’auraient-ils pas fui après leur forfait ? Ou encore y avait-il d’autres agresseurs cette nuit sur le chantier, les vrais ?

Raphaël Tanoh

NB : les prénoms des victimes ont été changés.
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