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Politique Publié le mardi 11 août 2009 | Nord-Sud

Nomination de Paul Yao N`dré au Conseil constitutionnel : La classe politique réagit

La nomination de Paul Yao N'dré à la tête du Conseil constitutionnel suscite des réactions diverses au sein de la classe politique.

Sanogo Mamadou (Secrétaire national du Rdr chargé des élections) :«Les Rdr est serein !»
«Cette nomination ne nous préoccupe pas de manière particulière. Nous ne nous sentons pas concernés particulièrement au Rassemblement des républicains. Nous notons seulement que c'est un faucon du parti au pouvoir qui a été placé. A quelques mois de l'élection présidentielle, des observateurs peuvent dire que c'est suspect. Peut-être que, disent-ils le chef de l'Etat a envie de rééditer le scénario qui nous a fait basculer dans cette crise en écartant des candidats de poids ou en organisant un hold-up électoral. Mais, le Rdr est serein. Ce sont les Accords politiques de Ouaga qui régissent un peu aujourd'hui tout le processus de sortie de crise. Ils ont été totalement entérinés et endossés par la communauté internationale à travers l'ONU. Donc ces accords ont une ascendance sur nos lois nationales. Notamment des parties de la Constitution et du code électoral.

Certains craignent que le militantisme du nouveau promu ne soit un danger. Qu'en pensez-vous ?
Le règlement du contentieux électoral est déjà prévu. L'arrivée du professeur Yao N'dré ne changera rien. Je cite un grand constitutionnaliste, en l'occurrence Francis Wodié qui a dit qu'à son avis aujourd'hui le Conseil constitutionnel n'a plus sa raison d'être. C'est le droit du camp présidentiel de vouloir à tout prix le mettre en puissance. Quand cela les arrange, ils se réfèrent à la Constitution et quand ce sont les accords signés hors du pays qui les arrangent ils les mettent en valeur. C'est ce jeu qui se poursuit. Ils réclament bien le désarmement 2 mois avant les élections en brandissant l'Apo. Nous leur rappelons juste que ces sont ces mêmes accords qui disent qu'aucune candidature ne sera rejetée. Si le Fpi avait des idées derrière la tête en envoyant le Pr Yao N'dré au front, je pense que c'est perdu d'avance”.


Kouablan François (Secrétaire général du Pit) :«Qu'il dise le droit»

«Le Parti ivoirien des travailleurs (Pit) a toujours demandé qu'il y ait un changement au niveau du Conseil constitutionnel. Car ce conseil, tel que composé au départ nous posait problème. Donc dans un premier temps, on peut dire que le changement est salutaire. C'est une institution qui joue un rôle important dans le processus et elle doit pouvoir garder sa neutralité. On peut également dire en voyant l'homme qui vient d'être nommé, c'est-à-dire le professeur Paul Yao N'dré, qu'il est un technicien. Il s'y connaît en droit. Donc, s'il dit le droit, on peut espérer que les choses iront pour le mieux.

Mais, il y a le fait que nous connaissons tous l'homme. Le militantisme de M. N'dré est connu de tous. C'est quelqu'un de très affiché. Nous osons croire qu'il saura faire la différence. La première chose à lui réserver c'est la confiance. Voyons d'abord le technicien et croyons qu'il fera un effort pour mettre de côté son manteau de militant. Des suspicions légitimes pourraient déjà naître et c'est normal. Mais, je demande encore à tous de le juger à la tâche. M. N'dré doit seulement savoir que s'il dit le droit il fera sortir son pays par la grande porte de l'histoire».


Niamkey Koffi(Porte-parole du président du Pdci):«Nous déplorons cette nomination»

«Au parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci), nous déplorons cette nomination. M. Yao N'dré a des positions connues dans ce pays. C'est un militant du Fpi qui est de surcroît le directeur de campagne de M. Gbagbo. A ce titre, nous pensons qu'il est disqualifié pour être le juge du contentieux électoral. Il est aujourd'hui frappé d'une suspicion légitime de partialité. Nous ne pouvons l'accepter. On me parle de textes des accords internationaux qui constituent suffisamment de garde-fou avec la présence de la communauté internationale. Mais, nous connaissons l'homme Laurent Gbagbo. Nous connaissons sa psychologie. Nous savons surtout les différentes positions qu'il a affichées face à cette communauté internationale. Avec tous ces éléments du passé, nous ne pouvons pas lui faire confiance. Va-t-il tenter un passage forcé ? On ne peut pas en juger d'avance. Connaissant son imprévisibilité, nous espérons que la raison habitera tout le monde et que la responsabilité et la dignité emmèneront tout le monde à prendre des positions qui sont proches des intérêts de la nation. Nous espérons».


Légré Philippe (Secrétaire général du Mfa) :«Pas question de traficoter les résultats»

«Au Mouvement des forces d'avenir (Mfa), nous pensons que la Côte d'Ivoire n'a plus besoin de guerre. Tout le monde veut la paix. C'est pourquoi, les élections du 29 novembre doivent être claires, transparentes et crédibles pour éviter une nouvelle catastrophe. Dans ce contexte, le choix des hommes est plus qu'important. Il doit se faire de façon claire, sans partialité et sans arrière-pensées. La personne qu'on a nommée au Conseil constitutionnel devrait pouvoir faire son travail sans rentrer dans la magouille de sorte que le résultat des urnes soit bien validé. Si le président Laurent Gbagbo a décidé de nommer M. Paul Yao qui est l'un de ses très proches collaborateurs, nous espérons qu'il a bien réfléchi à tout ce que nous venons de citer. Nous espérons que le promu jouera la carte de la probité et de la sagesse. Pas question qu'on nomme quelqu'un qui va chercher à traficoter les résultats des élections pour créer des problèmes nouveau dans ce pays. Pour l'instant le Mfa observe. Nous parlerons au moment opportun».


Dr Guéhoun Augustin (Secrétaire national du Fpi chargé de la Communication) : «Laurent Gbagbo assume son amitié»

«Au Front populaire ivoirien (Fpi), nous sommes heureux du fait que l'un des nôtres ait été retenu à ce poste. Il s'agit d'une décision du chef de l'Etat prise de façon souveraine. On me parle de militantisme. Je demande aux gens de me dire quel était le bord politique de Yanon Yapo le successeur de Paul Yao N'dré? Ce dernier a travaillé. Et c'est tout ! Il faut faire confiance en la personne que le président de la République a choisie. Cette personne est assez lucide pour savoir qu'elle n'est pas mise en mission par le Fpi, mais qu'elle travaille pour l'Etat de Côte d'Ivoire. C'est dans ce sens qu'il faut travailler et c'est ce qu'il fera. Les suspicions n'ont jamais rien arrangé.

Le contexte étant marqué par un manque criant de confiance entre les acteurs, n'aurait-il pas été plus judicieux de choisir une personnalité neutre, ou moins marquée?

Est-ce que ça existe ? Moi je ne suis pas marqué politiquement, je peux le dire. Il fallait un constitutionnaliste. Il n'y a pas plus discret que le professeur Yao N'dré. C'est vrai qu'il a été élu au conseil général de Divo sous la bannière Fpi et a été ministre de l'Intérieur pour ce même parti. Mais, chaque fois, il a fait son travail correctement. Il faut cesser de voir le diable partout. La Cei est aujourd'hui une propriété de l'opposition. On le sait. Tout ce que nous demandons c'est qu'on fasse les choses correctement. On nous dit que le professeur Yao N'dré est l'ami de Gbagbo. Mais, Gbagbo lui-même l'a dit lorsqu'il recevait en janvier 2008 les populations de Grand-Akoudzin, qu'il assume. L'un de vos confrères a repris cela ce matin (Ndlr : Le Temps, d'hier). Il a dit que être ami n'est pas le problème. Le constitutionaliste Pierre Mazeau qui a été nommé président du Conseil constitutionnel français était le grand ami de Chirac. Le général De Gaulle a fait pareil en nommant des amis. Pompidou aussi. Gbagbo a donc répondu déjà. Avançons !».

Propos recueillis par Djama Stanislas
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