C’est un cas typique d’’arnaque. Adjè Pascal, 36 ans, a fabriqué de toutes pièces l’affaire. En août 2008, il crée une Organisation non gouvernementale (Ong) dénommée « Afrique commune ». L’organisation est censée s’occuper des orphelins du sida, à travers les dons et autres contributions d’âmes généreuses. Pascal recrute neuf charmantes jeunes filles. « C’était pour des raisons purement marketing. On devait séduire les potentiels donateurs », raconte Kouamé Affoué Irène, coiffeuse de profession. La mission était donc claire pour ces demoiselles : Faire de la prospection afin de récolter les donations. Selon Irène, elles parviennent à remplir leurs missions. « Nous étions sur le terrain. On a con?vaincu plus d’un donateur. Les contributions affluaient de partout », ajoute-t-elle. Au fil du temps, Pascal tisse sa toile. Trois mois après le démarrage de l’opération, des grincements de dents se font entendre. Les recrues réclament leur salaire. Mais, Pascal utilise la ruse pour contrer « la révolte ». Il fait croire à ses recrues qu’elles doivent encore serrer la ceinture. Le bout du tunnel, selon lui, est proche. « Le siège de l’organisation qui se trouve au Bénin avait demandé de continuer notre développement sur le terrain. Il a promis de dégager les moyens financiers », soutient Pascal. Cela convainc alors les jeunes filles et elles ont tout abandonné pour se consacrer «exclusivement » à leur nouveau « boulot ». Ainsi, Bernadette, étudiante en Deug 1 d’Anglais à l’université de Cocody, abandonne l’amphi pour prendre ses quartiers chez Pascal. « Dans le plan de développement de la structure, je devais occuper les fonctions de directrice exécutive. J’étais confiante tout comme les huit autres filles sur la réalisation de ce projet. On devait recevoir 40.000 Fcfa comme prime chaque mois», confie-t-elle. Le temps passe mais point d’argent. Les promesses tardent à prendre forme. La tension monte de plus chez les employées. En juillet 2009, elles réclament alors 12 mois de primes impayées. Pascal passe à la vitesse supérieure. Il émet un chèque sans provision puis disparaît dans la nature. « On a donc découvert la supercherie. Nous avons entrepris les recherches pour le démasquer le 28 juillet », laisse entendre Bernadette, la porte-parole du groupe. Conduit à la barre du tribunal des flagrants délits de Yopougon, le 5 août, Pascal ne réfute pas les accusations d’escroquerie. Bernadette et ses compagnons d’infortune se sont constituées partie civile. Le tribunal a condamné Pascal à trente six mois fermes. A la fin de sa punition, il doit verser la somme de 2.400.000 Fcfa à titre de dommages et intérêts aux filles.
OM
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