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Faits Divers Publié le mardi 11 août 2009 | Le Nouveau Réveil

Assassinat de “petit Gbagbo” à Mama, village de Gbagbo/ Le village de Gbagbo n`est pas n`importe quel village, alors que la vérité sorte des ténèbres - Qu`a-t-on fait de ses dents, de son sexe et de sa langue ?

“Sacrifice humain dans le village du chef de l`Etat ? Petit Gbagbo retrouvé mort à Mama". Telle était la "Une" de l`hebdomadaire "Le Repère" du vendredi 31 juillet au jeudi 6 août 2009 qui a publié l`histoire de ce petit garçon de 11 ans, retrouvé mort sans son sexe, sans sa langue et sans ses dents. Histoire racontée par Paulin Ouraga Tapé, fils d`une vieille dame de 72 ans (Yohou Obouo Jeanne), incarcérée dans le cadre de cette affaire. Le jeudi 6 août, le quotidien "Le Réveil" a repris dans ses colonnes, la même histoire, telle que publiée dans "Le Repère". En donnant une telle importance à l`histoire tragique du "petit Gbagbo", notre souci n`a jamais été de prendre partie pour la famille Ouraga dont deux des membres sont accusés d`être impliqués dans ce crime sacrificiel. Dans son édition d`hier, le quotidien "Le Temps", après une enquête express réalisée sur le terrain à Mama le vendredi 7 août dernier, a publié un article intitulé : "Crime crapuleux : ce qui n`a jamais été dit sur la mort de petit Gbagbo". A la lecture de l`article, on n`apprend rien, absolument rien de nouveau, quand on se réfère à ce qui a été publié par l`hebdomadaire "Le Repère " et le quotidien "Le Nouveau Réveil". Sauf peut-être que "Le Temps" reconnaît et même va plus loin que "Le Repère" et "Le Nouveau Réveil", en parlant de "crime crapuleux" commis dans le village du chef de l`Etat, "un village comme tout autre". Mais, contrairement à ce que pense "Le Temps", le village du chef de l`Etat n`est pas n`importe quel village. Un être humain est un être humain et à ce titre, toute action qui tend à ôter la vie à un être humain doit être dénoncée avec la plus grande énergie, quel que soit le lieu où cette action a été commise. Mais dans le cas qui nous intéresse ici, il ne s`agit pas d`un simple homicide commis n`importe où. Il s`agit d`un crime des plus horribles, commis dans le village du chef de l`Etat. Et cela fait toute la différence. Un innocent enfant de 11 ans a été retrouvé mort sans son sexe, sans ses dents et sans sa langue. A l`évidence, il s`agit d`un crime sacrificiel commis depuis le 25 février 2009. Cela fait donc six mois que ce crime a été commis, et qu`on ne sait pas encore ce qui s`est réellement passé. Deux personnes ont été arrêtées par la gendarmerie de Gagnoa : une femme de 72 ans et son fils. Sont-ce elles qui ont mutilé le " petit Gbagbo " ? Si tel est le cas, qu`attend donc la justice pour les juger et leur appliquer la rigueur de la loi ? Et quel comportement curieux que celui de cet employé de la résidence du chef de l`Etat derrière la maison duquel le corps de " petit Gbagbo " a été découvert, trois jours après, et qui n`a rien entendu, rien vu, rien senti et qui parle de cet enfant avec un tel dédain ? Qu`on le veuille ou non (et le dire n`est point faire de la politique), cette affaire éclabousse l`honneur du chef de l`Etat. Et pour l`honneur du chef de l`Etat, la lumière, toute la lumière doit être faite incontinent. Il faut retrouver les auteurs de ce "crime crapuleux" qui demeure six mois après, un véritable mystère et suscite des interrogations. Où sont-ils passés les organes prélevés sur le corps de "petit Gbagbo" ? L`un des fils de la vieille femme emprisonnée ne serait pas venu se plaindre dans les colonnes de " Le Repère ", que cette histoire serait totalement passée sous silence et personne en dehors de ceux qui vivent et vont à Mama tous les jours, n`en aurait jamais rien su. Le chef de l`Etat est un fils de Mama. Pour son honneur, il devrait mettre tout en œuvre pour que la vérité sur la mort de "petit Gbagbo" soit découverte. Car, il pourra faire toutes les déclarations officielles chaque fois que des Ivoiriens mourront dans des circonstances qui nécessitent des enquêtes pour situer les responsabilités comme celles du déversement des déchets toxiques, tant que la mort horrible de " petit Gbagbo " dont le corps a été découvert derrière la maison d`un employé de sa résidence de Mama n`aura pas été élucidée, des doutes subsisteront qui donneront lieu à toutes les interrogations… Car, quand un enfant de 11 ans subit ce que "petit Gbagbo" a subi dans le village du chef de l`Etat, ça change tout. Cela, du fait que selon "Le Temps" "Mama (est) le plus illustre des villages de Côte d`Ivoire, parce que le village natal du chef de l`Etat". C`est bien ce que nous disions…Alors, au nom de ce que Mama n`est pas n`importe quel village, que le président Gbagbo fasse en sorte que la vérité sur la mort de "petit Gbagbo" sorte des ténèbres. Pour la mémoire de "petit Gbagbo…"
PAUL KOUDOU
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