Adon Wognin, qui se croit plus malin que sa victime a fini dans son propre piège. Lui qui fond dans la nature après son malheureux forfait, se retrouve le 5 juillet, nez à nez avec sa victime, qui l’accuse de lui devoir 35 chaises, louées dans la matinée du 25 juin 2009. Le 15 juillet à l’audience, il a nié en bloc tous les faits qui lui sont reprochés. Le tribunal n’a pas voulu rentrer dans son jeu. Il l’a condamné à 12 mois d’emprisonnement ferme assortis d e 50.000 Fcfa d’amende. En outre, il reversera la somme de 175.000 Fcfa à sa victime A.Y. A la barre le juge lui demande : «M. Wognin pensez-vous que la femme qui vous accuse s’est trompée de personne ?». Le prévenu tente de convaincre le juge et répond par l’affirmative d’un ton ferme. Il relate d’ailleurs les faits. «M. le président, le 6 juillet 2009, sachet en main, j’ai quitté le domicile pour me rendre chez le cordonnier pour faire réparer mes chaussures. Chemin faisant, je rencontre au niveau de la gare de 504 dame A.Y. Elle m’arrête, m’accusant d’avoir pris des chaises. Je lui ai prouvé mon innocence. Chose qu’elle refuse d’entendre », relate-t-il. Le juge lui rafraichit la mémoire en ces termes : «le charretier te reconnaît, la dame aussi ». Mais Wognin, nullement perturbé, poursuit sa déclaration : «la dame m’envoie chez elle. Elle demande à un jeune dont je ne connais pas l’identité de lui dire si c’est de moi qu’il s’agit.» «Et qu’est-ce que le petit a dit ?», demande le juge. «Le petit a dit qu’il me ressemble», affirme Wognin sans gène. Le juge lui rétorque «vous avez un frère jumeau !». L’accusé marque un silence et répond «non, mais j’ai un frère qui me reconnaît». La victime est formelle : «Adon Wognin est le client qui m’a pris les 35 chaises. Il est arrivé le 25 juin aux environs de 10 heures pour m’expliquer qu’il voulait 35 chaises en location. Après mon accord, il revient aux environs de 12 heures les chercher en compagnie d’un charretier. Il me paie le prix des 35 chaises estimé à 2.655 Fcfa. Il devait les ramener le lendemain. Ce qu’il ne fera pas. Mes recherches sont restées vaines jusqu’au 6 juillet où je l’ai rencontré à la gare de 504» relate-t-elle. « Êtes-vous sûre que c’est de lui qu’il s’agit ?» lui demande le juge. Elle répond par l’affirmative : « Je suis convaincue que c’est lui. Il est venu le même jour du 25 juin à deux reprises. J’ai eu le temps de mémoriser son visage ».
Emmanuelle Kanga
Correspondante régionale
Emmanuelle Kanga
Correspondante régionale