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Politique Publié le vendredi 14 août 2009 | Le Temps

Laurent Dona Fologo (Rpp): “Les Ivoiriens doivent cesser d’avoir peur”

Dans cette deuxième partie de l’entretien, le Président Fologo revient sur les attaques répétées des autorités françaises contre le Président Laurent Gbagbo. Mais en dirigeant sage, il fait des propositions pour une coopération franche entre la France et la Côte d’Ivoire.

Les élections sans le désarment sont-elles possibles quand on sait que ceux qui détiennent illégalement les armes peuvent s`en servir pour intimider les électeurs, des candidats ou peut-être le pire peut arriver s`ils tirent sur des gens.
Non ! Ils ne feront plus ça aujourd`hui. Je suis allé dans la zone et j`ai vu le comportement des gens. je peux vous dire qu`ils sont amortis. C’est fini, ils ne tireront sur personne. Sur le principe, j`aurai voulu que tout le monde soit désarmé dans ces zones-là ; que ceux qui n`ont pas droit de porter ces armes-là, les déposent. Ailleurs, on l`a vu, on les a payés. ils ont déposé leurs armes, contre de l`argent pour qu`ils aillent faire autres choses dans la vie civile. Qu`ils déposent les armes, s`ils ne sont pas militaires. Etant donné que pour ceux qui sont militaires, il est prévu de les intégrer dans la nouvelle Armée. Mais on a vu aussi au Congo Rdc, quand on a voté avec les gens en arme dès que certains ont été déclarés battus, ceux qui les protégeaient ont continué à les protéger avec les armes et malheureusement encore le sang a coulé. Vous connaissez la suite. Je ne souhaite donc pas que la Côte d`Ivoire en arrive là et je peux même vous dire que même si les ex-rebelles n’ont pas déposé les armes on va voter. Et celui qui va gagner, va gagner, je vous le dis, ils n`emploieront pas les armes parce que je suis allé sur le terrain, je sais aujourd`hui quel est leur état d`esprit. Ils souhaitent entrer dans la République mais les pressions ne suffissent pas, il faut les emmener, il faut les convaincre.

Vous semblez tellement convaincu mais on sait quand même qu`il y a des réticences. Par exemple, il y a des anciens chefs de guerre dans les pays frontaliers ; alors d`où est-ce que vous tirez cette conviction que nous irons aux élections dans la tranquillité ?
Il faut dire aux Ivoiriens de cesser d`avoir peur. Les gens qui sont à nos frontières vont faire quoi ? Vous savez qu`il n`y a pas de rébellion tant qu`il n`y a pas des pays de repli, c`est-à-dire si le Burkina n`existait pas, si la Guinée n`existait pas, si le Mali n`existait pas, si le Liberia est d`accord pour qu`on aille aux élections il n`y aura pas même un seul coup de feu ; c`est moi qui vous le dis. Qu`ils soient à la frontière ou loin de la frontière, ils ne pourront plus rien faire parce qu`il n`y a plus de bases arrière. Le Président Gbagbo a réglé ces problèmes avec eux complètement y compris les Guinéens qui viennent d`arriver. Donc, moi je n`ai peur de rien. Si on ne va pas aux élections nous perdons du temps.

La place que vous occupez dans ce pays vous donne à dire un certain nombre de vérités. Concrètement, pouvez-vous dire aux Ivoiriens si la date du 29 novembre est techniquement possible et tenable pour qu`on aille à la présidentielle ?
Je dis de façon claire à tous mes frères, à toutes mes sœurs de Côte d`Ivoire de ne pas avoir peur d`aller aux élections le 29 novembre 2009. Quelle que soit la situation militaire, nous faisons confiance aux militaires pour régler leur problème, je leur fais confiance je fais confiance à Mangou et à tous les généraux. Je fais confiance à Bakayoko de l`autre côté là-bas pour qu`il trouve une solution qui garantisse la sécurité pour que nous allions voter librement d`un côté ou de l`autre et je suis sûr que la Côte d`Ivoire s`en sortira. Je dis aux Ivoiriens qu`il est urgent que la Côte d` Ivoire s`en sorte pour reprendre sa place. Je veux voir ça de mes yeux avant de mourir je suis pressé que la côte d`Ivoire reprenne sa place. Je n`ai pas peur des armes. J`étais à Akouédo assis entre 4 armes mais j`en suis sorti vivant, je suis un Sénoufo. On ne tue pas facilement les Sénoufo, on n`a pas peur de ça. Nos frères qui sont là-bas, je vais à côté d`eux chaque dimanche s`ils voulaient me tuer quand je dors la nuit, ils pouvaient venir dans ma maison la nuit quand je dors. C`est fini, dites aux Ivoiriens que c`est fini : il n`y aura plus de coup de feu quel que soit le vainqueur. Il suffit que les vainqueurs s`engagent à faire en sorte que tout soit respecté, que la confiance renaisse. Même s’ils doivent déposer les armes, ils les déposeront. Après, ils vont rentrer dans l`armée normale, ils vont devenir qui cultivateur, qui charbonnier et tout ce que vous voulez ; mais il n`y aura plus la guerre en Côte d`Ivoire j`en suis convaincu. Je veux rassurer tous mes compatriotes. Quand j`ai perdu mon frère, je n`ai pas pu partir à Bouaké, on m’a bloqué à Bouaké mais aujourd`hui, je passe dix fois par jour, c`est fini.

Un sondage fait actuellement grand bruit et donne le Président Gbagbo vainqueur avec 43% d`intention de vote loin devant le président Bédié, 29% et le Premier ministre Alassane Dramane Ouattara, 28%. Depuis que l`institut Tns / Sofres a publié ces scores, il y a une sorte de volée de bois verts du Rhdp en direction du Président Gbagbo, l`opposition crie à la manipulation…
Mais il fallait s`y attendre, c`est normal. Vous êtes en train de vous agiter, vous faites campagne, vous voulez gagner, et puis on vous dit à l`avance que vous avez perdu. Evidemment, il fallait s`attendre à des réactions. Il y a un qui dit ça me fait rire, y a l`autre qui dit ce sont des amis de Gbagbo. Mais vous savez que la Sofres est une Institution que même le président Sarkozy ne peut pas payer. La Sofres ne peut pas donner Gbagbo gagnant alors qu`il est perdant, ce n`est pas possible. C`est une institution sérieuse, leur seul capital c`est leur réputation. Ils n`accepteront jamais de jouer à ce petit jeu. Ils ont interviewé 2000 personnes en Côte d`Ivoire. 1000 à Abidjan et 1000 à l`intérieur du pays. Les gens qu`on a interviewés je ne les connais même pas. Evidemment, il ne fallait pas s`attendre que ceux qui sont battus applaudissent ces résultats, c`est évident, c`est une réaction normale. Mais la vérité est la vérité voilà, il y a parfois des sondages qui ne sont pas toujours réalisés. Ça existe mais dans notre cas, il y a 90% de chances qu`il en soit ainsi. Je n`ai pas eu besoin de sondage pour dire très tôt- étant donné que 6 % de l`électorat est jeune en Côte d`Ivoire- vous verrez aujourd`hui. N`oubliez pas que nous n`avons pas encore commencé la campagne. Je suis parmi ceux qui vont faire la campagne, je sais où je vais passer, j`en ai l`habitude. J`ai été Directeur de campagne de notre papa Houphouët-Boigny en 1990, il me connaît. On s`est vu sur le terrain j`ai décidé d`être directeur de campagne du successeur du Président Houphouët-Boigny en 1995 en plein boycott actif j`en suis revenu vivant vous le savez. Alors je dis je connais la Côte d`Ivoire et je connais les Ivoiriens. C`est vrai aujourd`hui, on essaie de créer toutes les conditions de misère, la faim, le mauvais état des routes, le coton qui n`est pas vendu et patati et patata et tout cela, personne ne dit ce qui nous a entraînés dans cette situation, personne. Ils tournent autour du pays et disent : moi, si je viens au pouvoir vous aurez tout ça là. C`est de bonne guerre mais ceux qui disent ça, ce que vous ne savez pas je vais vous le dire : ils ont déjà tous gouverné. Je peux vous dire que le successeur d`Houphouët-Boigny a gouverné pendant 6 ans, c`est-à-dire les deux années restantes d`Houphouët-Boigny ajoutées aux 4 qui furent les siennes avant notre chute en 1999. Je peux vous dire qu’à partir de fin 1990 à fin 1995 le vrai patron du pays, c`était le premier ministre parce que Houphouët-Boigny était fatigué, je suis témoin de ça. Même quand vous demandiez 500.000 Fcfa au Président Houphouët-Boigny il dit: allez voir le Premier ministre. Tout était enregistré donc, ils ont eu l`occasion de faire pleuvoir des milliards l`un comme l`autre. D`ailleurs, il y a quelqu`un qui avait dit que les milliards pleuvaient mais nous n`avons jamais vu cela, c`est bizarre. Donc, c`est pour cela que je dis, j`ai une phrase : ``certains font campagne et Gbagbo fait son travail de chef d`Etat``. Il réalise, c`est pourquoi depuis un certain temps, vous voyez Gbagbo il ne parle pas mais il agit. Les gens parlent mais lui, il agit. C`est lui-même qui est allé pour la pose de la première pierre du pont de Jacqueville, c`est lui qui a ordonné les travaux de l`hôtel Ivoire que nous sommes en train de voir sous nos yeux, c`est lui qui construit le mausolée sous nos yeux, c`est lui qui construit Yamoussoukro dont les plans ont été réalisés par son père notre papa à tous Houphouët-Boigny. Gbagbo n`est pas rancunier, il n`a jamais dit oui vous m`avez enfermé à la Maca avec ma famille, ma femme, mes parents et mes enfants ; jamais il ne le dit, jamais nulle part. Ceux qui ne savent pas je vous le dis depuis que je suis à ses côtés je ne l`ai jamais entendu évoquer cette triste époque, jamais. S`il en parle, c`est seulement pour la mémoire, il n`en veut à personne. Mme la veuve Houphouët-Boigny qui est là à côté de nous, savez-vous que le président Gbagbo lui rend régulièrement visite, la respecte. Il lui a organisé la fête de son 77e anniversaire de naissance. J`étais là, j`étais invité. Demandez-moi dans quelle condition.

Vous y êtes…
C`était une grande fête. C`est pourquoi, lorsque l`épouse de Gbagbo a organisé récemment, son 60e anniversaire, Mme Houphouët-Boigny est restée à ses côtés. J`étais là également, chez les Gbagbo. Jusqu`à une heure du matin elle (Mme Marie-Thérèse Houphouët-Boigny, ndlr) n`a pas bougé. Très peu d`Ivoiriens sont capables d`un tel dépassement. Des gens ne disent pas la vérité, j`en connais qui ne lui serreraient même pas la main s`ils avaient subi les mêmes sorts, mais lui, Gbagbo, il ne le fait pas. ça veut dire que Dieu veut qu`il soit le chef, Dieu a fait que c`est cet homme qui était opposé à Houphouët-Boigny, je n`en reviens même pas. C`est vrai, je me dis aujourd`hui avec le recul du temps que ces deux partis se ressemblaient trop. Sinon, je ne vois pas le seul acte posé aujourd`hui par le président Gbagbo qui soit tellement différent de ce que faisait le Président Houphouët-Boigny. Sauf peut être cet amour excessif de ce qu`on appelle la Françafrique. N`oubliez pas que lorsque le Rda est né à Bamako en 1946, c`étaient des révolutionnaires qui voulaient se débarrasser du joug colonial, de l`oppresseur colonial, libérer l`homme noir. Houphouët-Boigny le disait lui-même ; pour lui redonner sa dignité bafouée, il le disait. C`est après que tout a changé. Mais, il a commencé dans la révolution. C`est la même chose que Gbagbo fait aujourd`hui. Gbagbo veut la souveraineté comme moi qui vous parle je veux la souveraineté de la Côte d`Ivoire. Je veux qu`on nous respecte, voilà.

Vous avez déjà été directeur national de campagne du Président Houphouët-Boigny, vous avez également conduit la campagne du Président Bédié. Aujourd`hui la rumeur vous annonce comme directeur national de campagne du candidat Laurent Gbagbo. Que répondez-vous ?
Moi, je n`ai pas ces informations. Vous êtes journaliste, vous êtes plus informé que moi. On m`a posé la question à la télévision, je leur ai dit que d`abord j`ai vieilli et que je n`ai plus l`âge que j`avais lorsque j`étais directeur de campagne des uns et des autres. Non, je crois que ce qui est important ce sont les idées que je vais défendre pendant la campagne ; ce qui est important, ce sont les conseils que je donnerai peut être au directeur de campagne lorsqu`il sera désigné. S`il y en a plusieurs, je leur dirai le chemin à suivre. Moi ma chance, c`est que j`ai connu le pays du dedans et du dehors. J’étais là hier, je suis là aujourd`hui, je connais les faiblesses de chaque président. Parce que je les ai vus vivre et je les ai vus tantôt échouer et quelquefois réussir. J`ai au moins ça. Personne ne peut le contester, alors je serai parce que je dirai la vérité. Déjà à mon congrès, vous allez m`entendre, je dirai certaines vérités. On n`a pas besoin d`être directeur de campagne pour ça. Je crois que cette rumeur n`est pas aujourd`hui à l`ordre du jour ; sortons des magnans.

Si vous étiez coopté par le Président Gbagbo, alliez-vous accepter d`être son directeur de campagne ?
Mais il est difficile de refuser quelque chose à un chef d`Etat. On ne refuse pas mais je pense que certainement, le président a déjà une idée de ceux qui vont diriger sa campagne. Ce que je peux dire, c`est que j`appuierai ceux qui vont travailler.

Le chef de l`Etat a effectué une visite d`Etat à l`Ouest et au Nord. Quelles sont les leçons à en tirer tant du point de vue mobilisation que du point de vue cohésion internationale selon vous ?
Je vous ai dit qu`il y a des gens qui sont en campagne et Gbagbo travaille. Gbagbo a été à l`ouest pour tuer un mythe et le mythe est mort ; il a été à l`ouest pour voir l`état des lieux pour le travail qui lui reste à faire si Dieu lui donne une nouvelle occasion et je le souhaite. Il avait été de même au Nord. Au Nord, on ne disait pas le nom de Gbagbo, c`étaient les fiefs de partis que vous connaissez, le président y allait rarement et en tout cas son parti d`origine n`avait pas beaucoup de militants dans cette région. Mais le président Gbagbo, c`est lui qui a fait écrire que le président de la république sera au-dessus des partis. c`est le président Gbagbo qui a demandé que le mandat soit ramené à cinq ans renouvelable une fois le savez-vous ? Mais quand même quand il a demandé ça je n`étais pas d`accord. Si j`avais été parmi les rédacteurs de la constitution, je me serai battu parce que je leur ai dit que supposons qu`on tombe sur un jeune président qui a 40ans- 45 ans et que tout le pays l`apprécie ; c`est un exemple ; il est parfait, on le trouve bon dans tous les domaines, le peuple s`élève et dit on veut de lui. Vous dites non : il a fait deux ans mais ce garçon, il a 50 ans ou 55 ans en pleine force il doit aller à la retraite. Est-ce que c`est juste? Il est bon, il n`est pas vieux, le peuple veut de lui et il doit aller à la retraite. On dit mais il n`est pas le seul, y a d`autres qui vont être bons.

Seriez- vous en train d`insinuer le cas nigérien pour demander au Président Gbagbo de suivre l`exemple de Mamadou Tanja ?
Non, je ne parle pas du cas du Niger, c`est un problème de principe. Je ne dis pas que ça va arriver en Côte d`Ivoire mais je dis un jeune président qui serait bon, moi je ne suis pas pour qu`on l`enlève si le peuple est content de son travail. C`est pourquoi, dans beaucoup de pays, il n`y a pas de limite jusqu`à ce que le peuple vous rejette. Mais on ne donne pas ce choix au peuple, ce n`est même pas démocratique. Au lieu de faire le choix deux ans, vous dites c`est fini, mais vous avez 50 ans vous allez à la retraite et vous êtes ancien président de la république à cet âge. C`est tout à fait normal, je n`entre pas dans le débat. Ce que je veux simplement dire ici, c`est qu`il y a des lois qui sont difficiles à appliquer. On dit la loi est dure mais c`est la loi. Moi, je ne suis pas contre, mais je dis que si ça ne dépendait que de moi parce qu`un président est très bon on n`est plus là pour des périodes de 40 ans au pouvoir, des 20 ans encore moins des 30 ans. Mais je pense qu`il y a un minimum si vous êtes vraiment bon. Vous pouvez trouver un jour, un peuple qui se révolte contre cette loi et qui dit nous n`irons pas aux élections si tel n`est pas candidat parce qu`il fait notre affaire. Dans ce cas, qu`est-ce que vous allez faire. Cela demande une réflexion, cela nécessite un débat. Pour le moment, il n`est pas à l`ordre du jour, en ce qui nous concerne allons aux élections et espérons que ceux que Dieu a choisis gagneront.

Nous constatons de plus en plus des propos discourtois voire, des attaques répétées des autorités françaises, le président Sarkozy en tête, contre le président Gbagbo. A quel signe ces attaques vous font-elles penser en tant que politicien qui cumule des expériences d`ancien proche collaborateur du président Houphouët-Boigny pendant plusieurs décennies et aujourd`hui aux côtés du président Gbagbo ?
Ces attaques que nous croyons d`un autre temps nous ont surpris et je dirai nous ont déçu en particulier : celles qui ont été dites si cela est vrai à New York au cours d`un déjeuner avec le sécrétaire général de l`Organisation des nations unies. Si ces propos qui ont été prêtés au président français, si cela est vrai, ils me désolent. J`en suis déçu et je suis surpris à la fois. Lorsque l`ancienne équipe de l`Elysée est partie le président Gbagbo a poussé un ouf de soulagement et il a dit qu`il dormait mieux. Mais je vois que son sommeil n`a pas été de longue durée. Parce qu`on dit : chassez le naturel et il revient au galop. J`ai eu l`occasion de dire que pour faire de la décolonisation, il faut être à deux. Jai pensé jouer un rôle de tampon entre le révolutionnaire Gbagbo socialiste et les anciens gaullistes. Je me suis fait le devoir de me rendre à Paris. j`ai été reçu par M. De Bonnecorse peut être au moins 10 fois. J`ai écris une lettre manuscrite au président Chirac pour lui rappeler son amitié pour la Côte d`Ivoire et l`amour qu`il vouait et le respect sacré qu`il vouait au président. Tout ça pour lui dire que c`est le pays d`Houphouët-Boigny qui est en difficulté et que je comptais sur lui pour nous aider. J`ai ajouté à l`intention de mes amis de ne surtout pas chercher à enlever par la force ni par la ruse le Président Gbagbo. Sinon leur ai-je dis, ``vous allez faire une fausse route. Il n`est pas enlevable ; le peuple est avec lui ; les jeunes sont avec lui; les femmes sont avec lui ; les autres ont fait leurs preuves mais ils ne nous ont pas convaincus ; lui Gbagbo, il est à ses débuts. Au lieu de chercher à l`enlever, chercher plutôt à en faire un ami.`` J`ai même dit à quelqu`un : ``s`il vous paraît étrange cherchez aussi à l`apprivoiser``. Je souhaite qu`entre la France et la Côte d`Ivoire, il y ait la vraie amitié.


Coopération France-Côte d`Ivoire: continuité ou réforme? Pour laquelle optez- vous si vous étiez appelé à conseiller le président Gbagbo pour une décision qui engage le futur immédiat de la nation?
Je conseillerai ce que le président Sarkozy lui-même a dit : c`est-à-dire le changement, voire la rupture.

Ni la continuité, ni la réforme alors...
Non. L`adaptation. Pourquoi ? Parce que les temps ont changé. Il faut adapter la coopération à notre temps.

En votre qualité d`un ancien proche du président Houphouët-Boigny dont vous vous réclamez être le disciple. Quelle est votre vision d`une Côte d`Ivoire de paix de tolérance et de pardon après les élections ; selon vous quelle action devrait poser en priorité celui qui remporterait ces élections ?
Moi, je souhaite que la Côte d`Ivoire de l`après crise en sortant des élections, surprenne le monde. Je veux qu`on surprenne le monde que tous ceux qui nous prédisent le malheur que tous ceux qui n`ont pas encore confiance en l`avenir de la Côte d`Ivoire baissent la tête au lendemain des élections. Je veux que comme en Guinée Bissau au lendemain des élections, ceux qui auront perdu déclarent qu`ils ont perdu et qu`ils reconnaissent le nouveau président de la République et lui souhaitent bon vent. Je veux que tous les cadres compétents de Côte d`Ivoire quel que soit leur parti politique, acceptent de travailler avec celui qui aura gagné s`il leur fait appel. Ils ne viendront pas au pouvoir pour le détruire comme c`est le cas actuellement mais ils viendront au gouvernement pour l`aider à réaliser ce qu`il a prévu. Bref, je veux une côte d`Ivoire de paix et de fraternité une Côte d`Ivoire d`ouverture. Je veux que la côte d`Ivoire joue un rôle important dans l`intégration ouest-africaine parce que je dis que l`intégration est la clé du succès de demain, c`est-à-dire créer de vrais marchés, des routes entre nous, des commerces intra africains. Tout en ouvrant sur l`extérieur voilà la Côte d`Ivoire dont moi je rêve.

Interview réalisée par
Simplice Allard
Coll. Maty Gbané
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