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Société Publié le mardi 18 août 2009 | Nord-Sud

Bts tertiaire : Le découragement et la paresse gagnent les candidats

Prévu pour le 27 juillet passé, le Bts tertiaire est bloqué depuis trois semaines pour des raisons connues. Les candidats qui n'ont aucune idée de la date de l'examen, s'adonnent à d'autres activités.

« Je suis découragé et fatigué d'étudier», énonce S.B. Effondré et avec un air abattu, ce candidat relate son calvaire dans l'attente de la composition du Brevet de technicien supérieur (Bts) option tourisme et loisirs. S.B. a oublié tout ce qu'il a étudié depuis le début de l'année. Selon lui, il passe son temps désormais à jouer au ballon avec les enfants. Préparés pour affronter cet examen de l'enseignement professionnel et technique le 27 juillet, les étudiants n'ont pu composer jusqu'aujourd'hui. Marie-Louise, étudiante en finance-comptabilité est désespérée et n'a même plus foi en la tenue de l'examen. «Je n'arrive plus à me concentrer comme je le faisais, il y a un mois. Quand j'ouvre le cahier, je pense à tout sauf à ce qui y est écrit », affirme-t-elle. Selon elle, bon nombre d'étudiants sont dans le même cas. Tous sont fatigués d'étudier et d'attendre la date qui n'arrive toujours pas. «Nous avions un groupe d'étude et nous étudions à plein temps. Mais depuis que la date n'est plus connue, nous avons tout arrêté », note-t-elle. Mawa ne dit pas le contraire. Cette jeune fille n'arrive plus à ouvrir ses livres pour étudier les cours de gestion commerciale. Tout simplement parce qu'elle est fatiguée d'étudier. Sa mère en témoigne : «ma fille me fait pitié. Elle a fait un palu récemment à force d'étudier». Tout comme Mawa, Joseph affronte le Bts option gestion commerciale. Il a regagné, il y a deux semaines, le domicile familial. «La faim et la maladie m'ont conduit à la maison», explique-t-il. Il a quitté le campus où il s'était réfugié pour mieux étudier. L'incertitude, l'attente et le manque de moyens financier l'ont conduite à Yopougon, où vivent les siens. La résignation est également au rendez-vous avec Malick, étudiant en transport logistique. Cet étudiant « devin » connaît déjà la fin de cette crise : une année blanche. «Le Bts n'aura pas lieu cette année. Les autorités vont blanchir l'année académique 2008-2009 », a-t-il avec certitude affirmé. Pour cela, notre candidat a arrêté d'étudier. Néanmoins, souligne-t-il, si les choses se passent autrement, il ira composer. Certains candidats se sont convertis en gérants de cabine. Arnaud fait partie de ceux-là. Il a abandonné les cours de carrière juridique, option dans laquelle il a reçu une formation, pour «s'asseoir derrière une cabine» à Adjamé 220 logements. «Je voulais attendre les vacances pour commencer ma cabine. Mais, comme cette année nous n'en aurons pas, j'ai décidé de me mettre au travail maintenant», explique-t-il. Arnaud s'attend à tout : «au cas où l'année ne me sourit pas, je dois pouvoir assurer la scolarité de l'année prochaine», conclut-il.

L'espoir est encore permis

Etudiante en secrétariat bilingue, Anna n'a pas abdiqué. D'après elle, ce n'est pas le moment de baisser les bras. Elle a la certitude que l'examen aura lieu cette année. « J'étudie toujours, car le Bts aura lieu coûte que coûte », déclare-t-elle. La future secrétaire a une grande assurance. Fatima est aussi sûre de la tenue de l'examen que Anna. Pour elle, on ne finit jamais d'étudier. Elle utilise ce « temps mort » pour réviser ce qu'elle n'avait pas bien compris. « Au cours de l'année scolaire, les cours ont été accumulés. Cela a rendu difficile la compréhension. C'est donc le meilleur moment d'y revenir pour les comprendre. Ibrahim continue d'étudier ses cours de droit. Il affronte cette année le Bts en option transport logistique. Malgré l'influence de ses amis en vacances, ce garçon de 18 ans n'a pas abandonné les livres. Sa mère l'aide dans ce sens. « Je ne reçois pas de visites et ce, jusqu'à ce que je finisse de composer. Ma mère y veille particulièrement », raconte-t-il. Pour ce jeune garçon, les études sont prioritaires et la réussite lui tient à cœur. Il est prêt à tout supporter.
La mère d'Ibrahim pointe un doigt accusateur sur les autorités qui semblent ne pas se soucier de la gravité de la situation. « L'école ivoirienne est gravement malade. Et personne ne s'en soucie » fait-elle remarquer. Selon elle, on préfère dilapider de l'argent dans tout, sauf ce qui est important pour le développement du pays. Les autorités financent à hauteur de plusieurs millions des concours de beauté. « Ce ne sont pas nos enfants qui vont payer pour leurs négligences», regrette-t-elle. « Autant les élections les intéressent, autant l'école doit les intéresser », conclut-elle en colère.


Adélaïde Konin (Stagiaire)
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