Le Rassemblement pour la Paix, le Progrès et le Partage, tiendra son premier congrès en début du mois de Septembre 2009 à Yamoussoukro. A quelques jours de ce grand évènement, l’IA a rencontré M. Ouattara Gnonzié, président du comité d’organisation. Il fait ici, l’état d’avancement des préparatifs de cette rencontre. Dans cette interview, le secrétaire général du Rpp en a profité pour expliquer l’alliance qui existe entre le Président Laurent Gbagbo et le président Laurent Dona Fologo.
Quelles sont les raisons du report ?
Les raisons sont simples contrairement à ce qu’on peut imaginer. Ce sont des raisons de logistiques, c`est-à-dire les infrastructures d’accueil. Notre congrès coïncidait avec une grande manifestation. Il s’agit de la coordination des évêques à Yamoussoukro. Ce qui a fait que les hôtels étaient occupés. Donc, nous étions obligés de reporter notre congrès de dix jours. Nous avons choisi les 3 , 4 et 5 septembre 2009 pour la tenue de ce congrès à la Fondation Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix de Yamoussoukro.
Peut-on dire que tout est fin prêt pour que le congrès se tienne à cette date ?
On peut dire que tout est fin prêt parce que nous avons constitué des commissions depuis plus de six mois qui travaillent, notamment des commissions scientifiques chargées d’élaborer les documents du congrès. Il y a une commission qui travaille sur les problèmes électoraux. Il y a une autre qui travaille sur la politique générale et une autre commission qui travaille sur les règlements intérieurs et statuts et une grande commission qui travaille sur les projets de société du Rpp. Vous savez qu’en Côte d’Ivoire, il y a beaucoup de partis qui sont constitués. Mais si vous leur demandez leurs programmes de société, ils seront incapables de vous le reproduire. Ils pensent qu’on fait la politique en prenant ses idées en désordre. Mais un parti s’organise autour des grandes idées, des préoccupations qui doivent prendre en compte le vécu du quotidien et des actes de tous les jours des ivoiriens. C’est ce que nous avons fait. Nous avons un projet de société qui sera présenté au cours de ce congrès. Et les commissions ont pratiquement fini leurs travaux. Je pense que d’ici quelques jours, nous aurons bouclé tous les textes qui doivent être présentés au congrès. En ce qui concerne l’organisation pratique, nous avons plusieurs commissions qui travaillent : la commission animation, hébergement, restauration, transports. Nous sommes en train de voir dans quelles conditions les gens seront transportés, comment la mobilisation va se faire et comment les gens seront hébergés. Donc, les commissions pratiques sont à pied d’œuvre.
S’agissant du projet de société, est-ce qu’on peut avoir un pan de ce qui va sortir ce jour-là ?
Je ne peux pas vous dire actuellement le contenu de ce projet de société, parce que la primeur revient au congrès. C’est au congrès que nous allons présenter ce document et c’est après qu’il ait été adopté par le congrès, que nous pourrons le rendre public. Ce que je peux vous dire, c’est que ce projet prend en compte tous les aspects de la vie politique, nationale, économique, culturelle et sociale de tous les ivoiriens.
Pourquoi le choix de Yamoussoukro alors que le congrès pouvait se tenir à Abidjan ? Est-ce un effet de mode ?
Ce n’est pas un effet de mode, parce que tout le monde connaît le président Laurent Dona Fologo. On sait les relations qu’il a eues avec le président Felix Houphouët-Boigny. On sait qu’il a été le principal animateur du parti créé par le premier président ivoirien. On sait qu’aujourd’hui, qu’il est le disciple le plus émérite qu’Houphouët-Boigny a laissé avant de mourir, c`est-à-dire que c’est lui qui maîtrise le mieux la philosophie politique du président Félix Houphouët-Boigny. Par exemple, avant d’aller à la salle de congrès lors de l’ouverture, tous les 3200 congressistes vont se rassembler à la place Jean Paul II sous la conduite du président Laurent Dona Fologo et vont faire une procession jusqu’à la résidence du président Félix Houphouët-Boigny pour saluer sa mémoire et demander sa bénédiction. Quelles sont les dispositions sécuritaires pratiques qui ont été prises pour une meilleure organisation de ce congrès qui constitue pour vous un challenge ? Pour nous, il n’y a pratiquement pas de problèmes de sécurité parce que nous avons la conviction qu’aujourd’hui, la Côte d’Ivoire est apaisée, la guerre est derrière nous. Donc, nous ne croyons pas qu’il y a des dispositions sécuritaires spéciales à prendre. Mais n’empêche, il est évident que nous y pensons. Les problèmes sécuritaires ne se déballent pas publiquement, mais il est évident que nous allons prendre quelques précautions. Du point de vue organisationnel comme je le disais tantôt, il y a des commissions pratiques qui ont été mises sur pied. Toutes ces commissions travaillent actuellement. Le Rpp n’aura pas de candidat aux présidentielles. Est-ce que vous ne cautionnez pas là, les propos de ceux qui disent que votre formation est un parti satellite du président Laurent Gbagbo ? Vous me voyez bien sourire parce que ceux qui disent cela et que je lis dans certains journaux, ou cela relève de la mauvaise foi ou cela relève de l’inculture. Parce que les alliances politiques sont courantes en politique. D’ailleurs, je vois en face, un grand débat au Rhdp pour savoir s’il doit avoir un ou plusieurs candidats. Si d’aventure il y a la candidature unique, cela veut dire que des candidats de certains partis politiques vont désister pour soutenir le candidat d’un autre parti. Est-ce qu’on sera en droit de dire que ces partis-là sont des satellites de celui qui a été officiellement désigné pour les représenter ? Donc, cela ne nous gêne pas. Nous avons décidé avec le président Laurent Dona Fologo de soutenir le président Laurent Gbagbo aux futures élections. La première raison est que la Côte d’Ivoire se trouve dans une situation exceptionnelle. Dans cette situation exceptionnelle le président Laurent Gbagbo qui est au pouvoir a sollicité le soutien du président Laurent Dona Fologo. Il lui a confié des missions de paix aussi bien à l’intérieur de la Côte d’Ivoire qu’à l’extérieur. Et le président Laurent Dona Fologo a toujours été aux côtés du président Laurent Gbagbo pendant cette crise pour faire face à l’adversité et pour que la Côte d’Ivoire maintienne sa souveraineté et son indépendance. Nous croyons qu’après que la crise est passée, qu’il était mal venu de voir deux hommes qui ont travaillé main dans la main à cette période, de se faire face à face. Nous avons décidé donc que le président Laurent Gbagbo devait être notre candidat. De plus, nous qui pour la plupart venons du Pdci, avons observé que parmi les candidats actuels annoncés, il était celui qui mettait ses pas dans les pas du président Félix Houphouët-Boigny. Il a réhabilité Yamoussoukro. Il est en train de construire un mausolée à Abidjan pour le président Felix Houphouët-Boigny. Donc, nous pensons que parmi tous les autres candidats, celui qui par son comportement, ses actions et par son discours semble être le plus proche du président Houphouët-Boigny est le président Laurent Gbagbo. Nous avons donc décidé de l’inviter à notre congrès et le soutenir pour qu’il y ait un mandat normal. Avez-vous signé un pacte avec Laurent Gbagbo ? Les pactes relèvent des états-majors. Je ne peux pas vous parler de cela pour l’instant. Mais ce qui est important pour nous, c’est l’alliance qu’il y a eue entre le président Laurent Gbagbo et le président Laurent Dona Fologo pendant la crise. Donc, nous avons effectivement un pacte. Nous ne voulons pas rompre ce pacte-là. Ce serait injuste de notre part et incompréhensible même. Comme je vous l’indiquais tout à l’heure, ils ont travaillé main dans la main pendant la crise pour faire face à l’adversité. Pourquoi ne continueraient-ils pas après la crise ? Donc, si on peut considérer cela comme un pacte, voilà ce dont il s’agit. Le président Laurent Dona Fologo disait que le Rpp ne sera pas un parti politique qui pourra contenir dans une boîte d’allumettes. Aujourd’hui, combien de coordinations, de sections et de militants comptez-vous après un an d’activités sur le terrain ? Au moment où nous parlons à quelques jours du congrès, il y a encore des coordinations qui sont en train d’être installées. Il en est de même pour des comités de base et des sections. Donc, à la veille du congrès, nous ferons le point avec tous nos collaborateurs et nous rendrons public au congrès, le nombre de nos coordinations de manière exhaustive. Mais ce que je peux vous dire, nous avons plus de 3000 sections. Pour les coordinations, nous en avons plus de 200. Ce que je peux ajouter, c’est que dans les 19 régions de la Côte d’Ivoire, il y a partout des représentants du Rpp. Même s’il s’agit d’un seul militant. Nous sommes dans tous les départements de la Côte d’Ivoire. Nous ne sommes pas pour l’instant dans toutes les sous-préfectures parce qu’il y en a des nouvelles qui se créent. Il y a deux mois, on nous disait qu’il y avait 401 sous-préfectures en Côte d’Ivoire. Dans ces 401 sous-préfectures, nous avions plus de 360 où le Rpp est représenté, c`est-à-dire les ¾ du pays. En qui concerne le nombre, nous sommes aujourd’hui au-déla de 300 000 militants. Je ne dis pas sympathisants, mais militants c`est-à-dire des hommes, des femmes et des jeunes qui sont venus au Rpp et qui ont pris une fiche d’adhésion pour la remplir et signer. Maintenant, vous avez bien lu aussi le sondage de la Sofres qui indique que le RPP fait partie des six grands partis en Côte d’Ivoire. Donc, je pense que le président Fologo avait raison. Il a créé un parti qui vient d’avoir à peine un an et qui se trouve faire partire des plus grands partis de notre pays. Parlant justement du sondage de Tns Sofres, il y a des pays comme l’Angleterre ou la France où les sondages n’ont pas reflété la réalité. Ne craignez-vous pas que cela puisse se reproduire en Côte d’Ivoire ? J’ai lu ce sondage comme tout le monde. Je suis communicateur et journaliste. Le sondage est une photographie qui intéresse l’opinion à un moment donné. L’opinion peut être variée, mais ça reflète la photographie de l’opinion à un moment donné. C’est même scientifique. Je ne peux pas dire que d’ici les élections, ces sondages vont se vérifier. Mais je suis convaincu, connaissant la technique des sondages, que cela reflète la réalité du moment où ils l’ont fait. Ils l’ont réalisé en juillet, cela reflète l’opinion des ivoiriens en juillet. Il ne faut pas donner à un sondage le plus d’intérêt qu’il faut. Cela peut se confirmer ou pas. Mais, on ne peut pas mettre en doute sa crédibilité au moment où cela a été réalisé. J’ai fait des études en France et je puis vous dire que la Sofres qui est une institution crédible et qui respecte la déontologie en la matière, ne peut pas se permettre de dire n’importe quoi. Mais comme on dit, on ne gagne pas une élection forcément avec des sondages. Il ne faut pas s’endormir parce qu’on a un sondage qui nous est favorable. Il faut continuer à travailler. Donc, si à un moment donné, les sondages vous sont favorables et que vous dormez, beaucoup de choses peuvent vous surprendre. Donc, je pense qu’il ne faut pas faire de polémique autour de ce sondage. Aujourd’hui, l’actualité c’est le séjour du révérend Jesse Jackson en Côte d’Ivoire. Il a été même intronisé Nanan Aka Essouin à Krinjabo ? Je me réjouis qu’un Noir Américain de cette envergure comme Martin Luther King qui a lutté pour l’émancipation des Noirs Américains soit venu en Côte d’ Ivoire pour encourager et parler aux ivoiriens et pour leur dire de ne pas se décourager en dépit de la situation actuelle. Parce que les Noirs Américains ont connu pire, des moments de difficulté et de détresse. Et puis, il y a aujourd’hui un jeune Noir Américain Barack Obama au pouvoir. Je pense que la présence de Jesse Jackson en Côte d’ Ivoire est un signe d’encouragement. Il est venu pour encourager les ivoiriens et les aider à supporter la situation actuelle, afin qu’ils puissent aller de l’avant. J’ai suivi son discours et je m’en réjouis. Je pense que c’est une marque d’intérêt pour la Côte d’Ivoire. Cela prouve que la Côte d’Ivoire n’est plus un pays cloisonné, cloîtré et où on disait aux gens de ne pas s’y aventurer pour des raisons sécuritaires. Je pense que pour toutes ces raisons, je me réjouis qu’il soit venu et qu’il se soit adressé aux ivoiriens surtout aux jeunes. Croyez-vous que le 29 novembre est une date tenable pour la tenue des élections présidentielles ? A priori, je ne peux pas répondre à cette question parce que ce n’est pas le Rpp qui fixe la date des élections. Elle est fixée en Côte d’Ivoire par la Commission Electorale Indépendante. C’est elle qui propose une date au gouvernement qui l’accepte après s’être rassuré que la Cei pourra mettre en œuvre tout ce qu’il faut pour que les élections aient lieu. Je pense que si la Cei a proposé cette date au gouvernement, c’est qu’elle a pris les dispositions pour faire en sorte que tout le processus qui doit être engagé en amont, soit fait pour que les élections aient lieu. Donc, je n’ai aucun doute parce que je pense que la Cei a en son sein, des hommes et des femmes responsables, techniquement armés et qui ont fait des études nécessaires. Donc, nous sommes prêts pour le 29 novembre.
Un message particulier à l’endroit de vos militants qui doivent se mobiliser pour le premier congrès du Rpp à Yamoussoukro ?
Ce que je peux dire, c’est qu’il y a un engouement pour ce congrès. Depuis très longtemps, avant même que les instances dirigeantes du Rpp ne décident de cette date-là, les militants appelaient régulièrement. Quand nous partions à l’intérieur pour des manifestations, ils s’interrogeaient. Tous souhaitaient qu’il y ait ce congrès. Et depuis que nous avons fixé la date, nous voyons encore l’engouement grandissant par la présence massive au siège des militants notamment ceux qui veulent travailler dans les commissions et ceux qui viennent proposer leur service. Il y a un véritable engouement. Ce que je peux leur dire, c’est que nous sommes en train de prendre des dispositions pour faire un grand congrès comme l’a demandé le président Laurent Dona Fologo. Un congrès pas comme ceux qu’on a l’habitude de voir. Ce n’est pas facile, nous le savons. Mais nous sommes en train de prendre des dispositions pour qu’il en soit ainsi. Nous demandons aux militants qui viendront d’être patients, disciplinés et tolérants parce que nous attendons 3000 militants progressistes, c`est-à-dire des hommes et des femmes qui vont représenter tous les départements et toutes les régions de Côte d’Ivoire, qui vont s’installer à Yamoussoukro et qui vont participer effectivement aux travaux. En dehors de cela, nous attendons 6000 autres militants qui viendront uniquement pour la cérémonie d’ouverture, pour la fête. Donc, l’un dans l’autre, c’est environ 10 000 personnes que va accueillir la fondation Félix Houphouët-Boigny à Yamoussoukro pour l’ouverture de ce congrès. Donc, cela va demander beaucoup de discipline, d’indulgence et de tolérance. Il y aura quelques heurts. Il faudra que les militants le comprennent et l’acceptent. Mais les organisateurs feront en sorte que tout se passe dans les meilleures conditions.
Interview réalisée par Dosso Villard, Coll : Touré Abdoulaye
Quelles sont les raisons du report ?
Les raisons sont simples contrairement à ce qu’on peut imaginer. Ce sont des raisons de logistiques, c`est-à-dire les infrastructures d’accueil. Notre congrès coïncidait avec une grande manifestation. Il s’agit de la coordination des évêques à Yamoussoukro. Ce qui a fait que les hôtels étaient occupés. Donc, nous étions obligés de reporter notre congrès de dix jours. Nous avons choisi les 3 , 4 et 5 septembre 2009 pour la tenue de ce congrès à la Fondation Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix de Yamoussoukro.
Peut-on dire que tout est fin prêt pour que le congrès se tienne à cette date ?
On peut dire que tout est fin prêt parce que nous avons constitué des commissions depuis plus de six mois qui travaillent, notamment des commissions scientifiques chargées d’élaborer les documents du congrès. Il y a une commission qui travaille sur les problèmes électoraux. Il y a une autre qui travaille sur la politique générale et une autre commission qui travaille sur les règlements intérieurs et statuts et une grande commission qui travaille sur les projets de société du Rpp. Vous savez qu’en Côte d’Ivoire, il y a beaucoup de partis qui sont constitués. Mais si vous leur demandez leurs programmes de société, ils seront incapables de vous le reproduire. Ils pensent qu’on fait la politique en prenant ses idées en désordre. Mais un parti s’organise autour des grandes idées, des préoccupations qui doivent prendre en compte le vécu du quotidien et des actes de tous les jours des ivoiriens. C’est ce que nous avons fait. Nous avons un projet de société qui sera présenté au cours de ce congrès. Et les commissions ont pratiquement fini leurs travaux. Je pense que d’ici quelques jours, nous aurons bouclé tous les textes qui doivent être présentés au congrès. En ce qui concerne l’organisation pratique, nous avons plusieurs commissions qui travaillent : la commission animation, hébergement, restauration, transports. Nous sommes en train de voir dans quelles conditions les gens seront transportés, comment la mobilisation va se faire et comment les gens seront hébergés. Donc, les commissions pratiques sont à pied d’œuvre.
S’agissant du projet de société, est-ce qu’on peut avoir un pan de ce qui va sortir ce jour-là ?
Je ne peux pas vous dire actuellement le contenu de ce projet de société, parce que la primeur revient au congrès. C’est au congrès que nous allons présenter ce document et c’est après qu’il ait été adopté par le congrès, que nous pourrons le rendre public. Ce que je peux vous dire, c’est que ce projet prend en compte tous les aspects de la vie politique, nationale, économique, culturelle et sociale de tous les ivoiriens.
Pourquoi le choix de Yamoussoukro alors que le congrès pouvait se tenir à Abidjan ? Est-ce un effet de mode ?
Ce n’est pas un effet de mode, parce que tout le monde connaît le président Laurent Dona Fologo. On sait les relations qu’il a eues avec le président Felix Houphouët-Boigny. On sait qu’il a été le principal animateur du parti créé par le premier président ivoirien. On sait qu’aujourd’hui, qu’il est le disciple le plus émérite qu’Houphouët-Boigny a laissé avant de mourir, c`est-à-dire que c’est lui qui maîtrise le mieux la philosophie politique du président Félix Houphouët-Boigny. Par exemple, avant d’aller à la salle de congrès lors de l’ouverture, tous les 3200 congressistes vont se rassembler à la place Jean Paul II sous la conduite du président Laurent Dona Fologo et vont faire une procession jusqu’à la résidence du président Félix Houphouët-Boigny pour saluer sa mémoire et demander sa bénédiction. Quelles sont les dispositions sécuritaires pratiques qui ont été prises pour une meilleure organisation de ce congrès qui constitue pour vous un challenge ? Pour nous, il n’y a pratiquement pas de problèmes de sécurité parce que nous avons la conviction qu’aujourd’hui, la Côte d’Ivoire est apaisée, la guerre est derrière nous. Donc, nous ne croyons pas qu’il y a des dispositions sécuritaires spéciales à prendre. Mais n’empêche, il est évident que nous y pensons. Les problèmes sécuritaires ne se déballent pas publiquement, mais il est évident que nous allons prendre quelques précautions. Du point de vue organisationnel comme je le disais tantôt, il y a des commissions pratiques qui ont été mises sur pied. Toutes ces commissions travaillent actuellement. Le Rpp n’aura pas de candidat aux présidentielles. Est-ce que vous ne cautionnez pas là, les propos de ceux qui disent que votre formation est un parti satellite du président Laurent Gbagbo ? Vous me voyez bien sourire parce que ceux qui disent cela et que je lis dans certains journaux, ou cela relève de la mauvaise foi ou cela relève de l’inculture. Parce que les alliances politiques sont courantes en politique. D’ailleurs, je vois en face, un grand débat au Rhdp pour savoir s’il doit avoir un ou plusieurs candidats. Si d’aventure il y a la candidature unique, cela veut dire que des candidats de certains partis politiques vont désister pour soutenir le candidat d’un autre parti. Est-ce qu’on sera en droit de dire que ces partis-là sont des satellites de celui qui a été officiellement désigné pour les représenter ? Donc, cela ne nous gêne pas. Nous avons décidé avec le président Laurent Dona Fologo de soutenir le président Laurent Gbagbo aux futures élections. La première raison est que la Côte d’Ivoire se trouve dans une situation exceptionnelle. Dans cette situation exceptionnelle le président Laurent Gbagbo qui est au pouvoir a sollicité le soutien du président Laurent Dona Fologo. Il lui a confié des missions de paix aussi bien à l’intérieur de la Côte d’Ivoire qu’à l’extérieur. Et le président Laurent Dona Fologo a toujours été aux côtés du président Laurent Gbagbo pendant cette crise pour faire face à l’adversité et pour que la Côte d’Ivoire maintienne sa souveraineté et son indépendance. Nous croyons qu’après que la crise est passée, qu’il était mal venu de voir deux hommes qui ont travaillé main dans la main à cette période, de se faire face à face. Nous avons décidé donc que le président Laurent Gbagbo devait être notre candidat. De plus, nous qui pour la plupart venons du Pdci, avons observé que parmi les candidats actuels annoncés, il était celui qui mettait ses pas dans les pas du président Félix Houphouët-Boigny. Il a réhabilité Yamoussoukro. Il est en train de construire un mausolée à Abidjan pour le président Felix Houphouët-Boigny. Donc, nous pensons que parmi tous les autres candidats, celui qui par son comportement, ses actions et par son discours semble être le plus proche du président Houphouët-Boigny est le président Laurent Gbagbo. Nous avons donc décidé de l’inviter à notre congrès et le soutenir pour qu’il y ait un mandat normal. Avez-vous signé un pacte avec Laurent Gbagbo ? Les pactes relèvent des états-majors. Je ne peux pas vous parler de cela pour l’instant. Mais ce qui est important pour nous, c’est l’alliance qu’il y a eue entre le président Laurent Gbagbo et le président Laurent Dona Fologo pendant la crise. Donc, nous avons effectivement un pacte. Nous ne voulons pas rompre ce pacte-là. Ce serait injuste de notre part et incompréhensible même. Comme je vous l’indiquais tout à l’heure, ils ont travaillé main dans la main pendant la crise pour faire face à l’adversité. Pourquoi ne continueraient-ils pas après la crise ? Donc, si on peut considérer cela comme un pacte, voilà ce dont il s’agit. Le président Laurent Dona Fologo disait que le Rpp ne sera pas un parti politique qui pourra contenir dans une boîte d’allumettes. Aujourd’hui, combien de coordinations, de sections et de militants comptez-vous après un an d’activités sur le terrain ? Au moment où nous parlons à quelques jours du congrès, il y a encore des coordinations qui sont en train d’être installées. Il en est de même pour des comités de base et des sections. Donc, à la veille du congrès, nous ferons le point avec tous nos collaborateurs et nous rendrons public au congrès, le nombre de nos coordinations de manière exhaustive. Mais ce que je peux vous dire, nous avons plus de 3000 sections. Pour les coordinations, nous en avons plus de 200. Ce que je peux ajouter, c’est que dans les 19 régions de la Côte d’Ivoire, il y a partout des représentants du Rpp. Même s’il s’agit d’un seul militant. Nous sommes dans tous les départements de la Côte d’Ivoire. Nous ne sommes pas pour l’instant dans toutes les sous-préfectures parce qu’il y en a des nouvelles qui se créent. Il y a deux mois, on nous disait qu’il y avait 401 sous-préfectures en Côte d’Ivoire. Dans ces 401 sous-préfectures, nous avions plus de 360 où le Rpp est représenté, c`est-à-dire les ¾ du pays. En qui concerne le nombre, nous sommes aujourd’hui au-déla de 300 000 militants. Je ne dis pas sympathisants, mais militants c`est-à-dire des hommes, des femmes et des jeunes qui sont venus au Rpp et qui ont pris une fiche d’adhésion pour la remplir et signer. Maintenant, vous avez bien lu aussi le sondage de la Sofres qui indique que le RPP fait partie des six grands partis en Côte d’Ivoire. Donc, je pense que le président Fologo avait raison. Il a créé un parti qui vient d’avoir à peine un an et qui se trouve faire partire des plus grands partis de notre pays. Parlant justement du sondage de Tns Sofres, il y a des pays comme l’Angleterre ou la France où les sondages n’ont pas reflété la réalité. Ne craignez-vous pas que cela puisse se reproduire en Côte d’Ivoire ? J’ai lu ce sondage comme tout le monde. Je suis communicateur et journaliste. Le sondage est une photographie qui intéresse l’opinion à un moment donné. L’opinion peut être variée, mais ça reflète la photographie de l’opinion à un moment donné. C’est même scientifique. Je ne peux pas dire que d’ici les élections, ces sondages vont se vérifier. Mais je suis convaincu, connaissant la technique des sondages, que cela reflète la réalité du moment où ils l’ont fait. Ils l’ont réalisé en juillet, cela reflète l’opinion des ivoiriens en juillet. Il ne faut pas donner à un sondage le plus d’intérêt qu’il faut. Cela peut se confirmer ou pas. Mais, on ne peut pas mettre en doute sa crédibilité au moment où cela a été réalisé. J’ai fait des études en France et je puis vous dire que la Sofres qui est une institution crédible et qui respecte la déontologie en la matière, ne peut pas se permettre de dire n’importe quoi. Mais comme on dit, on ne gagne pas une élection forcément avec des sondages. Il ne faut pas s’endormir parce qu’on a un sondage qui nous est favorable. Il faut continuer à travailler. Donc, si à un moment donné, les sondages vous sont favorables et que vous dormez, beaucoup de choses peuvent vous surprendre. Donc, je pense qu’il ne faut pas faire de polémique autour de ce sondage. Aujourd’hui, l’actualité c’est le séjour du révérend Jesse Jackson en Côte d’Ivoire. Il a été même intronisé Nanan Aka Essouin à Krinjabo ? Je me réjouis qu’un Noir Américain de cette envergure comme Martin Luther King qui a lutté pour l’émancipation des Noirs Américains soit venu en Côte d’ Ivoire pour encourager et parler aux ivoiriens et pour leur dire de ne pas se décourager en dépit de la situation actuelle. Parce que les Noirs Américains ont connu pire, des moments de difficulté et de détresse. Et puis, il y a aujourd’hui un jeune Noir Américain Barack Obama au pouvoir. Je pense que la présence de Jesse Jackson en Côte d’ Ivoire est un signe d’encouragement. Il est venu pour encourager les ivoiriens et les aider à supporter la situation actuelle, afin qu’ils puissent aller de l’avant. J’ai suivi son discours et je m’en réjouis. Je pense que c’est une marque d’intérêt pour la Côte d’Ivoire. Cela prouve que la Côte d’Ivoire n’est plus un pays cloisonné, cloîtré et où on disait aux gens de ne pas s’y aventurer pour des raisons sécuritaires. Je pense que pour toutes ces raisons, je me réjouis qu’il soit venu et qu’il se soit adressé aux ivoiriens surtout aux jeunes. Croyez-vous que le 29 novembre est une date tenable pour la tenue des élections présidentielles ? A priori, je ne peux pas répondre à cette question parce que ce n’est pas le Rpp qui fixe la date des élections. Elle est fixée en Côte d’Ivoire par la Commission Electorale Indépendante. C’est elle qui propose une date au gouvernement qui l’accepte après s’être rassuré que la Cei pourra mettre en œuvre tout ce qu’il faut pour que les élections aient lieu. Je pense que si la Cei a proposé cette date au gouvernement, c’est qu’elle a pris les dispositions pour faire en sorte que tout le processus qui doit être engagé en amont, soit fait pour que les élections aient lieu. Donc, je n’ai aucun doute parce que je pense que la Cei a en son sein, des hommes et des femmes responsables, techniquement armés et qui ont fait des études nécessaires. Donc, nous sommes prêts pour le 29 novembre.
Un message particulier à l’endroit de vos militants qui doivent se mobiliser pour le premier congrès du Rpp à Yamoussoukro ?
Ce que je peux dire, c’est qu’il y a un engouement pour ce congrès. Depuis très longtemps, avant même que les instances dirigeantes du Rpp ne décident de cette date-là, les militants appelaient régulièrement. Quand nous partions à l’intérieur pour des manifestations, ils s’interrogeaient. Tous souhaitaient qu’il y ait ce congrès. Et depuis que nous avons fixé la date, nous voyons encore l’engouement grandissant par la présence massive au siège des militants notamment ceux qui veulent travailler dans les commissions et ceux qui viennent proposer leur service. Il y a un véritable engouement. Ce que je peux leur dire, c’est que nous sommes en train de prendre des dispositions pour faire un grand congrès comme l’a demandé le président Laurent Dona Fologo. Un congrès pas comme ceux qu’on a l’habitude de voir. Ce n’est pas facile, nous le savons. Mais nous sommes en train de prendre des dispositions pour qu’il en soit ainsi. Nous demandons aux militants qui viendront d’être patients, disciplinés et tolérants parce que nous attendons 3000 militants progressistes, c`est-à-dire des hommes et des femmes qui vont représenter tous les départements et toutes les régions de Côte d’Ivoire, qui vont s’installer à Yamoussoukro et qui vont participer effectivement aux travaux. En dehors de cela, nous attendons 6000 autres militants qui viendront uniquement pour la cérémonie d’ouverture, pour la fête. Donc, l’un dans l’autre, c’est environ 10 000 personnes que va accueillir la fondation Félix Houphouët-Boigny à Yamoussoukro pour l’ouverture de ce congrès. Donc, cela va demander beaucoup de discipline, d’indulgence et de tolérance. Il y aura quelques heurts. Il faudra que les militants le comprennent et l’acceptent. Mais les organisateurs feront en sorte que tout se passe dans les meilleures conditions.
Interview réalisée par Dosso Villard, Coll : Touré Abdoulaye