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Faits Divers Publié le jeudi 27 août 2009 | Nord-Sud

Attentat à la pudeur à Port-Bouët : A 43 ans, il viole une handicapée de 14 ans

Au milieu de la foule massée à l’entrée de la salle des flagrants délits, un cri assourdissant déchire le silence : « Ouah ! Ouah ! ». Une femme, vêtue d’un pa?gne complet de couleur bleu, la trentaine révolue, fond en larmes. Elle s’écroule. Deux autres femmes, visiblement des parentes, aidées par un homme, tentent de la relever. Peine perdue. Elle se lamente et pousse de nouveau des cris. « Ouah ! Ouah ! Ouah ! Et Dieu !», s’égosille-t-elle. Ouédraogo Hortense est son nom. Ses proches parviennent à la faire sortir de la salle. Ils l’amènent au niveau de l’estrade pour la consoler. Elle continue toujours de pleurer à chaudes larmes. Nous som?mes le 24 août au Palais de justice du Plateau. Le juge du tribunal des flagrants délits vient de condamner Ouédraogo Pascal son frère à cinq ans fermes. Il s’est rendu coupable du viol de Mlle Nathalie, 14 ans, handicapée moteur. Pascal est l’aîné de dame Hortense. Elle ne le quitte pas des yeux. Il a les deux mains menottées et est en compagnie d’un agent de la police. Pascal est conduit au violon du parquet pour être déféré à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca). Cinq minutes après, le moteur du cargo qui transporte Pascal se met en marche. Lorsque Hortense voit son frère embarquer à bord du véhicule, elle fond en larmes. La scène est insoutenable. Mais, le cargo fonce à vive allure en direction de la Maca. Pascal y séjournera pour cinq ans fermes.
Que s’est-il passé ? Le 4 août aux environs de 9 heures, Mlles Nathalie et Odette, sa sœur cadette (9 ans, en classe de CE1) se baladent sous les cocotiers, à Adjoufou, un quartier de Port-Bouët. Une envie pique les deux gamines. Elles veulent manger du coco frais. « On n’avait pas d’argent. Donc on a demandé au tonton (Ouédraogo Pascal, Nldr) de payer les cocos pour nous », racontent-elles en chœur. Les gamines obtiennent gain de cause. Mais, Ouédraogo Pascal, maçon de profession, nourrit des idées malveillantes. Il profite de la naïveté des gosses. Pascal envoie donc la sœur cadette de Nathalie à la boutique. Selon lui, il voulait que la petite lui paye un paquet de chewing-gum. C’est le moment choisi par Pascal. Il traîne Nathalie dans sa chambre à coucher. « Il m’a enfermé dans sa maison. Puis, il a mis sa main dans mon caleçon. Il a descendu son pantalon. Après cela, il m’a pénétré. Je voulais crier mais, il a mis sa main sur ma boucher pour m’en empêcher », explique Nathalie. Pendant ce temps, Odette, revenue de la boutique avec le paquet de chewing-gum, constate l’absence de sa sœur. « J’ai commencé à la chercher partout. J’ai frappé à la porte du tonton. Il est sorti pour me dire que ma sœur est allée à la maison. Ce que j’ai refusé de croire », affirme-t-elle. Pour camoufler l’affaire, Pascal tente d’éconduire la gamine. Elle n’entend pas les choses de cette oreille. «Je suis venue informer ma mère de ce qui se passait. Nous sommes venues frapper de nouveau à sa porte. On entendait les cris de ma sœur. C’est ainsi qu’il a ouvert la porte», indique Odette. La stratégie porte ses fruits, puisque Pascal est démasqué. Comme une traînée de poussière, l’affaire se répand dans tout le quartier. L’examen médical, précise la mère de la victime, a confirmé « qu’il a bel et bien violé ma fille. Le médecin a constaté l’absence de l’hymen. Il a recommandé le test du Vih/Sida et bien d’autres examens médicaux». Le 24 août, à la barre du tribunal des flagrants délits, Ouédraogo Pascal refuse de se mettre à table. Il nie en bloc l’accusation d’attentat à la pudeur sur une mineure de 14 ans. « Je n’ai rien fait. Je ne me reproche rien », ne cesse de répéter le prévenu. Mais, les témoignages concordants de la victime, de sa sœur cadette confortent la conviction du tribunal. Le certificat médical au juge ne fait planer aucun doute sur la culpabilité du prévenu. Le juge ne tient pas compte des dénégations de Pascal. Il purge une peine de cinq ans fermes à la Maca, assortie d’une amende de 100.000 Fcfa. A la fin de sa punition, Pascal doit payer la somme de 150.000 Fcfa à titre de dommages et intérêts à la victime.

OM
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