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Art et Culture Publié le samedi 29 août 2009 | L’intelligent d’Abidjan

Les samedis de Biton -

Le savon et le riz Il y a trois semaines à Yopougon. J’y étais dans le cadre du baptême de l’enfant d’un couple que j’admire beaucoup. La femme est un membre d’honneur de mon fan-club. Le fan-club Isaïe Biton Koulibaly que certains, pour rigoler, appellent : « Femmes Club Isaïe Biton Koulibaly. » C’est un vrai bonheur pour moi de constater que les femmes m’apprécient bien. Hampaté Bâ disait que rien ne va sans la femme. Dès que la date du baptême fut annoncée, le secrétariat du fan club chargé du social se mit au travail. Prendre contact avec une grande majorité des fans afin qu’ils apportent leur contribution pour le baptême du nouveau-né. Au cours d’un alloko-party, une des activités du fan-club, les responsables du social recueillirent les dons. L’alloko-party consiste à débattre d’un thème et de manger. Pas forcément de l’alloko. Mais souvent un tout petit peu. A cet alloko-party chez Guillaume Yebouet, l’un des membres d’honneur qui réside en France, sa mère, l’une des marraines du fan-club Isaïe Biton Koulibaly remit, sous des applaudissements nourris, une somme de 600 000 f (six cents mille). Des mécènes existent encore. Il faut aller les chercher, désormais, au sein des femmes. Merci Madame Yebouet. Au lieu du baptême, où j’arrivai avant tous mes fans, je vins avec mon cadeau. A savoir mon dernier roman : « Christine » et mon dernier recueil de nouvelles : « Le lit est tout le mariage. » Une discussion s’engagea entre la Secrétaire générale du fan et moi. Je venais de dire que c’est moi qui apportais le meilleur cadeau. Eux, c’était de l’argent, même si j’en avais donné aussi, et du savon. J’ai fait remarquer que l’argent et le savon ne dureront pas plus de trente jours. Les livres profiteront au nouveau-né. S’il est conservé dans une bibliothèque, et qu’on ne laisse personne ne le retirer pour sortir, sa durée minimum est de trente ans. Si ces deux livres sont mis dans une reliure, il faudra alors parler en terme de siècle. La très faible utilisation du livre, au quotidien de l’Africain, est à l’origine du retard de l’Afrique dans le développement. Jesse Jackson, lors de son voyage en Côte d’Ivoire, nous l’a signifié à travers deux extraits. 1 « Essuyez vos larmes. Rêvez d’une nouvelle Côte d’Ivoire où il y a de l’eau en abondance, où il y a de la LITTERRATURE… » 2 « La violence est la preuve d’une faiblesse et l’incapacité de résoudre les conflits. La non violence par contre c’est la primauté des LIVRES… ». La lecture se conjugue en 5 genres. La lecture dite de l’information. La lecture de distraction. La lecture d’acquisition. La lecture de ravissement. La lecture d’élévation. Tous ces genres sont développés dans mon livre LA PUISSANCE DE LA LECTURE qui était au départ une conférence dont la première a été faite, il y a près de vingt ans, au Centre des métiers de l’électricité de Koumassi d’Abidjan. Le fan-club encore. Le mercredi nous étions chez Gadji Céli, le King, pour le féliciter pour sa brillante élection au poste du Président du Conseil d’Administration du Burida ( Bureau Ivoirien des droits d’auteur). Cette fois-ci, le cadeau était de la lecture. Mes deux nouveaux livres et le dernier bulletin du fan-club. Gadji Céli nous a rappelé la dure bataille qu’il a menée pour atteindre le sommet. J’ai beaucoup ri quand il a parlé de la tendance de certains à haïr, détester les autres sans aucune raison sauf de jalousie et d’envie. Il a ajouté : « Des gens peuvent détester Biton parce qu’il a des belles femmes dans son fan-club. » Dans mon livre : « Et pourtant, elle pleurait. », j’ai suffisamment démontré la méchanceté de nombreuses personnes qui entretiennent dans leur esprit les mauvais sentiments. A vérifier de près, il leur manque dans leur vie de la lecture. Surtout la lecture d’élévation. L’exemple que LG donna dans l’un de ses discours sur la méchanceté de l’homme noir reste encore vivace dans nos esprits. Dieu avait décidé d’accorder le désir d’un homme à condition qu’il en donne le double à son voisin. Il demanda à Dieu de lui ôter un œil. Ce qui revient à rendre son voisin aveugle pour sa plus grande joie. Notre ami Ouraga n’a pas manqué de nous dire toutes les difficultés qu’il subit pour faire des Ivoiriens de l’étranger des vrais combattants pour le développement de la Côte d’Ivoire. J’ose espérer que le discours de Jesse Jackson sera souvent repris sur nos antennes et dans la presse. Ainsi va l’Afrique. A la semaine prochaine. PS : A entendre les uns et les autres candidats au Gabon, je ne peux que me souvenir de ma proposition, très démocratique, de faire les élections en Afrique pour éviter les incessantes contestations. Que chacun s’aligne sur les bureaux ou les photos de son candidat. Mon Dieu, ce n’est pas si sorcier de le faire. Nous ne sommes pas obligés de copier le reste du monde sur leur manière de voter. Je suis persuadé qu’on finira, un jour, pour nous aligner et nous faire compter. Ce samedi et dimanche, de 9h à 19h, à la librairie de France de Sococé, je serai en signature de mes livres. En compagnie de quelques membres de mon fan-club. Que ne ferais-je pas pour pousser nos concitoyens au livre et à la lecture. Merci Jesse Jackson de nous rappeler l’importance du livre et de la lecture.

Par Isaïe Biton Koulibaly


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