Paul Yao N`dré a saisi hier le témoin que lui a passé le président sortant du Conseil constitutionnel, Germain Yanon Yapo. C`était au cours de la cérémonie de passation de charges, au siège de l`institution au Plateau, qui a vu le président entrant hériter d`une pile de documents. Il s’agit pour l`essentiel des dossiers juridiques en instance (la candidature à l`élection présidentielle de Félix Akoto Yao), l`état d`exécution du budget, celui du personnel et du patrimoine. L`échange s`est fait en présence de témoins, dont le ministre de la Réconciliation nationale, chargé des relations avec les institutions, Sébastien Dano Djédjé, représentant le président de la République. Paul Yao N`dré a conscience de l`âpreté de sa mission qu`il a de ce fait confiée à Dieu. « Notre tâche aurait été facile si le président Henri Konan Bédié n`était pas candidat », a-t-il regretté cependant. Et pour cause « les anciens présidents sont d`office membres du Conseil constitutionnel ». Le président a prié le Tout Puissant « que les candidatures difficiles ne soient plus à être examinées ». Il a surtout souhaité « que les résultats attendus (des élections) ne soient pas autre chose que ce auquel on s`attend ». Rassurant, le nouveau locataire du Conseil constitutionnel a confié : « nous allons respecter la Constitution ». S`il compte sur ses conseillers, ses anciens étudiants pour certains, Paul Yao N`dré veut s`appuyer sur ses doyens, Ahoua N`Guetta et Yanon Yapo. Entre autres projets, l`homme veut ouvrir l`institution aux Ivoiriens. Il veut faire entrer le Conseil constitutionnel dans l`administration publique et dans les entreprises privées. Bientôt, un calendrier conduira la nouvelle équipe vers les partis politiques et la société civile. Des visites aux pays amis sont également inscrites à l`agenda. Pour sa part, Yanon Yapo est reconnaissant au président de la République qui l`a nommé, il y a six ans. « Nous nous sommes efforcés de faire de notre mieux. Nous avons pensé que nous n`avons certainement pas déçu celui qui nous a nommé et les Ivoiriens », a-t-il dit, rassuré de partir le cœur en joie et l`âme en paix. Même si partir c`est mourir un peu, lui, se résout à croire qu`il faut mourir pour vivre.
Bidi Ignace
Bidi Ignace