Les textes du Parti démocratique de Côte d'Ivoire pourraient jouer des tours à son président Henri Konan Bédié.
Le candidat du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci) pour la future présidentielle est-il irrémédiablement Henri Konan Bédié ? Le «Sphinx» de Daoukro investi comme tel depuis le 11 mars 2006 au Parc des Sports de Treichville se trouve en ce moment même à la pêche des voix à ce titre. Il a bouclé samedi sa tournée en pays Attié par un meeting à adzopé et s'apprête à attaquer d'autres régions du pays dans les jours à venir.
C'est aussi à ce titre que le mercredi 2 septembre, le Secrétaire général du parti septuagénaire a déposé le dossier de candidature de M. Bédié auprès de la Commission électorale indépendante (Cei). Autre argument de poids : S'appuyant sur l'article 48 de la Constitution et ce, conformément aux accords de Pretoria, le chef de l'Etat Laurent Gbagbo a signé l`ordonnance n°2008-133 du 14 avril 2008 portant ajustement du code électoral pour les élections générales de sortie de crise. Ce texte, s`oppose clairement à toute tentative d`exclure un candidat issu des partis politiques signataires des Accords de Marcoussis. L'article 54 nouveau de cette ordonnance dispose : «Pour la présente élection présidentielle, conformément aux accords politiques, les candidats issus des partis politiques ou groupements politiques signataires des accords de Linas-Marcoussis sont dispensés de la production de quelques pièces que ce soit à l`exception de la déclaration de candidature qui doit être accompagnée, le cas échéant d`une lettre d`investiture du ou des partis ou groupements politiques qui les parrainent».
Donc, tout un arsenal juridique qui, si besoin en était prouve bien qu'en l'état actuelle du processus, rien ne devrait pouvoir s'opposer à une candidature d'Henri Konan Bédié.
Pourtant, ramenée au plan interne du parti doyen, la question de la candidature de M. Bédié peut s'apprécier très différemment. Les statuts du Pdci, issus de son 11ème congrès tenu le 6 avril 2002 tendent à établir qu'il est doublement frappé d'illégalité. Il n'est plus apte à jouir non seulement de la qualité de président du parti, mais aussi (par ricochet) de celle de candidat. L'article 35 des statuts fixant les «critères de candidature» à la présidence du Pdci-Rda disposent que «le candidat (…) doit : (…) être âgé de 40 ans au moins et de 75 ans au plus». Né le vendredi 5 Mai 1934, il y a environ quatre mois, Henri Konan Bédié a consommé ses 75 ans. Le natif du signe du zodiaque «Taureau» serait aujourd'hui déclaré forclos en cas d'un congrès pour élire le nouveau chef du parti. Même s'il reste établi que très de chance (0,01%, ironisent certains) s'offre à ceux des cadres du parti qui le contestent, de le contraindre à aller audit congrès. De fait, l'article 36 des statuts, dispose que le président du Pdci «est élu pour une durée de cinq ans». Le mandat actuel de l'ancien chef d'Etat lui ayant été accordé en avril 2002, (il a été élu avec 82 % des voix), un nouveau congrès devrait normalement se tenir courant 2007. Mais, s'appuyant justement sur les reports successifs de la date de la présidentielle et le contexte de sortie de crise, cette instance suprême n'a jamais été autorisée à se réunir pour renouveler les structures du vieux parti.
Conséquence, Bédié continue de rouler grâce aux décisions contestées des conventions éclatées de 2005. Sachant que si le Pdci devrait aller à une nouvelle convention de désignation de son candidat pour cette présidentielle-ci (l'hypothèse n'est pas exclue par ceux des cadres qui estiment que les conventions éclatées de Juillet-Aout 2005 étaient illégales) il passerait certainement à la trappe des statuts. Rappelons que les résultats des élections des conventions éclatées étaient largement favorables au «Sphinx de Daoukro». Sur 14.323 inscrits, 12.644 militants avaient pu prendre part au vote. Soit un taux de participation de 88.28%. Le candidat Bédié ayant obtenu 12.468 des voix soit 98.61 % des suffrages exprimés, avait ainsi été déclaré élu pour être le candidat Pdci à la prochaine présidentielle. Des personnalités du parti comme Charles Konan Banny (Confère l'interview de M. Jean Philippe Kouamé (Président de la coordination pour Banny) in L'Inter du 22 juillet 2005) et Emile Constant Bombet déclarés comme challengers lors des ces conventions n'avaient jamais fait acte de candidature. Pour protester contre cette candidature particulière de M. Bédié, certains cadres ont claqué la porte. D'autres, comme le professeur Kablan Brou Jérôme, ancien vice-président de l'Assemblée nationale, membre du bureau politique du Pdci-Rda, inspecteur général, président de la commission des affaires politiques ont décidé de se porter candidat à la magistrature suprême. Contre l'avis de leur parti.
Djama Stanislas
Le candidat du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci) pour la future présidentielle est-il irrémédiablement Henri Konan Bédié ? Le «Sphinx» de Daoukro investi comme tel depuis le 11 mars 2006 au Parc des Sports de Treichville se trouve en ce moment même à la pêche des voix à ce titre. Il a bouclé samedi sa tournée en pays Attié par un meeting à adzopé et s'apprête à attaquer d'autres régions du pays dans les jours à venir.
C'est aussi à ce titre que le mercredi 2 septembre, le Secrétaire général du parti septuagénaire a déposé le dossier de candidature de M. Bédié auprès de la Commission électorale indépendante (Cei). Autre argument de poids : S'appuyant sur l'article 48 de la Constitution et ce, conformément aux accords de Pretoria, le chef de l'Etat Laurent Gbagbo a signé l`ordonnance n°2008-133 du 14 avril 2008 portant ajustement du code électoral pour les élections générales de sortie de crise. Ce texte, s`oppose clairement à toute tentative d`exclure un candidat issu des partis politiques signataires des Accords de Marcoussis. L'article 54 nouveau de cette ordonnance dispose : «Pour la présente élection présidentielle, conformément aux accords politiques, les candidats issus des partis politiques ou groupements politiques signataires des accords de Linas-Marcoussis sont dispensés de la production de quelques pièces que ce soit à l`exception de la déclaration de candidature qui doit être accompagnée, le cas échéant d`une lettre d`investiture du ou des partis ou groupements politiques qui les parrainent».
Donc, tout un arsenal juridique qui, si besoin en était prouve bien qu'en l'état actuelle du processus, rien ne devrait pouvoir s'opposer à une candidature d'Henri Konan Bédié.
Pourtant, ramenée au plan interne du parti doyen, la question de la candidature de M. Bédié peut s'apprécier très différemment. Les statuts du Pdci, issus de son 11ème congrès tenu le 6 avril 2002 tendent à établir qu'il est doublement frappé d'illégalité. Il n'est plus apte à jouir non seulement de la qualité de président du parti, mais aussi (par ricochet) de celle de candidat. L'article 35 des statuts fixant les «critères de candidature» à la présidence du Pdci-Rda disposent que «le candidat (…) doit : (…) être âgé de 40 ans au moins et de 75 ans au plus». Né le vendredi 5 Mai 1934, il y a environ quatre mois, Henri Konan Bédié a consommé ses 75 ans. Le natif du signe du zodiaque «Taureau» serait aujourd'hui déclaré forclos en cas d'un congrès pour élire le nouveau chef du parti. Même s'il reste établi que très de chance (0,01%, ironisent certains) s'offre à ceux des cadres du parti qui le contestent, de le contraindre à aller audit congrès. De fait, l'article 36 des statuts, dispose que le président du Pdci «est élu pour une durée de cinq ans». Le mandat actuel de l'ancien chef d'Etat lui ayant été accordé en avril 2002, (il a été élu avec 82 % des voix), un nouveau congrès devrait normalement se tenir courant 2007. Mais, s'appuyant justement sur les reports successifs de la date de la présidentielle et le contexte de sortie de crise, cette instance suprême n'a jamais été autorisée à se réunir pour renouveler les structures du vieux parti.
Conséquence, Bédié continue de rouler grâce aux décisions contestées des conventions éclatées de 2005. Sachant que si le Pdci devrait aller à une nouvelle convention de désignation de son candidat pour cette présidentielle-ci (l'hypothèse n'est pas exclue par ceux des cadres qui estiment que les conventions éclatées de Juillet-Aout 2005 étaient illégales) il passerait certainement à la trappe des statuts. Rappelons que les résultats des élections des conventions éclatées étaient largement favorables au «Sphinx de Daoukro». Sur 14.323 inscrits, 12.644 militants avaient pu prendre part au vote. Soit un taux de participation de 88.28%. Le candidat Bédié ayant obtenu 12.468 des voix soit 98.61 % des suffrages exprimés, avait ainsi été déclaré élu pour être le candidat Pdci à la prochaine présidentielle. Des personnalités du parti comme Charles Konan Banny (Confère l'interview de M. Jean Philippe Kouamé (Président de la coordination pour Banny) in L'Inter du 22 juillet 2005) et Emile Constant Bombet déclarés comme challengers lors des ces conventions n'avaient jamais fait acte de candidature. Pour protester contre cette candidature particulière de M. Bédié, certains cadres ont claqué la porte. D'autres, comme le professeur Kablan Brou Jérôme, ancien vice-président de l'Assemblée nationale, membre du bureau politique du Pdci-Rda, inspecteur général, président de la commission des affaires politiques ont décidé de se porter candidat à la magistrature suprême. Contre l'avis de leur parti.
Djama Stanislas
