Le matin suivant, Awa était absente, mais sa place était occupée par sa sœur Mariam. Il y avait quelque chose de si intéressant dans ces deux jeunes sœurs, qui s'accordaient pour fréquenter l'école à tour de rôle que l'institutrice ne pouvait s'empêcher de les examiner attentivement. Elle observa chez l'une et l'autre la même assiduité dans leurs études. De même qu'Awa était restée dans la salle durant le temps de la récréation, Mariam en fit autant. Lui ayant parlé de la même façon qu'elle l'avait fait à sa sœur, l'institutrice reçut la même réponse: - « Je pourrais déchirer ma robe. »
Cette réponse attira aussitôt l'attention de l'institutrice sur la robe de la petite fille. Elle vit que c'était la même que celle de sa sœur. Une observation plus attentive la convainquit que c'était la même robe, qui, d'ailleurs, n'allait pas tout à fait aussi bien à Awa qu'à Mariam. La découverte qu'elle venait de faire l'intéressa. Discrètement, elle chercha et repéra leur maison. Et, quoique sa bourse ne fût pas des mieux garnies, elle se rendit le même jour au marché et y trouva le même tissu que celui de la robe des jeunes filles. Elle en acheta une robe pour la petite Awa, et s'arrangea avec le marchand pour la lui faire porter, en gardant l'anonymat.
Le lendemain matin, Awa et Mariam paraissaient toutes radieuses en entrant en classe ensemble. S'approchant de l'institutrice, et, ne pouvant contenir leur joie, elles lui dirent : « À partir d'aujourd'hui, nous viendrons tous les jours à l'école toutes les deux !
- Mais, s'enquit l'institutrice, votre maman pourra-t-elle facilement se passer de vous dorénavant ?
- Oh oui, Madame, maintenant elle peut. Hier, il nous est arrivé quelque chose d'extraordinaire à la maison. Elles se mirent à raconter ce qui remplissait leur cœur.
Elle et sa sœur étaient les seules enfants d'une pauvre veuve qui ne pouvait les envoyer à l'école toutes les deux en même temps, du fait qu'il n'y avait qu'une robe à la maison. Hier soir, pensez donc ! Quelqu'un nous a fait envoyer une robe identique à celle que nous portions à tour de rôle. Oh, si seulement nous pouvions savoir quelle est cette bonne personne ! Nous irions nous jeter à genoux devant elle pour la remercier ! Mais, nous ne cessons de prier pour cette personne au cœur noble ! Nous sommes si heureuses à présent ! N'êtes-vous pas contente aussi ?
- Certainement que je le suis, répliqua de bon coeur l'institutrice, en se disant tout bas :
« Il y a certainement plus de bonheur à donner qu'à recevoir ! »
La Chronique du vendredi
Fait insolite : Des musulmans dans la rue
Une fois n'est pas coutume, pour la première fois des musulmans en train de manifester dans les rues du Plateau. Une chose qu'on n'a pas l'habitude de voir dans notre pays mais ailleurs. On pourrait donc se demander, ce qui a bien pu se passer pour qu'on en arrive là. On le saura très bientôt.
Le conflit foncier qui oppose la Communauté des élèves et étudiants musulmans de Côte d'Ivoire (CEEMUCI) au syna-trésor, n'est pas le premier du genre. Le 11 décembre 2006, le Conseil National Islamique (CNI) apprenait de la même manière que la CEEMUCI que son site est en train d'être occupé par des individus. Renseignements pris, le CNI se rend compte effectivement que les 27 hectares à lui attribués par l’Etat de Côte d’Ivoire ont été morcelés au profit du Syndicat Autonome des Travailleurs du BNEDT (SAT-BNEDT), de PROINSA AFRICA et d’une association religieuse. Selon le plan de masse, ce site doit abriter l'Université musulmane, un campus, deux Lycées garçons et filles et leurs internats. Le CNI engage toutes les démarches nécessaires dont la saisine du Président de la République, du Premier Ministre, du ministre de la Construction et de l'Urbanisme sans oublier le BNEDT pour récupérer entièrement ses 27 hectares. Jusqu'à ce jour, malgré l'intervention des autorités, la situation n'est pas encore clairement définit. Après le feuilleton du CNI, c'est la CEEMUCI qui est attaquée. Un site acquis légalement par des étudiants qui avec des sacrifices énormes sont en voie de se doter d'un siège avec tout ce qu'il faut.
Dans ces deux conflits, le ministère de la Construction et de l'Urbanisme occupe une bonne place sur le banc des accusés. Il n'est en tout cas pas étranger à tout ce qui se passe. Il faut éviter les frustrations qui ont des conséquences qu'on aura du mal à évaluer avec exactitude. Ce qui choque, c'est l'indifférence totale de la communauté musulmane face à ce type de problèmes. Mais si c’était le hadj, la donne aurait été autre Rappelons-nous de l'histoire de la querelle des margouillats et de la vieille qui filait du coton dans sa case. Que Dieu nous aide.
A la semaine prochaine
inch Allah
Cette réponse attira aussitôt l'attention de l'institutrice sur la robe de la petite fille. Elle vit que c'était la même que celle de sa sœur. Une observation plus attentive la convainquit que c'était la même robe, qui, d'ailleurs, n'allait pas tout à fait aussi bien à Awa qu'à Mariam. La découverte qu'elle venait de faire l'intéressa. Discrètement, elle chercha et repéra leur maison. Et, quoique sa bourse ne fût pas des mieux garnies, elle se rendit le même jour au marché et y trouva le même tissu que celui de la robe des jeunes filles. Elle en acheta une robe pour la petite Awa, et s'arrangea avec le marchand pour la lui faire porter, en gardant l'anonymat.
Le lendemain matin, Awa et Mariam paraissaient toutes radieuses en entrant en classe ensemble. S'approchant de l'institutrice, et, ne pouvant contenir leur joie, elles lui dirent : « À partir d'aujourd'hui, nous viendrons tous les jours à l'école toutes les deux !
- Mais, s'enquit l'institutrice, votre maman pourra-t-elle facilement se passer de vous dorénavant ?
- Oh oui, Madame, maintenant elle peut. Hier, il nous est arrivé quelque chose d'extraordinaire à la maison. Elles se mirent à raconter ce qui remplissait leur cœur.
Elle et sa sœur étaient les seules enfants d'une pauvre veuve qui ne pouvait les envoyer à l'école toutes les deux en même temps, du fait qu'il n'y avait qu'une robe à la maison. Hier soir, pensez donc ! Quelqu'un nous a fait envoyer une robe identique à celle que nous portions à tour de rôle. Oh, si seulement nous pouvions savoir quelle est cette bonne personne ! Nous irions nous jeter à genoux devant elle pour la remercier ! Mais, nous ne cessons de prier pour cette personne au cœur noble ! Nous sommes si heureuses à présent ! N'êtes-vous pas contente aussi ?
- Certainement que je le suis, répliqua de bon coeur l'institutrice, en se disant tout bas :
« Il y a certainement plus de bonheur à donner qu'à recevoir ! »
La Chronique du vendredi
Fait insolite : Des musulmans dans la rue
Une fois n'est pas coutume, pour la première fois des musulmans en train de manifester dans les rues du Plateau. Une chose qu'on n'a pas l'habitude de voir dans notre pays mais ailleurs. On pourrait donc se demander, ce qui a bien pu se passer pour qu'on en arrive là. On le saura très bientôt.
Le conflit foncier qui oppose la Communauté des élèves et étudiants musulmans de Côte d'Ivoire (CEEMUCI) au syna-trésor, n'est pas le premier du genre. Le 11 décembre 2006, le Conseil National Islamique (CNI) apprenait de la même manière que la CEEMUCI que son site est en train d'être occupé par des individus. Renseignements pris, le CNI se rend compte effectivement que les 27 hectares à lui attribués par l’Etat de Côte d’Ivoire ont été morcelés au profit du Syndicat Autonome des Travailleurs du BNEDT (SAT-BNEDT), de PROINSA AFRICA et d’une association religieuse. Selon le plan de masse, ce site doit abriter l'Université musulmane, un campus, deux Lycées garçons et filles et leurs internats. Le CNI engage toutes les démarches nécessaires dont la saisine du Président de la République, du Premier Ministre, du ministre de la Construction et de l'Urbanisme sans oublier le BNEDT pour récupérer entièrement ses 27 hectares. Jusqu'à ce jour, malgré l'intervention des autorités, la situation n'est pas encore clairement définit. Après le feuilleton du CNI, c'est la CEEMUCI qui est attaquée. Un site acquis légalement par des étudiants qui avec des sacrifices énormes sont en voie de se doter d'un siège avec tout ce qu'il faut.
Dans ces deux conflits, le ministère de la Construction et de l'Urbanisme occupe une bonne place sur le banc des accusés. Il n'est en tout cas pas étranger à tout ce qui se passe. Il faut éviter les frustrations qui ont des conséquences qu'on aura du mal à évaluer avec exactitude. Ce qui choque, c'est l'indifférence totale de la communauté musulmane face à ce type de problèmes. Mais si c’était le hadj, la donne aurait été autre Rappelons-nous de l'histoire de la querelle des margouillats et de la vieille qui filait du coton dans sa case. Que Dieu nous aide.
A la semaine prochaine
inch Allah