Initialement annoncée pour le dimanche dernier, la sortie officielle qui devait être suivie d’adhésion des ex-combattants au FPI, a avorté dans la ville de Korhogo. Le député Laurent Akoun, secrétaire général adjoint du FPI chargé du Nord de la Côte d’Ivoire a, à la dernière seconde, renoncé à la tenue de la manifestation. Les ex-combattants qui devaient signer leur rupture avec la rébellion pour marquer leur appartenance à un parti politique légalement constitué (le FPI), ont été dissuadés par la manière forte. Laurent Akoun, accompagné du fédéral FPI, Soro Zondélehé et du préfet de région Auguste Tahan, a finalement confié à Fofié Kouakou, com’zone de Korhogo et Soro Kanigui, délégué du cabinet civil des Forces nouvelles qu’il a été décidé du report de la cérémonie au terme des échanges qu’ils ont eus. Laurent Akoun a fait savoir à ses interlocuteurs que la cérémonie est ajournée en attendant qu’il y ait plus de compréhension. Ainsi, la mise en place qui se faisait, a été arrêtée ; les bâches et les chaises retirées. La raison de cette annulation est liée à la tension qui montait à Korhogo depuis l’annonce du ralliement des ex-rebelles au FPI. Laquelle tension a atteint son comble le dimanche matin, le jour de la cérémonie. En effet, ce sont 500 ex-combattants qui, visités par la sagesse, ont décidé d’entrer dans la République en soutenant le chef de l’Etat à travers leur adhésion au FPI. Mais Fofié Kouakou qui était contre cette initiative, a, depuis la veille sorti ses troupes pour quadriller la ville dans le but d’exercer une pression psychologique sur les nouveaux adhérents en vue de les dissuader. De nombreux véhicules remplis des éléments des Forces nouvelles ont envahi la ville. Ces véhicules, selon plusieurs témoins, étaient invisibles dans la ville depuis près de 4 ans. Et subitement, comme s’il y avait du feu en la demeure, Fofié Kouakou a remis ses troupes dans la ville. Le lieu qui devait abriter la cérémonie est transformé en terrain de patrouille des hommes en treillis et armés. Pendant ce spectacle, Fofié et son collaborateur Soro Kanigui étaient, eux-mêmes, présents sur le site. La raison de leur présence ? Ils soutiennent que le Premier ministre leur a recommandé d’assurer la sécurité de l’événement. Le constat sur le terrain est par contre autre chose. Parce qu’un camion de combattants a été positionné devant la cour de Silué Péléssongui, la tête de file des 500 ex-combattants dans le but de les empêcher de faire mouvement vers la place de la cérémonie où ils étaient attendus par de nombreuses femmes et hommes. La présence envahissante des troupes de Fofié, visait à installer un climat de peur afin que ses anciens camarades d’armes reculent. Le positionnement du camion chargé de rebelles devant la cour de Silué avait pour objectif d’empêcher ces 500 ex-combattants de rallier la place de la cérémonie. La psychose était donc totale et les organisateurs ont révélé que Soro Kanigui avait annoncé la couleur à la télé en disant clairement que cette cérémonie ne serait jamais autorisée. Du coup entre la version de Fofié qui consiste à assurer la sécurité et le constat fait sur le terrain, c’est le jour et la nuit. Certains organisateurs estiment que Fofié fait de la pure distraction en faisant croire qu’il est soucieux de la sécurisation de la cérémonie. Le parrain, Koné Katinan qui se trouve hors du pays et qui était en contact permanent avec les organisateurs, a lui aussi jugé utile de décommander la tenue de la cérémonie. Le directeur départemental de campagne du président Gbagbo pour Korhogo sous-préfecture, Yacouba Coulibaly, qui fait office d’’organisateur principal est visiblement déçu par l’attitude des Forces nouvelles qui ont voulu, vaille que vaille, faire échouer l’événement. Benjamin Koré envoyé spécial à Korhogo
Politique Publié le mercredi 14 octobre 2009 | Notre Voie